Les origines

Le bourg de Ruzebouc, nom primitif de la Pointe, est attesté dès les années 1100. Il était en grande partie possédé par le chapitre Saint-Laud d’Angers et pour autre partie par l'abbaye du Ronceray qui, tous deux, y possédaient d'importants moulins à eau sur la Loire. La maison de la Prévôté constituait l'ancienne maison seigneuriale du chapitre Saint-Laud où logeait l'agent chargé de percevoir à la Pointe les droits sur le vin, le sel et les autres denrées transitant sur la Loire. Sous l'Ancien régime, le village était surtout un important bureau des Fermes, avec "tablier" pour le contrôle du sel et corps de garde. Les fermiers de la régie y possédaient une chapelle dédiée à saint Thomas, actuellement transformée en habitation (9 rue de la Chapelle). Au n° 20 rue des Saulniers subsiste encore un imposant grenier à sel du XVIIe siècle, rare témoin de ce type d'édifice dans l'Ouest. Avec le rattachement progressif des écarts de Chantourteau et du Quartier-Baron, le village de la Pointe formait à la fin du XIXe siècle, l'agglomération principale de la commune de Bouchemaine. En 1878, on y comptait 77 maisons et 307 habitants. Son bac et son escale à bateau à vapeur en firent à cette époque un lieu privilégié pour la plaisance et la villégiature de bord de Loire.

La villégiature à la Pointe

La Pointe a joui de tout temps d'une vogue méritée en raison de l’agrément de sa situation. Dès le milieu du XVIe siècle, Joachim du Bellay en fait l'éloge dans un poème, l'Olive, dédié à sa cousine, Olive de Sévigné, dont la famille possédait un manoir dans le village, au Lavoir, "Non guères loin de ce fameux rivage, Où Meyne va dedans Loire se rendre". A la fin du XVIIIe siècle, le panorama offert par la Loire et la proximité de la ville d'Angers font de la Pointe un lieu prisé pour l'installation de résidences de villégiature. La construction du Petit-Serrant vers 1774 par Jean-François Allard, alors maire d'Angers, peut être considéré comme l'une des premières manifestations de cet art de vivre. Avec l'arrivée du train, à partir du milieu du XIXe siècle, ces riches maisons bourgeoises se multiplient, parfois sur des terrains vacants (n° 10 à 14 rue du Port-Boulet), mais la plupart du temps sur un parcellaire déjà bâti. Ces constructions nouvelles supplantent alors parfois l'habitat vernaculaire ou l'adaptent en y intégrant le décorum de la villégiature : balcons, terrasses, pavillons, fermes débordantes ou encore lambrequins.