Le territoire communal

Située à la confluence de la Maine et de la Loire, au sud-ouest de la ville d'Angers, la commune de Bouchemaine s'étend actuellement sur 19,81 km2 et comptait, en 2013, 6589 habitants. La commune comprend actuellement trois bourgs : Pruniers, sur le faîte d'un coteau bordant la Maine, Bouchemaine, en bordure de la rivière, vis-à-vis de l'ancienne zone de confluence avant le rattachement de l'île Chevrière aux berges, et la Pointe, 1200 m plus au sud, en face de la confluence actuelle.

La paroisse et la villa de Buca Meduanæ sont attestées dès 1009. La seigneurie appartenait au chapitre Saint-Laud d'Angers également détenteur de Ruzebouc (la Pointe) et de Port-Thibault (Sainte-Gemmes-sur-Loire). Le chapitre, patron et fondateur de l'église paroissiale, possédait d'importants droits de port et de péage sur la Loire ainsi que des moulins. Le franchissement de la Loire à Bouchemaine par un pont ferroviaire ne date que de 1846 ; celui par un pont voiturier de 1907. Avant cette date, il existait un simple bac permettant de relier le bourg à Sainte-Gemmes-sur-Loire et à Angers. Jusqu’à une époque récente, les rives de la Loire ont concentré la majorité du peuplement.

L'arrière-pays est marqué par un paysage d'habitat dispersé composé principalement de manoirs, de châteaux, et de fermes dont certaines furent les métairies ou les closeries. Ponctuellement, on observe quelques écarts, vestiges d'anciennes tenures paysannes : les Durelleries, les Gourgeauderies, le Ronceray. Le nombre des châteaux et de manoirs conservés sur le territoire traduit la richesse de ce dernier sous l'Ancien régime. L'économie de Bouchemaine a longtemps été tournée vers l'agriculture et l'élevage. En 1872, la commune comptait 95 exploitations agricoles. La vigne, qui occupait encore 570 ha à cette date, occupe moins de 30 ha aujourd'hui. La partie nord-ouest de Bouchemaine et le secteur de Pruniers a été profondément modifiée depuis la fin des années 1960 par l'extension de la ville d'Angers et la création de lotissements. La maîtrise de cet étalement urbain est au cœur des préoccupations actuelles de la commune et a conduit en 2016 à l'élaboration d'une Aire de mise en valeur de l'Architecture et du Patrimoine (AVAP), conjointe avec les communes de Béhuard et de Savennières.

La villégiature à Bouchemaine

L'attrait des bords de Loire et le goût croissant pour la villégiature, la construction de la ligne Nantes-Orléans en 1847 avec arrêt à Bouchemaine, le développement du tourisme fluvial et des vapeurs en provenance d'Angers ont profité à l'essor urbain principalement le long du quai de la Noé. Dès la fin du XIXe siècle, Célestin Port évoque les bateaux et chemin de fer qui amènent à Bouchemaine "les dimanches et jours de fêtes, des foules empressées de la ville, ouvriers, petits marchands, négociants, bourgeois, toute "la rue Saint-Laud" d'Angers, chacun y venant chercher sur les coteaux ou sur la rive un coin de vigne ou de jardin, maisonnette, cottage ou château". À l'instar du village de la Pointe, de riches maisons, avec jardins et pavillons, vinrent jalonner les bordures de rive. L'arrivée du train a également contribué à l'avènement d'un nouveau quartier. Dans le premier quart du XXe siècle, est créée l'avenue de la Gare où sont bâties plusieurs maisons, avec jardins, caractéristiques par leur architecture en brique et en pierre, ainsi qu'un hôtel de voyageurs.