Photographe auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.
- enquête thématique départementale, Confluence Maine-Loire
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Dénominationsmaison
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Aires d'étudesConfluence Maine-Loire
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Adresse
- Commune : Béhuard
- Commune : Bouchemaine
- Commune : Denée
- Commune : Saint-Jean-de-la-Croix
- Commune : Sainte-Gemmes-sur-Loire
- Commune : Savennières
1. De la résidence seigneuriale à la maison de plaisance
1.1. Les manoirs du roi René comme référence
Depuis la fin du Moyen Âge, la maison de campagne est le complément indispensable de la maison de ville. Associée à une exploitation agricole elle permet de combiner aux charmes du repos champêtre, les avantages économiques du "pourpris", notamment son verger et son potager. Dans les environs d'Angers, le phénomène est relativement précoce. Dès la fin du XVe siècle, le duc René d'Anjou (1409-1480), peut-être influencé par ce qu'il avait pu observer en Italie où se développait les villas inspirées des modèles antiques, s'est doté, à faible distance de la ville, d'un réseau de résidences campagnardes, de petite ou moyenne importance, juxtaposant plusieurs logis plus ou moins organisés, systématiquement associés à des bâtiments d'exploitation agricole. À la mode dans les milieux princiers dès la fin du XIVe siècle, ces demeures permettaient notamment de sortir du cadre officiel de la cour et de recevoir des hôtes de manière moins solennelle, loin de la sévérité militaire des places-fortes d'Angers et de Saumur.
Dans le choix de ses sites, René a accordé une importance toute particulière à l'environnement naturel qui les composait, notamment à l'eau. Proches d'Angers, les rives de la Loire et de la Maine furent particulièrement prisées. On retrouve ainsi bon nombre de ses possessions le long du fleuve ou de son affluent, à l'image de son manoir de Chanzé à Sainte-Gemmes-sur-Loire auquel était associée la métairie de la Rive à Bouchemaine.Le manoir de Chanzé à Sainte-Gemmes-sur-Loire. Le duc d'Anjou a naturellement été suivi par son entourage. Probablement construit pour l'un de ses proches vers 1440-1450, le manoir de Belligan, toujours à Sainte-Gemmes-sur-Loire, témoigne de l'attrait que procurait alors les rives de la Maine et ses plaines alluviales dont les paysages furent sublimés dans les deux pièces de l'étage par un rare décor peint largement inspiré du végétal.Le manoir de Belligan à Sainte-Gemmes-sur-Loire.
Cette forme précoce de villégiature peut être mise en évidence à la même période dans les possessions ecclésiales. La première phase de recensement a notamment permis de pointer un certain nombre de sites possédés depuis le Moyen Âge par les abbayes et les chapitres angevins. Les maisons seigneuriales de l'abbaye Saint-Nicolas à la Roche-aux-Moines, celle du chapitre royal de Saint-Laud à la Pointe ou encore celle de Saint-Aubin d'Angers à Pruniers figuraient parmi les plus remarquables.
1.2. De la maison de maître à la maison de plaisance
Dans le courant des XVIe et XVIIe siècles, la bourgeoisie angevine s'enrichit et accède au pouvoir municipal. À l'instar de la petite aristocratie laïque ou religieuse, ces citadins, désireux de créer des domaines de rapport, rachètent à quelques distances de la ville de nombreuses terres pour y placer un métayer, un vigneron ou un closier. À Bouchemaine, à Savennières et à Sainte-Gemmes-sur-Loire, le développement du commerce et l'économie spéculative autour du vin font notamment se multiplier les nouvelles propriétés. Le bas du coteau de la Roche-aux-Moines, en bordure de Loire, voit ainsi fleurir aux XVIIe et XVIIIe siècles de nombreuses maisons pourvues d'un pressoir et de plusieurs planches de vigne exploitées le plus souvent en bail à complant [IA49010820]. Ces logis, couverts d'ardoises, possèdent alors souvent une chambre haute, destinée à héberger le maître lors de ses visites au domaine. Le métayer ou le vigneron réside quant à lui au rez-de-chaussée du logis ou dans un logement annexe.
Le développement de la construction de ces maisons de maîtres, déjà bien mis en évidence dans la vallée de la Loire entre Angers et Saumur, est aussi une constante sur le territoire de la confluence. La recherche d'un cadre de vie agréable et champêtre, hors des turpitudes de la vie citadine, transparaît dans la dénomination de ces maisons sur le coteau de la Roche-aux-Moines (Belair, Bellevue), à Sainte-Gemmes-sur-Loire (Plaisance) ou à Bouchemaine (Monplaisir).
Dans les premiers temps, le logement du maître se distingue peu de celui de son métayer. Lorsqu'il vient contrôler son domaine celui-ci loge chez son locataire, mais dès le XVIe siècle une chambre, accessible par une vis située dans un angle de la salle basse ou par un escalier extérieur, lui est aménagée à l'étage. De plan rectangulaire ou carré, parfois pourvue d'une garde-robe, cette chambre est souvent couverte d'un toit à longs pans à pignons découverts. Le métayer réside quant à lui au rez-de-chaussée, voire dans un logement annexe. À la Roche-aux-Moines, la maison que possédait en indivis, vers 1558, le célèbre architecte angevin Jean Delespine était de ce type. Un modèle équivalent se retrouve au Haut-Pressoir à Sainte-Gemmes-sur-Loire. À la fin du XVIe siècle, le logis tend à se singulariser : le toit perd ses deux pignons, remplacés par une haute toiture à quatre pans en forme de pavillon, comme à l'Aiglerie (1680) et à la Grande-Rousselle (1725) à Savennières, au Fresne ou à Vendôme à Sainte-Gemmes-sur-Loire.
Si la plupart des maisons de maître de la confluence ont adopté un parti simple, ne se distinguant que par leur haute toiture, quelques-unes se signalent, à partir du début du XVIIe siècle, par des références à l'architecture savante. L'aménagement d'un rez-de-chaussée surélevé, au-dessus d'un niveau de sous-sol pouvant abriter caves, cuisines et celliers – principe cher à l'architecture italienne –, est observé aux Landes et au logis dit "de l'Abbaye" à Bouchemaine, ou encore au "château" de Sainte-Gemmes-sur-Loire. L'originalité tient surtout ici à la mise en scène de l'entrée principale, accessible par un perron à rampes convergentes, parfois couvert d'un toit à l'impériale, disposition héritée des châteaux de Bury, Villesavin et Chantilly.Les Landes à Bouchemaine.
À Bouchemaine, la maison communément appelée L'Abbaye n'est pas sans rappeler certains modèles hérités du siècle précédent, comme celui de 'la maison du citoyen ou du marchand ou d'autre semblable condition de France' du livre VI de Sebastiano Serlio. Maison de maître dite l'Abbaye à Bouchemaine. Construite en 1664, probablement pour un notaire royal angevin, elle en reprend l'étage surélevé, le perron en façade et les deux pavillons latéraux. La référence aux traités d’architecture, bien que maladroite, est également présente ici dans les supports anthropomorphes sculptés de part et d'autre de la baie centrale de l'étage. Logis dit de l'Abbaye à Bouchemaine. Détail de la fenêtre centrale de l'étage. Ces supports, ou "termes", révélés notamment par Androuet du Cerceau, eurent un certain succès en France dans la seconde moitié du XVIe et au XVIIe siècle.
Plus ambitieux par sa taille, le "château" de Sainte-Gemmes-sur-Loire reprend certains principes de l'architecture française de la seconde moitié du XVIIe siècle : grands pavillons d'angle se greffant sur le corps de logis, escalier central en fer à cheval permettant l'accès au rez-de-chaussée surélevé, utilisation de l'ordre toscan. Le bâtiment est qualifié de "château" en raison de l'ancien statut féodal de la terre où il est érigé, mais sa reconstruction entre 1701 et 1706, pour Philippe Guillemot de Lusigny, receveur au grenier à sel d'Angers, montre qu'il s'agissait alors d'une "maison de plaisance", expression théorisée par les architectes Augustin-Charles d'Aviler en 1691 et Jacques-François Blondel en 1737.
À la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle, la distinction entre le logis du maître et celui du métayer est désormais clairement affirmée. Deux cours peuvent dorénavant séparer la maison du propriétaire du domaine et ses dépendances, d'une part, de celle du fermier et des parties agricoles, de l'autre. La closerie ou la métairie sont alors parfois reléguées à plusieurs centaines de mètres du logis principal, exclusivement consacré à l'agrément.
Dans certains cas, rien ne permet de distinguer ces maisons cossues d'un petit château, à part le statut de la terre sur laquelle elles sont élevées. La maison de plaisance du Petit-Serrant, bâtie par le maire d'Angers Jean-François Allard vers 1776, présente ainsi les mêmes caractéristiques que le château de Châteaubriant, siège de la seigneurie éponyme, reconstruit dans les mêmes années pour André-Sulpice Darlus de Montclerc, receveur des fermes et tabacs d'Anjou. Le Petit-Serrant à Bouchemaine. Ces deux édifices, comme Les Lauriers à Savennières, avec leur travée centrale surmontée d'un fronton triangulaire, leurs chaînes d'angle à bossage et leur toit à croupes, continuent de s'inscrire dans une longue tradition d'édifices du début du XVIIIe siècle dont le modèle est hérité du château d'Issy, au sud-ouest de Paris, construit par Pierre Bullet à la fin du siècle précédent.Les Lauriers à Savennières.
Les maîtres d'œuvre des maisons de plaisance apparaissent rarement dans les sources écrites. Le plus célèbre d'entre eux, Michel Bardoul de la Bigottière (1735-1808), élève de Mathurin Cherpitel à Paris, lui-même dessinateur des Bâtiments du roi sous les ordres de Gabriel, est cité par l'archiviste et historien Célestin Port comme architecte de Châteaubriant en 1777. Si l'œuvre ne manque pas de qualités, la simplicité de son élévation étonne si on la compare avec celles de l'hôtel de Livois à Angers, et du château de Pignerolle à Saint-Barthélémy-d'Anjou, qu'il bâtit dans les mêmes années. Les pavillons d'entrée et le pavillon octogonal, inspiré du Belvédère de Richard Mique au Petit Trianon, dont on retrouve un modèle approchant à Pignerolle, sont plus probablement son œuvre. On attribue aussi régulièrement à Bardoul la construction du Petit-Serrant à Bouchemaine et celle du château de Mantelon à Denée.Le château de Mantelon à Denée. Si la façade du Petit-Serrant rappelle celle de Châteaubriant, rien ne prouve pourtant que Bardoul en soit l'auteur. Quant à Mantelon, un devis et un plan du château en attribuent vers 1789 la construction à Victor Mars, un entrepreneur angevin qui n'était pas architecte.
1.3. De vaste jardin ouvrant sur le fleuve
Dans le courant du XVIIIe siècle, de nombreuses maisons de plaisance de la confluence sont largement ouvertes sur le paysage par l'intermédiaire du jardin. Les cartes et les plans du territoire témoignent de la généralisation du jardin régulier dans bon nombre de propriétés où utilité et ornement se confondent parfois dans un même aménagement. Théorisé par Jacques Boyceau de La Barauderie et André Mollet au milieu du XVIIe siècle, puis élevé en modèle par André Le Nôtre, le jardin régulier repose principalement sur le prolongement de l'architecture dans le paysage, l'étirement des perspectives et l'introduction d'une forme de symétrie par rapport aux édifices.
Sur le plan du fief de Saint-Nicolas, dressé vers 1773, figurent ainsi au bas du coteau de la Roche-aux-Moines plusieurs jardins réguliers ouvrant sur la boire de Savennières. L'un des plus importants était sans doute celui de Jean Normand, sieur du Hardas ; il était composé d'une succession de trois terrasses au pied desquelles prenait place un jardin géométrique, prolongé de l'autre côté du chemin longeant le coteau par une charmille et un verger clos. Le site des Lauriers, à Savennières, possédait lui aussi à l'origine un vaste jardin ouvrant sur la Loire. On doit sans doute à Jean-Pierre de Swinford, gentilhomme allemand venu d'Heidelberg, l'aménagement de ce dernier et la reconstruction du grand corps de logis avec fronton dans le deuxième quart du XVIIIe siècle. Il en est de même pour la demeure du Petit-Serrant, dont le logis fut surélevé afin de pouvoir contempler le fleuve par-dessus le mur de clôture. Un devis et une série de plans de la fin de l'Ancien Régime, malheureusement ni signés ni datés, figurent le réaménagement et la réfection du jardin arrière, sur le modèle géométrique, avec une suite de terrasses, des plates-bandes de gazon, des allées et des contre-allées bordées de charmes et de tilleuls.Plan du jardin du Petit-Serrant à Bouchemaine. Vers 1808. (Archives départementales de Maine-et-Loire, 103 J 33/15).
Le nouvel intérêt porté au paysage "naturel", apparu en Angleterre dès le début du XVIIIe siècle, se diffuse lentement en France à partir des années 1765, avec pour référence le parc d'Ermenonville, dans l'Oise, aménagé par René-Louis de Girardin. Inspiré des idées développées par Jean-Jacques Rousseau dans son roman épistolaire Julie ou la Nouvelle Héloïse, ce type de jardin prône l'esthétique pittoresque d'une nature recomposée mais sauvage, en opposition avec le jardin régulier. En Anjou, il faut attendre les dernières décennies du XVIIIe siècle pour voir apparaître la mode du jardin anglais. Avant 1807, le parc de Châteaubriant est ainsi agrémenté de "jardins anglais où l'art surpasse la nature", avec une allée des Poètes plantée de lauriers et rythmée de colonnes surmontées de bustes de grands hommes, aujourd'hui disparus.
Au tournant du siècle, les notions de plaisir, de retraite et d'appréciation du paysage sont clairement associées à ces résidences, peu à peu affranchies du lien qui les unissait au domaine agricole. L'annonce de la vente du Haut-Plessis dans les Affiches d'Angers, en 1780, met ainsi en avant les atouts de "l'une des plus jolies maisons de la province, tant par la beauté et la rareté de sa situation que par ses bâtiments, jardins haut et bas, cours, chapelle, pièce d’eau poissonneuse". Le Haut-Plessis à Bouchemaine. Si son but est avant tout promotionnel, cette réclame témoigne du renouvellement du regard au-delà des murs de la propriété.
2. Une architecture de bord de ville, au bord de l’eau
Au lendemain de la Révolution, le fort développement économique de la ville d'Angers, la vente des biens nationaux et les progrès de l'agriculture participent au renouvellement des "maisons de campagne" notamment à Bouchemaine, Sainte-Gemmes-sur-Loire et Savennières. Avec le rattachement progressif des écarts de Chantourteau (qui dépendaient antérieurement de la paroisse d'Épiré) et du Quartier-Baron, le village de la Pointe, avec 77 maisons et 302 habitants en 1878, forme l'écart principal de la commune de Bouchemaine [IA49010811] ; c'est le site préféré des citadins. Vue de l'écart de la Pointe depuis le nord-est. Si les travaux considérables menés pour la construction de la ligne de chemin de fer ont ralenti les chantiers, dès les années 1860 de nouvelles villas s'inscrivent dans le front bâti des anciennes maisons de pêcheurs et de mariniers ou sur des parcelles vacantes. Concurrencé par la Pointe, le bourg de Bouchemaine ne connaît jusque dans la seconde moitié du siècle qu'un développement limité. L'ancienne paroisse de Pruniers, sur les hauteurs de la Maine, semble plus courtisée et voit l'installation de plusieurs maisons de campagne, de même que le village de Port-Thibault à Sainte-Gemmes-sur-Loire, dont les rives sont facilement accessibles depuis la capitale angevine. À côté de cette villégiature 'diffuse', observée dans les principaux écarts du bord du fleuve, on voit se renouveler des résidences isolées, inspirées des châteaux de l’aristocratie dont le modèle continue de donner le ton en matière d’architecture.
2.1. Le château de villégiature ou la survivance d'un modèle
Le XIXe siècle est le siècle des châteaux en Anjou. Dans le Maine-et-Loire, les estimations en dénombrent près de 1 200, un chiffre très supérieur à la moyenne nationale. L'inventaire effectué sur les six communes de la confluence a permis d'en recenser 32 ayant fait l'objet d'une intervention au moins partielle durant cette période ; 18 d'entre eux sont des constructions ex nihilo.
Pendant tout le XIXe siècle, le château reste une référence pour les commanditaires angevins les plus fortunés. Alors que l'aristocratie traditionnelle cherche à rappeler son histoire et maintenir sa position sociale, le château est aussi, par l'image symbolique qu'il véhicule et le mode de vie qu'on lui associe, un modèle convoité par certaines grandes familles bourgeoises issues de la finance, du commerce ou de l'industrie.
Dans la plupart des cas recensés, le château n'est occupé que de façon temporaire, comme lieu de villégiature. Cette occupation peut durer le temps d'une saison, à partir du mois d'avril : c'est le cas pour Duncan Pirie, membre du Parlement britannique ayant hérité du domaine de Varennes. Mais elle peut aussi être plus courte, le temps d'un week-end – la notion apparaît en 1906 – ou d'une journée. À partir des années 1850, la diffusion des annuaires des châteaux et des bottins mondains permet de repérer l'adresse des différents propriétaires et la manière de les joindre ou de les visiter en indiquant notamment la gare la plus proche. Propriétaire du château des Vaults à Savennières, accessible depuis la gare des Forges, le vicomte de Chemellier possède ainsi deux autres adresses à Saint-Mathurin-sur-Loire et à Paris.
Comme aux siècles précédents, les nouveaux commanditaires ont particulièrement recherché les promontoires et les positions dominantes pour les constructions neuves ou, quand cela a été possible, la proximité immédiate des rives. L'une des reconstructions les plus remarquables est sans doute celle du château de la Roche-aux-Moines, attribuée à Édouard Moll en 1839. Reprenant le modèle classique de la demeure du XVIIIe siècle, avec fronton central et chaîne d'angle à bossage, il surplombe le vignoble et s'insère au bout d'une longue terrasse formant belvédère sur la Loire, plantée de cyprès, qui évoque l'Italie et les paysages toscans.
La déclinaison des styles et des modèles de châteaux est conforme au goût du temps pour l'éclectisme. L'architecture du logis prend essentiellement pour référence le vocabulaire du XVIIe siècle. Le château du Fresne à Bouchemaine [IA49010804], dont le premier projet est dû à Gustave Tendron père (1865), le château des Vaults, et celui d'Épiré à Savennières présentent un type similaire, caractérisé par un avant-corps axial, couvert d'un fronton segmentaire interrompu par une lucarne. Le château d'Epiré à Savennière.En fonction du goût et des ressources du propriétaire, le château peut être pourvu de pavillons latéraux. Cette mode est encore observée en 1883 au château de la Roche-Morna à Sainte-Gemmes-sur-Loire. Dans ces constructions, ce sont finalement les communs qui présentent le plus d'originalité. Au château d’Épiré, les écuries en brique et pierre bâties par l'architecte François Villers en 1853 sont ainsi associées la même année à une magnifique orangerie inspirée du Grand Trianon, dessinée par son neveu et associé Ernest Dainville.
Apparu vers 1840 en Anjou, le style néogothique s'installe progressivement dans les années 1850 sous l'égide de René Hodé (1811-1874). Bien que ce dernier n'ait pas travaillé directement au bord de fleuve, il est à l'origine en 1856 de la construction ex nihilo du château de la Bouverie à Bouchemaine (détruit en 1978), pour le compte de Camille Barier, un important négociant en tissus installé rue Boisnet, à Angers. Reproduction simplifiée du château de Challain-la-Potherie, bâti pour le comte de La Rochefoucauld-Bayers dix ans plus tôt, le bâtiment illustre l'appropriation par la bourgeoisie montante des modèles alors en vogue dans la haute aristocratie. Plus modeste mais non moins intéressant, le château de la Petite-Rivière doit à deux anciens élèves de l'école des arts et métiers d'Angers, Sébastien Dellêtre et Pierre de Coutaillloux, sa reconstruction en 1864 pour Alfred Chevalier de la Petite-Rivière, dans un "néogothique de fantaisie" inspiré des communs du château de Millé à Saint-Rémy-la-Varenne. Sur la même commune, Ernest Dainville, adepte de la "restitution archéologique", intervient entre 1859 et 1866 au château de la Forestrie pour M. Gouin d'Ambrière. Enfin, à Varennes, peut-être influencé par un voyage à Aberdeen, en Écosse, Auguste Beignet effectue une timide adaptation du décornéogothique dans les deux tours de la façade du logis qu'il rebâtit en 1874.Le château de Varennes à Savennières.
Intégrés au sein de vastes espaces paysagers, les châteaux ont fortement transformé les rives de la confluence. À partir des années 1840, la mode du jardin régulier s'efface peu à peu au profit de compositions paysagères et pittoresques, inspirées des jardins anglais, dont les premiers exemples sont mis en œuvre dès le début du siècle à Châteaubriant et à Mantelon.
Au jardin géométrique aménagé en terrasses se substitue désormais une forme de jardin adaptée au relief du terrain, au tracé courbe, avec des vues sur le château, la nature environnante et les pièces d'eau naturelles ou artificielles. Pavillons, kiosques et embarcadères rythment la promenade et ménagent des temps de repos pour jouir du paysage et de "tableaux de nature" savamment composés. Le développement de l'horticulture entraîne l'introduction de nouvelles espèces végétales aux couleurs et aux ports variés. En 1850, un mémoire de livraison d'arbres et d'arbustes au château d'Épiré à Savennières fait ainsi mention de 230 nouvelles essences pour la replantation du parc et du verger, dont plusieurs espèces de magnolias, de cèdres et de tulipiers.
Parmi les paysagistes qui sont intervenus sur le territoire figurent quelques grands noms comme Paul de Lavenne, comte de Choulot (1794-1864), ou Jean-Pierre Barillet-Deschamps (1824-1873), qui ont travaillé successivement au château de la Bizolière pour Ernest-Eugène Duboys, député, maire et magistrat à Angers. À leur suite est également intervenu le paysagiste de la Ville de Paris Eugène Deny qui, dans un album exposé à Moscou en 1891, signale le domaine comme l'un des plus beaux qu'il ait été amené à créer au cours d'une carrière de vingt-sept années.
Mais le plus prolifique fut sans aucun doute l'Angevin André Leroy (1801-1875), pépiniériste reconnu qui assurera une renommée internationale à l'établissement familial. Il est aussi créateur de parcs et de jardins, engage plus de trois cents projets dans le Maine-et-Loire et les départements alentour, remodelant profondément le paysage de la région. Une vingtaine de ses projets de jardins concernent directement le territoire de la confluence, tels ceux qu'il a conçus pour les châteaux de Mantelon, de la Roche-aux-Moines ou de Châteaubriant.Projet de jardin pour le Domaine aux Moines à Savennières par André Leroy, vers 1840 (Archives départementales de Maine-et-Loire, 34 Fi 169).
De nombreux propriétaires se montrèrent particulièrement intéressés par l'aménagement de leur jardin. Membre de la Société d'horticulture dès 1874, Gordon Pirie a sans doute entrepris la transformation de celui de Varennes en parc paysager. Son fils Duncan, parlementaire britannique, qui lui succède à partir de 1901, poursuit son œuvre en y intégrant de nombreuses plantes exotiques. Au début des années 1930, le domaine, qui compte près de 160 espèces d'arbres et d'arbustes différents, est considéré comme le deuxième arborétum du département après celui de Gaston Allard à Angers.
2.2. La diffusion du modèle suburbain
À côté des grandes propriétés influencées par l"architecture aristocratique se diffuse, à partir de la ville, un modèle suburbain de type pavillonnaire. L"architecte et théoricien César Daly (1811-1894) a bien décrit le phénomène de ces nouvelles villas, à mi-chemin entre les habitations des villes et celles de la campagne, "réunissant aux raffinements artificiels et aux conforts délicats des premières, la liberté, l'espace et les charmes des champs et des jardins qui forment les grands attraits des dernières". En 1864, dans son recueil L'Architecture privée du XIXe siècle sous Napoléon III, il en propose une série d'exemples classés en trois catégories de prix, de la première à la troisième classe, variant de 600 à 400 francs le mètre carré.
Le modèle pavillonnaire se répand progressivement le long des rives à partir des années 1860-1870 sur plusieurs parcelles vacantes, notamment sur l'actuelle rue du Port-Boulet à la Pointe et à Chantourteau.Les maisons du quai du Port-Boulet à la Pointe. Ces dernières, plus vastes, permettent de bâtir une maison isolée cubique, bénéficiant de vues frontales et latérales sur le fleuve et le paysage environnant. Les nouveaux investisseurs sont des juristes ou des rentiers mais aussi des commerçants enrichis. D'après Célestin Port, on y retrouve alors "toute la rue Saint-Laud d'Angers", c'est-à-dire la principale rue commerçante de la cité.
Dans les premiers temps, la résidence de villégiature se devant d'offrir des commodités comparables à celles de l'habitation principale, les programmes architecturaux de ces villas ne diffèrent guère de ceux de la ville. Les villas La Martinière, Belle-Brise ou Les Tours à Bouchemaine, toutes construites entre 1860 et 1870, avec un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré, une façade à trois travées, une porte d'entrée centrée et un toit brisé ajouré d'une lucarne, correspondent aux maisons unifamiliales angevines observées rue du Calvaire, rue David ou rue Thiers, par exemple. Cette typologie, commune à de nombreuses villes de France, est notamment présentée comme modèle de "3e classe" dans l'ouvrage de César Daly.
Les espaces intérieurs (cuisine, salon, petit salon et salle à manger) s'organisent de part et d'autre d'un vestibule d'entrée au fond duquel peut se trouver l'escalier, à moins qu'il ne soit rejeté dans un angle de la maison. C'est par exemple le cas de la villa Les Tours à Chantourteau, construite en 1870 pour M. Boutrelle. Maison dite les Tours, 13 rue Bécherelle à Chantourteau. Un projet dessiné en 1862 par Ernest Dainville pour le même propriétaire – peut-être pour sa résidence principale à Angers – en montre une variante avec escalier central.
Le modèle du pavillon suburbain est largement décliné jusqu'au début du XXe siècle dans les communes situées plus en aval, à Savennières ou à Béhuard notamment. À partir des années 1870, les constructions incorporent les nouveaux matériaux industriels comme la brique, produite localement, qui permet de composer un décor à bon marché. La villa Les Mimosas à Béhuard propose ainsi en 1898 un type se rapprochant du petit hôtel urbain, entre cour et jardin ; la travée centrale, pourvue d'un haut toit en pavillon et ajourée d'une lucarne, fait l'objet d'un traitement soigné avec alternance de brique et de tuffeau. Ce modèle semble avoir été mis en œuvre de manière récurrente en Anjou dans les villégiatures de bord de ville.La villa Les Mimosas à Béhuard.
2.3. Villas, castels et chalets : l'architecture pittoresque
Si de nombreuses villas reprennent les canons du néoclassicisme, certains propriétaires choisissent, dès les années 1860, de donner libre cours à leurs envies en adoptant une architecture de type pittoresque. Caractérisée par ses jeux de formes et de volumes, de textures et de polychromie qui tranchent sur l'environnement urbain, celle-ci use tour à tour du style "brique et pierre", des décrochements de toitures et de lucarnes, des fermes débordantes, des ornements de toit en zinc ou en terre cuite. De vastes baies, des balcons et des bow-windows ouvrent largement les demeures sur le fleuve et le paysage, au-delà du jardin que viennent animer terrasses, pavillons et pergolas. L'asymétrie qui caractérise le pittoresque semble toutefois avoir eu peu d'échos chez les architectes angevins, attachés à la rigueur classique. Si certaines villas de Béhuard ou de Savennières utilisent la mise en œuvre en brique et pierre et les fermes débordantes, elles conservent en effet les principes de l'élévation à trois travées avec léger avant-corps central.
Le flou terminologique qui entoure la dénomination de ces nouvelles constructions ("villa", "chalet", "château", "castel", "cottage" ou parfois simplement "maison") traduit bien la multiplicité des sources d'inspiration. À une époque où l'éclectisme ouvre la voie à une grande diversité de références, architectes et entrepreneurs puisent dans un répertoire de formes variées, marqué par la fantaisie et l'ostentation.
Le style historiciste a eu un certain succès sur les bords de la Maine et de la Loire. À Sainte-Gemmes-sur-Loire, l'emprunt au style néogothique de René Hodé se retrouve en 1866 à la villa La Rive, augmentée de deux élégants pavillons à pignons en façade dont les amortissements des angles sont sculptés de figures inspirées de l'iconographie médiévale (dragon, pélican, lyre). Dans les mêmes années, Ernest Dainville dessine pour l'avocat Émile Proust, toujours à Sainte-Gemmes, une élégante maison de campagne imitant un manoir angevin. Si la maison semble ne jamais avoir été réalisée, elle témoigne du talent de l'architecte pour le dessin et les proportions et de sa capacité à adapter le style néogothique à une petite villa. Les lignes ne sont pas sans rappeler celles de la villa Le Mesnil-Riant à Chantourteau, bâtie en 1866 pour le marchand de tissus Eugène-Laurent Guittonneau et sa femme, Delphine Rablé.Le Mesnil-Riant à Chantourteau. À l'extrême fin du siècle, Adrien Dubos décline pour le "castel du Petit-Port" à Bouchemaine le style néo-Louis XIII. En 1902, cette réalisation est célébrée dans la revue La Construction moderne comme "une jolie habitation de plaisance [...] construite sur l'un des plus beaux sites des environs d'Angers".Le castel du Petit-Port à Bouchemaine. Photographie, vers 1900 (Archives municipales d'Angers, 14 Fi 96).
Le terme de "chalet" apparaît pour la première fois en 1867 dans les matrices cadastrales d'Épiré pour la construction de la villa de M. Hippolyte Guer de Boisjolin, président de chambre à la cour impériale d'Angers. On le retrouve une dizaine d'années plus tard pour désigner la villa d'Émile Herbaut, quai de la Noë à Bouchemaine, qui a pourtant tout d'un pavillon suburbain. Si, par extension, le mot est devenu une expression courante au XIXe siècle pour qualifier toutes sortes d'édifices pittoresques, celui-ci trouve son origine dans les chalets suisses dont les modèles sont diffusés par les revues d'architecture. À partir des années 1860, certains menuisiers d'Angers, comme Diard, installé 8, rue Haute-du-Mail, proposent des modèles de lambrequins et de bois découpés pour habiller les maisons et évoquer les habitations alpines. En 1878, Thomas Gay, propriétaire du 17, rue des Saulniers à la Pointe, demande l'autorisation au Service Loire des Ponts et Chaussées de "modifier les ouvertures de sa maison, relever la toiture, enduire la façade et orner le pignon de bois découpé". Ce type de décor connaît un certain succès jusque dans les années 1920 pour moderniser le bâti ancien, chez les villégiateurs comme chez les résidents permanents.
La mode du "chalet" se diffuse progressivement à la fin du siècle le long des rives de la Maine et de la Loire à Bouchemaine, la Pointe, Sainte-Gemmes et Béhuard. En 1890, à la suite de la construction du pont, le ferblantier angevin Camille Brochet est le premier à se faire construire une maison de ce type sur l’île ligérienne [IA49010666]. Béhuard. Maison de villégiature construite en 1890 pour Camille Brochet, ferblantier à Angers. Bâtie sur une terrasse surplombant la Loire, elle reproduit un modèle extrêmement élémentaire, de plan carré, à "pignon sur fleuve", dont la façade est simplement animée par un balcon en fer forgé et un décor de lambrequins. Bientôt, plusieurs "chalets" viennent constituer une petite "colonie" parmi lesquels la villa Les Mouettes, bâtie en 1898 par Victor Rabjeau, et la villa Le Reposoir, construite en 1899 pour le grainetier Valentin Gazeau.Les chalets de Béhuard vers 1900. La villa Le Reposoir à Béhuard.
Dans le même temps, certaines maisons de villégiature se distinguent par l'adoption d'un style éclectique conjuguant de multiples références. Henri Palausi (1875-1962) propose ainsi vers 1900 une série de villas, à Savennières et à Sainte-Gemmes-sur-Loire, qui emprunte à la fois à l'architecture de la Renaissance du Val de Loire, au "chalet" et au style brique et pierre.La ville Bellevue à Savennières. Henri Palausi, architecte, 1909. Mais l'une des demeures les plus originales de la confluence est sans doute le "chalet Bideau", bâti en 1894 pour Jules Bideau, exportateur de fruits et légumes, qui accède en 1908 à la présidence de la chambre de commerce et d'industrie d'Anjou. Construite autour d'une maison des années 1840, la villa présente tous les poncifs alors en vogue : tourelles en brique et médaillons en céramique, lucarnes à fermes débordantes, carreaux vernissés, mais aussi bois découpés en forme de moucharabiehs. Le chalet Bideau à la Pointe. Photographie vers 1895-1900. La maison possédait notamment une étonnante travée centrale composée d'une série de balcons superposés et d'un belvédère en couronnement. À la mort d'Eugène Esnault (1854-1901), son architecte, le président de la Société des architectes angevins rappellera qu'en sortant d'Angers tous les voyageurs remarquent, sur la ligne de Nantes, l' "élégante construction en forme de chalet" due à son éminent confrère.
Car, pour ces villas, s'il s'agit de voir le fleuve par l'adoption d'une architecture largement ouverte sur l'extérieur, il convient aussi d'être vu du passant et du promeneur. Jouant de cette dualité, les pavillons ou gloriettes ont été des constructions particulièrement prisées sur les bords de la Loire et de la Maine. Pavillons de bords de loire à Chantourteau. Prolongements dans le jardin du salon ou de la salle à manger, ces petits édifices proposent un cadre idéal à l'épanouissement de la vie intime au contact de la nature. En bois, en brique, en tuffeau, en schiste ou en ciment rustique, leur architecture classique, pittoresque ou orientaliste témoigne de la mode et du goût de leur propriétaire. En 1911, Charles Peltier en commande un modèle pour sa petite maison de la Pointe, baptisée Villa Aline. Cette maison n'a de villa que le nom, et c'est le pavillon installé dans l'angle du jardin, en bordure du chemin, qui concourt ici au décorum de la villégiature.
La diffusion de ces nouvelles formes d'architecture n'a pas toujours suscité le regard admiratif et enthousiaste des contemporains. André Hallay, écrivain et journaliste, auteur d'une chronique hebdomadaire publiée dans Le Journal des débats, porte un regard sévère sur la lente mutation de l'île de Béhuard et ses "guinguettes, vide-bouteilles, chalets de villégiature" qui sont autant "d'horreurs communes à toutes les banlieues" et qui ont déshonoré "la grâce rustique" de l'île. Publiée en 1908, peu de temps après la première loi de protection sur les sites et monuments naturels de caractère artistique (loi Beauquier), la vision d'André Hallay n'est pourtant pas si éloignée de celle des architectes qui cherchent bien souvent à intégrer leurs réalisations dans leur environnement.
2.4. Les architectes de la villégiature
L'attribution des maisons de villégiature n'est pas toujours aisée et nombre d'entre elles furent certainement bâties "sans architecte ni entrepreneur", comme l'indique l'acte de vente de la villa Les Brosses à la Pointe. La diffusion des catalogues de modèles, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, a sans doute permis à certains propriétaires de s'affranchir du recours à un spécialiste en faisant appel directement à des artisans. Pourtant, de nombreuses maisons portent la marque d'un maître d'œuvre et les hommages rendus par les membres de la Société des architectes angevins, lors de la distinction ou de la disparition de l'un de leurs confrères, soulignent fréquemment cette spécialisation. Ainsi Étienne Chouanet (1848-1917) est-il reconnu en 1906 par Adrien Dubos pour « ses coquettes villas finement dessinées, qui charment la vue par leur silhouette et l'emploi bien approprié de matériaux de différentes couleurs". Lors d'une sortie annuelle dans le sud du département, en 1909, les villas de Victor Rabjeau (1859-1937) sont considérées comme "gentiment conçues, construites à dessin, au milieu d'une vive végétation. [Elles] ajoutent ainsi des charmes à la nature sauvage de ces curieux endroits retirés de routes poussiéreuses."
La Société des architectes de l'Anjou, apparentée à la Société centrale, a joué un rôle certain dans la connaissance et la diffusion des modèles d'architecture auprès de ses membres. La correspondance entretenue avec les autres sociétés, les abonnements aux revues d'architecture soigneusement indexées par l'archiviste, la distribution des catalogues de fournisseurs ou les voyages fréquents de certains de ses membres en France ou à l'étranger témoignent de l'ancrage de la Société des architectes de l'Anjou dans la production du temps. Lors de l'Exposition universelle de 1889, la présentation d'un album dévoilant les réalisations de ses membres, pour lequel elle recevra une médaille d'or, démontre aussi son désir de reconnaissance en France et à l'étranger.La Roche-Morna à Sainte-Gemmes-sur-Loire. Elévation présentée par Alexandre Goujon dans l'Album des architectes de l'Anjou pour l'exposition universelle de Paris en 1889 (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 96 J 258).
Certains des architectes qui sont intervenus sur la confluence sont à l'avant-garde de l'usage des nouveaux matériaux : Victor Rabjeau utilisa ainsi dès la fin des années 1890 le béton armé selon le procédé breveté Hennebique pour la villa Les Mouettes à Béhuard. La villa Les Mouettes à Béhuard. Détail du pignon est.Issu de la même génération, Adrien Dubos (1845-1921), membre de la Société centrale, est publié à plusieurs reprises dans les revues nationales : La Construction moderne, L'Architecture ou La Construction pratique.
Malgré l'aridité des sources, de nombreux architectes angevins, membres de la Société, apparaissent ainsi liés à l'aire d'étude de la confluence : Ernest Dainville, Auguste Beignet, Léon et Gustave Tendron, Alexandre Goujon, Victor Rabjeau, Adrien Dubos, Henry Bans, Henri Palausi, Ernest Bricard, Henri Jamard. D'autres restent à découvrir. Ainsi, on ne sait rien de la villa de la Pointe dont la construction est déclarée par l'architecte René Brot dans son dossier de candidature au titre d'architecte départemental en 1936, ni des maisons réalisées par le trop méconnu Gustave Jamin, élève de Beignet, dont la biographie, publiée en 1905, signale de nombreux travaux à Bouchemaine, la Pointe, Pruniers et Sainte-Gemmes-sur-Loire.
Parmi les principaux membres de la Société, Auguste Beignet (1837-1924), président-fondateur et membre de la Société centrale, a largement contribué à relayer l'évolution des modes auprès de ses confrères angevins par l'intermédiaire d'articles et de communications. Auteur d'une œuvre prolifique et éclectique, marquée à la fois par les commandes publiques et les commandes privées, Beignet a bâti de nombreuses villas. On lui doit notamment la villa Jacob à Savennières ou celle de Bellevue, pour lui-même, à la Possonnière, mais sa biographie fait apparaître d'autres constructions sur les bords de la Loire, dans et hors du département : villas Leneil et Bélon au Cellier, Priet en Frémur, de Hérissem à Saint-Jean-de-Lignières, Delaunay à la Haie-Longue, Séchet à Montjean-sur-Loire, Molière et Truffier aux Ponts-de-Cé, Césay et Finetti. Moins connu, le travail de Beignet pour la station balnéaire de Pornic et la plage des Grandes-Vallées atteste l'attrait des architectes angevins pour ces nouveaux marchés.
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Documents d'archives
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Archives départementales de Maine-et-Loire ; 392 J. Fonds Henri Lapart.
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Documents figurés
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Les chalets sur la Loire (inondations de février 1904). Carte postale, 1er quart 20e siècle. (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 6 Fi 1574).
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Bouchemaine - Le chalet Bidault à la Pointe. Photographie vers 1895-1900. (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 11 FI 2978).
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La Roche Morna. Maison de M. de Grateloup. Au Port-Thibault. Elévation dessinée en 1884 par Alexandre Goujon. In Bulletin de la société des architectes de l’Anjou, 1907-1908. (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 96 J 258).
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Plans du Petit-Serrant. 19e siècle-20e siècle. (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 103 J 33/15).
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Le Petit-Port à Bouchemaine. Photographie. Vers 1902. (Archives municipales, Angers ; 14 Fi 96).
Chercheur auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.
Chercheur auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.