Fils d'un sabotier, Augustin Pasquier se forme au métier de "galochier" à Angers. Il prend la succession de son père à Saint-Macaire-en-Mauges et développe l'affaire autour de la production et de la vente de sabots et de galoches, sous le nom de "Pasquier-Chevalier". Il emploie alors une douzaine de personnes dans un atelier (disparu) situé dans la Venelle de l'Action, derrière son habitation au 57 rue du Commerce à Saint-Macaire-en-Mauges. Après sa démission, il diversifie la production de sa société avec la fabrication de pantoufles. À la veille de la Première Guerre mondiale, la société emploie une vingtaine de personnes à l'usine et une cinquantaine à domicile.

Durant la guerre, la société fabrique des produits destinés à l'armée. En 1920, la société s'installe dans une nouvelle usine au 4 rue Pasteur à Saint-Macaire-en-Mauges. Après le décès d'Augustin Pasquier en 1921, ses deux fils Jean et Louis reprennent l'affaire sous le nom de "Pasquier Frères et Cie". Pour répondre à une demande croissante, la société fait appel au travail à domicile dans d'autres communes : à Saint-Quentin-en-Mauges et à Beausse.

La fabrique de chaussures de Beausse est construite dans les années 1928-1929. Elle emploie une soixantaine d'ouvriers, essentiellement des femmes du bourg de Beausse. Sous la direction de Joseph Collineau, l'usine est chargée de la fabrication de pantoufles en cousu-retourné sur semelle de feutre pouvant être utilisées dans des sabots de bois, et d'autres, à la semelle plus épaisse, pouvant être portées comme chaussons à la maison. Les pièces, assemblées à Beausse, sont au préalable découpées à Saint-Macaire-en-Mauges. La saison d'été est dévolue à la confection d’espadrilles. L'usine de Beausse ferme définitivement en 1959 après une trentaine d'années d'activité. Peu de sources d'archives sont conservées sur cet établissement secondaire dont ne subsiste aujourd’hui que le logement du contremaître Joseph Collineau. Les bâtiments de fabrication, au nord, ont disparu et ont été remplacés par un garage automobile.