Dossier d’aire d’étude IA49010834 | Réalisé par
Durandière Ronan (Contributeur)
Durandière Ronan

Chercheur auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.

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  • enquête thématique départementale, Confluence Maine-Loire
Sainte-Gemmes-sur-Loire : présentation de la commune
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Copyright
  • (c) Archives départementales de Maine-et-Loire
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Confluence Maine-Loire
  • Adresse
    • Commune : Sainte-Gemmes-sur-Loire

Le territoire communal

Le territoire de Sainte-Gemmes-sur-Loire s'étend sur une superficie de 1483 ha. Il est bordé à l'ouest par la Maine et au sud par la Loire, englobant la grande île aux Chevaux, et deux petites îles sous le bourg au-dessous duquel se jette l'Authion, à l'est. Cette situation privilégiée situe la commune au cœur de la zone de confluence. Avant le rattachement de l'île Chevrière aux berges, celle-ci se situait néanmoins plus au nord, face à Bouchemaine et à l'ouest du village d'Empiré.

Sainte-Gemmes a été occupée au moins temporairement au Néolithique : à Frémur, sur les parties élevées du triangle la Chauvelaire-Macheferrière-Patience ainsi qu'entre Empiré et les Châteliers. Aux périodes suivantes, les découvertes archéologiques témoignent d'une permanence de l'habitat avec notamment, à l'Age du fer, la construction d'un important oppidum sur la crête appalachienne de Frémur. Au début de l'Époque romaine les franchissements de la Maine et de la Loire sont reportés à Angers et aux Ponts-de-Cé, provoquant le déclassement de ce lieu fortifié, mais l'exceptionnel site archéologique des Châteliers (temple, grands thermes publics, théâtre et structures annexes : inscrits MH) atteste de l'occupation gallo-romaine sur ce "triangle" jusqu'à la fin du IVe siècle.Vue des ruines de bains romains près des Châtelliers à Frémur. Fouilles 1871-1873. Lithographie.1873.Vue des ruines de bains romains près des Châtelliers à Frémur. Fouilles 1871-1873. Lithographie.1873.

Au Haut-Moyen Âge, Célestin Port évoque un territoire encore largement envahi par les bois. Les chanoines de Saint-Martin d'Angers, à qui Foulque Nerra avait offert au XIe siècle toutes les dîmes de la paroisse, sont sans doute à l'origine de la fondation de l'église dédiée à Sainte-Gemmes dont les parties les plus anciennes ne paraissent toutefois pas antérieures au XIIIe siècle. Durant le Moyen Âge, la terre qui semble avoir été d'importance se confond avec le domaine de Saint-Augustin et celui des Perrins. Au XVIIIe siècle, la baronnie de Sainte-Gemmes comprend, outre la métairie des Loges, toutes les îles de Loire et leurs futaies, 13 petites closeries et divers fiefs dans les paroisses de Saint-Michel-la-Palud et de Saint-Laud d'Angers, de Saint-Aubin des Ponts-de-Cé, de Saint-Léonard, de Saint-Augustin, de Bouchemaine et de Pruniers.

Si le territoire a longtemps été planté en vigne, dès la fin du XIXe siècle, Célestin Port signale de vastes pépinières d'arbres et les cultures intenses sur la commune de primeurs (choux-fleurs, artichauts, pois, fraises et choux-brocolis) faisant l'objet d'un commerce considérable vers Paris. Dans les parties basses du territoire ont aussi été cultivés le chanvre et le lin et dans les partes hautes un froment renommé dit de Saint-Laud. La production maraîchère et horticole incarne aujourd'hui l'image de Sainte-Gemmes-sur-Loire. Son développement en harmonie avec le patrimoine architectural et paysager constitue un enjeu majeur pour la commune.

Le centre bourg

Les rares maisons présentant des vestiges médiévaux se concentrent autour de l'église paroissiale (5 place de l'Église, 6 rue des Aralia et 4 rue du Jeu-de-Boule) et à l'est du château seigneurial reconstruit en 1701. Du XVe au XVIIIe siècle, l'habitat s'est principalement développé vers le nord-est, à l'extérieur de l'enceinte castrale incluant parcs, jardins, taillis et parcelles de vigne. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, le bourg de Sainte-Gemmes ne présentait qu'une faible urbanisation. L'acquisition du château par le Département de Maine-et-Loire en 1842 pour y fonder un "asile départemental d'aliénés" a par la suite considérablement profité à son développement. Outre la construction de l'hôpital lui-même et de ses nombreux bâtiments, le bourg a vu se multiplier les constructions de maisons dans la seconde moitié du XIXe siècle puis dans la première moitié du XXe siècle.Vue aérienne de l'hôpital et du bourg de Sainte-Gemmes-sur-Loire. Carte postale. Vers 1950.Vue aérienne de l'hôpital et du bourg de Sainte-Gemmes-sur-Loire. Carte postale. Vers 1950.

La villégiature à Sainte-Gemmes-sur-Loire

Dès la fin du Moyen Âge, Saint-Gemmes et ses rives proches d'Angers ont été l'un des lieux privilégiés par les Angevins fortunés pour y installer leur résidence de campagne. Au nord de la commune, le manoir de Belligan, construit dans le troisième quart du XVe siècle pour un proche du roi René, en est un témoin des plus éloquents. Bien souvent associés à des clos de vigne, omniprésents jusqu'à l'épidémie de phylloxéra, ces manoirs ou maisons de maître participent d'une économie spéculative autour du vin, en même temps qu'ils servent de lieu de villégiature. Cette tendance s'accroît et se généralise aux XVIIe et XVIIIe siècles comme l'illustrent les exemples de Vendôme, le Clos-Lorelle ou encore Châteaubriant, reconstruit en 1777 par le célèbre architecte angevin Bardoul de la Bigottière pour André-Sulpice Darlus de Montécler. Ces domaines s'insèrent dans un maillage de petites fermes ou closeries rurales pour la plupart remaniées ou rebâties dans la seconde moitié du XIXe siècle.

A partir de la seconde moitié du XIXe, les bords de Loire, particulièrement à Port-Thibault et le long de la promenade de Belle-Rive, sont particulièrement prisés et voient la construction de nouvelles villas : villas Les Magnolias, Antoinette, Mon Repos, El Biar... Entre 1920 et 1930, un rare exemple de cité-jardin est édifié, rue du Docteur-Baruck, par l'architecte départemental Ernest Bricard dans le but de loger le personnel de l'hôpital hors de son enclos. Rare témoignage de la mise en œuvre de l'architecture néo-régionaliste sur le secteur de la confluence, les maisons et les trois immeubles du quartier, avec leurs toits débordants et leur faux pans-de-bois, témoignent de la volonté de l'architecte de reprendre certains canons de l'architecture balnéaires.

La villa Mon Repos, situé à l'angle de la rue Mon Repos et de la Promenade de Belle-Rive.La villa Mon Repos, situé à l'angle de la rue Mon Repos et de la Promenade de Belle-Rive.

Bibliographie

  • DURANDIÈRE, Ronan. Confluence Maine-Loire. Diagnostic du patrimoine. Département de Maine-et-Loire, 2016, 65 p.

  • DURANDIÈRE, Ronan. La confluence Maine-Loire. Territoire de villégiature. Images Patrimoines en région, Nantes, Éditions 303, 2021, 136 p.

  • PORT, Célestin. Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, 3 vol., Paris-Angers, 1874-1878 ; réédition, mise à jour et augmentée (coll.), 4 vol., Angers : 1965-1989 ; supplément (Sarazin, André), 2 vol. Angers : 2004.

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Durandière Ronan
Durandière Ronan

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