Dossier thématique IA72059292 | Réalisé par
Ferey Marie (Contributeur)
Ferey Marie

Chercheuse auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire.

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  • inventaire topographique, Les faubourgs manceaux
Les édifices de culte du XXe siècle au Mans
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aires d'études
    Mans (Le)

Cette thématique a fait l'objet d'un ouvrage dans la collection Découvertes, Patrimoine en Région en 2021 : Architectures sacrées. Le Mans au XXe siècle.

La construction de nouveaux lieux de culte au XXe siècle dans la ville du Mans est à mettre en lien avec l'extension de l'aire urbaine d'une part et l'arrivée de nouvelles populations d'autre part.

Pour les catholiques, les quarante-et-un ans de l'épiscopat du cardinal Grente marquent profondément le diocèse par ses initiatives. Fidèle au modèle traditionnel voulant que la paroisse n'abrite qu'un nombre restreint d'âmes, le cardinal repense le maillage paroissial en l'adaptant aux nouvelles frontières de la ville. Dans un premier temps, des chapelles de secours se multiplient dans des paroisses nouvellement créées. Entre 1929 et 1955, le Cardinal Grente fonde, quatre paroisses par ordonnance : Saint-Aldric en 1926 située au nord-est, Saint-Liboire, en 1929, située au nord-ouest du Mans, Sainte-Thérèse en 1943 habitée majoritairement par les employés de l'usine Gnome et Rhône, puis Christ-Sauveur, fondée en 1955 qui s'établit au sud, dans un quartier qui s'affirme pendant l'entre-deux guerres mais qui déborde dans les années 1940 et 1950 avec la création des cités des Bruyères, d'Aéroville, ou des Bigarreaux.

Pourtant, les constructions d'églises pérennes ne sont amorcées que dans la seconde moitié du XXe siècle et ce ne sont pas moins de quatre églises qui sont construites dans les années 1960. Bien que débloquant des sommes conséquentes, le diocèse s'appuie sur les dons des paroissiens, sollicités lors des messes et par le biais de prospectus rappelant l'importance de construire des églises nouvelles et sur le soutien financier du diocèse de Paderborn en Allemagne. D'une marnière générale, des architectes locaux sont choisis pour répondre aux programmes (Leroux-Hugon et Commissaire au lycée Saint-Charles et à la clinique du Pré, Lagrange au Christ-Sauveur et sans doute à Saint-Liboire, Cussot et Breton à Saint-Bertrand, Guy à la synagogue, Roinné à Saint-Paul de Bellevue). Dans trois cas néanmoins, des architectes extérieurs au diocèse sont retenus : Pierre Vago à Sainte-Thérèse, Joseph Philippe à la chapelle de la Solitude, Michel Mare à Saint-Aldric.

Cette période est également marquée par une forte mutation sociologique avec l'arrivée de populations de différentes origines portant avec elles des confessions autres que catholique. Dès 1973, une salle est prêtée par le diocèse, dans le centre paroissial Sainte-Thérèse, pour permettre aux fidèles musulmans de pratiquer leur religion. Cette solution est envisagée car contrairement à l'église, la mosquée n'est pas un lieu consacré. Cependant, la situation reste précaire. La petitesse de la salle amène l'association diocésaine à céder à l'association musulmane Foi et Pratique une parcelle au nord des Glonnières pour la construction d'une mosquée. De même, en 1962, Jean Guy, architecte local auteur de plusieurs logements collectifs à Allones et au Mans même, réalise la synagogue du Mans située sur le boulevard de Paixhans, face à la caserne. Sa construction devient une nécessité pour les populations venues d'Afrique du Nord.

Le Mans connait donc une période de construction intense et, l'arrivée de populations nouvelles entraîne l'édification d'édifices nouveaux. L'étude de ce corpus architectural permet de concevoir une histoire urbaine mouvementée et rend compte aussi de nouvelles réflexions théologiques rendues possibles grâce à l'apparition de nouvelles techniques constructives.

17 édifices de culte construits au XXe siècle ont été repérés dans la ville. 12 sont de confession catholique : 2 chapelles d'établissement scolaire, 2 chapelles conventuelles, 8 églises paroissiales. 3 mosquées, 1 synagogue et 1 temple protestant complètent le corpus.

La grande majorité des édifices sont en béton. Seuls le Temple protestant est construit en matériaux traditionnels locaux (grès roussard et pierre calcaire) et la chapelle du collège Saint-Louis est en brique et fer. Quelques édifices ont un matériau autre en parement : brique à la chapelle des Sœurs de Sainte-Croix, pierre de Saint-Vaast à Saint-Aldric, au Christ-Sauveur et de Saint-Maximim à Sainte-Thérèse. Cette dernière montre également une structure porteuse en métal et non pas en béton.

Des types de toiture différents sont à noter : en ardoise à la chapelle du collège Saint-Louis, à la chapelle des sœurs de Sainte-Croix, à Saint-Aldric et Saint-Paul de Bellevue, en tôle à Sainte-Thérèse, au Christ-Sauveur et Saint-Bertrand, en vertuile à Saint-Bernard des Sablons ou en béton à Saint-Liboire, à la Synagogue, aux mosquées, à la chapelle des sœurs de la Providence de Ruillé.

Tous ces édifices s'intègrent dans le tissu urbain.

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ferey Marie
Ferey Marie

Chercheuse auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire.

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