Dossier d’aire d’étude IA72059502 | Réalisé par
Aquilon Stéphanie (Contributeur)
Aquilon Stéphanie

Chargée de mission Inventaire du Patrimoine PETR Pays Vallée du Loir (2009-2024)

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Hardy Julien (Contributeur)
Hardy Julien

Chercheur associé Pays du Perche sarthois (2008-2016, 2020), Pays Vallée du Loir (2023-2024), Chercheur auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire (à partir de 2025)

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  • inventaire topographique, Forêt de Bercé
Villaines-sous-Lucé : présentation de la commune
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Forêt de Bercé
  • Adresse
    • Commune : Villaines-sous-Lucé

Manoirs et moulins de la commune de Villaines-sous-Lucé

Les manoirs

La paroisse de Villaines-sous-Lucé comptaient plusieurs seigneuries. Celle d'Arthée et peut-être celle de Corbuon sont attestées dès la fin du XIe siècle, celles de Madère, Rouziers, la Corbinière, la Chacehoulière, Le Theil et des Riaumés à la fin du XIIIe siècle, celle de la Pimpardière en 1387, du Perray en 1642 et de la Vectière en 1766.

Seuls Corbuon, Rouziers et La Corbinière possèdent aujourd'hui un logis pouvant être qualifié de seigneurial. Ils sont mentionnés comme tels dans les sources (en 1406, mention de la terre et appartenances de Rousiers, appartenant à Messire Guillaume Hue et l'habergement et appartenances de la Corbinière, appartenant à Colette la Boujue, membre de la famille propriétaire de Corbuon. A la limite des XVe et XVIe siècles, Lecomte, sergent ordinaire de la seigneurie de Lucé, vit dans la maison de Rouziers). Les logis conservés aujourd'hui datent de la limite des XVe et XVIe siècles (La Corbinière, Corbuon) et de la 2e moitié du XVIe ou 1ère moitié du XVIIe siècle (Rouziers).

Aucun de ces trois manoirs n'a pu être visité. Les logis de Rouziers et de Corbuon se distinguent des logis ruraux environnants par la présence d'un étage carré, et à Corbuon, de la tour d'escalier hors-œuvre. Le logis de La Corbinière est en rez-de-chaussée surélevé, ses dimensions plus importantes qu'un logis de ferme et l'accolade ornant le linteau de la porte en indique le statut. Le lien avec le manoir de Corbuon tout proche reste à explorer : les deux toponymes sont très proches et les deux étaient propriété de la même famille, les Bouju du Mans au début du XVe siècle.

Les trois édifices comprennent en outre des communs (dont une chapelle à Corbuon) et/ou parties agricoles établis dans la cour au-devant du logis (la Corbinière et Rouziers) ou en partie rejetés à l'extérieur (Corbuon). Corbon a conservé un jardin complété par un parc.

Rouziers et La Corbinière ont été déclassés en ferme au cours de l'Epoque moderne, tandis que le manoir de Corbuon, dont la seigneurie a absorbé la plupart des petites seigneuries de la paroisse, a été augmenté au cours de la 2e moitié du XVIIIe siècle : il est aujourd'hui usuellement qualifié de château.

Les moulins

Description

Villaines-sous-Lucé comptait quatre moulins. Trois sont établis sur la Veuve (moulins de Corbuon, Arthé, Huchepoche), le moulin de Gruau est établi sur le ruisseau dit de Clairaunay ou de la Fontaine de Gruau. Le moulin de Corbuon est établi sur le cours naturel, les trois autres sont alimentés par un bief de dérivation.

L'accès au moulin de Corbuon n'a pas été possible, les 3 autres ont été repérés, le moulin d'Arthé étudié. Ils consistent tous en un bâtiment principal, établi perpendiculairement au bief ou à la rivière, construit en rez-de-chaussée en maçonnerie enduite et réunissant la cage du moulin et le logement du meunier. Une ou plusieurs parties agricoles sont disposées dans la cour. Le bâtiment du moulin d'Huchepoche pourrait avoir été plus important, mais sa reconstruction presque totale en maison dans la 2e moitié du XXe siècle a effacé les dispositions d'origine.

Mis à part un retour d'angle au moulin de Gruau, roues et mécanismes ont disparu.

Historique

Les quatre moulins sont probablement d'origine médiévale : celui de Corbuon serait mentionné vers 1090. Tous appartenaient à un domaine seigneurial : seigneurie de Corbuon pour le moulin du même nom, seigneurie d'Arthée (puis du Grand-Lucé) pour le moulin d'Arthée, seigneurie de Montreuil-le-Henri pour le moulin de Gruau et seigneurie du Grand-Lucé pour le moulin à foulon d'Huchepoche.

Vers 1860, les 3 moulins à blé étaient tous équipés que d'une roue, d'une paire de meules et d'une bluterie. Seul le moulin de Gruau paraît avoir été modernisé à l'anglaise au cours du XIXe siècle (reconstruction en 1868) : un retour d'angle avec rouet et lanterne en fonte y subsiste encore. Le moulin d'Arthée, qui passe de 1 à 2 paires de meules entre 1860 et 1880, pourrait avoir connu une modernisation semblable. Le moulin à foulon d'Huchepoche était équipé vers 1860 de 4 pilons et d'un pot à fouler en bon état. Vers 1880, il fabriquait du tan et battait de la graine de trèfle.

Le moulin de Huchepoche est arrêté avant 1901, date à laquelle la force de la chute est utilisée pour alimenter le réseau d'adduction d'eau de la ville du Grand-Lucé. Les moulins à blé d'Arthée et Corbuon sont arrêtés peu avant la Première Guerre mondiale, vers 1910 et 1913, celui de Gruau, réglementé en 1905, n'est arrêté que vers 1926.

Le territoire de Villaines-sous-Lucé semble avoir été occupé au néolithique : plusieurs menhirs supposés sont recensés au nord de la commune autour de Corbuon, d'Arthé et de Pierrelez, ainsi qu'à l'est près de Pierre-Aigue. En l'absence de recherches archéologiques, il convient de rester prudent, d'autant que les affleurements naturels de grès sont nombreux sur le plateau. De même, l'enceinte quadrangulaire en terre visible dans les bois du Châtelier, qui n'a fait l'objet d'aucune recherche fiable, reste mal datée, de l'âge du bronze au Moyen Âge selon les auteurs.

Certains historiens avancent, souvent sur le simple indice du toponyme Villaines, dérivé de villa, que la paroisse pourrait trouver son origine dans le démembrement du vaste territoire de la villa de Tresson, domaine d'origine antique appartenant dans la 2e moitié du VIe siècle à l'évêque du Mans Domnole. Quoi qu'il en soit, le nom de Villana ou Villena et la mention de son église n'apparaissent avec certitude qu'à la fin du XIe siècle, et la paroisse n'est mentionnée qu'en 1236. Sous l'Ancien Régime, elle relevait du doyenné de Saint-Calais et de l'élection de Château-du-Loir. La seigneurie de paroisse relevait de la baronnie de Lucé, la présentation de l'église revenait à l'abbaye Saint-Vincent du Mans.

La commune comptait 1 122 habitants en 1791 et jusqu'à 1 481 habitants en 1821, qui correspond au chiffre de population le plus élevé. Ce nombre diminue ensuite progressivement pour passer sous la barre des 1 000 habitants en 1921 et atteindre le seuil de 481 habitants en 1982. La population augmente à partir de 1990, pour atteindre 706 habitants en 2016. 651 habitants vivaient à Villaines-sous-Lucé en 2022.

L'itinéraire antique du Mans vers Blois, connu sous le nom de Via Turniacensis ou de Chemin Ferré, pourrait border le nord-est de la commune, et former la limite communale avec Tresson et Montreuil-le-Henri. Sous l'Ancien Régime, la paroisse est traversée par l'axe reliant Le Grand-Lucé à Saint-Calais. Il est modernisé dans le 2e quart du XIXe siècle et intégré au Chemin de Grande Communication n° 2 de La Flèche à Saint-Calais, actuelle RD 13. Créée au milieu du XIXe siècle sur la base d'un itinéraire ancien, la route de Tuffé au Grand-Lucé, actuelle RD 33, coupe la frange occidentale de la commune. Entre 1882 et 1947, la ligne de tramways du Mans au Grand-Lucé dessert la commune, par l'arrêt excentré de la Croix de Pois, situé sur sa limite nord à près de 5 km du village.

La commune est cadastrée en 1834. En 1842, outre quelques tisserands produisant des toiles "façon Château-du-Loir", la commune vit majoritairement de l'agriculture, associant céréaliculture (méteil, orge, seigle, froment et avoine) et élevage (chevaux, bovins, porcs, moutons et chèvres). La vigne est présente sur les coteaux, les bois sont exploités, on produit cidre, marrons, noix et miel. 29 fermes et 67 bordages, exploitations plus petites, sont alors comptabilisées. 22 sièges d'exploitation étaient encore recensés en 2019, la surface agricole utile partagée entre culture céréalière et prairies artificielles pour l'élevage bovin.

En 1905, l'entrepreneur manceau Fonteix exploite, probablement pour produire du gravillon, les gisements de grès au nord de la commune, à proximité du Relai.

La commune de Villaines-sous-Lucé est l'une des sept communes du canton du Grand-Lucé. Elle couvre 2 546 ha, majoritairement situés sur le plateau calaisien. Ce plateau cultivé ouvert, constitué de sols argilo-calcaire sur une sous-sol de grès éocènes affleurant régulièrement en gros blocs, est fortement incisé par les petites vallées bocagères de la Veuve et de ses affluents (ruisseaux de Saint-Sulpice, de Vaugalin et de Gruau), aux sous-sols calcaires et alluvionnaires et aux paysages plus fermés. Des zones boisées couvrent les limites nord (bois de Corbuon) et ouest (bois du Châtelier) de la commune.

L'INSEE recensait 342 logements en 2021. Le repérage a porté sur l'ensemble du bâti communal, près de la moitié des édifices ont été jugés trop remaniés. Restent donc 146 édifices repérés, dont 21 étudiés (cf. tableaux de repérage en annexes).

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; PC/383/2 à PC/383/16. Plan cadastral de Villaines-sous-Lucé, 1834. 1/10000e (tableau d'assemblage), 1/2500e (feuilles de sections).

Bibliographie

  • ALOUIS, Victor. Les Coësmes, seigneurs de Lucé et de Pruillé, 1ère partie : de 1370 à 1508, Mamers, 1884.

  • ALOUIS, Victor, LEDRU, Ambroise. Les Coësmes, seigneurs de Lucé et de Pruillé, 2e partie : de 1508 à 1601, Mamers, 1888.

  • ALOUIS, Victor. Lucé et ses environs jusqu'au milieu du XIXe siècle. Mamers : Fleury et Dangin, 1881.

  • BOUVET, Jean-Philippe. Et al. Carte archéologique de la Gaule. 72. Paris : Académie des inscriptions et belles-lettres : Ministère de l'éducation nationale : Ministère de la recherche [etc.], 2001. 519 p.

  • PESCHE, Julien-Rémy. Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, suivi d'une biographie et d'une bibliographie. 6 tomes. Le Mans : Monnoyer ; Paris : Bachelier, 1829-1842.

    Tome VI
  • PIRAUX, Yves. Villaines sous Lucé. Un peu d'histoire. Le Grand Lucé, Caisse locale du Crédit agricole, 1979.

  • PLESSIX, René. Paroisses et communes de France. Dictionnaire d'histoire administrative et démographique. Sarthe. Sous la direction de J.-P. Baret. Paris, éditions du CNRS, 1983.

  • Service régional de l'archéologie des Pays de la Loire. Base DRACAR. Liste des entités archéologiques de la commune de : VILLAINES-SOUS-LUCE.

Annexes

  • Tableau de repérage des écarts de Villaines-sous-Lucé
  • Tableau de repérage des fermes de Villaines-sous-Lucé
  • Tableau de repérage des maisons de Villaines-sous-Lucé
  • Tableau de repérage des manoirs de Villaines-sous-Lucé
  • Tableau de repérage des moulins de Villaines-sous-Lucé
  • Tableau de repérage des autres édifices de Villaines-sous-Lucé
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays Vallée du Loir
Aquilon Stéphanie
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Hardy Julien
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