Dossier d’œuvre architecture IA49010608 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
  • enquête thématique régionale
Société Anonyme de Chaussures
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de Communes Moine et Sèvre - Montfaucon-Montigné
  • Commune Saint-Macaire-en-Mauges
  • Adresse 11, 13 rue Jeanne-d'Arc , 82, 84 rue de Bretagne , 45 rue du Poirier
  • Cadastre 2009 AB 207, 223 ; AA 1 0, 279, 80
  • Dénominations
    usine de chaussures
  • Appellations
    Société Anonyme de Chaussures, Groupe SAC, SACAIR I, FPM
  • Parties constituantes non étudiées
    conciergerie, logement d'ouvriers

En 1897 est créée la Société Anonyme de Chaussures (SAC) ou Action. Après le décès d'Eugène Hy survenu le 8 décembre 1896, plusieurs actionnaires souhaitent maintenir les emplois et l'atelier situé rue des Mauges (disparu). Une société anonyme est ainsi fondée, sous la direction de Joseph Pasquier. Les premières années sont difficiles, mais à partir de 1899, la SAC, sous la direction de René Mary et de Jules Rivereau (directeur technique) se développe en produisant des savates et des chaussons. La société emploie à cette époque 200 personnes et s'installe dans de nouveaux locaux au 11 rue Jeanne d'Arc. Pendant la Première Guerre mondiale, la production est accélérée (brodequins, étuis à pelle, vêtements de cuir à destination de l'armée) et se mécanise. L'usine bénéficie de sa proximité avec l'usine électrique (située à l'angle de la rue Jeanne d'Arc et du boulevard du Roi René). Durant l'Entre-deux-guerres, la direction René Mary fils et René Viau (directeur technique) dirigent la société qui emploie alors 110 ouvriers. À partir de 1957, la direction est assurée par la troisième génération de la famille Mary, Jean et René. La SAC connaît une période de croissance qui se traduit par une augmentation du nombre d'emplois (200 personnes en 1957) et par des agrandissements successifs de l'usine confiés à l'architecte Victor Rabjeau (construction de bureaux en 1951). La SAC se développe sur le marché des colonies, puis de la Communauté européenne et des États-Unis. Plusieurs ateliers sont créés ou rachetés dans les années 1960 : un atelier de piqûre et de montage spécialisé dans les articles de communion à la Renaudière ; un banc de piqûre à Bouzillé ; rachat de l'usine de Vallet (44) et en 1967 rachat de la Société Ménard et Raffegeau à Villedieu (connu sous le nom Marvil) spécialisée dans la chaussure femme dirigée par Maurice Mary. Cette même année la SAC emploie 300 personnes et devient le groupe SAC avec trois filiales : SACAIR (Saint-Macaire-en-Mauges), Marvil (Villedieu) et Saki (Millet). Le siège social du groupe, basé à Saint-Macaire-en-Mauges, s'installe en 1971 dans de nouveaux locaux (82 rue de Bretagne) construits par les architectes Y. Barbier et P. Saunier, accolés aux premiers bureaux construits en 1969. Entre 1970 et 1971, le groupe SAC acquiert les Établissements Delhommeau à Vieillevigne (44), et créé une usine pour l'export à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (44). Entre 1968 et 1973, le groupe SAC emploie 1300 personnes. Entre les années 1968 et 1977, le groupe connaît des phases de croissance, mais aussi ses premières difficultés. En 1974, les ateliers de la rue Jeanne d'Arc sont transférés dans une nouvelle usine au 45 rue du Poirier. Le groupe se recentre sur le site de Saint-Macaire-en-Mauges (fermeture des sites de La Renaudière et Bouzillé) et se réorganise en départements disposant chacun de leurs outils de production et de vente : département DELY (Filiale DELHOMMEAU, fabrication de chaussures femmes et fillettes), département RIVABEL (fabrication d'articles chaussant), Société SACAIR (à Saint-Macaire, fabrication de chaussures hommes et à Villedieu, fabrication de chaussures femmes). Une nouvelle période de croissance implique toutefois un agrandissement de l'usine de la rue Poirier, en 1982, et l'installation d'une troisième chaîne de montage. En 1991, la SACAIR lance deux nouvelles marques Élisabeth Stuart et Canyon, toujours commercialisées. Entre 1993 et 2002, le groupe connait un nouveau déclin, conséquence de changements d'actionnariats et de problèmes de succession. Il fait l'acquisition du Groupe Chaussure Thierry, mais aussi de sociétés en Angleterre, au Canada et aux États-Unis et est rattaché au groupe international Chamberlain Philips basé à Londres. Parallèlement, la SAC fait l'acquisition d'une nouvelle filiale, LIEGE, basée à Ayron (86). En 1995, le groupe Chamberlain Philips cède les groupes SAC et Thierry à ses banques. Les filiales SACAIR et DELY sont restructurées. En 1999, le groupe finit par être démantelé. La filiale SACAIR est rachetée et devient la SACAIR-I et compte 210 emplois. En 2002, la jeune société est en redressement judiciaire. Elle est rachetée et devient la société FPM (Florence-Paris-Milan). Aujourd'hui le site rue Poirier, compte une trentaine d'employés qui participent à la conception des modèles de la marque Stuart et à la production des modèles de la société FPM. Le site rue Jeanned'Arc est réhabilité en centre de fitness.

La SAC, regroupe plusieurs sites industriels sur la commune de Saint-Macaire-en-Mauges. La première usine se situe dans le centre bourg, rue Jeanne d'Arc. Elle a connu plusieurs campagnes de construction (allant du début du XXe siècle aux années 1960). L'entreprise est progressivement délocalisée en périphérie de bourg. En 1969-1970, la SAC installe ses bureaux dans de nouveaux locaux rue de Bretagne, puis en 1971, ces derniers sont agrandis pour accueillir le siège social du Groupe SAC. En 1974, l'ensemble du site de production est installé dans une nouvelle usine, rue Poirier (à proximité des bureaux). Elle est ensuite agrandie en 1982. A ces sites industriels s'ajoutent un logement pour le concierge (6 rue Pasteur) et de nombreuses maisons ouvrières (rue de Bretagne, Jeanne d'Arc, Montmartre, Victor Hugo) ainsi que le lotissement Bel-Air construit par René Mary en 1980 (aucune source ne permet d'affirmer si ce lotissement était destiné aux ouvriers de l'entreprise). L'usine rue Jeanne-d'Arc se compose de deux ensembles, issus de plusieurs campagnes de construction. Le premier ensemble, le plus ancien, se situe en alignement sur la rue Jeanne-d'Arc (numéro 11). Il comporte un premier bâtiment couvert d'une toiture en sheds et d'une toiture à longs pans, agrandi plus tardivement avec l'ajout d'un étage sur deux vaisseaux (côté sud) et l'édification d'une nouvelle façade rue Jeanne-d'Arc. Côté est, s'élève un autre bâtiment de sept vaisseaux (certains avec comble) couverts en sheds. Les deux éléments sont reliés par un bâtiment plus tardif destiné à l'accueil et aux (anciens) bureaux de l'entreprise. Les parties anciennes sont construites en moellons de granite, avec une charpente métallique, soutenue par des colonnettes en fonte et les parties plus récentes en béton avec enduit. L'ensemble des toitures est couvert de tuiles mécaniques ou de fibrociment ondulé. Le second ensemble se situe dans le prolongement de l'usine de chaussures Pasquier (13 rue Jeanne-d'Arc) et donne sur une cour. Il se compose de plusieurs bâtiments dont le plus ancien est un vaisseau couvert d'un toit à longs pans auquel est accolé quatre autres vaisseaux plus récents couverts en sheds. Côté ouest, ces vaisseaux sont prolongés afin d'abriter des bureaux et un espace d'expédition. La partie la plus ancienne est en moellons de granite avec une charpente en bois et métal. Les parties plus récentes sont construites en béton, avec piliers et charpente en métal. Au 6 rue Pasteur, est édifié en 1963 un logement de concierge. Le second site (rue de Bretagne et rue Poirier) regroupe le siège social du groupe SAC, les bureaux de la filiale SACAIR et l'usine. L'entrée principale (rue de Bretagne) est marquée par la présence d'une conciergerie. Bâtiment de plan carré et de plein pied, construit en béton, avec toiture en terrasse. Chaque façade est ouverte de larges baies. Le traitement de l'ensemble fait écho à l'architecture des bâtiments administratifs. Le bâtiment administratif le plus ancien (1969) se situe sur un terrain en forte dénivellation. De plan rectangulaire, il se compose d'un étage de soubassement et d'un rez-de-chaussée surélevé. Il est relié au second bâtiment (1971) par un appendice. Ce deuxième édifice, de plan carré, comporte un rez-de-chaussée formant "podium" sur lequel est élevé l'étage de bureaux. Chaque façade est ouverte par de larges baies, rythmées de pare-soleils. Le rez-de-chaussée s'organise autour du hall et de son escalier hélicoïdale qui dessert l'étage. Les deux corps de bâtiments sont construits en béton et enduit et couverts par un toit terrasse. L'usine se situe au centre de la parcelle sur un terrain en dénivelé. De plan rectangulaire, le bâtiment se compose de trois espaces fonctionnels. Côté sud, la première partie accueille en rez-de-chaussée les vestiaires, l'infirmerie et le patronage ; l'accueil et les bureaux situés à l'étage sont accessibles par une passerelle. Vers le nord, se développe un vaste hall de plein pied, destiné à la production. Au nord, la composition s'achève par un bâtiment composé de deux niveaux, abritant les magasins de matière première, les produits finis et la zone d'expédition. Ces trois espaces sont agrandis par deux extension à l'est (1982, 1984). Construits en béton armé, avec une structure métallique, les différents corps de bâtiments comportent des élévations pourvues de baies afin d'éclairer les bureaux. L'ensemble de la toiture est couverte de sheds, en tôle ondulée, ouverts au nord par une succession de "hublots". Seules les extensions possèdent une toiture en appentis ou à longs pans, en fibre de ciment ondulé.

  • Typologies
    peausserie
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée

Le groupe SAC a marqué la commune de Saint-Macaire-en-Mauges, à la fois par son histoire et son emprise foncière. Il est à l'origine de sites industriels importants, issus de campagnes de construction allant du début du XXe siècle jusqu'aux années 1980. À ces sites industriels s'ajoutent de nombreuses maisons ouvrières et deux maisons construites pour les industriels de la SAC : Georges Mary (étudié) et René Viau (étudié).

Documents d'archives

  • Permis pour la construction de bureaux au 13 rue Jeanne-d'Arc, par l'architecte Victor Rabjeau, pour la SAC, 1951.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 8.750.
  • Permis pour la construction d'une salle en premier étage sur une hallerie au 13 rue Jeanne-d'Arc, par l´architecte Victor Rabjeau, pour la SAC, 1953.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 6.770
  • Permis pour la construction d'un logement pour concierge salle en premier étage sur une hallerie au 6 rue Pasteur, par l'architecte Marcel Passini, pour la SAC, 1963.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 28.305
  • Permis pour la construction d´un bâtiment à usage de bureaux au 82 rue de Bretagne, par les architectes Y. Barbier et P. Saunier, pour la SAC, 1971.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 57.719
  • Permis pour la construction d'une usine rue du Poirier, pour le Groupe SAC, par les architectes Yves Barbier et Pierre Saunier, 1974.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 73.234
  • Permis pour la construction d'une usine rue du Poirier, pour le Groupe SAC, par les architectes Yves Barbier et Pierre Saunier, 1974.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 73.234
  • Permis pour la construction d'un lotissement Bel-Air, pour René Mary, 1980.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 5 T3. 2930
  • Permis pour la construction l'agrandissement d'une usine rue du Poirier, pour le Groupe SAC, par l'architecte Raphaël Tartou, 1982.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : N 632
  • Permis pour la construction l'agrandissement d'une usine rue du Poirier, pour le Groupe SAC, par l'architecte Raphaël Tartou, 1984.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : N681

Bibliographie

  • COMMUNAUTE DE COMMUNES MOINE ET SEVRE, dir. EGONNEAU Maryline. Patrimoine industriel bâti "Etat des lieux XIXe - XXe siècles", printemps 2008.

  • FIOLLEAU Robert, FILLAUDEAU Jean, DEVECHE Pierre et al. Histoire de l'industrie de la chaussure de 1879 à 1939. In Mémoires Macairoises, n° 12, juin 2003, pp. 24-28.

  • LUNEAU, Caroline. Etat des lieux du patrimoine industriel bâti, 2008.

  • PLUMEJAULT René. 1897 : création de la Société Anonyme de Chaussures. In Mémoires Macairoises, n° 1, avril 1997, pp. 1-2.

  • PLUMEJAULT René. 1897 : création de la Société Anonyme de Chaussures. In Mémoires Macairoises, n° 2, décembre 1997, pp. 3-9.

  • TOSITTI, Guillaume. Naissance et développement de l'industrie de la chaussure dans le Choletais vers 1875 à 1939. Mémoire de DEA, sous la direction de M. Jean-Clément Martin, Université de Nantes, septembre 1993.

Documents figurés

  • Plans, élévations pour la construction de bureaux au 13 rue Jeanne-d'Arc, par l´architecte Victor Rabjeau, pour la SAC, 1951.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 8.750
  • Plans et élévations pour la construction d'une salle en premier étage sur une hallerie au 13 rue Jeanne-d'Arc, par l'architecte Victor Rabjeau, pour la SAC, 1953. (Archives municipales de Saint-Macaire-en-Mauges).

  • Plans et élévations pour la construction d´un bâtiment à usage de bureaux au 82 rue de Bretagne, par les architectes Y. Barbier et P. Saunier, pour la SAC, 1971.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 57.719
  • Permis pour la construction d'une usine rue du Poirier, pour le Groupe SAC, par les architectes Yves Barbier et Pierre Saunier, 1974.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 730234
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Communauté de Communes Moine et Sèvre
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général