Acquis au début du XVIIIe siècle par le maire d'Angers, François Poulain de la Forestrie, le domaine des Lauriers est constitué progressivement par le rachat successif de plusieurs maisons rue des Quatre-Œufs. Son fils, Charles, agrandit l'ensemble et créé une cour d'honneur avec portail ouvrant sur l'actuel rue de Beau-Soleil. En 1723, le domaine est acquis par Jean-Pierre de Swinford, gentilhomme allemand originaire de Heildeberg, qui poursuit les embellissements. On lui doit notamment dans le deuxième quart du XVIIIe siècle, la reconstruction du grand corps de logis et l'aménagement du jardin régulier en terrasse qui dominait autrefois la Loire. La maison des Lauriers reprend les grands principes architecturaux des maisons de plaisance angevines du XVIIIe siècle : plan rectangulaire, façade à avant-corps central surmonté d'un fronton triangulaire ajouré d'un oculus, alternance de baies rectangulaires et segmentaires, bandeau soulignant les niveaux, bossage d'angle… On ne retrouve cependant pas la balustrade décorative couronnant le comble comme au Petit-Serrant. D'après un plan et un acte notarié de 1745, la distribution intérieure comprenait une salle, un salon et une antichambre au rez-de-chaussée et des chambres à l'étage. Le rejet du vestibule d'entrée, de l'office et de la cuisine, dans une aile perpendiculaire à l'arrière du corps de logis, est sans doute consécutif de la volonté d'intégrer à l'ensemble sur cour les anciennes dépendances composées d'un cellier vouté, d'une grange avec pressoir et d'écuries.