Dossier d’œuvre objet IM44008649 | Réalisé par ;
Delpire Laurent
Delpire Laurent

Conservateur des Antiquités et Objets d'arts de Loire-Atlantique.

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  • inventaire topographique
Présentation du décor et du mobilier de la collégiale Saint-Aubin, Collégiale Saint-Aubin, place Saint-Aubin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Guérande - Guérande
  • Commune Guérande
  • Adresse place Saint-Aubin

Décor et mobilier de la collégiale, présentation

Il ne reste aucun témoignage de l'aménagement liturgique et du décor d'origine de la collégiale, ni de l'aménagement antérieur au 19e siècle. Les stalles démembrées ou déplacées, et la porte du jubé déposée au musée, ne suffisent pas à évoquer la distribution de l'espace de cette église collégiale dont le chœur liturgique clos était la partie maîtresse. Bien qu'une chaire ait été édifiée pour les prédications sur le côté de la nef à l'époque tridentine, le jubé, jugé l´un des plus remarquables de la province par ses derniers témoins, ne fut démoli qu'à l'époque du Concordat. Autour du chœur s'élevaient plusieurs chapelles dont trois dans l'abside, dédiées au Saint-Esprit au milieu, à la Résurrection et à l'Ascension du Christ de part et d'autre, suivies au nord de la chapelle Sainte-Anne et au sud des chapelles Saint-François-d'Assise et Sainte-Catherine-d´Alexandrie. Les bras du transept étaient dédiés à saint Nicolas au nord et saint Julien de Brioude au sud, tandis que devant le jubé étaient disposés trois autels, dédiés à Notre-Dame de Pitié, la Vraie Croix et saint Aubin. Enfin les chapelles latérales de la nef étaient dédiées à sainte Cécile au nord et à sainte Marguerite d'Antioche au sud. Nous ne savons rien de l'ancien maître-autel autour duquel étaient disposées clôture et stalles, remplacé en 1825 par l´autel-tombeau double face, de marbre, qui sépare le chœur des chanoines du chœur paroissial. On a supposé qu'en avant de l'autel avait été inhumé saint Salomon, roi de Bretagne et fondateur du chapitre collégial, à propos du sarcophage de granite découvert en 1868.

Peut-être l´orgue ancien se trouvait-il en tribune, ou en encorbellement, puisqu´il ne pouvait alors se trouver au fond du chœur où étaient trois chapelles, ni sur le jubé où était un calvaire d'argent comme celui de la cathédrale de Nantes. Orgue, statues et métaux précieux furent vendus à la Révolution, parmi lesquels trois ostensoirs d´argent, douze calices d´argent et quatre ciboires d´argent. La sacristie perd également 46 ornements, 20 chasubles et 34 chapes. Les quelques statues et tableaux qui n'ont pas disparu ont été modifiés ou déplacés à des époques variées, tel ce tableau du 18e siècle représentant la donation du rosaire à saint Dominique et sainte Catherine, qui ornait la chapelle sainte Anne vers 1909 et qui, refusé au classement à cette date, a disparu depuis.

Au dix-neuvième siècle la collégiale est remeublée surtout sous l´Abbé Cornu, curé à partir de 1829. Le remplacement du maître-autel en 1825 e suivi par la pose d'une nouvelle clôture de choeur en bronze en 1839, sur un modèle identique à la clôture de choeur de La Chapelle-sur-Erdre, par Rochefort et Braire, serruriers à Guérande. Les dons commandent l'ordre et l'harmonie aléatoire des aménagements : on cite notamment, à l'occasion de baptême des cloches en 1885, Madame de Monti, née du Martray, dont "murs, vitraux, cloches, autels rediront à jamais [les] bienfaits". Car les travaux d'entretien et de voûtement exigent une stricte économie : pesant les émoluments tantôt du suisse tantôt d'un chantre, la fabrique renonce à l'achat d'un orgue comme à un projet de frise peinte autour du chœur, jugée inutile, impossible, mais aussi étrangère au style de la collégiale, bien que proposé par l'architecte.

Les verrières de la collégiale constituent un ensemble hétérogène illustrant de façon assez représentative la production du XIXème siècle. A part la verrière de la chapelle de la Sainte-Croix, la réfection des fenêtres commence dans le chœur, où sont d'ailleurs conservés partiellement d'anciennes verrières, et se poursuit dans la nef dans une seconde période, les grandes verrières du transept n'étant remplacées qu'à l'extrême fin du siècle sinon en plein XXe siècle (chapelle Saint-Joseph). Sur dix-huit verrières, quatre sont des reconstitutions à partir d'éléments anciens conservés et remplacés ultérieurement, mais d'autres sont vraisemblablement conservés dans un premier temps. Sept sont des créations placées entre 1864 et 1868 par quatre ateliers nantais, et sept sont des créations placées entre 1883 et 1895 par cinq ateliers nantais ou régionaux. L'architecture des baies ne prête d'ailleurs pas à l'unité de l'ensemble, mais aucune recherche d'unité de traitement n'eut lieu lorsque des baies de même structure étaient refaites à la même époque. Une verrière, créée en 1868 par Henri Hélie et dédiée à saint Louis rendant la justice, éclairait le collatéral nord jusqu'à ce que l'agrandissement de la sacristie la rende inopérante. D'autre part la mention dans une notice sur Barrême de sa statue de saint Stanislas Kotska, statue aujourd'hui introuvable, témoigne de la fragilité des entreprises généreuses des fidèles ou des curés successifs, tout comme le vol important survenu au trésor en 1986. En sens inverse le dépôt d'une vaste collection d'ornements liturgiques des 19e et 20e siècle est venue enrichir la sacristie de la collégiale.

Hétérogène, l'ensemble du mobilier de l'ancienne collégiale recèle néanmoins le souvenir rare d'artistes locaux du XVIIe siècle tels que l'orfèvre Mathurin de Bram et le peintre Jacques Quatroulx, et son exceptionnelle sacristie offre des possibilités de conservation et de présentation.

Il ne reste aucun témoignage de l'aménagement liturgique et du décor d'origine de la collégiale, ni de l'aménagement antérieur au XIXe siècle. Les stalles démembrées ou déplacées, et la porte du jubé déposée au musée, ne suffisent pas à évoquer la distribution de l'espace de cette église collégiale dont le chœur liturgique clos était la partie maîtresse. Bien qu'une chaire ait été édifiée pour les prédications sur le côté de la nef à l'époque tridentine, le jubé, jugé l'un des plus remarquables de la province par ses derniers témoins, ne fut démoli qu'à l'époque du Concordat. Autour du chœur s'élevaient plusieurs chapelles dont trois dans l'abside, dédiées au Saint-Esprit au milieu, à la Résurrection et à l'Ascension du Christ de part et d'autre, suivies au nord de la chapelle Sainte-Anne et au sud des chapelles Saint-François-d'Assise et Sainte-Catherine-d'Alexandrie. Les bras du transept étaient dédiés à saint Nicolas au nord et saint Julien de Brioude au sud, tandis que devant le jubé étaient disposés trois autels, dédiés à Notre-Dame de Pitié, la Vraie Croix et saint Aubin. Enfin les chapelles latérales de la nef étaient dédiées à sainte Cécile au nord et à sainte Marguerite d'Antioche au sud. Nous ne savons rien de l'ancien maître-autel autour duquel étaient disposées clôture et stalles, remplacé en 1825 par l'autel-tombeau double face, de marbre, qui sépare le chœur des chanoines du chœur paroissial. On a supposé qu'en avant de l'autel avait été inhumé saint Salomon, roi de Bretagne et fondateur du chapitre collégial, à propos du sarcophage de granite découvert en 1868.

Peut-être l'orgue ancien se trouvait-il en tribune, ou en encorbellement, puisqu'il ne pouvait alors se trouver au fond du chœur où étaient trois chapelles, ni sur le jubé où était un calvaire d'argent comme celui de la cathédrale de Nantes. Orgue, statues et métaux précieux furent vendus à la Révolution, parmi lesquels trois ostensoirs d'argent, douze calices d'argent et quatre ciboires d'argent. La sacristie perd également 46 ornements, 20 chasubles et 34 chapes. Les quelques statues et tableaux qui n'ont pas disparu ont été modifiés ou déplacés à des époques variées, tel ce tableau du XVIIIe siècle représentant la donation du rosaire à saint Dominique et sainte Catherine, qui ornait la chapelle sainte Anne vers 1909 et qui, refusé au classement à cette date, a disparu depuis.

Au dix-neuvième siècle la collégiale est remeublée surtout sous l'Abbé Cornu, curé à partir de 1829. Le remplacement du maître-autel en 1825 e suivi par la pose d'une nouvelle clôture de chœur en bronze en 1839, sur un modèle identique à la clôture de chœur de La Chapelle-sur-Erdre, par Rochefort et Braire, serruriers à Guérande. Les dons commandent l'ordre et l'harmonie aléatoire des aménagements : on cite notamment, à l'occasion de baptême des cloches en 1885, Madame de Monti, née du Martray, dont "murs, vitraux, cloches, autels rediront à jamais [les] bienfaits". Car les travaux d'entretien et de voûtement exigent une stricte économie : pesant les émoluments tantôt du suisse tantôt d'un chantre, la fabrique renonce à l'achat d'un orgue comme à un projet de frise peinte autour du chœur, jugée inutile, impossible, mais aussi étrangère au style de la collégiale, bien que proposé par l'architecte.

Les verrières de la collégiale constituent un ensemble hétérogène illustrant de façon assez représentative la production du XIXe siècle. À part la verrière de la chapelle de la Sainte-Croix, la réfection des fenêtres commence dans le chœur, où sont d'ailleurs conservés partiellement d'anciennes verrières, et se poursuit dans la nef dans une seconde période, les grandes verrières du transept n'étant remplacées qu'à l'extrême fin du siècle sinon en plein XXe siècle (chapelle Saint-Joseph). Sur dix-huit verrières, quatre sont des reconstitutions à partir d'éléments anciens conservés et remplacés ultérieurement, mais d'autres sont vraisemblablement conservés dans un premier temps. Sept sont des créations placées entre 1864 et 1868 par quatre ateliers nantais, et sept sont des créations placées entre 1883 et 1895 par cinq ateliers nantais ou régionaux. L'architecture des baies ne prête d'ailleurs pas à l'unité de l'ensemble, mais aucune recherche d'unité de traitement n'eut lieu lorsque des baies de même structure étaient refaites à la même époque. Une verrière, créée en 1868 par Henri Hélie et dédiée à saint Louis rendant la justice, éclairait le collatéral nord jusqu'à ce que l'agrandissement de la sacristie la rende inopérante. D'autre part la mention dans une notice sur Barrême de sa statue de saint Stanislas Kotska, statue aujourd'hui introuvable, témoigne de la fragilité des entreprises généreuses des fidèles ou des curés successifs, tout comme le vol important survenu au trésor en 1986. En sens inverse le dépôt d'une vaste collection d'ornements liturgiques des 19e et XXe siècle est venue enrichir la sacristie de la collégiale.

Hétérogène, l'ensemble du mobilier de l'ancienne collégiale recèle néanmoins le souvenir rare d'artistes locaux du XVIIe siècle tels que l'orfèvre Mathurin de Bram et le peintre Jacques Quatroulx, et son exceptionnelle sacristie offre des possibilités de conservation et de présentation.

  • Précision dimensions

Documents d'archives

  • Archives paroissiales de la collégiale Saint-Aubin de Guérande. Registre de fabrique. 1802-1849.

  • Archives paroissiales de la collégiale Saint-Aubin de Guérande. Registre de fabrique. 1850-1864.

  • Archives paroissiales de la collégiale Saint-Aubin de Guérande. Registre de paroisse. 1853-1878.

  • Archives paroissiales de la collégiale Saint-Aubin de Guérande. Registre de fabrique. 1864-1878.

  • Archives paroissiales de la collégiale Saint-Aubin de Guérande. Registre de fabrique. 1878-1887.

  • Archives paroissiales de la collégiale Saint-Aubin de Guérande. Registre de fabrique 1887-1900.

  • Archives paroissiales de la collégiale Saint-Aubin de Guérande. Registre de paroisse. 1903-1931.

Bibliographie

  • GRÉGOIRE, P. (abbé). La Collégiale de Saint-Aubin de Guérande, sa fondation, son histoire, description du monument, le culte de saint Aubin, l'ancien chapitre. Guérande, Imprimerie-Librairie Saint-Aubin, 1923.

    p. 29-30.
  • GRÉGOIRE, P. (abbé). Collégiale de Saint-Aubin de Guérande, Vannes, E. Lafolye, 1889.

    p. 13.
  • Fêtes de la consécration de l'église de Guérande. 19 et 20 juillet 1885 (discours). Semaine religieuse du diocèse de Nantes, 1885.

    p. 697-714.

Annexes

  • Liste des localisations dans la collégiale
Date(s) d'enquête : 1986; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Conseil général de Loire-Atlantique
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Delpire Laurent
Delpire Laurent

Conservateur des Antiquités et Objets d'arts de Loire-Atlantique.

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Édifice
Collégiale Saint-Aubin, place Saint-Aubin

Collégiale Saint-Aubin, place Saint-Aubin

Commune : Guérande
Adresse : place Saint-Aubin
Articulation des dossiers
Parties constituantes