Dossier collectif IA49010626 | Réalisé par ;
  • patrimoine industriel
  • enquête thématique régionale
Les bâtiments de production
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  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    usine
  • Aires d'études
    Communauté de Communes Moine et Sèvre

L'industrie des Mauges se caractérise avant tout par la présence de nombreuses unités de production installées dans le centre des bourgs, souvent de tailles modestes, parfois de simples ateliers associés à une maison d'habitation. Seuls quelques grands sites de production, comme l'ancienne filature du Longeron (aujourd'hui Mulliez-Flory), la conserverie et ferblanterie Griffon à Torfou, ou encore quelques grandes minoteries, marquent le paysage notamment lorsqu'ils conservent leur cheminée d'origine. Cet héritage industriel propose cependant une grande diversité architecturale liée aux différentes filières et à leurs exigences propres, à l'évolution des besoins et à l'adaptation des structures et des bâtiments (sources d'énergie, procédés de construction, modernisation de la production).

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Des bâtiments fonctionnels Le territoire se caractérise par une industrie née d'initiatives locales de notables, d'artisans ou de commerçants. Ainsi, les premiers sites de production sont de petits ateliers situés dans des granges, à l'arrière de boutiques ou de modestes bâtiments construits à proximité des maisons des fondateurs. Les petites unités de production, liées à la saboterie, au tissage ou encore à la maroquinerie, souvent familiales et n'employant que deux ou trois ouvriers, conservent la formule de l'atelier ; d'autres en revanche, avec le succès grandissant, et un besoin en main-d'œuvre plus important, vont développer la production dans de nouvelles usines, spacieuses et rationnelles, répondant aux techniques de la production moderne. L'architecture industrielle est avant tout fonctionnelle. L'usine répond donc aux besoins de l'activité qu'elle abrite. Au début du XIXe siècle, les premiers établissements textiles en Grande Bretagne sont de hauts bâtiments à étages qui permettent de distribuer la force produite par l'énergie hydraulique. C'est sur ce modèle de la filature anglaise qu'est édifié au cours des années 1830 l'Établissement Bonnet-Allion (Le Longeron) ; l'organisation de la production sur plusieurs niveaux permet alors de regrouper un maximum d'activités sur une surface au sol réduite étant donnée la topographie locale. Au début du XXe siècle, l'augmentation et la modernisation de la production (installation de machines) impliquent une rationalisation de l'espace. La généralisation de l'énergie thermique (dès la fin du XIXe siècle) et l'utilisation de nouveaux matériaux de construction (fer, fonte puis béton) contribuent à la disposition des ateliers sur un même niveau. L'ensemble de la production (et parfois des services) est alors abrité dans un seul bâtiment offrant un espace flexible, où il est aisé de déplacer les machines, les chaînes de production, voire l'activité, sans modifier la structure. L'usine adopte alors le plus souvent la silhouette d'un bâtiment qui développe une succession de vaisseaux couverts de sheds aisément reconnaissables. Ce modèle s'impose sur le territoire comme en témoignent l'usine de conserverie et de ferblanterie Griffon (1906, 1907 ; Torfou) et l'usine de chaussures de Durand-Chéné (1912 ; Saint-André-de-la-Marche). Il perdure même jusque dans les réalisations contemporaines avec une adaptation due à la modernisation de la production. Ainsi, l'usine de la SACAIR (Saint-Macaire-en-Mauges), construite en 1974 est-elle encore organisée autour d'un vaste atelier regroupant l'ensemble de la production ; seules les parties réservées aux services (bureaux, conception, vestiaires) prennent une part plus importante. L'organisation verticale de la production, avec un agencement sur plusieurs étages, restera toutefois employée dans certains secteurs, comme la minoterie, afin de faciliter le passage des produits d'une machine à l'autre, grâce à la gravité. Ainsi à la minoterie Bodin (Saint-Germain-sur-Moine) ou à celle de Robat (Montfaucon-Montigné), les étapes de production sont réparties sur trois ou quatre niveaux afin de faire passer la mouture d'une machine à l'autre, quasiment automatiquement. La recherche de la lumière : le choix des sheds La recherche de la lumière naturelle est un enjeu important dans la construction des bâtiments industriels. Elle permet une économie d'énergie et apporte un confort pour le travail des ouvriers. Les premières filatures, comme celle du Longeron, se dotent d'importantes baies sur l'ensemble des façades. Avec l'apparition de l'usine-halle s'impose la toiture en shed. Ce type d'ouverture, née en Angleterre dans les années 1820, a l'avantage d'offrir un éclairage régulier grâce à une succession de petits toits à pans asymétriques dont la partie verticale est vitrée (généralement orientée au nord). Elle est le plus souvent associée à une charpente métallique, comme à l'usine de chaussure Ripoche (Saint-André-de-la-Marche), plus rarement à une charpente en bois comme à l'usine de conserverie et de ferblanterie Griffon (Torfou), ou encore en béton pour les constructions plus récentes, comme à l'usine Repussard-Chupin (Saint-Macaire-en-Mauges). La toiture en shed s'impose dans la première moitié du XXe siècle et perdure jusqu'à l'époque contemporaine comme à l'usine de la SACAIR (Saint-Macaire-en-Mauges) déclinée ici sous forme de petits hublots. Les matériaux de construction Les bâtiments sont généralement construits avec des matériaux locaux : moellons de granite pour le gros œuvre, brique employée pour le second œuvre ou pour l'édification des cheminées, ardoise ou tuile pour la couverture. L'ancienne filature Bonnet-Allion au Longeron, datant des années 1830, est l'unique exemple de bâtiment avec une structure interne de poteaux et de poutres en bois. À partir de la fin du XIXe siècle, l'emploi du métal (fer et fonte) s'impose pour les charpentes et les éléments porteurs, permettant ainsi de consolider les bâtiments et d'offrir des gains d'espace, pour la circulation des hommes et des marchandises, et aussi de sécurité. Pour autant l'utilisation du bois a persisté au XXe siècle, bénéficiant de l'essor des résineux du nord ; des charpentes moisées en bois de sciage sont ainsi préférées au métal à la fois pour des raisons économiques ou de savoir-faire local, mais aussi pour éviter les risques de corrosion. C'est le cas notamment à l'usine de conserverie et de ferblanterie Griffon à Torfou. Le béton armé, apparu au début du XXe siècle, s'impose dans les constructions à partir des années 1920-1930. Le premier bâtiment utilisant cette technique est l'usine de chaussures Repussard-Chupin à Saint-André-de-la-Marche. Elle se généralise dans les constructions de la seconde moitié du XXe siècle (usine SACAIR à Saint-Macaire-en-Mauges ; GEP à Saint-André-de-la-Marche ; les bâtiments de la SIMO liés au traitement de l'uranium extrait sur le site de l'Écarpière à Saint-Germain-sur-Moine et Gestigné - 44). Quant aux entreprises les plus récentes, elles reviennent pour la plupart à de simples bâtiments à structure et bardage en métal qui offrent une réduction des coûts de fabrication et une rapidité de montage. Qualité architecturale des bâtiments Utilitaires dans leur conception, les bâtiments industriels sont sobres dans leur dessin ; ils ne font pas l'objet d'un traitement décoratif particulier, réservé en général aux bâtiments connexes (bureaux, logements d'industriels). L'ancienne filature Bonnet-Allion (Le Longeron) conserve toutefois le monogramme de son fondateur, plaqué ostensiblement au sommet des élévations principales de la filature. On soulignera simplement l'utilisation de la brique, employée en second œuvre, notamment dans les vaisseaux en sheds, pour souligner les baies et les chaînages d'angle. Les bâtiments industriels ont généralement été édifiés par des entrepreneurs locaux dont les noms nous ne sont pas parvenus. On notera cependant la présence répétée dans les sources des architectes choletais Victor Rabjeau, père et fils : le premier réalise la construction de l'usine Durand-Chéné à Saint-André-de-la-Marche (1912), mais aussi l'agrandissement de la propriété de Maison-Neuve, habitation de la famille Griffon (directeur de l'usine Griffon, Torfou) ; le second suit l'agrandissement de l'usine SAC en 1951 (Saint-Macaire-en-Mauges). Dans la seconde moitié du XXe siècle, les commanditaires font appel soit à des architectes, soit à des maîtres d'œuvre, le plus souvent régionaux : René Bodreau, Gérard Benetreau, Jean-Paul Marchand, le cabinet Olichon Pavageau, les établissements Girard Frères. Le lien entre dynamisme économique et multiplication des programmes à l'industrie est d'ailleurs marqué par l'implantation de nombreuses agences dans le Choletais tout au long de la seconde moitié du XXe siècle. Certains architectes se chargent de programmes industriels, mais aussi de la construction de maisons pour les industriels : c'est le cas notamment de Francis Pierres, architecte installé lui aussi à Cholet, qui suit entre 1968 et 1971 la modernisation et l'agrandissement de l'usine de chaussures Durand-Chené et les travaux de la maison de Christian Chéné, élevée à proximité immédiate de l'usine (Saint-André-de-la-Marche).

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 0
    • repérées 203
    • étudiées 19

Bibliographie

  • COMMUNAUTE DE COMMUNES MOINE ET SEVRE, dir. EGONNEAU Maryline. Patrimoine industriel bâti "Etat des lieux XIXe - XXe siècles", printemps 2008.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Communauté de Communes Moine et Sèvre
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ehlinger Maïté
Ehlinger Maïté

Contractuelle de mai à août 2017.

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