Le presbytère d'Ancien Régime

Le presbytère de Villaines-sous-Lucé fait partie des biens légués à la limite des XIe et XIIe siècle par Gontier de Souligné à l'abbaye de Saint-Vincent du Mans. En 1215, Matthieu, curé de Villaines, reconnait les droits de l'abbaye sur la grange dimeresse qu'il a fait construire. En 1406, le presbytère et ses dépendances relèvent de la châtellenie du Grand-Lucé. En 1649, le vicaire loge dans une maison dite le Petit Presbytère. Le 8 messidor an IV (16 juillet 1796), le presbytère est vendu comme bien national à Nicolas Thoret, propriétaire au Grand Lucé.

En 1808, le presbytère et son vaste jardin occupent l'espace actuellement délimité par les rues de Cassière, de l'Eglise, de la Côtière et de Saint-Calais. Le logis, bâtiment à étage de 56 pieds de long sur 25 de large et 20 de hauteur, est situé face à l'église. Les communs occupent un bâtiment de 18 pieds de long sur 20 de large distribué en boulangerie et écurie, et longent l'actuelle impasse de la Côtière. L'ancienne grange dîmière est placée à l'ouest du logis.

En 1812, la commune acquiert les deux bâtiments du presbytère et la portion de jardin qui les contient, Nicolas Thoret conservant la grange, semble-t-il convertie en maison, et la majeure partie de l'ancien jardin. En 1833, les anciens communs sont réaffectés en école de garçons. Cette situation est représentée sur le plan cadastral levé en 1834.

La reconstruction du presbytère

En 1857, la commune décide de reconstruire le presbytère qui menace ruine. Les plans et devis sont établis le 10 mai 1858 par Eugène Landron, architecte d'arrondissement. Ils prévoient la construction, à l'emplacement des anciens communs, d'un presbytère distribué en sous-sol, étage et grenier, édifié en maçonnerie de moellons et pierres de taille (tuffeau du pays pour la pierre "tendre" et de Bouloire pour la pierre "dure") et couvert d'ardoises d'Angers sur une charpente en chêne. Les cloisons sont prévues en briques et le carrelage en carreaux de Soulitré. Les matériaux des anciens bâtiments doivent être réutilisés.

Les travaux sont adjugés le 18 décembre à 1859 à Pierre Hilarion Croizeau, chaufournier et entrepreneur de travaux public à Tresson. La première pierre est posée le 18 juin 1860 et les travaux achevés en janvier 1863.

Selon une description de 1931, le presbytère est alors distribué en cave sous une partie du bâtiment, au rez-de-chaussée corridor, salle à manger, grand salon, cuisine et arrière-cuisine, 4 chambres et cabinet de toilette à l'étage et une autre mansardée, dans le comble. Un bûcher et une buanderie existent dans la cour.

La réaffectation en école de filles, puis groupe scolaire.

En 1925 émerge l'idée de réaffecter le presbytère, devenu vacant, en école de filles. Il est finalement décidé en 1931 d'y loger les institutrices et de construire dans le jardin, agrandi après achat d'un terrain voisin, un bâtiment de deux classes avec préau et vestiaire. Les plans et devis en sont établis le 28 avril 1931 par l'architecte manceau Georges Loriot. Celui-ci prévoit un bâtiment en maçonnerie de moellons sur une semelle en béton armé, couvert d'un toit à croupes en d'ardoises d'Angers, avec appentis accoté à gauche à usage de rangement. Les dallages, seuils et marches seront en ciment et les chambranles de baies en briques. Un préau sur poteaux de chêne et des toilettes maçonnées sont également prévus. Les travaux sont adjugés en juin 1932 à l'entreprise de maçonnerie Derré de Chahaignes et au charpentier Suffice fils, de Poncé-sur-le-Loir. Ils sont achevés en mars 1933. Le décompte définitif des travaux en 1934 précise que les linteaux de baies en serrurerie, initialement prévus, ont été remplacés par des linteaux en béton armé.

L'école des filles est transformée en groupe scolaire mixte après 1955. En 1994, une classe supplémentaire est ajoutée à gauche des premières, sur les plans du bureau d'études R. Valienne à Pruillé-l'Eguillé. En 2001-2002, le même bureau d'études, associé à celui de J.-Y. Chaquin, du Mans, ajoutent un troisième bâtiment en retour d'équerre à droite, le long de l'impasse de la Côtière.