Dossier d’œuvre architecture IA53004461 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Prieuré Saint-Georges, puis ferme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Azé
  • Commune Ménil
  • Adresse 17 rue du Prieuré
  • Cadastre 1833 A4 911 912  ; 2022 A1 1228 1276 1299
  • Dénominations
    prieuré
  • Vocables
    Saint-Georges
  • Destinations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    grange, étable, écurie, cour, portail

La date de fondation du prieuré Saint-Georges de Ménil est inconnue, mais l'église et le bourg de Ménil relevaient déjà de l'abbaye de la Trinité de Vendôme, dans les années 1040-1050. Ces possessions méniloises figurent donc ainsi parmi les premières dotations de l'abbaye de Vendôme, elle-même fondée en 1033 par Geoffroy Ier Martel. Comme le confirment divers versements de rentes, le prieuré de Ménil avait ensuite été affilié au prieuré de l'Évière à Angers, lui-même dépendant de la Trinité de Vendôme. Selon le cartulaire de l'abbaye vendômoise et les travaux de Sébastien Legros, les moines investissent leurs biens à Ménil dès les années 1030 et se voient confirmer leurs possessions par le pape Clément II en 1047. Il s'agit d'établir une mainmise sur un site de passage, une petite agglomération avec déjà deux églises (Saint-Georges et Saint-Martin-de-Vertou), et ainsi contribuer à la structuration d'un bourg. La période médiévale reste malgré tout très mal documentée. A partir du XVIe siècle, la gestion est confiée à des fermiers.

Le fief du prieuré de Ménil semble avoir intéressé au plus haut point les seigneurs de Magnanne qui s'en portent acquéreurs en 1563 et en 1662. Il s'agissait sans doute d'affirmer une certaine mainmise sur le bourg de Ménil, en renforçant l'acquisition de la seigneurie de paroisse par Claude de Racappé en 1570. Selon les papiers de la famille de Racappé, "le fief en question, dont les anciens titres avaient été perdus, s'étendait vers le bas du bourg de Ménil, du côté de l'église Saint-Martin. Lors de l'acquisition par Michel de Racappé, il ne consistait plus qu'en un four à ban avec ses ustensiles ; maison pour le fermier exploitant, four et maison en état de délabrement ; deux jardins, l'un dit de la Prévôté, et l'autre au bas du cloux du châtaigner […] et en outre le droit des dîmes". Une déclaration du domaine et temporel du prieuré établie au XVIe siècle (sans date précise), retranscrite par l'historien André Joubert, indique : "la chapelle, maisons, granges, aire, vergiers, fuye, pressouer et estangs du dict prieuré […] ; en ce compris les maisons de la métairie dudict prieuré ; lesquelles choses ne sont d'aulcun revenu, mais est seullement pour loger le dict prieur et ses gens et métaiers et pour recueillyr ses blez et et vins du dict prieuré ; et a le prieur de l'Esvyère droict, franchise, entrée et traicte en la grange et aire dudict prieuré de Menil pour mettre les dixmes du dict prieuré de l'Esvyère qu'il a droict de prendre ès parroisses de Menil, du Couldray et de Sainct-Fort".

En 1713, le titulaire du prieuré de Saint-Georges est Jean Daret, lui-même religieux à l'abbaye de Saint-Maur-sur-Loire (Saint-Maur-de-Glanfeuil) près de Saumur ; c'est dès lors cette abbaye qui jouit des revenus du prieuré. A la Révolution, lors de la saisie du prieuré comme bien national, il est d'ailleurs présenté tantôt comme dépendance de la congrégation de Saint-Maur-sur-Loire, tantôt comme celle de la Trinité de Vendôme. Les bâtiments, à savoir une métairie comprenant maison avec jardin, un logement pour le fermier, une grange et des dépendances agricoles, ainsi que le domaine incluant prés et bois taillis, la métairie du Grand Chesnay ainsi que les closeries de la Fuye et de la Palue, sont vendus pour 59 100 livres au sieur Bonneau le 29 décembre 1790. L'abbé Angot relève sur la façade du logis l'inscription "In nomine domini J.-F. Bretel, prioris sancti Mauri, me posuit J. Carré, conductor domus, anno 1787". Elle indique que le logis fut reconstruit quelques années seulement avant la Révolution, pour le prieur de Saint-Maur-sur-Loire Jean-François Bretel. J. Carré pourrait désigne sans doute l'entrepreneur des travaux et non le métayer qui était, à la veille de la Révolution, un certain Pierre-Jacques Dutertre.

A la levée du cadastre en 1833, les bâtiments appartiennent à René Esnault de la Devansaye (1811-1852), futur député du Maine-et-Loire né à Château-Gontier et dont la carrière politique débute par la mairie d'Auverse puis le canton de Noyant. La monographie communale de 1899 atteste qu'il s'agit d'une ferme à cette époque. Bien que l'ensemble des dépendances figure sur le plan cadastral napoléonien, la datation est rendue malaisée par de récents remaniements. Le bâtiment sud-ouest, dont le pignon est épaulé par deux contreforts, est vraisemblablement la construction la plus ancienne qui subsiste et pourrait être médiéval, bien que remanié ; il s'agit sans aucun doute de l'ancienne grange. La pente du toit du grand corps nord suggère une datation autour du XVIIe siècle (?). Des maisons donnant sur la rue Saint-Martin ont remplacé le reste des constructions dans le courant du XIXe siècle. Le toit à porcs date de la même période. Les matrices cadastrales font état de la construction d'un fournil construit en 1870 (enregistré en 1889) pour un certain Julien Boisseau.

Il ne reste apparemment rien de la chapelle, qui selon les écrits de Joubert (1888) était construite en petit appareil roman, "fortifiée et crénelée". Encore utilisée en 1765, elle servait au XIXe siècle de bergerie ; l'abbé Angot précise qu'elle mesurait 7 à 8 mètres de long et empiétait sur la route de Château-Gontier, mais n'en signale que quelques colonnes remployées, provenant probablement d'un retable. Il pourrait s'agir d'un bâtiment rectangulaire, mais non orienté, établi dans le prolongement sud du logis, visible sur le cadastre de 1833 et aujourd'hui disparu.

Les bâtiments sont établis autour d'une cour trapézoïdale dont l'accès principal est au nord-ouest. Le logis, établi en fond de cour et orienté à l'ouest, est adossé à la rue Saint-Martin. Il présente, sur un sous-sol semi enterré avec une porte à linteau délardé, un rez-de-chaussée accessible par un escalier double et un comble éclairé par des lucarnes à frontons triangulaires et des œils-de-bœuf. La corniche, les angles et les encadrements d'ouvertures sont en pierre de taille. Les façades sont ordonnancées ; la porte est surmontée d'une inscription dans un cuir découpé et de deux têtes sculptées médiévales (XVe siècle ?) remployées. La toiture, à longs pans et à croupes, est couverte d'ardoise et sommé d'épis de faîtage en zinc. Les dépendances, largement remaniées, ferment la cour au nord et au sud-ouest. L'ancienne grange, dans l'angle sud-ouest, présente un mur-pignon épaulé de deux contreforts.

  • Murs
    • pierre moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier symétrique en maçonnerie
  • État de conservation
    remanié
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement figuré, tête humaine
  • Précision représentations

    Têtes humaines remployées placées au-dessus de la porte.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales du Loir-et-Cher ; H 162. Prieuré de Saint-Georges de Ménil, dépendant de l'abbaye de la Trinité de Vendôme, 1429-1713.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 383 J 1. Fonds de Racappé ; copies de titres et documents pour servir de preuves à l'histoire de la maison de Racappé, dits "chartrier de Racappé", vers 1888.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 383 J 22. Fonds de Racappé ; acquisition des biens dépendant du fief du prieuré de Ménil, 1563-1575.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 383 J 27. Fonds de Racappé ; acquisition par échange du fief du prieuré de Ménil, 1662-1664.

  • Archives départementales de la Mayenne ; MS 80/19-2. Monographie communale de Ménil, par l'instituteur Chalmel, 1899.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 260, 631, 1557. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de la commune de Ménil, XIXe-XXe siècles.

  • Archives départementales de la Mayenne ; Q 267. État général des biens de première origine du district de Château-Gontier, 1791.

  • Archives départementales de la Mayenne ; Q 269. Registre d’affirmation des baux par les fermiers des biens nationaux du district de Château-Gontier, 1790-1791.

  • Archives départementales de la Mayenne ; Q 307. Vente comme bien national du prieuré Saint-Georges de Ménil, 29 décembre 1790.

  • Archives privées. Chronique de l'église de Ménil (copie), 1835.

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

  • ANGOT, Alphonse-Victor (abbé). Épigraphie de la Mayenne. Laval : A. Goupil, 1907.

  • JOUBERT, André. Histoire de Ménil et de ses seigneurs d'après des documents inédits. Paris : Librairie Emile Lechevalier, 1888.

    p. 40-50
  • LEGROS, Sébastien. Prieurés bénédictins, aristocratie et seigneuries : une géopolitique du Bas-Maine féodal et grégorien (fin Xe-début XIIIe siècle). Thèse de doctorat en histoire, université Rennes 2, 2007.

    p. 483-489
  • METAIS, Charles. Cartulaire de l'abbaye cardinale de la Trinité de Vendôme, 1893.

Périodiques

  • BOCQUET, Anne. COLLETER, Rozenn. VALAIS, Alain. "Le cimetière du prieuré de Ménil, étude archéologique". La Mayenne, Archéologie, Histoire, t. 30, 2007.

    p. 78-83
  • LEGROS, Sébastien. VALAIS, Alain. "Le cimetière du prieuré de Ménil, étude historique". La Mayenne, Archéologie, Histoire, t. 30, 2007.

    p. 74-77
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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