Dossier d’aire d’étude IA85003266 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Benet : présentation de la commune
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Adresse
    • Commune : Benet

L'inventaire du patrimoine de la vallée de la Sèvre Niortaise a concerné Benet à partir de février 2023. Ont été étudiés : d'une part, tous les éléments du patrimoine présents dans une zone d'un kilomètre à partir du fleuve, étendue au hameau de Nessier ; d'autre part, les éléments majeurs et représentatifs du patrimoine présents dans le reste de la commune (notamment les bourgs de Benet, Lesson et Sainte-Christine, et les hameaux d'Aziré et Celette). L'enquête a ainsi permis d'identifier 261 éléments, dont 214 ont fait l'objet d'un dossier documentaire (parmi lesquels 171 étudiés) et 47 d'un repérage à des fins statistiques. Le tout est illustré par 1370 images.

Un territoire stratégique et convoité au Moyen Age

De nombreuses traces ou témoignages d'occupation humaine, essentiellement de la fin de la Préhistoire et de l'époque gauloise puis romaine, ont été décelés ou mis au jour sur le plateau calcaire autour du bourg de Benet. Ces repérages et mises au jour sont beaucoup plus rares, voire inexistants, à l'approche des marais et dans les marais eux-mêmes. Des enclos, funéraires ou agricoles, ont été décelés aux lieux-dits Gueure et les Teuilles, au nord-ouest de Lesson, à la Feuille, au nord du même bourg. Les vestiges d'une villa romaine sont mentionnés aux Culasses, près des Nattes (tuiles, moellons, tessons…). La découverte la plus importante et significative a été réalisée vers 1890 près de Sainte-Gemme par Louis Brochet et Octave de Rochebrune (vestiges de bâtiments) puis, au même lieu, en 1908 : deux stèles funéraires d'époque romaine y ont été mises au jour puis données au Musée d'Agesci de Niort.

La christianisation et la prise de contrôle du territoire par les autorités religieuses et féodales au début du Moyen Âge, prend d'abord pour cadre le bourg de Benet, implanté sur les coteaux de la vallée du Vrizon. Lors de travaux menés autour de l'église et sur le site de l'actuelle école Sainte-Mathilde, dans la seconde moitié du XIXe siècle, des tombeaux monolithes d'époque mérovingienne ou carolingienne ont été découverts, attestant la présence d'un cimetière, donc sans doute d'un lieu de culte chrétien, dès cette période. Un prieuré bénédictin est mentionné à partir de l'an 1006. L'église elle-même est citée pour la première fois en 1088 lorsque deux frères, Pierre et Etienne en font donation de la moitié, avec le fief presbytéral, à l'abbaye Saint-Jean de Montierneuf de Poitiers. Par une charte de 1123, le pape Calixte II confirme l'église comme une dépendance de cette abbaye. La construction de l'église et de sa façade romane est alors probablement sur le point de commencer ou est déjà en cours.

L'abbaye de Montierneuf n'est pas la seule à s'implanter à Benet et aux alentours. Les religieux du prieuré de Sainte-Christine, liés à l'abbaye de Celles-sur-Belle à laquelle le seigneur de Benet aurait donné cette partie de marais, sont indiqués pour la première fois dans un acte passé entre 1146 et 1187, portant don de la terre appelée Campo Umelli à l'abbaye de l'Absie par Hugues Brart et Odeline, son épouse. Probablement fondée au XIIe siècle, la commanderie templière de Sainte-Gemme est mentionnée en 1224. Elle possède différents biens aux alentours, dont la métairie de Mervent, à Sainte-Christine. Quant au prieuré de Lesson, il apparaît en 1381 dans le cadre d'un procès concernant André Thomelin, son prieur. Enfin, la métairie de la Cour de Celette dépend jusqu'à la Révolution du chapitre cathédral de La Rochelle.

Les seigneurs locaux et surtout les comtes de Poitiers, ducs d'Aquitaine ne sont pas absents de cette prise de contrôle. Ils interviennent d'abord en tant que donateurs au profit des établissements religieux de la région. En 1076, Airaud Gassedenier fait ainsi don de biens situés à Benet à l'abbaye de Nieul-sur-l'Autise. Le 28 janvier 1077, Guillaume VIII, duc d'Aquitaine, donne à l'abbaye de Montierneuf plusieurs terres dont la villam de Bennaico. Cette donation est confirmée par Guillaume X en 1126 puis par Aliénor d'Aquitaine en 1199. L'implantation féodale à Benet et ses environs prend surtout la forme d'un site fortifié auquel, outre l'église, le bourg de Benet est associé. Il est le siège de la seigneurie de Benet, de plus en plus puissante et étendue au cours du Moyen Age. Cette seigneurie passe de mains en mains, par mariages, dans la famille de Lusignan puis dans celle d'Eu au XIVe siècle, ensuite celle de Maillé (en Touraine) en 1412. Entre temps, pendant la guerre de Cent Ans, Benet et son château fort ont vu passer Bertrand du Guesclin, en 1372.

A la même époque, l'exploitation des marais, à l'état de marécages à peine affermis, commence. Les habitants de Benet, Sainte-Christine mais aussi Lesson y descendent pour pratiquer la pêche, la chasse, l'élevage et la coupe de l'herbe et du roseau. Ils obtiennent alors du seigneur de Benet le droit d'usage sur une partie de ses marais, en échange d'une redevance. En mai 1235, Raoul d'Exoudun, seigneur de Benet, concède ainsi à Rainaud, abbé de Maillezais, le droit d'avoir un mandataire chargé de percevoir sa part de redevance annuelle dans les pacages de Benet, Nauvert et Sainte-Christine. En 1390, les habitants de Saint-Georges-de-Rex (Deux-Sèvres) bénéficient d'un droit de pacage dans les marais relevant de la commanderie de Sainte-Gemme. Les marais communaux de Benet, Lesson et Sainte-Christine prennent véritablement forme juridiquement en 1470 (ou 1471) lorsqu'à la suite d'un procès, le seigneur de Benet, Hardouin IX de Maillé leur accorde le droit d'usage des marais "de Cervelant, Gémeau, les Vaches, la Grande Motte, les Nattes, Mouron et Novert", soit les marais de Cerf-Volant, à Magné, de Balanger et des Jumeaux, à Coulon, du Grand et du Petit Marais, à Benet, de la Motte d'Auvergne, au Mazeau, des Nattes et de Mouron, à Sainte-Christine. Cet octroi est confirmé en 1476 pour les habitants du Mazeau, puis en 1517 par Jean de Haumont, seigneur de Benet.

Des guerres de Religion à la Révolution : un territoire exploité, entre terres hautes et marais

Benet et ses environs, sur la route entre Niort et Fontenay-le-Comte, souffrent des guerres de Religion. Une importante communauté protestante se développe. En 1574, le duc de Montpensier et ses troupes stationnent à Benet avant d'aller prendre Fontenay. Le chef du parti royal fait pendre devant le château plusieurs protestants, dont le pasteur Claude Dumoulin. En août 1587, se rendant à La Rochelle, Henri de Navarre loge au château. Les combats successifs mettent à mal l'église et les prieurés de Lesson et de Sainte-Christine, comme en témoignent les visites de dignitaires diocésains au cours du XVIIe siècle. Le prieuré-cure de Lesson est définitivement rattaché à la paroisse de Benet. Le culte protestant est interdit dès 1665, et le temple détruit juste après (il devait se trouver derrière le centre culturel du Transfo ; le culte protestant ne sera rétabli qu'au XIXe siècle, avec construction d'un temple, rue du Temple).

Entre terres hautes et marais, les paroisses de Benet et de Sainte-Christine se développent tant bien que mal aux XVIIe et XVIIIe siècles. La première compte 312 feux en 1716, la seconde 60. Le dessèchement des marais est envisagé au milieu du XVIIe siècle, dans le cadre du vaste programme de mise en valeur des marais entre Coulon, la Garette et la mer ; en 1653, un accord est même conclu entre le co-seigneur de Benet, Benjamin d'Estissac, et les habitants pour la redéfinition de leurs communaux. Mais l'entreprise se limite finalement aux marais en aval de Maillé, et les marais de Benet et Sainte-Christine restent à l'état de marécages. Plusieurs moulins à vent existent sur les terres hautes (le moulin du Joug à Benet, celui de la Motte à Lesson, quatre à Sainte-Christine à la Révolution).

Outre la seigneurie de Benet, plusieurs fiefs secondaires et leurs métairies servent de cadre à la vie sociale, foncière et économique. Différents établissements religieux s'en partagent la propriété, par exemple la Chevalerie et l'Aumônerie, liées au chapitre collégial de l'église de Magné, ou la Débarderie, détenue par le chapitre cathédral de La Rochelle. A Sainte-Christine, le prieuré possède l'essentiel des terres concède l'usage des marais des Nattes. L'économie locale repose aussi sur le commerce. Dès 1551, un droit de foires et marchés a été accordé au seigneur de Benet, et la paroisse bénéficie de sa proximité avec la route de Fontenay-le-Comte à Niort. L'itinéraire de celle-ci passe encore, au milieu du 18e siècle, selon l'atlas de Trudaine, par les actuelles rues du Chemin Vieux, du Grand Saint-Jean et de l'Aumônerie. La grande route, rectiligne et élargie, par Richebonne, ne sera créée qu'au début du XIXe siècle.

Trois communes en bord de marais, face à leur développement (XIXe-XXe siècles)

Lorsqu'éclate la Révolution, Philippe-Hugues de Lusignan-Lezay est le dernier seigneur de Benet. Il émigre, de même que son fils Hugues-Thibaud, et leurs biens sont saisis et vendus comme biens nationaux, ainsi que tous ceux dépendant des établissements religieux. Alors que, sous l'Ancien Régime, Benet dépendait de la sénéchaussée de Niort, la nouvelle commune, qui compte environ 2000 habitants, est rattachée au département de la Vendée, et devient même chef-lieu de canton en 1790, avant de céder ce titre à Maillezais en 1801. De leur côté, Lesson et Sainte-Christine constituent chacune une commune à part entière. Benet s'enorgueillit d'accueillir Napoléon, allant de Niort à Fontenay-le-Comte, le 6 août 1808. La vie politique et économique des trois communes est menée, pour tout le XIXe siècle, par quelques familles de notables comme les Saint-Martin, à Benet.

Les trois communes gèrent aussi les marais communaux dont elles ont repris la gestion à la suite des seigneurs de Benet, mais cette gestion ne va pas sans poser de difficultés. A partir de 1808, un contentieux s'élève notamment au sujet des marais de Balanger, situés commune de Coulon mais dont Benet et Lesson revendiquent la propriété. Or les rives de la Sèvre côté Coulon se peuplent de nouveaux habitants qui veulent eux aussi pouvoir bénéficier de ces marais communaux. L'existence des communaux est de toute façon remise en cause par les besoins financiers des communes, pour construire les écoles, réparer l'église.

Pire, dans les années 1840-1850, les héritiers des Lusignan, anciens seigneurs de Benet, dont Pauline de Meulan, épouse du ministre Guizot, et Ugoline du Cayla, princesse de Beauvau-Craon, entreprennent de récupérer la propriété des marais communaux de Benet, Sainte-Christine et Le Mazeau. Les communes sont déboutées en justice en 1850 et doivent restituer une grande partie des marais en question, notamment le Grand Marais de Benet. Ce dernier est peu après mis en vente par les héritiers Lusignan. Les cultivateurs qui les rachètent par lots entreprennent alors de les exploiter en bois ou en prairies, après avoir séparé leurs nouveaux biens par un réseau de fossés. Les grandes parcelles quadrangulaires qui constituent encore aujourd'hui cet espace, prennent forme à cette époque. Benet, Sainte-Christine, Lesson et Le Mazeau se partagent en 1855 les marais communaux qui leur restent. Ceux appartenant à Benet et Lesson seront finalement dispersés en 1933.

Pendant ce temps, les trois communes mettent tout en œuvre pour développer les équipements publics au service de leurs habitants (2600 à Benet en 1881). La politique scolaire est particulièrement active avec la construction ou l'aménagement des mairies-écoles de Lesson et Sainte-Christine, de l'école publique de garçons et de l'école publique de filles à Benet, des écoles de hameaux à Aziré et Nessier, sans oublier les écoles privées Sainte-Mathilde pour les filles et Saint-Martin pour les garçons, développées grâce à la générosité de la famille Saint-Martin. A Sainte-Christine, on édifie l'église à partir de 1871, quelques années après d'importants travaux à l'église de Benet. Du côté des marais, la rigole d'Aziré est creusée en 1845, et les ports d'Aziré et de Sainte-Christine sont modernisés dans la foulée. L'Adressoir, vieux méandre de la Sèvre, est redressé de manière à faciliter l'écoulement de l'eau et la navigation.

Les efforts portent aussi sur le développement économique et commercial. La place de Benet prend de l'ampleur, à l'interface entre les marais et leurs produits de plus en plus abondants (bois, élevage…), et la ville de Niort par exemple, sans compter des débouchés plus éloignés (Paris), accessibles à partir de 1869 et l'ouverture de la gare ferroviaire. Un champ de foire est aménagé en 1860 sur un terrain acheté à la famille Saint-Martin. De nombreux commerces et ateliers d'artisans fleurissent dans la rue principale du bourg (où le ruisseau le Vrizon est passé sous terre en 1884), comme aussi à Lesson, Sainte-Christine, Aziré, les Nattes et Nessier. Enfin, l'activité économique de la commune est entrainée par la création et le développement industriel des fours à chaux qui exploitent les ressources du sous-sol calcaire au nord du bourg de Benet.

Cet essor économique se poursuit dans la première moitié du XXe siècle, malgré le déclin démographique enregistré (1933 habitants à Benet en 1936). Celui-ci est accentué par la guerre 1914-1918 dont les monuments aux morts des trois communes rappellent le souvenir. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Benet subit l'occupation allemande. Des actes de résistance sont menés aux environs, et un atelier d'imprimerie clandestin est monté à l'école d'Aziré par Alfred et Odette Roux. Originaire de la ferme du Prieuré de Sainte-Christine, Gabriel Delaunay est une figure de la Résistance et de la Libération à Bordeaux.

Une commune devenue ville et des marais (après 1945)

Après 1945, le recul démographique se poursuit dans un premier temps, notamment pour les communes de Lesson et Sainte-Christine qui finissent par être regroupées avec celle de Benet en 1972. La nouvelle grande commune compte alors 2700 habitants. Durant les Trente Glorieuses, Benet connaît un nouveau dynamisme économique avec la création de plusieurs entreprises d'importance, et malgré le déclin (puis la fermeture en 1981) des fours à chaux : héritière de l'équarrissage fondé par Auguste Pierre vers 1930, l'usine d'équarrissage Rousselot est aujourd'hui un site de méthanisation ; créée en 1966, l'entreprise Lucas de construction de caravanes pliantes, est à l'origine de l'entreprise Fleurette, au destin national et international ; sans oublier la maçonnerie Gautron, devenue les Maisons du Marais, la savaterie Faity, 18 rue de Mervent, ou la scierie de Nessier. La zone industrielle et artisanale du Moulin du Joug est créée en 1996.

Entre temps, la population n'a cessé de croître, atteignant 3082 habitants en 1982, 3930 en 2013, pour dépasser les 4000 en 2020. Profitant de sa proximité avec le bassin d'emploi de Niort, le bourg de Benet grossit avec la multiplication des lotissements et de l'habitat pavillonnaire à partir de la fin des années 1960. Tel est aussi le cas à Lesson, tandis que Sainte-Christine, Aziré ou Nessier restent davantage à l'écart, tirant cependant parti de leur cadre de vie et de leur proximité avec les marais, prisés des touristes. La partie nord du territoire communal change aussi de physionomie avec l'ouverture de l'A83 en 2001 et l'implantation d'éoliennes à partir de 2006-2007.

La commune de Benet est la première commune vendéenne riveraine de la Sèvre Niortaise, en descendant le fleuve. Elle ne possède toutefois qu'une façade très limitée sur la rive droite de celui-ci, entre Le Vanneau-Irleau et Le Mazeau, soit à peine 300 mètres de long (près de 800 si l'on compte le contour de l'Adressoir, ancien méandre de la Sèvre). D'une superficie totale de 50,30 kilomètres carrés, cette vaste commune englobe depuis 1973 les anciennes communes de Sainte-Christine et de Lesson, qui ont conservé chacune un maire délégué. Du sud vers le nord, la géographie et les paysages de la commune se découpent en plusieurs strates successives.

La première, au plus près de la Sèvre, est formée de marais traversés par des routes et chemins rectilignes et eux-mêmes formés de grandes parcelles quadrangulaires, souvent losangiques. Occupées en prairies, elles sont la plupart du temps délimitées par des rideaux d'arbres, frênes ou peupliers. Ces anciens marais communaux, appelés le Grand et le Petit Marais, sont transpercés par le canal ou Rigole de la Rive droite, et se prolongent au nord-est par d'autres marais alimentés par le ruisseau de la Fraignée, jusqu'à Banzay, à la frontière avec la commune de Coulon (Deux-Sèvres) (cette frontière continue vers le nord, jusqu'aux abords immédiats du bourg de Benet).

Les marais en question sont limités au nord par les terres hautes de la presqu'île qui relie Benet, Le Mazeau et Damvix. Le hameau de Nessier s'étire au bord de ce faible promontoire et en épouse la forme. L'essentiel de la presqu'île, culminant à 14 mètres près du Moulin de Mouron, est occupé par une plaine agricole, au paysage très ouvert, sillonné de routes et chemins. Sur l'autre versant, au nord et à l'ouest, le hameau de Celette et le bourg de Sainte-Christine sont établis eux aussi à la limite entre terres hautes et marais.

Ces derniers sont ici connectés à la Vieille Autise et traversés par des cours d'eau comme la route d'eau de Celette (limite avec Le Mazeau et Saint-Sigismond) et la rigole d'Aziré, convergeant vers le canal de la Vieille Autise qui assure la frontière avec Liez. Les marais au nord de Sainte-Christine sont plus larges, anciens marais communaux des Nattes et de Mouron divisés en grandes parcelles. Leur pourtour, au nord, est occupé par les hameaux des Nattes et d'Aziré, ce dernier étant tourné vers son grand port, au départ de la rigole qui porte son nom.

En continuant vers le nord-est, au-delà d'Aziré, Sainte-Eulalie et Banzay, la presqu'île qui commence ici en direction de l'ouest se greffe au vaste plateau calcaire qui concerne la très grande majorité du territoire communal. Ce plateau n'est lui-même qu'une partie de la grande plaine agricole qui s'étire de Niort à Fontenay-le-Comte, Sainte-Hermine et Luçon. Cette plaine est toutefois morcelée par des seuils et affaissements. La plaine entre Aziré et Benet, appelée plaine de Pierre Plate, est issue d'une de ces failles géologiques. D'une altitude oscillant entre 17 et 21 mètres, elle s'étend au pied d'un seuil culminant à 45 mètres, d'axe nord-ouest/sud-est, entre les coteaux d'Aziré, celui du Champ Poitevin, le Terrier Ménager et le Pied Belin.

Ce seuil est interrompu par des vallées sèches, perpendiculaires à son axe, comme celle à l'est de Château-Gaillard. Une autre vallée, plus large et encaissée, sert d'écrin au bourg de Benet. La rue principale de celui-ci a d'ailleurs été baptisée rue de la Combe, terme désignant ce type de configuration géographique. Un ruisseau, le Vrizon, alimentait cette petite vallée ; passé sous terre à la fin du 20e siècle, il affleure encore, parfois abondamment, à la saison humide.

Au nord de Benet et de la route nationale 148 qui relie Fontenay-le-Comte et Niort et qui s'élève vers l'est, le plateau ne cesse de prendre de l'altitude, présentant un paysage toujours plus ouvert. De 52 mètres au Moulin du Joug, on passe à 75 mètres au nord du Vignaud, et même 81 mètres à l'est de Prinçay, près de la limite communale et départementale avec les Deux-Sèvres. Moins élevé vers le nord-ouest, le plateau est transpercé par l'autoroute A83 et dominé par des éoliennes. On descelle des failles et seuils aux alentours du bourg de Lesson, notamment la vallée sèche de la Boutrie. Le plateau calcaire était par ailleurs propice à l'ouverture de nombreuses carrières à ciel ouvert, celles des fours à chaux de Richebonne étant les plus spectaculaires.

Documents d'archives

  • Archives nationales ; J 460. 1077 : don de domaines, dont celui de Benet, par Guillaume VIII, duc d'Aquitaine, à l'abbaye Saint-Mean de Montierneuf de Poitiers.

  • Archives nationales ; P 1037. 1471-1473 : terrier de Benet.

  • Archives départementales des Deux-Sèvres ; 1 C 22. État de l'Eslection de Nyort fait en 1716.

  • Archives départementales des Deux-Sèvres ; 3 S 48. 1856 : programme d'amélioration de la Sèvre entre Niort et la rade de l'Aiguillon, du Mignon et des deux Autises, par l'ingénieur en chef des Ponts et chaussées Joseph Maire, plans de détails des ouvrages projetés.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 J 2656. 1517-1667 : transactions entre les seigneurs et habitants de Benet au sujet de la jouissance et du dessèchement des marais.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 Num 47/215. 1077-1799 : actes concernant Benet relevés dans le Fichier historique du diocèse de Luçon.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 Num 47/412. 1146-1795 : actes concernant Sainte-Christine relevés dans le Fichier historique du diocèse de Luçon.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 O 387. 1834-1931 : gestion et aménagement des services et édifices publics de la commune de Lesson, contentieux au sujet du marais communal de Balanger.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 Q 519. Déclarations des biens ecclésiastiques du district de Fontenay-le-Comte.

  • Archives départementales de la Vienne ; H3 405 à 407, 409. 1390, 1668 et 1787 : papiers et terriers des commanderies de Cenan et de Sainte-Gemme.

  • Archives départementales de la Vienne ; Carton 7. 1088 : donation à l'abbaye Saint-Jean de Montierneuf de Poitiers, par Pierre et Etienne de Niort de la moitié de l'église de Benet ; 1106 : donation par Joselin de Lézai de ce qu'il possède dans la châtellenie de Benet.

Bibliographie

  • AILLERY, E., abbé. Chroniques paroissiales, tome 5, 1903-1904.

    p. 140-240 (Benet), p. 279-326 (Sainte-Christine)
  • Benet, Lesson, Sainte-Christine, Groupe SCRHIBEs, Savoirs, créations, recherches historiques et informations sur Benet et ses environs, 2013, Fontenay-le-Comte : Lussaud, 2013, 308 p.

  • BOUHIER, Abel. Les communaux de la partie orientale du Marais poitevin, Norois, n° 49, 13e année, janvier-mars 1966.

    p. 5-58
  • BROCHET, Louis. "Chez les Gallo-Romains du pays de Maillezais", Revue du Bas-Poitou, 1891.

    p. 28
  • CLOUZOT, Etienne. Les marais de la Sèvre Niortaise et du Lay du Xe à la fin du XVIe siècle. Paris : H. Champion éditeur ; Niort : L. Clouzot éditeur, 1904, 282 p.

    p. 151, 154, 207-211
  • DELAUNAY, Gabriel. Le Petit Chouan. Paris : Ace, 1985, 251 p.

  • DESAIVRE, Léo. "L'élection de Niort au XVIIIe siècle". Mémoires de la Société de statistique du département des Deux-Sèvres, 3e s., t. 3, 1886.

  • FILLON, Benjamin, ROCHEBRUNE, Octave de. Poitou et Vendée. Etude historique et artistiques. Niort : L. Clouzot, 1887.

  • MARCHEGAY, Paul. "Recherches historiques sur le département de la Vendée (ancien Bas-Poitou) : un document par canton. Répartition du droit de pacage levé sur les communaux de Benet, Nauvert et Sainte-Christine, mai 1235", Annuaire départemental de la Société d'émulation de la Vendée, 1867, 1ère s., vol. 13.

    p. 218-221
  • PROVOST, M. et alii. La Vendée 85, carte archéologique de la Gaule, 1996, 246 p.

    p. 69-71
  • ROBUCHON, Jules. Paysages et monuments du Poitou, tome X. Paris, 1892.

  • VEILLET, Alphonse. Notice sur la commune de Sainte-Christine, Annuaire de la Société d'émulation de la Vendée, 1910.

    5e série, vol. 10, p. 99-104

Documents figurés

  • TRUDAINE, Daniel-Charles. Atlas de Trudaine. Généralité de Tours, vol. III, 1745-1780. (Archives nationales ; CP/F/14/8494).

  • 1818, 30 septembre : carte itinéraire de la Sèvre Niortaise pour l'intelligence du projet général qui a pour but le perfectionnement de la navigation, la conservation des marais desséchés et le dessèchement des marais mouillés, par l'ingénieur en chef des Ponts et chaussées François-Philippe Mesnager. (Archives départementales des Deux-Sèvres ; 3 S 17).

  • Plan d'ensemble des marais dépendants de l'ancienne chatellenie de Benêt, des communes sur lesquelles ils sont situés et de celles circonvoisines, 1851. (Archives départementales des Deux-Sèvres ; 3 S 114/1).

Annexes

  • Benet, Lesson et Sainte-Christine en 1716 (Archives départementales des Deux-Sèvres, 1 C 22, ; publié par Léo Desaivre, "L'élection de Niort au XVIIIe siècle", Mémoires de la société de statistique du département des Deux-Sèvres, 3e s., t. 3, 1886, p. 40-45.
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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