Dossier collectif IA72059383 | Réalisé par
Ferey Marie (Contributeur)
Ferey Marie

Chercheur auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire.

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  • inventaire topographique, Les faubourgs manceaux
Maisons et immeubles à logements du quartier Sainte-Croix
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison, immeuble à logements
  • Aires d'études
    Mans (Le)
  • Adresse
    • Commune : Le Mans
      Lieu-dit : Sainte-Croix
      Adresse :
      Cadastre : 2022 BN-BO-BR-BS-BT-BV-BW-BX-BY-BZ-DK-DL-DM-DN-DO--DV-DW-DX-DY-DZ-OT

Les gabarits

86 % des édifices repérés dans le quartier de Sainte-Croix sont des bâtiments d’habitation.

Sur l’ensemble du territoire délimité par les frontières de l’ancienne commune de Saint-Croix, 2018 unités d’habitation ont été repérées et conservées pour établir une typologie du bâti. Ceux qui ont été écartés sont généralement trop dénaturés pour être lisibles, ou non visibles depuis l’espace public.

Au niveau du gabarit, les maisons de Sainte-Croix épousent les statistiques générales des faubourgs manceaux pour l’étalement du bâti en largeur. En effet, comme pour les autres communes annexées, la majorité des maisons se développent sur deux travées (80%). Cette permanence de gabarit en largeur pourrait témoigner du mode d’urbanisation des faubourgs du Mans avec un morcellement systématique de vastes parcelles ; opération généralement menée par un ou deux acteurs.

En revanche, là où les maisons en rez-de-chaussée (avec ou sans comble aménagée) sont quasiment aussi nombre que les maisons à 1 étage dans les autres quartiers, ici la maison à 1 étage domine largement (81%). Ces maisons à 1 étage se situent surtout dans la partie ouest de Sainte-Croix, limitrophe d’avec Le Mans, urbanisée au XIXe siècle.

Enfin la part d’immeuble est significative car plus importante que pour Saint-Pavin et Saint-Georges et indique bien une densification urbaine dans les années 1940-1970 dans ce quartier de la ville.

Positionnement sur la parcelle

Non alignée : gage d'ancienneté ?

Sur les 2018 unités repérées, seules 17 maisons ne sont pas alignées. Ce nombre très faible témoigne d’une urbanisation qui se développe surtout à la période contemporaine avec des arrêtés dictant les principes d’ouverture des rues et d’implantation des maisons.

Ces maisons sont dans de rares cas des vestiges de bâti ancien régime (Maupertuis, ancien presbytère devenu maison, hameau de l’Ardoise), mais se rattachent en majorité à une toute première vague d’urbanisation datée des années 1810-1820. Ainsi, bien que le quartier de Sainte-Croix ne se soit pas urbanisé d’un bloc, un certain nombre d’éléments, dont le positionnement sur la parcelle des maisons permet d’assurer une homogénéité chronologique en tache d’huile dans cette partie de la ville.

Les jardins

En excluant les immeubles, il ressort que 94% des maisons repérées à Sainte-Croix ont un jardin. La majorité (66%) d’entre elles sont alignées sur rue et ouvrent donc sur un jardin à l’arrière.

Un autre type de position sur parcelle se retrouve par endroit dans le quartier de Sainte-Croix. Les maisons sont précédées d’une cour fermée par un portail et/ou une clôture. Le jardin se tient cependant toujours à l’arrière. Ces maisons relativement peu nombreuses dans la partie ouest, se multiplient au niveau des rues formant le quartier d’Yzeuville où l’urbanisation date plutôt du début du XXe siècle.

Enfin, quelques maisons ont un jardin englobant (une centaine d’unités). Celles-ci sont positionnées avenue Bollée et dans ce cas sont des demeures de type maisons de notable. D’autres sont à nouveau à Yzeuville, et se trouvent en particulier au niveau des angles de rue. Enfin, la cité dite de Malpalu, issu de la Reconstruction est pourvue de pavillons doubles présentant cette caractéristique, dans la lignée des cités-jardins.

Les matériaux

L’immense majorité des maisons est recouvert d’enduit en façade (87%). Lorsqu’ils sont visibles les matériaux sous enduit sont composés de tout-venants (moellons, appareil mixte…). La pierre de taille reste visible aux encadrements des ouvertures pour un nombre relativement important d’unités (555). Ces maisons se situent principalement dans la partie ouest de Sainte-Croix.

La brique est peu utilisée. En encadrement d’ouvertures sur seulement 23 maisons repérées et en parement sur 55 maisons (dont le lotissement rue de la prairie constitué d’une vingtaine de maisons).

Le béton tient une part non négligeable au regard des autres matériaux façades avec 9% des constructions, ce qui est du à la vague de construction d’immeubles dans les années 1950-1970.

De très rare exemples de pierre de taille ont été repérées dans la partie ouest (16) et la meulière est exceptionnelle, située en périphérie du quartier (2).

Pour les toitures, la plupart des maisons sont couvertes d’ardoise. L’utilisation de la tuile mécanique se retrouve dans les quartiers développés dans les années 1920-1930 tel que Yzeuville.

Les décors

De nombreuses maisons portent une animation en façade. De la simple modénature à la présence de sculptures, les façades des maisons de l’ancienne commune de Sainte-Croix sont assez riche en décor en comparaison aux autres quartiers du Mans.

Là encore l’analyse de ce décor permet de considérer deux phases d’urbanisation à Sainte-Croix. Les maisons situées à l’ouest du quartier présentent un décor local traditionnel (corniche, bandeau, agrafe…) que l’on retrouve sur l’ensemble des maisons faubouriennes du Mans. Elles correspondent à une typologie bien identifiée par l’étude qui est construite au Mans entre les années 1840 et 1890.

Un type de modénature est particulièrement présent à Sainte-Croix : le larmier. Celui-ci se retrouve sur quelques maisons de Saint-Pavin et Saint-Georges et est inexistant à Pontlieue. Son application est généralement datée de la première moitié du XIXe siècle. La position de ces maisons à larmier dans le quartier permet donc de témoigner d’une première urbanisation, confirmée par l’analyse du cadastre de 1846.

Toujours dans la partie ouest du quartier, il est essentiel de noter l’importance des maisons portant sculpture en façade toujours en comparaison aux autres quartiers faubouriens manceaux. Cela témoigne d’une certaine richesse des demeures construites à Sainte-Croix bien que restant fidèles à la sobriété mancelle.

La deuxième urbanisation est donc située plus à l’est, grignotant progressivement le rural. Le décor présent sur les façades des maisons est majoritairement fait de briques ou de jeux d’enduit ce qui correspond à un style national qui se développe dans les années 1920-1930. Les quartiers tels qu’Yzeuville ou Gazonfier se rattachent à cette deuxième période.

Enfin, une urbanisation datée des années 1950-1970 montre des maisons sans décor en façade. Les maisons construites en lotissement par l’entrepreneur Leroi-Haricot dans la continuité d’Yzeuville en font partie. Idem, les maisons en lotissement sur les pentes de Gazonfier, bien que de gros gabarit ne montrent pas de décor en façade.

La typologie

La maison en rez-de-chaussée

Les maisons de type 1 et 2 sont présentes dans l'ensemble du quartier et correspondent aux première (1810-1850) et deuxième (1850-1910) phases d'extension, soit les périodes les plus dynamiques en termes de construction.

Le type 1 est composé de maisons en rez-de-chaussée avec un étage de comble aveugle ou éclairé par une ouverture dans la pente de toit. Ces maisons sont mitoyennes, alignées et implantées en avant de parcelle avec un jardin à l'arrière. L'habitation peut être pourvue de deux travées (type 1A) avec un couloir latéral desservant deux pièces et ouvrant à l'arrière sur le jardinet, bordé sur un côté par une aile de service en retour d'équerre. Certaines maisons sont pourvues de trois travées avec un vestibule central desservant une pièce de part et d'autre (type 1B) ce type est contrairement aux autres quartiers étudiés, plus important à Sainte-Croix.

Le type 2 est également composé de maisons mitoyennes en rez-de-chaussée, alignées en bordure de parcelle avec un jardin arrière. Contrairement au type 1, le type 2 présente une ouverture du niveau de comble par une (type 2A) ou deux lucarnes (type 2B). La distribution interne est similaire au type 1 ; l'escalier est situé en milieu de bâti. L'écrasante majorité des maisons de ce type ont deux travées, seulement trois ont trois travées (type 2C). Ce type représente 99 maisons.

Alors qu'à Pontlieue, Saint-Georges et Saint-Pavin, les maisons en rez-de-chaussée du type 1 et 2 sont les plus nombreuses, ce n'est pas le cas pour Sainte-Croix où les gabarits sont plus imposants en élévation que dans les autres quartiers.

La maison à un étage

Les maisons de types 3 et 4 soit des maisons à un étage carré sont majoritaires à Sainte-Croix (1367).

Le type 3 est composé de maisons mitoyennes à un étage sans lucarne. La majorité est alignée et reprend l'organisation interne du type 2 (type 3A). Certaines sont en léger retrait, précédées d'une petite cour sur rue (type 3B), et sont principalement issues de la troisième phase de construction dans les années 1930. Les maisons à trois travées ou plus (type 3C) sont moins nombreuses.

Le type 4 est représenté par des maisons mitoyennes, alignées à un étage carré avec deux travées et une lucarne (type 4A), qui reprennent l'organisation interne du type 2. Certaines ont deux lucarnes (type 4B) et quelques-unes se développent sur 3 travées ou plus (type 4C). La encore les gabarits les plus développés sont plus nombreux à Sainte-Croix que dans les autres quartiers faubouriens du Mans.

Le type villa

Plusieurs maisons (type 5) sont de style villégiature. Cette typologie regroupe aussi bien les petites maisons du quartier d'Yzeuville que les demeures de bord de ville le long de l'avenue Bollée. Le type 5 est à rattacher à la période des années 1920-1940.

Les immeubles

Une fois encore Sainte-Croix se démarque de part la présence d'un nombre significatif d'immeubles (81) qui sont aussi bien des immeubles résidentiels (résidence du Parc) que des immeubles HLM (Parc de Sainte-Croix). Leur chronologie de construction est très resserrée. En effet l'immeuble apparaît à Sainte-Croix après la Seconde Guerre mondiale.

Les témoignages d'architecture domestique les plus anciens repérés dans le quartier datent du XVIIe siècle (Maupertuis, ferme de l'Ardoise). Contrairement aux autres quartiers étudiés au Mans, les traces conservés à Sainte-Croix ne se cantonnent pas à des éléments de maçonnerie disséminés mais bien à des maisons conservées dans leur entièreté.

Des sources du 15e et 16e siècles mentionnent des fermes et des bordages présent sur le territoire mais aucun bourg n'est spécifié.

Ainsi, l'immense majorité des maisons de Sainte-Croix sont construites à partir du début du 19e siècle. Les premières maisons sont établies à la frontière avec Le Mans. Des dates portées ou des actes notariés permettent de dresser une typo chronologie du bâti. Les premières maisons portes des lucarnes de bois et des larmiers en façade. A partir de 1840 le bois des lucarnes est remplacé par la pierre et les larmiers sont progressivement abandonnés. La modénature dans la seconde moitié du 19e siècle se réduit à une agrafe, une corniche moulurée et parfois un bandeau.

La construction de maison connait un ralentissement dans les années 1920 avant de connaitre une nouvelle dynamique dans les années 1930. Pendant cette période, les maisons s'établissent dans les zones plus périphériques du quartier, intégrant progressivement les pourtours ruraux à l'urbain.

A partir des années 1950, les immeubles et quelques maisons individuelles viennent combler les dents creuses. A cette même période des secteurs pavillonnaires s'établissent en périphérie.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

2018 habitations ont été repérées dans le quartier de Sainte-Croix, dont 81 immeubles et 7 fermes. La très grande majorité de ces édifices sont construits en matériaux mêlés recouvert d'enduit avec encadrements de pierre (1730). De même, la grande majorité des toitures est recouverte d'ardoise.

L'analyse des formes a permis d'établir un type local, notamment dans la distribution interne. Celui-ci, composé de maisons à deux travées avec couloir traversant menant à un jardin arrière, est pourvu de deux pièces par étage et d'une aile en retour sur la façade arrière. D'autres types viennent compléter cette disposition majoritaire.

  • Typologies
    Architecture domestique
  • Toits
    ardoise, tuile mécanique, tuile plate
  • Murs
    • pierre enduit
    • béton
    • brique
  • Décompte des œuvres
    • repérées 2 018
    • étudiées 28

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; Per 5. Petites Annonces de la Sarthe, 1780-1860.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 R 13. Etat des habitants de Sainte-Croix,1831.

  • Archives municipales du Mans ; G 48. Augmentations et diminutions de la matrice cadastrale, quartier de Sainte-Croix, 1822-1914.

  • Archives départementales de la Sarthe ; non coté. Annuaires de la Sarthe, 1845-1912.

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ferey Marie
Ferey Marie

Chercheur auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire.

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