Le territoire communal était traversé sur sa frange sud-ouest par le grand chemin médiéval de Montfort à Peray, non figuré sur la carte de la paroisse levée en 1791, mais présent sur le plan cadastral de 1829. Il franchit l'Orne saosnoise aux Ponts de Peray partiellement situés sur la commune de Courcival. Les autres chemins joignant les paroisses limitrophes, sont décrits comme mauvais et impraticables sur la carte de 1791, notamment ceux franchissant l'Orne saosnoise, dont le caractère marécageux des rives est fortement appuyé. Le chemin de Grande Communication n° 7 d'Alençon à Vouvray-sur-Huisne (actuelle R.D. 19) ouvert vers 1840, reprend largement le tracé du chemin de Montfort à Peray.
Ce territoire communal est globalement celui de l'ancienne paroisse. L'église paroissiale est mentionnée à la limite des XIe et XIIe siècles, elle est à la présentation de l'évêque du Mans. La terre seigneuriale de Courcivart ou de curia civardi est également mentionnée à la limite des XIe et XIIe siècles. Elle est détenue à partir du XVe siècle par la famille Baigneux de Courcival, qui, entre le milieu du XVe siècle et le premier quart du XVIe siècle, réunit entre ses mains plusieurs autres fiefs de la paroisse (Le Plessis du Val, non localisé, Venis, La Renoncière, la Mihorie et la Gauderie). Le domaine et la seigneurie de l'abbaye de Tironneau (Saint-Aignan) s'étendent partiellement sur la paroisse.
La paroisse est touchée dans la seconde moitié du XVIe siècle par les Guerres de Religion : la chapelle de la Maladrerie, près des Ponts de Peray, est ruinée, l'église est fortifiée.
La paroisse compte 84 feux en 1689, 66 en 1764, soit 341 habitants. La commune, qui appartient de 1790 à 1801 au canton de Nogent-le-Bernard, compte 450 habitants en 1805 (22 propriétaires dont un rentier), 24 journaliers ou manœuvres et 60 domestiques. Le maximum de 529 habitants est atteint en 1829. La population passe sous la barre des 400 habitants vers 1855, sous celle des 300 vers 1885, et compte moins de 200 habitants vers 1960. 84 habitants sont recensés en 2006.
Le sol, considéré comme passablement fertile produit en 1829 surtout froment et orge, trèfle et chanvre, légumes et cidre. Sont élevés chevaux, bovins, moutons, beaucoup de chèvres mais peu de porcs. En 1835 les 873 ha comptabilisés par le cadastre sont pour plus de la moitié en labours (25 charrues recensées en 1805, 15 seulement en 1829), 37 % en prés, pâtures ou herbages. Les Bois de Tyronneau rassemblent la moitié des 40 ha de bois taillis ou de futaie. En 2000 les 470 ha de terres agricoles sont répartis presque également entre terres labourables et herbages, 5 exploitations agricoles sont recensées.
2 moulins à blé d'origine médiévale (Venis et le Petit Moulin) sont en activité jusque dans le premier quart du XXe siècle, celui de Venis converti en usine électrique en 1926. 4 tisserands travaillant à la commande sont comptés en 1829, une forge de maréchal-ferrant existe à la Croix de 1865 à 1926.
En 1829, Pesche dénombre dans son dictionnaire 2 ou 3 maisons dans le bourg, 15 fermes, une trentaine de bordages et un hameau à Touillé. Le cadastre en 1835 comptabilise 79 édifices. 21 sont détruits entre 1835 et 1900, 19 agrandis ou reconstruits, mais seulement 8 créés a novo. 20 édifices disparaissent au XXe siècle (essentiellement avant 1933) contre deux créations et 4 reconstructions ou remaniements.
Dates portées :
1728 (Le Vicariat), 1852 (La Forge), 1863 (La Gauderie), 1871 (La Renoncière), 1876 (Les Bois), 1877 (La Mihorie), 1914 (La Renoncière), 1948 (Les Êtres Moulées), 1951 (La Tisonnerie), 1978 (La Renoncière).
Architectes recensés :
Nourry-Blotin (architecte d'arrondissement, restauration du presbytère, 1856) ; Ernest Pieau (architecte d'arrondissement, construction de la mairie-école, 1863) ; Prosper Lemesle (architecte, restauration de l'église, 1869) ; Rodier (inspecteur des travaux diocésains, restauration de l'église, 1871) ; Boeswilward (architecte diocésain, restauration de l'église, 1871) ; Legendre (agent-voyer cantonal, construction du préau de l'école, 1911).
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.