Ancienne maison seigneuriale du chapitre Saint-Laud d'Angers, la Prévôté accueillait, selon Célestin Port, l'agent chargé de percevoir à la Pointe les droits sur le vin, le sel et d'autres denrées passant sur la Loire. Une ordonnance du 20 novembre 1621, supprimant tous les péages sur les bateaux grands et petits, affaiblit considérablement les revenus du Chapitre Saint-Laud et il semble que le bac n'était plus entretenu dès le XVIIe siècle. La Prévôté est vendue nationalement le 16 février 1791 au sieur Hossard, de Bouchemaine. Elle comporte alors "maison, cours, granges, jardins, ancien four à ban, cellier, écuries, pavillon donnant sur la Loire".

Théodore Launay, marchand bonnetier à Angers, acquiert l'ensemble vers 1856 et fait reconstruire la maison et le pavillon vers 1861 (portés au cadastre en 1864). Marthe Holzschuch en est propriétaire en 1912 puis la veuve de Charles Sorin, née Peignaux, en 1923. Eugène Chambol Segrétain, lui succède en 1929 puis Fabien Ménard Edon en 1931. C'est sans doute à lui qu'il convient d'attribuer la transformation de la Prévôté en hôtel-restaurant de renom. A partir de ces années, de nombreuses cartes postales font en effet la promotion de ce lieu de détente renommé dont la terrasse permet d'admirer les bateaux à vapeur qui, depuis Angers, accostent au port de la Pointe. En 1934, la Prévôté est l'un des deux établissements de la Confluence, avec le Pavillon bleu à Sainte-Gemmes-sur-Loire, à se targuer d'une étoile au guide Michelin.

La propriété (restaurant et pension de famille) est mise en liquidation judiciaire en 1931. Elle se compose alors de 20 pièces avec orangerie et cave, d'une grande terrasse sur la Loire avec petit pavillon, parc, jardin potager, le tout en un seul tenant, clos de murs (L'Ouest-Éclair, 12 juillet, 1931).