Une première école reconstruite en 1847

Il existe dès le début du XIXe siècle, et peut-être avant, un instituteur à Benet, chargé d'enseigner aux garçons. En 1804, il s'agit de François Poncet qui proteste auprès du préfet contre la rétribution que lui accorde la commune : 50 centimes par mois et par élève qui ne lit pas, 1 franc par élève qui sait lire et écrire, 1,50 franc par élève qui lit, écrit et apprend le calcul.

Comme le montre le plan cadastral de 1835, plusieurs bâtiments occupent à cette époque la partie sud de la place actuelle (celle-ci était divisée en deux par un chemin, le chemin du Ha Ha) : une maison (parcelle 535) appartenant à Jean Roussière, instituteur ; en avant de celle-ci (parcelle 536), une grange appartenant à Léon Saint-Martin, demeurant à Poitiers, puis à Charles Saint-Martin (dont la maison se trouvait au nord de la place) ; enfin, une autre maison (parcelle 537), en alignement sur la rue de la Combe, détenue par la veuve de Jean Talineau. La première maison, celle de l'instituteur Roussière, abrite alors déjà une école de garçons. Dès 1833, pour se conformer à la loi Guizot sur les écoles communales, la municipalité avait évoqué l'acquisition d'un local pour l'école mais y avait renoncé, considérant que fourni par l'instituteur Roussière était suffisant. Le 1er octobre 1841 toutefois, une promesse de vente du bâtiment est signée avec celui-ci. En 1844, la commune confirme ce souhait, constate que le local qui abrite la mairie est insalubre, de même que celui de l'école, trop petit. Le projet d'appropriation de la maison Roussière est confié à l'architecte fontenaisien Jean-Firmin Lévêque. Il faut toutefois attendre 1846-1847 pour que les crédits soient réunis, l'acquisition formalisée, et les travaux réalisés.

Cette première école de garçons, ouverte en 1848 et située dans la partie sud-ouest de la place actuelle, comprend dans un premier temps un logement et une salle de classe (à la place de la partie nord des bâtiments actuels). Peu à peu, au cours des années et décennies qui suivent, les bâtiments et jardins qui jouxtent l'école sont progressivement achetés par la commune pour dégager la place actuelle et construire la mairie et les écoles. En 1859, l'inspecteur primaire constate que la salle de classe est insuffisante : longue de 14 mètres sur 2,30 de large, elle ne peut accueillir que 58 élèves mais en reçoit parfois jusqu'à 120 ! Le même constat est renouvelé en 1862 et 1864, tandis que le nombre d'élèves ne cesse d'augmenter et que l'étage est désormais occupé par la mairie.

Agrandissement de l'école en 1864, construction du préau en 1886

L'architecte départemental Victor Clair est saisi de l'affaire, se rend sur place et établit un plan des lieux le 28 août 1864. Il propose d'acheter la maison Favreau-Talineau (parcelle 537) qui longe la rue de la Combe, avec le jardin qui en dépend, pour désenclaver et agrandir l'école et sa cour, situées en arrière. La vente est conclue le 29 septembre, les vendeurs se réservant un droit de passage et de puisage dans la cour de l'école. Le 26 décembre suivant, le conseil municipal adopte le projet présenté par Victor Clair qui prévoit non seulement la démolition des bâtiments achetés, mais aussi l'agrandissement de l'école avec la création d'une seconde salle de classe. L'école prend alors pour l'essentiel son aspect actuel. Dès 1865 pourtant, l'inspecteur primaire juge les deux salles de classe trop petites, de même que le préau et le local pour le "dépôt des paniers" (servant aux enfants à transporter leurs effets). Malgré tout, la nouvelle école ouvre le 1er mars 1866, avec quelques mois de retard.

En 1886, un autre bâtiment voisin, cette fois au sud de la place, est acheté pour être à son tour démoli et faire place à un grand préau. Celui-ci, mêlant de façon très moderne pour l'époque la pierre et le métal, est conçu par l'architecte fontenaisien Abel Filuzeau. Le projet, présenté le 22 mai 1886, est approuvé en conseil municipal le 15 août. Filuzeau prévoit un bâtiment construit en pierre de taille de Benet, avec charpente en métal et en boisn soutenue par des colonnes en fonte. D'une superficie de 250 mètres carrés, il sera largement ouvert sur la cour de récréation, au nord, permettant des aussi d'organiser des exercices de tir et de gymnastique. Pour construire ce préau, on démolira une maison située à cet emplacement, ce qui permettra de dégager l'école pour procurer davantage de lumière et de ventilation aux classes.

Aménagements et changements d'affectations (XXe-XXIe siècles)

L'inconvénient de ce nouvel aménagement réside dans le fait que cour de récréation, désormais délimitée par le préau au sud, l'école à l'est et la rue de la Combe à l'ouest, sert aussi de place publique. De la même façon, le préau est utilisé comme marché couvert. La construction des halles en 1922 permet de séparer les deux activités et de réserver le préau à l'école. Quant aux services de la mairie, à l'étage de l'école, ils rejoignent en 1910 l'école des filles, au nord-est de la place. L'aile en retour d'équerre au nord de l'ensemble, est reconstruite vers 1950 : une carte postale vers 1930 montre la bâtisse qui la précédait.

De 1950 à 1965, l'étage de l'école accueille les premières classes du Cours complémentaire (ancêtre du collège), jusqu'à la construction et l'ouverture du collège public. L'école primaire est transférée au nord-est du bourg en septembre 1984, ses anciens locaux sont réaffectés à la Poste à partir de 1989, à la bibliothèque municipale jusqu'à la construction du Transfo en 2017, au Trésor public jusqu'en 2009. En septembre 2022, le bâtiment, réhabilité, est inauguré en nouvelle mairie. Quant à l'ancien préau au sud de la place, il est réhabilité en halle dès 2002-2003.