Le château actuel est probablement commencé pour Pierre de Baigneux avant 1629 et achevé pour son fils René avant 1646. De nombreux éléments de chambranles chanfreinés provenant probablement du château précédent sont réemployés dans les encadrements de baies de l'aile ouest, qui a peut-être été bâtie au démarrage du chantier. Les échanges et acquisitions de terres que René de Baigneux pratique au même moment peuvent correspondre à l'aménagement des dehors : si les jardins et bosquets ne sont mentionnés qu'en 1730, le plan cadastral de 1835 montre clairement le lien entre le parc et le château, placé à l'intersection des 2 avenues perpendiculaires structurant le parc, l'avenue nord-sud formant l'axe de composition du château. De la distribution d'origine du logis subsistent la cuisine située dans l'étage de soubassement de l'aile ouest, et probablement l'escalier rejeté à gauche du vestibule central. Un premier remaniement intervient avant 1755, qui fait disparaitre la chapelle et touche la distribution du logis : le salon mentionné correspond au salon du rez-de-chaussée du corps central.
À la campagne de travaux du dernier tiers du XVIIIe siècle se rattachent probablement les extensions vers le nord des ailes en retour et la surélévation de l'aile est. D'après la description de 1798, il est tentant de situer à l'ouest l'appartement de Jacques de Baigneux, à l'est celui de sa femme, muni d'un cabinet de bain qui est très certainement celui conservé au rez-de-chaussée de l'aile est. La tradition orale situe à l'étage de cette aile est une chapelle, du fait de l'existence d'une voûte en plâtre sur lattis masquée par les plafonds des chambres, mais cette voûte peut aussi correspondre au théâtre que la description de 1798 semble situer à cet étage. Le décor présent dans le salon du corps central date également de cette campagne de travaux. Enfin, le nom de jardin neuf donné sur le plan cadastral de 1835 au jardin bordant l'est du château pourrait signaler une création ou reprise contemporaine des travaux de l'aile est.
Les travaux menés par Ponce-Thimoléon Stellaye de Baigneux entre 1830 et 1871 affectent l'ensemble du château. Pour le logis, il s'agit principalement de la reprise totale des élévations de l'aile ouest qui a effacé les deux campagnes de construction de ce corps de bâtiment. Le corps central est également restauré, comme l'indiquent les chambranles à crossettes des portes d'accès au vestibule et les armoiries des lucarnes de la travée centrale. Cette restauration, dont l'ampleur reste à préciser, porte également sur la distribution du logis : pour le corps central, elle concerne au moins l'escalier dont le décor est également refait (présence des armoiries des Baigneux – Vanssay). Dans l'aile est un nouvel appartement est créé au rez-de-chaussée, comprenant salle à manger et salon mais en conservant le cabinet de bain, l'étage est replafonné et divisé en chambres. Un calorifère assurant le chauffage de l'ensemble est installé au rez-de-chaussée de la tour ouest du logis. À l'extérieur, l'escalier d'accès au logis et le mur de soutènement de la terrasse sont reconstruits. La basse-cour est également restructurée, suite à l'incendie du bâtiment ouest. La construction de la tour rééquilibre la perspective du château depuis l'avenue principale, le bâtiment subsistant est converti en communs et son élévation sur la cour reprise avec la construction de l'orangerie au pignon sud. Parallèlement, les fonctions agricoles sont rejetées immédiatement à l'ouest du château avec la création dans l'ancien jardin de l'Ouche d'une nouvelle basse-cour, comprenant la grange-étables-pressoir, la porcherie et le poulailler ainsi qu'un hangar disparu, puis complétée dans un second temps par le logement du régisseur. Le tronçon ouest des douves est partiellement comblé afin de faciliter la communication entre l'ancienne et la nouvelle basse-cour.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.