Dossier d’œuvre architecture IA49010558 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
  • enquête thématique régionale
Usine de chaussure Durand-Chéné, 9 rue Augustin-Vincent
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de Communes Moine et Sèvre - Montfaucon-Montigné
  • Commune Saint-André-de-la-Marche
  • Adresse 9 rue Augustin-Vincent
  • Cadastre 2009 AA 146
  • Dénominations
    usine de chaussures
  • Appellations
    Usine de chaussure Durand-Chéné
  • Parties constituantes non étudiées
    hangar industriel, clôture, bassin, bureau, conciergerie

En 1904, suivant les conseils de l'Abbé Augustin Vincent, Olivier Durand (boulanger et épicier), Joseph Chéné (marchand de bière et de limonade) et Élie Durand (teinturier) fondent leur fabrique de chaussures : la Société en nom collectif Durand Olivier et Élie et Chéné Joseph. Ils installent leur premier atelier dans une grange au n° 14 de la rue de la Libération. Ils confectionnent leurs premières chaussures, du genre "Napo" en référence à Napoléon. En 1912, ils font construire une usine au 9 rue Augustin-Vincent, par l'architecte Victor Rabjeau de Cholet. Dans un premier l'usine produit principalement le genre choletais cousu à la main.

Pendant la Première Guerre mondiale, l'usine participe à l'effort de guerre en confectionnant des sacs à dos pour les soldats. En 1918, Élie Durand se retire de la société ; elle devient alors la société Durand-Chéné. L'entreprise se développe, elle confectionne principalement des chaussures pour femme. En 1921, elle emploie 170 personnes, dont une partie à domicile. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'usine marche au ralenti. Le 13 octobre 1941, l'entreprise est reprise par Joseph Chéné fils jusqu'à la fin de l'année 1949.

En 1951, Christian Chéné, reprend la société. Elle se spécialise dans la confection de chaussures hommes, commercialisées sous la marque "Hidalgo". En 1962, elle emploie 48 personnes et une trentaine d'ouvriers à domicile. Il rachète à son père les bâtiments en 1964. En 1968, la société prend le nom des Établissements Christian Chéné, qui devient en 1985, la Société d'exploitation des Établissements Christian Chéné. En 1971, Christian Chéné décide de moderniser l'usine. Des travaux importants sont alors entrepris par l'architecte Francis Pierres. Il aménage des bureaux, modernise l'atelier, ajoute un quai et embellit le jardin. L'usine ferme définitivement ses portes en 1995.

Le bâtiment est racheté en 1995 par la commune qui le loue à la société Samson, à usage de stockage. Le bâtiment est finalement détruit en décembre 2010.

Implantée au nord du centre-bourg, l'usine Durand-Chéné proposait un ensemble industriel comprenant six vaisseaux, élevés parallèlement à la rue, augmentés ultérieurement au nord d'un bâtiment en rez-de-chaussée, et de deux nouveaux magasins, au sud. Une conciergerie, au sud-est, et le logement patronal, au sud-ouest, finalisaient la composition du site.

Les vaisseaux les plus anciens, construits en moellons de granite et enduit, étaient dotés de fines colonnettes en fonte soutenant une toiture de sheds offrant la luminosité nécessaire aux ateliers de fabrication (coupe, montage, piqure, finition). Le premier vaisseau sur rue fut repris pour l'aménagement des espaces administratifs et commerciaux, pourvus notamment de mobilier d'exposition des collections en bois ; au même moment la partie opposée, au sud-ouest, est également réaménagée pour y installer les bureaux d'étude et la création, avec vue sur le jardin offerte par un mur en béton ajouré. Alors qu'au sud prennent place des espaces liés à l'expédition, l'extension nord accueille vestiaires et sanitaires.

La conciergerie était une petite maison en rez-de-chaussée avec un niveau de comble ; elle était construite en moellons de granite avec emploi de la brique pour les encadrements des baies. Un jardin, agrémenté d'un bassin et d'une fontaine aux lignes contemporaines, était aménagé au sud de l'usine, communiquant par un accès direct avec la propriété du patron de l'entreprise, Christian Chéné.

  • Murs
    • brique
    • granite
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    matériau synthétique en couverture
  • Plans
    plan centré
  • Étages
    6 vaisseaux, en rez-de-chaussée
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • shed
  • Énergies
    • énergie électrique
    • moteur thermique
  • Typologies
    peausserie
  • État de conservation
    détruit après inventaire
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • représentation non figurative
    • cercle
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété de la commune

L'emplacement de l'usine en centre-bourg, la silhouette particulière des bâtiments et notamment la succession de vaisseaux couverts en shed, avec leur profil en dents-de-scie, étaient des caractères de l'architecture industrielle des Mauges. On notera également les interventions au cours des années 1970, de l'architecte choletais Francis Pierres, qui construisit également, à proximité, la maison du dernier directeur de l'entreprise.

Documents d'archives

  • Archives de Christian Chéné. Devis de l'architecte Victor Rabjeau de 1912.

  • Archives municipales de Saint-André-de-la-Marche ; 1 N 2/10. Acte de vente de l'usine Durand-Chéné, juin 1995.

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 3 P4/277/2. Cadastre du bourg de Saint-André-de-la-Marche, section A, feuille 2, 1834.

  • Archives du Musée des Métiers de la Chaussures de Saint-André-de-la-Marche ; 1 C 2, 1 C 3, 1 C 4. Société Elie et Olivier Durand et Chéné.

  • Archives privées de Christian Chéné. Cartes postales, factures, devis d'architectes, photographies, catalogues de collections de chaussures.

  • Entretien avec Christian Chéné, le 28 octobre 2010, à Saint-André-de-la-Marche.

Bibliographie

  • CHENE, René. Les débuts du commerce et de l'industrie de la chaussure dans la Région de Cholet. Herault Imprimerie-édition, 1980.

  • COMMUNAUTE DE COMMUNES MOINE ET SEVRE, dir. EGONNEAU Maryline. Patrimoine industriel bâti "Etat des lieux XIXe - XXe siècles", printemps 2008.

  • DIXNEUF, Alain. Saint-André-de-la-Marche de 1900 à nos jours. Une commune des Mauges au cours du XXe siècle. Edition Hérault, Maulévrier, 1984.

    p. 158
  • LUNEAU, Caroline. Etat des lieux du patrimoine industriel bâti, 2008.

  • TOSITTI, Guillaume. Naissance et développement de l'industrie de la chaussure dans le Choletais vers 1875 à 1939. Mémoire de DEA, sous la direction de M. Jean-Clément Martin, Université de Nantes, septembre 1993.

Documents figurés

  • Plans réalisés en 1971, par le cabinet d'architecte Pierrés. (Archives de Christian Chéné).

  • En-tête de la société au début du 20e siècle. (Archives de Christian Chéné).

  • Faire-part de décès de Joseph Chéné, 1948. (Archives de Christian Chéné).

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Communauté de Communes Moine et Sèvre
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général