Dossier d’œuvre architecture IA72058704 | Réalisé par
Aquilon Stéphanie (Contributeur)
Aquilon Stéphanie

Chargée de mission Inventaire du Patrimoine PETR Pays Vallée du Loir

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  • inventaire topographique
Village de Beaumont-sur-Dême
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée du Loir - La Chartre-sur-le-Loir
  • Hydrographies la Demée
  • Commune Beaumont-sur-Dême
  • Cadastre 1814 A2, D1, D2  ; 2018 A1, D2

Dominant la vallée de la Dême, l'église paroissiale Saint-Pierre remonte en partie au XIIe siècle. Une maison seigneuriale présentant des vestiges de la limite des 15e et 16e siècles subsiste à l'est. Le château de la Borde, également au coeur du village, est construit ou reconstruit aux XVIe et XVIIe siècle. Une auberge est mentionnée au XVIIIe siècle, puis au XIXe siècle (Auberge du Progrès). En 1814, le village est un carrefour modeste, traversé par le grand chemin de La Chartre-sur-le-Loir à Neuvy-le-roi. L'ancien presbytère n'appartenant pas à la commune, un nouveau presbytère est établi en 1810 dans une maison proche de l'église paroissiale. En 1845, une maison est acquise pour faire office de première mairie-école. En 1874, une nouvelle mairie avec écoles de garçons et de filles est aménagée dans l'ancien presbytère acquis par la commune (Pascal Vérité, architecte départemental). De nouveaux équipements sont créés au XXe siècle. En 1908 est achetée une pompe à incendie, qui nécessite la construction d'un hangar adapté. En 1935, un lavoir public doté d'un plan de lavage réglable en fonction du niveau de l'eau et d'une cheminée est établi sur un bras de la Dême à la sortie nord du bourg (Lacroix, architecte de SV en retraite à La Chartre-sur-le-Loir ; Taxil, entrepreneur à La Chartre-sur-le-Loir ; sable des carrières de Lhomme, briques de la Picardie à La Chartre-sur-le-Loir, ardoise d'Angers).

Suite à une délibération du conseil municipal en date du 29 septembre 1920, le monument aux morts est érigé sur la place de l'église en 1921 (souscription : 2 285 F, coût total estimé à 3 400 F), après un premier projet refusé par la commission en octobre 1920. Un lavoir communal à plancher mobile et cheminée est installé au bas du village en 1931. Le bourg est électrifié dans la décennie 1930. L'école est agrandie en 1936 (architecte : Émile Fouquet, à Château-du-Loir).

Dans le troisième quart du XXe siècle se développent des commerces grâce à une simple installation de devantures de boutiques sur des maisons du bourg, principalement dans la rue principale (Alexis-de-Tocqueville).

Le village se trouve au nord-ouest du territoire communal, non loin des communes de La Chartre-sur-le-Loir et Marçon. Il se déploie à cheval sur un coteau et parallèlement à la vallée de la Dême, se développant au niveau de trois bras de la rivière la Dême (affluent du Loir à Marçon) qui ont permis de faire tourner un moulin dit du bourg très anciennement (cité fin Xe siècle et appartenant au prieuré de Vauboin) et d'implanter un lavoir en 1931. Au bas de la Dême, le site a été appelé historiquement les Arches.

Le village ne présente aujourd'hui plus qu'un carrefour à trois branches.

La rue de l'Église le coupe d'est en ouest, perpendiculairement à la pente. L'ancien chemin a été fermé quelques maisons après l'église et au portail du château de la Borde, et il a été dévié au sud du village. C'est une voie ancienne qui rappelle l'importance des pouvoirs religieux et civil sous l'Ancien Régime à Beaumont-La-Chartre : elle passait devant la maison seigneuriale du prieuré de Vauboin, l'église, le site du vicariat, le presbytère (devenu mairie-écoles, puis écoles), le château de la Borde.

La rue principale a été baptisée rue de Tocqueville en l'honneur d'Alexis-Henri-Charles Clérel, comte de Tocqueville (1805-1859), philosophe, écrivain et homme politique, juge auditeur à Versailles, avocat, ami et invité de Gustave Auguste Bonnin de la Bonninière (1802-1866), substitut à Versailles, propriétaire du château de la Borde dans la première moitié du XIXe siècle. Après 1832, époque de leur retour des États-Unis où ils avaient été envoyés pour étudier le système pénitentiaire américain, les deux hommes auraient écrit au château de la Borde une partie de leur oeuvre. La rue de Tocqueville est celle du château, du moulin du prieuré de Vauboin, du passage de la Dême. Elle coupe le village du sud au nord, parallèlement à la pente, ce qui a engendré ce que les documents notariés mentionnent comme un "haut bourg" (avec château et église) et un "bas bourg" beaucoup moins loti car au pied des trois bras de la rivière. Cette rue présente des maisons parallèles à la pente, alignées en front de rue, ou bien formant quelques complexes pâtés de maison depuis plusieurs siècles (cf. en contrebas du château de la Borde). Ces maisons ont été construites et reconstruites entre la fin du XVe siècle et le XXe siècle. Elles sont en rez-de-chaussée ou à un étage, le plus souvent en moellons de calcaire et silex enduits pour celles antérieures au XIXe siècle, en pierre de taille de tuffeau pour les autres. À l'angle de la rue de Tocqueville et de la rue de la Vallée du Bourgneuf se trouve l'actuel restaurant Les Mères cocottes, ancienne auberge [du Progrès] qui remonte à l'Ancien Régime (un aubergiste est d'ailleurs mentionné dans un document notarié de 1768) mais qui n'a probablement pas été ouverte en continu. La rue de Tocqueville a aussi été une rue d'artisans et de commerçants, avec des boutiques (boulangerie, boucherie, épiceries...) et des services comme le bureau de poste, ouverts principalement pendant quelques décennies au XXe siècle. On voit les traces qu'ont laissées les devantures sur les maisons.

La rue de la Vallée du Bourgneuf (ce toponyme est mentionné à la fin du XVe siècle) est le prolongement de la route d'Épeigné-sur-Dême. Elle file entre la Dême (côté moins lôti) et le coteau (côté très loti) sur lequel est construite l'église paroissiale. Elle comprend la maison la plus ancienne de Beaumont-sur-Dême, dite de la (Grand) Cour, située en contrebas de l'église paroissiale. Le coteau est percé de nombreuses caves dont les pierres calcaires ont été utilisées pour la construction, et qui ont servi d'habitation pour certaines, de caves à vin pour beaucoup (des pressoirs subsistent), de dépendances agricoles (étables, soues, remises) ou artisanales. Les maisons ont été construites perpendiculairement au coteau, quelques dépendances parallèlement. Les maisons antérieures au XIXe siècle sont peu nombreuses, leur gros-œuvre est en moellons de silex et calcaire enduits, alors qu'il est en pierre de taille calcaire pour les autres. On note un usage important de la brique pour les dépendances établies à la charnière des XIXe et XXe siècles.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays Vallée du Loir
Aquilon Stéphanie
Aquilon Stéphanie

Chargée de mission Inventaire du Patrimoine PETR Pays Vallée du Loir

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