De superficie relativement modeste, le bourg de Bouchemaine a sans doute pâti jusqu'en 1907 de l'absence de pont franchissant la Maine et subi la concurrence du bourg de la Pointe. L'église paroissiale Saint-Symphorien, remaniée au XVIIIe siècle mais qui possède des vestiges du XIe siècle matérialise le centre de celui-ci autour duquel s'organise le réseau viaire.

L'habitat ancien se concentre principalement dans la rue du Bac et le long du quai de la Noé. Plusieurs constructions des XVe-XVIe siècles, XVIIe et XVIIIe siècles ont ainsi été repérées (8 rue du Bac ; 7 rue de l'Abbaye). Parmi les plus remarquables figure notamment le logis dit de "l’Abbaye", grand bâtiment à corps principal flanqué de deux pavillons, ouvrant sa large façade sur la Maine. Bâti en 1664, comme l'indique une date portée sur sa façade principale, il possède une travée centrale ornée d'une rare baie couverte d'un fronton cintré porté par deux caryatides.

Le renouvellement progressif de l'habitat et l'accroissement du bourg de Bouchemaine date de la fin des années 1840. L'attrait des bords de Loire et le goût croissant pour la villégiature, la construction de la ligne Nantes-Orléans en 1847 avec arrêt à La Pointe-Bouchemaine, le développement du tourisme fluvial et des vapeurs en provenance d'Angers ont participé à l'essor urbain principalement le long du quai de la Noé. À l'instar du village de la Pointe, de riches maisons, avec jardins et pavillons, vinrent ainsi jalonner le bords de rive (2 rue du Bac ; 11 quai de la Noë ; 13 quai de la Noë).

L'arrivée du train a également contribué à l'avènement d'un nouveau quartier. Dans le premier quart du 20e siècle, est créée l'avenue de la Gare où sont bâties plusieurs maisons avec jardins, caractéristiques par leur architecture en brique et en pierre, ainsi qu'un hôtel de voyageurs. En 1938, l'installation d'une importante usine de raffinage par la Société des Pétroles de l'Ouest, de l'autre côté de la voie ferroviaire, est bénéfique au développement économique de Bouchemaine. Le bourg tend aujourd'hui à s'étendre vers le nord par la construction de lotissements privés : le Clos de Beauvais (1989), le Vallon des Vignes (1995).