Dossier d’œuvre architecture IA49010607 | Réalisé par ;
  • patrimoine industriel
  • enquête thématique régionale
Usine de chaussures Pasquier, 4 rue Pasteur, Saint-Macaire-en-Mauges
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de Communes Moine et Sèvre - Montfaucon-Montigné
  • Commune Saint-Macaire-en-Mauges
  • Adresse 4 rue Pasteur
  • Cadastre 2009 AB 222
  • Dénominations
    usine de chaussures
  • Appellations
    Société Pasquier-Chevalier, Pasquier Frères et Cie
  • Parties constituantes non étudiées
    conciergerie

Fils d'un sabotier, Augustin Pasquier se forme au métier de galochier à Angers. Il prend la succession de son père à Saint-Macaire-en-Mauges et développe l'affaire autour de la production et de la vente de sabots et de galoches, sous le nom de "Pasquier-Chevalier". Il emploie alors une douzaine de personnes dans un atelier (disparu) situé dans la Venelle de l'Action, derrière son habitation (57 rue du Commerce). Après sa démission, il diversifie la production de sa société avec la fabrication de pantoufles. À la veille de la Première Guerre mondiale, la société emploie une vingtaine de personnes à l'usine et une cinquantaine à domicile. Durant la guerre, la société fabrique des produits destinés à l'armée. En 1920, la société s'installe dans une nouvelle usine au 4 rue Pasteur. Après le décès d'Augustin Pasquier en 1921, ses deux fils Jean et Louis reprennent l'affaire sous le nom de "Pasquier Frères et Cie". Pour répondre à une demande croissante, la société fait appel au travail à domicile dans d'autres communes (Saint-Quentin-en-Mauges et Beausse). En 1927, l'usine rue Pasteur s'équipe de machines à monter, faisant disparaitre une partie du travail à domicile. La société s'oriente vers la fabrication de chaussures en cuir et de sandalettes. Après une période difficile durant la Seconde Guerre mondiale, la société développe une nouvelle méthode de fabrication ("le vulcanisé"). En 1956, l'usine est dotée d'une maison de gardien, à proximité du bâtiment de production. En 1965, la succession est assurée par Guy Blanchard et Emmanuel Ménard. La société connait une nouvelle phase de croissance bénéficiant de commandes pour l'armée pendant la guerre d'Algérie. La société ouvre une nouvelle usine à Yzernay, qui compte de 150 à 175 ouvriers. Après la guerre d'Algérie, la société se spécialise dans la chaussure pour femme et exporte sur le marché national et international. Vers 1970, la société emploi 200 personnes sur le site de Saint-Macaire-en-Mauges. Entre 1971 et 1972, l'usine est agrandie par le maitre d'œuvre en bâtiment Jean Le Guen, (atelier, zone de stockage, vestiaires, salle de réunion, bureaux). En 1976, Guy Blanchard, devenu seul directeur après le départ en 1963 d'Emmanuel Ménard pour la SAC, quitte l'entreprise. En 1978, l'activité de la société cesse définitivement. En 1958, l'entreprise a également participé à la construction du lotissement "Gambetta", situé au nord du centre bourg (rue Gambetta, rue d'Anjou, allée Joachim du Bellay, rue Joseph Pasquier, rue Chanoine Leclerc, allée René Bazin) et composé de 57 maisons individuelles. Cependant aucune source ne permet d'affirmer si ce lotissement était destiné aux ouvriers de l'entreprise. Une maison (aujourd'hui disparue) située au 4 rue Pasteur a été construite par l'entreprise en 1956, probablement à l'occasion de l'agrandissement de l'usine.

L'usine Pasquier est un ensemble construit en alignement sur la voie, à proximité immédiate de la maison de l'industriel Louis Pasquier (avec un accès directe) et d'une partie de l'usine de chaussures SAC. De plan rectangulaire, ce bâtiment comporte quatre vaisseaux, couverts par des sheds. Côté sud et ouest, un agrandissement plus tardif comportant un étage est accolé aux premiers vaisseaux. Les parties anciennes sont construites en moellons de granite et les parties plus récentes en parpaing et en béton armé sous enduit et bardage en ardoise. Les sheds sont couverts en fibro-ciment ondulé, avec un versant vitré. La charpente est en bois, soutenue par des piliers en fonte. La partie plus ancienne accueille l'atelier de production et le magasin. L'agrandissement côté rue est consacré au rez-de-chaussée à l'accueil, aux vestiaires, à l'infirmerie et à l'expédition et aux bureaux à l'étage. La partie ouest est destinée au stockage et au conditionnement.

  • Murs
    • béton
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    matériau synthétique en couverture
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Typologies
    chaussure
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée

Cette usine, située en centre bourg, dans le cœur industriel de Saint-Macaire-en-Mauges est représentative de l'implantation de l'industrie de la chaussure dans les Mauges, avec une histoire qui débute par la création d'un petit atelier pour finalement devenir une entreprise florissante.

Documents d'archives

  • AM, Saint-Macaire-en-Mauges. 55.250. Permis pour l'agrandissement d'une usine existante au 4 rue pasteur, par Jean Le Guen, pour la société Pasquier Frères et Cie, 1971.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 55.250
  • AM, Saint-Macaire-en-Mauges. 8.688. Permis pour la construction d´une maison d'habitation au 4 rue Pasteur, pour la société Pasquier Frères et Cie, 1956.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 8.688
  • AM, Saint-Macaire-en-Mauges. 5 T3. 2358. Permis pour la construction du lotissement Gambetta, pour Mme Prouteau-Coiffard, M. Coiffard Bernard, M. Coiffard Jean-Paul, Coiffard Léon, Coiffard Alain, Mr et Mme Pasquier-Meriau, société Pasquier Frères et Cie, 1958.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 5 T3. 2358

Bibliographie

  • COMMUNAUTE DE COMMUNES MOINE ET SEVRE, dir. EGONNEAU Maryline. Patrimoine industriel bâti "Etat des lieux XIXe - XXe siècles", printemps 2008.

  • FIOLLEAU Robert, FILLAUDEAU Jean, DEVECHE Pierre et al. Histoire de l'industrie de la chaussure de 1879 à 1939. Mémoires Macairoises, n° 12, Juin 2003, pp. 3-17.

  • LUNEAU, Caroline. Etat des lieux du patrimoine industriel bâti, 2008.

  • TOSITTI, Guillaume. Naissance et développement de l'industrie de la chaussure dans le Choletais vers 1875 à 1939. Mémoire de DEA, sous la direction de M. Jean-Clément Martin, Université de Nantes, septembre 1993.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Communauté de Communes Moine et Sèvre
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ehlinger Maïté
Ehlinger Maïté

Contractuelle de mai à août 2017.

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