• inventaire topographique, quartier Bas-Chantenay
Quartier Sainte-Anne
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Archives municipales de Nantes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bas-Chantenay - Nantes
  • Commune Nantes
  • Adresse rue Arégnaudeau , rue Dupleix , avenue Sainte-Anne , rue l' Hermitage , rue Joseph-Blanchart , quai l' Aiguillon

Un ermite de l'Ordre de Saint-François s'installe en 1529 sur ce site escarpé dominant la Loire, et fonde un couvent. Jusqu'au XVIIIe siècle, l´habitat se développe de manière désordonnée autour de ce dernier, occupé désormais par les religieux de l'ordre des Petits Capucins (cf. dossiers : L'Hermitage). Quelques grandes propriétés comme celle de Jean-Baptiste Thomine, 9 rue Arégnaudeau (cf. dossier) occupent la partie haute de la butte. Au XVIIIe siècle, la seule voie carrossable à l'année est le chemin "de la Compagnie" (actuelle rue Joseph-Blanchart) située au nord et parallèle à la Loire. La liaison entre le haut de la butte et le quai est assurée par la rue de l'Hermitage. En 1761, le duc d'Aiguillon décide de prolonger la ligne des quais jusqu'au couvent de l'Hermitage et de créer un chemin praticable pour "éviter la montée sur le coteau" (par la rue de l'Hermitage). Ce projet qui porte son nom, met plusieurs décennies à voir le jour. En 1782, l'architecte voyer de la Ville, Ceineray, fait adoucir la pente non carrossable de l'Hermitage menant aux quais. Puis, il fait établir une liaison entre les berges et le haut du quartier, à hauteur de la rue des Perrières appelée escalier des Cent-Pas. Un autre passage, situé à l'extrémité ouest de la rue de l'Hermitage, est réaliser permettant de gagner les quais mais il est qualifié d'"accès noir, difficile et répugnant". En 1857, les quais et la rue de l'Hermitage sont fortement restructurés pour les besoins de la construction du chemin de fer. Les façades sont alignées (cf. dossiers : immeubles 2 à 8 rue de l'Hermitage) et les habitations, côté sud sont détruites et remplacées par une promenade plantée. Au cours du XIXe siècle, l'évolution des activités commerciales et portuaires amène, dans le quartier, l'installation de nombreux artisans, marins, charpentiers de marine, cordiers ainsi qu'une population d'origine rurale immigrée de Bretagne, attirée par le travail du port et les premières conserveries, notamment dans la première conserverie de France créée par Pierre-Joseph Colin rue des Salorges en 1824. L'urbanisation anarchique qui découle de cet afflux de travailleurs, fait de ce quartier un lacis de cours et de ruelles replié sur lui-même (cf. dossiers : îlot de maisons rue Grimaud et maison 24 rue Arégnaudeau). Afin de rationaliser l'urbanisation du quartier, le Conseil municipal reprend un projet de 1780 et adopte en 1835 le principe de création d'un quartier autour d'une nouvelle église. En effet, en dehors de la chapelle du Couvent des Petits Capucins, les paroissiens du quartier de l'Hermitage sont rattachés à l'église Saint-Martin de Chantenay, relativement éloignée. Enthousiasmés et admiratifs devant les travaux des quartiers ouest de Nantes, notamment la Place de Launay (actuelle place Mellinet), messieurs Blineau et Cibot font donation en 1844 d'un vaste terrain sur lequel est envisagée la création de la nouvelle église. La construction de ce bâtiment, financé par monsieur Blineau et dessiné par l'architecte Chenantais, est achevée en 1846 ; l'édifice dédié à Sainte-Anne, est remis à la Ville ainsi que l'emprise des voies (cf. dossier : Eglise Sainte-Anne). En 1847, l'architecte voyer Driollet établit le nouveau plan du quartier : devant l'église s'avance l'avenue Sainte-Anne, bordée de maisons à l'alignement, puis l'avenue s'élargit pour former la place des Garennes où se font face les deux écoles publiques de filles et de garçons construites en 1877 et 1878 (cf. dossier : Ecole des Garennes) et aboutit à l'escalier (cf. dossier : Escalier Sainte-Anne) en haut duquel la statue de Sainte-Anne domine la Loire. Participant à la refonte du front sur la Loire, deux grandes maisons sont construites de part et d'autre de l'escalier Sainte-Anne dans les années 1860-1870 (cf. dossiers : Hermitage et musée Jules Verne). À l'est du nouveau quartier Sainte-Anne, le faubourg continue de se densifier avec un réseau serré de ruelles et de cours très insalubres. Les commissions d'enquête conduites par des médecins et des architectes préconisent l'élargissement et le percement de rues. Ainsi, en 1899, la rue Dupleix est percée de façon très radicale depuis la rue de la Hautière jusqu'à la rue de l'Hermitage. La population ouvrière du quartier est relogée soit dans des immeubles (cf. dossiers : immeubles 26 et 15 rue du Dupleix), soit dans des logements individuels (cf. dossier : Lotissement « La maisonnette » 27-33, rue du Dupleix). L'ensemble de ces constructions est financé par les sociétés d'habitations bon marché. Toujours dans le même souci hygiéniste, des bains publics, lavoirs et réfectoire sont construits à l'angle de la rue de la Barbinais (cf. dossier : Bains publics 20, rue du Dupleix). Cette politique de restructuration du quartier se poursuit dans les années 1930 avec la construction, par l'Office Public des H.B.M., des six immeubles en balcons sur la Loire de la Cité de l'Hermitage (cf. dossier : HBM de l'Hermitage). Dans les années 1945-1950, la rue du Docteur Grimaud est percée entre la rue Dupleix et la rue des Perrières (cf. dossier : immeuble rue Grimaud). Aujourd'hui, ce quartier possède une identité forte. Sa silhouette caractéristique, depuis le centre ville de Nantes, est très présente avec la proue rocheuse du Sillon de Bretagne, les H.B.M et le clocher de l'église Sainte-Anne.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public
    propriété privée

Bibliographie

  • BIENVENU, Gilles. Le quartier Sainte-Anne et l'Hermitage à Nantes, in Bulletin de la Société Archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, Nantes, 1982, éd. Nantes Manoir de la Touche, tome 118 (AM 1Per 98/118).

  • LE NAIL Bernard, Dictionnaire topographique de Nantes et de Loire-Atlantique, Nantes, 2010, Le temps Editeur.

  • PATILLON, Christophe, SOUCHET, Jean-Luc. Chantenay histoires illustrées d'une ville devenue quartier. Editions du Centre de Documentation du Mouvement Ouvrier et du Travail, Nantes, 1993.

  • PINSON, Daniel. L'Indépendance Confisquée d'une Ville Ouvrière, 1982. Editions arts-cultures-loisirs.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012