Chercheur associé Pays du Perche sarthois (2008-2016, 2020), Pays Vallée du Loir (2023-2024), Chercheur auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire (à partir de 2025)
- inventaire topographique, Forêt de Bercé
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Seldubuisson ThierrySeldubuisson Thierry
Photographe au service Patrimoine de la Région de 2022 à 2024.
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Forêt de Bercé - Montval-sur-Loir
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Commune
Villaines-sous-Lucé
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Adresse
rue de l' Eglise
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Cadastre
1834
D
147
;
2023
D
113
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Dénominationséglise paroissiale
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VocablesNotre-Dame
Synthèse historique de l'église Notre-Dame de VIllaines-sous-Lucé
Deux campagnes de construction au XIe et XIIe siècles
On ne sait rien d'une première église supposée, dont les vestiges auraient été vus en 1868 dans une parcelle cultivée entre le village et la ferme de Guerboeuf.
L'église actuelle est construite à partir du milieu du XIe siècle, il en subsiste le mur sud de la nef et du mur-pignon ouest, jusqu'à mi-hauteur : la petite fenêtre murée couverte d'un arc échancré du mur sud indique la hauteur d'origine de la nef. Au cours du XIIe siècle, après le don de l'édifice vers 1080-1097 à l'abbaye Saint-Vincent du Mans, la nef est surélevée et éclairée de trois fenêtres côté sud, couvertes chacune d'un arc clavé en plein cintre (vestiges de la 3e visibles derrière le 3e contrefort).
Agrandissement de l’église aux XVe et XVIe siècles
Entre la 2e moitié du XVe siècle et la 2e moitié du XVIe siècle, l'église est agrandie selon la chronologie suivante, qui reste à affiner. Le portail occidental à moulures prismatiques est sans doute refait dans la 2e moitié du XVe siècle. La chapelle sud, ancienne chapelle seigneuriale de Corbuon, est édifiée à la limite des XVe et XVIe siècle, en appui sur la travée droite de l'ancien chœur : l'un des contreforts de cette dernière est conservé dans le mur est de la chapelle. Le chœur actuel à travée droite et abside polygonale, remarquable par ses chapiteaux à décor renaissance, est reconstruit d'un seul jet dans la 1ère moitié du XVIe siècle. Au cours de ce siècle sont ajoutés la chapelle nord, qui se distingue du reste du collatéral par sa plus grande hauteur, puis les trois premières travées du collatéral, probablement édifiées en même temps au vu de leurs dispositions similaires.
Le voûtement est posé en plusieurs étapes qui ne coïncident pas toujours avec la construction des murs : la chapelle sud, à chapiteaux et clé à décor gothique, est peut-être voûtée aussitôt après sa construction. Le chœur et la croisée du transept, d'abord simplement charpentés, sont voûtés après coup (entraits et poinçons de la charpente sciés pour laisser place aux voûtes), sans doute dans la 1ère moitié ou au milieu du XVIe siècle si l'on se base sur les chapiteaux à décor renaissance. Les deux armoiries visibles dans la croisée apportent peu de précisions : celles du chapiteau postérieur droit, non identifiées, se retrouvent sur la cheminée du milieu du XVIe siècle de la maison, 13 rue de Cassière. Celles de la clé de voûte appartiennent probablement à la famille de Couesmes, qui a détenu la seigneurie du Grand-Lucé de 1370 à 1601. Le voûtement d'ogives à liernes et clés pendantes couvrant la nef, le collatéral et la chapelle nord a sans doute été entrepris au milieu ou dans la 2e moitié du XVIe siècle avec le chantier du collatéral. Il a remplacé sur la nef un lambris de couvrement, dont les traces sont signalées dans le comble en 1968.
La brève description de 1591 (église récemment augmentée de deux ailes et de quatre voûtes ou chapelles) semble indiquer un chantier achevé ou en passe de l'être. En revanche, la date de 1612, avancée localement pour dater les agrandissements, ne semble correspondre qu'à la fondation d'une rente au profit de la fabrique par les seigneurs de Corbion. Le voûtement des deux vaisseaux, inséré parfois maladroitement dans la maçonnerie ancienne (l'arc formeret de la 3e travée est visible depuis l'extérieur) et mal contrebuté, pose très vite des problèmes de stabilité, comme le montre la construction, autour de 1708, des deux imposants contreforts de l'élévation sud et les travaux entrepris tout au long du XIXe siècle.
Travaux des XVIIe – XIXe siècles
Le chœur est réaménagé dans les années 1641-1643 et une première sacristie construite en 1650. Il en subsiste la porte de communication vers le chœur, aujourd'hui bouchée, et l'emprise, encore perceptible dans la distribution de la sacristie reconstruite en 1875 sur les plans de l'architecte Pascal Vérité. La tour-clocher est édifiée en 1743 en remplacement de la flèche en charpente posée sur la croisée du transept, qui n'est détruite qu'en 1825. La couverture mixte de l'église, associant bardeaux, tuiles et ardoises est progressivement remplacée au XIXe siècle par de l'ardoise seulement.
Vers 1080-1097, Gonthier de Souligné donne à l'abbaye de Saint-Vincent du Mans l'ecclesia sancte marie de Villana et les revenus qui en dépendent. En 1508, l'église de Villaines compte au nombre de celles présentées par l'abbé de Saint-Vincent.
En 1591, il est précisé que l'église a été récemment augmentée de deux ailes et de quatre voûtes ou chapelles.
En 1641, la couverture en ardoises et bardeaux et le pavage sont réparés. La fabrique commande à Saint-Calais un nouvel autel et emploie un sculpteur nommé Orléans pour déménager devant l'autel Saint Etienne l'ancienne contretable du grand autel. Un certain Marin Boivin est payé pour "avoir painct en plusieurs endroicts de ladite église". En 1643, elle décide de créer une montée en l'église "à côté du grand autel, attendu qu'il y a danger par où elle est à présent".
En 1708, pour consolider le mur sud de la nef, fendu en plusieurs endroits et menaçant la stabilité des voûtes, la fabrique marchande au maçon lucéen François Queru la construction d’"un pillier au devant dudit mur, joignant la petite porte qui est dans ledit mur et de la mesme grosseur largeur hauteur et profondeur de fondement rendu avec les entablements au haut et semblable que celuy qui est au bas de la nef au coin dudit mur". Elle fournit pour ce faire 8 pipes de chaux du Bueil.
L’église est vendue comme bien national en 1796 au citoyen Larose, ministre du culte à Villaines. Elle est rachetée en 1802 par les habitants de Villaines, probablement pour appuyer la demande d’établissement d’une succursale formulée en 1803-1804, et finalement donnée à la commune en 1808.
Entre 1806 et 1863, plusieurs petites réparations sont menées (pavage, taille de pierre, vitrerie, toiture en bardeaux et ardoises, fonte d'une nouvelle cloche en 1844). Les plus importantes concernent la consolidation des voûtes. Dès 1815-1817, il est envisagé de renforcer un arc doubleau affaissé par un cintre de métal relié par des tirants à la charpente. En 1825, les fissures du voûtement sont rebouchées, l'enduit qui les recouvre est gratté et le petit clocher posé sur la voûte du chœur est démoli afin d'alléger la charpente. En 1864, toujours dans l'optique de protéger les voûtes, l'architecte manceau Gombert fait remplacer par de l'ardoise la couverture en bardeaux du collatéral.
En 1867, l'une des voûtes est étayée en urgence. L'architecte d'arrondissement Ernest Vigneau propose un important projet de restauration, incluant la pose de tirants métalliques, la construction d'arcs-boutants et l'érection d'une tour d'escalier à l'angle gauche du mur pignon ouest. Ce projet, jugé trop onéreux, est rejeté par le Conseil des bâtiments civils et le Conseil de fabrique. L'architecte de l'arrondissement du Mans Nourry, sollicité l'année suivante, diagnostique une absence de liaison entre les murs de la nef et celui du collatéral. Il propose une restauration générale du voûtement et de la charpente avec pose de forts tirants métalliques reliant les deux vaisseaux, et rationalise l'évacuation des eaux pluviales. Les travaux sont adjugés en novembre 1868 à l'entrepreneur manceau Bouquet et achevés peu avant août 1869.
En 1874, l'architecte manceau Pascal Vérité donne les plans et devis de reconstruction de la sacristie. Les travaux sont adjugés en juin 1875 à Alphonse Ledru, entrepreneur de maçonnerie au Grand-Lucé et au charpentier de VIllaines Auguste Grégoire. Il est prévu des fondations en maçonnerie de chaux hydraulique de Tresson pour les fondations, des élévations en maçonnerie de chaux grasse d'Ecommoy et en pierre de taille de tuffeau, une couverture en ardoises d'Angers, des plafonds en terrasse et plâtre, des cloisons en briques et un carrelage en carreaux de La Fontaine. Dans le même temps, la couverture du chœur est partiellement refaite en ardoises.
En 1876, l'auvent ou balet protégeant le portail occidental est démoli. En 1886, les couvertures en ardoises de la tour-clocher et du chœur sont réparées par le charpentier lucéen Auguste Beury, sur les plans de l'architecte manceau Berger.
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Période(s)
- Principale : 11e siècle
- Principale : 12e siècle
- Principale : limite 15e siècle 16e siècle
- Principale : 17e siècle
- Principale : 1ère moitié 18e siècle
- Principale : 3e quart 19e siècle
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Dates
- 1650, porte la date
- 1708, porte la date
- 1743, porte la date
- 1875, daté par source
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Auteur(s)
- Auteur : architecte attribution par source
- Auteur : architecte attribution par source
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Auteur :
Nourry-Blottinarchitecte d'arrondissement attribution par sourceNourry-Blottin
Architecte d'arrondissement.
- Auteur : architecte attribution par source
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Auteur :
Vigneauarchitecte d'arrondissement attribution par sourceVigneau
Agent-voyer d'arrondissement, puis architecte (?), à Saint-Calais, seconde moitié du XIXe siècle.
L'église, construite sur un plan en croix latine, comprend le vaisseau principal, un vaisseau collatéral nord de même hauteur que le premier, deux chapelles nord et sud formant transept et un chœur terminé par une abside polygonale. La sacristie, couverte d'un toit à croupe, occupe l'angle entre le chœur et la chapelle sud, tandis que la tour-cocher à deux étages carrés, couverte d'un toit en pavillon, occupe l'angle opposé. L'ensemble est construit en maçonnerie de moellons de calcaire, grès et silex, avec chaînes d'angle en calcaire,à l'exception de la partie inférieure du mur sud de la nef, qui ne présente pas de chaîne d'angle, et du rez-de-chaussée de la tour-clocher, dont les chaînes sont en grès (?). Les contreforts du chœur et du collatéral sont en pierre de taille de calcaire, les seconds posés sur des assises de grison. Les deux premiers contreforts du mur sud, en moellons enduits, se distinguent par leur épaisseur et leur entablement de pierre de taille avec corniche à modillons.
Le vaisseau central et le collatéral sont couverts de voûtes d'ogives avec liernes et clés pendantes, le chœur, la croisée du transept et la chapelle sud de voûtes d'ogives.
Le comble n'a pas été vu. Selon le pré-inventaire de 1968, les poinçons et les entraits de la charpente de la nef et du chœur ont été coupés pour la construction des voûtes, dont le sommet dépasse en hauteur le niveau des anciens entraits. Les poinçons de la nef sont de forme octogonale, de faible diamètre (0,12 x 0,2 environ), leur partie supérieure et leur base façonnée en chapiteau avec astragale. La charpente de la nef porte les traces de l'ancien lambris de couvrement (forme carénée et traces de clouage), celle de la croisée de la nef, les traces de l'ancienne flèche en charpente.
Inscriptions et dates portées :
Des graffitis 1583, 1712, 1714 sont lisibles sur les piédroits de la porte sud.
Le 2e contrefort du mur sud de la nef porte la date 1708 et les noms partiellement lisibles NICHOLAS PRESLES et MICHEL GUER[...].
L'inscription commémorative de la pose de la 1ère pierre de la tour-clocher, placée au 2e niveau du mur est de la tour, porte l'inscription IHS / MESSIRE IACQUES / PINEAU DE VIEN / NAY CS AU APRLE / MENT SG DE LUCE / VILLAINES ET AUTR / ES LIEUX A POOZE LA / PREMIERE PIERRE DE / CETTE TOUR LE 30 / SEPTEMBRE 1743 / ASSISTE DE ME IACQUES / CHERREAU CURE ET DE / ME FRANCOIS DUGUE / VICAIRE DU D VIL/LAINES.
Une inscription funéraire signalant la présence de la tombe de Jacques Chererau, décédé en 1752, est insérée dans le contrefort du mur ouest.
Le linteau de l'ancienne porte entre le chœur et la sacristie porte l'inscription LE VENDREDY 14 JANVIER 1650 FAICT FAIRE PAR Me MICHEL BONGARS. La porte de communication entre l'église et la tour-clocher porte de nombreux graffitis, dont 1765 et 1798.
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Murs
- calcaire moellon enduit
- grès moellon enduit
- silex moellon enduit
- grison
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Toitsardoise
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Plansplan en croix latine
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Étages2 étages carrés
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Couvrements
- voûte d'ogives
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Élévations extérieuresélévation à travées
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Couvertures
- toit à longs pans
- toit polygonal
- toit en pavillon
- croupe
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Escaliers
- escalier intérieur : échelle
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Typologies
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État de conservationbon état
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Techniques
- sculpture
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Représentations
- fleur
- tête humaine
- phylactère
- tête de feuille
- crochet
- feuillage
- armoiries, drapeau, lion
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Précision représentations
Les chapiteaux du portail ouest sont ornés de visages souriants et grimaçants.
La voûte de la chapelle sud repose sur des chapiteaux à crochets. La clé est ornée d'un décor de feuillage.
Les deux chapiteaux antérieurs du chœur sont ornés d'un phylactère, les 4 autres d'un visage d'homme barbu.
Les clé pendantes de la nef et du collatéral sont ornés d'un décor de fleurs et de feuillages, et pour deux d'entre elles, de masque-feuilles.
Le chapiteau postérieur droit de la croisée est orné d'armoiries non identifiées : De… à 3 guidons en pal (?)… posés 2 et 1. La clé de voûte porte les armoiries De... au lion..., armé et lampassé.... Il s'agit probablement des armes de la famille de Couesmes (D'or au lion d'azur, armé et lampassé de gueules).
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Statut de la propriétépropriété de la commune
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Intérêt de l'œuvreà signaler
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Archives départementales de la Sarthe
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
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- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
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- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
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- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
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- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
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Documents d'archives
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AD Sarthe ; 1 F 20. Collection Chambois. Fabrique de VIllaines-sous-Lucé. 1483-1817.
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AD Sarthe ; 1 F 22. Collection Chambois. Comptes de fabrique de VIllaines-sous-Lucé. 1642 — 1657.
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AD Sarthe ; 18 J 405. Collection PAUL CORDONNIER. Documents divers concernant la paroisse de Villaines sous Lucé.
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Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 385/7. Administration communale de Villaines-sous-Lucé. Eglise (1839-1886). Presbytère (1808-1866).
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AD Sarthe ; 4 O 446. Dons et legs. Commune de Villaines-sous-Lucé. An XI-1940.
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Archives municipales de Villaines-sous-Lucé ; non classées.
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Centre de ressources du patrimoine, Conseil régional des Pays de la Loire, Nantes, classeur 51. Dossier de pré-inventaire de la commune de Villaines-sous-Lucé. 1968.
Bibliographie
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ALOUIS, Victor. Lucé et ses environs jusqu'au milieu du XIVe siècle, dans Revue historique et archéologique du Maine, 1881.
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Cartulaire de l'abbaye de Saint-Vincent du Mans, publié et annoté par l'abbé R. Charles et le vicomte S. Menjot d'Elbenne, Le Mans, 1886-1913.
-
FROGER, Louis. Églises et presbytères de l'arrondissement de Saint-Calais en 1801. Province du Maine, Société des archives historiques du Maine : Le Mans, 1905.
-
VALAIS, Alain. Les églises rurales du premier Moyen Age (Ve-XIe siècle) dans l'ancien diocèse du Mans et à ses confins. Université Paris-Nanterre, 2021. Th. doct. : Histoire et archéologie des mondes médiévaux : Paris 10 : 2021.
Chargée de mission Inventaire du Patrimoine PETR Pays Vallée du Loir (2009-2024)
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Chargée de mission Inventaire du Patrimoine PETR Pays Vallée du Loir (2009-2024)