Dossier d’œuvre architecture IA53004457 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Bourg de Ménil
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Azé
  • Commune Ménil

Le bourg de Ménil est attesté par les textes à partir du XIe siècle, époque à laquelle il appartient à l'abbaye de la Trinité de Vendôme qui y fonde un prieuré. Néanmoins, l'agglomération semble bien plus ancienne. L'implantation sur le site est vraisemblablement liée à un passage à gué sur la Mayenne. A son origine, Ménil est un bourg multipolaire avec deux églises, Saint-Martin-de-Vertou et Saint-Georges. Saint-Martin, qui pourrait être la plus ancienne, était au centre de quelques maisons au nord du bourg avant la suppression de la paroisse en 1700 suivie de la démolition de l'édifice. Une modeste chapelle désaffectée en rappelle le souvenir. Saint-Georges, agrandie par les moines, polarise l'essentiel de l'agglomération et demeure seule église paroissiale aujourd'hui.

Le prieuré, entièrement reconstruit à l'exception d'une grange d'apparence médiévale, occupe un large emplacement entre les deux édifices, où l'archéologie a révélé une vaste nécropole de la fin du Haut Moyen-Age. Ce cimetière, dont les contours sont mal définis, devait ensuite se scinder en deux entre les deux églises. Au XVIIe siècle, celui de Saint-Georges était devenu très modeste et réservé aux enfants (bénédiction en 1696, fermeture en 1777) ; celui de Saint-Martin en revanche était qualifié de grand cimetière et existait encore à la Révolution. Le cimetière actuel, aménagé au sud du bourg autour d'une chapelle reconstruite en 1789, aurait été ouvert, selon l'abbé Angot, en 1610 sur un terrain donné par le seigneur de Chitray.

Dans la 2e moitié du XVIe siècle, les Racappé, propriétaires du château de Magnanne, cherchent à asseoir leur autorité sur le bourg de Ménil. Le fief du prieuré et son four à ban sont annexés en 1563. La seigneurie de paroisse, dépendant de la terre de la Porte et relevant des fiefs et seigneuries du château d'Angers et de la baronnie de Craon, est rattachée à son tour par Claude de Racappé en 1570. En 1660, René de Racappé obtient l'érection de Ménil en châtellenie. Sous l'impulsion des seigneurs de Magnanne, Ménil obtient quelques prérogatives commerciales et devient le siège de deux foires annuelles, à la Saint-Georges et à la Saint-Michel, et d'un marché hebdomadaire établi en 1701. Ceux-ci périclitent au XIXe siècle pour finalement disparaître. Le droit de port et de passage sur la Mayenne relevait quant à lui du château de la Porte, situé en regard du bourg sur la commune de Daon.

On ne sait rien de l'implantation du bâti civil ancien, les façades les plus anciennes ne pouvant être datées que du XVIIIe siècle, à l'exception d'un pavillon au n°20 rue de l'Eglise et du n°23 rue Saint-Martin (XVIIe siècle). Sur le plan cadastral napoléonien de 1833, le bourg de Ménil se décompose en trois pôles : le pôle résiduel de Saint-Martin, le pôle autour de l'église Saint-Georges, ainsi qu'un troisième pôle d'égale importance au carrefour des routes de Saint-Fort, de Château-Gontier et de La Jaille-Yvon. L'origine de ce dernier n'est pas établie avec certitude : il s'agit néanmoins vraisemblablement d'un déplacement de l'agglomération lié à l'aménagement d'un nouveau chemin plus direct vers Château-Gontier à une date indéterminée. Toutefois, en 1899, l'instituteur Chalmel évoque les restes d'un château "dont une partie subsiste encore et sert d'abri à quatre ou cinq ménages situé sur la rue de Saint-Fort". Quel était cet édifice et quel a pu être son impact sur le développement du bourg ? Aucune archive ne vient malheureusement le documenter, aussi l'existence d'un véritable château à cet emplacement est très douteuse.

La plupart des maisons du bourg actuel datent du XIXe siècle. A cette époque, les pôles tendent à se rejoindre et le bourg se structure, notamment à travers la construction des établissements scolaires : école de garçons construite en 1845 et agrandie en 1883, école libre fondée en 1847, puis école de filles en 1905. L'évolution démographique est toutefois limitée, passant d'environ 1 200 habitants au début du XIXe siècle à 1 400 un demi-siècle plus tard, avant de refluer. En 1899, l'instituteur Chalmel décrit en ces termes le bourg : "Ménil est coquettement assis sur la rive droite de la Mayenne et mire ses blanches maisons dans les eaux tranquilles de cette belle rivière… Une chose fort regrettable, c'est qu'il n'y ait qu'un passage à bac pour unir ses deux rives ; cette situation, parfois gênante, fait désirer fortement la construction d'un pont".

En effet, le bourg se trouve placé à l'écart des axes de communication, tant par la construction des ponts de Château-Gontier et de Daon qui rendent obsolète le bac de Ménil, que par l'aménagement de la nouvelle route d'Angers à Château-Gontier, tracée dans les années 1820. Le bourg de Ménil connait ainsi une extension limitée au XIXe siècle. Celle-ci ne reprend que dans la 2e moitié du XXe siècle, avec l'implantation de plusieurs lotissements autour des anciens pôles, donnant au bourg de Ménil la continuité qu'on lui connait aujourd'hui mais en réalité toute artificielle. De nouveaux équipements (salle des fêtes, camping…) et la présence de quelques commerces, ainsi que la proximité de Château-Gontier, assurent une certaines vitalité à Ménil qui compte aujourd'hui un millier d'habitants environ.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine

Le bourg de Ménil, au sud du département de la Mayenne, est une des rares agglomérations établies au creux de la vallée de la Mayenne, sur les bords même de la rivière. Il s'étire du nord au sud dans la courbe dessinée par le cours d'eau, le long de la Départementale 267, axe secondaire entre Château-Gontier et La Jaille-Yvon. Construite à quelques dizaines de la rive seulement, l'église Saint-Georges polarise l'essentiel du bâti ancien, resserré dans la rue de l'Eglise et au début de la rue Saint-Martin. Au-delà, le tissu urbain se relâche entre maisons et anciennes fermes. La partie nord du bourg est occupée par plusieurs lotissements attirés par la proximité de Château-Gontier. Au cœur de l'agglomération, le clos de l'ancien prieuré constitue encore un espace aéré vide de toute construction, avec un étang. Le bourg bénéficie d'un certain attrait touristique lié à la présence de la rivière, du chemin de halage, d'un bac, et d'un site pittoresque où l'église de Ménil répond au château de la Porte situé sur la rive opposée (commune de Daon).

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; MS 80/19-2. Monographie communale de Ménil, par l'instituteur Chalmel, 1899.

  • Archives départementales de la Mayenne ; O 679/3. Bâtiments communaux de Ménil, XIXe-XXe siècles.

  • Archives privées. Chronique de l'église de Ménil (copie), 1835.

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

  • JOUBERT, André. Histoire de Ménil et de ses seigneurs d'après des documents inédits. Paris : Librairie Emile Lechevalier, 1888.

  • Le patrimoine des communes de la Mayenne. Paris : Éditions Flohic, 2002.

Périodiques

  • BOCQUET, Anne. COLLETER, Rozenn. VALAIS, Alain. "Le cimetière du prieuré de Ménil, étude archéologique". La Mayenne, Archéologie, Histoire, t. 30, 2007.

  • LEGROS, Sébastien. VALAIS, Alain. "Le cimetière du prieuré de Ménil, étude historique". La Mayenne, Archéologie, Histoire, t. 30, 2007.

Documents figurés

  • Collection de cartes postales anciennes des communes de la Mayenne. (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi).

  • Plan cadastral napoléonien de Ménil, 1833. (Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 2745).

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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