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  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bas-Chantenay - Nantes
  • Commune Nantes
  • Adresse 27 à 33 rue Dupleix
  • Cadastre HX 2 1-203-204-205-206-207-208-209-222-2017-2018-2019

Le 2 mars 1896, la ville de Nantes décide l'ouverture d'une nouvelle voie entre la rue de la Hautière (rue Joseph-Blanchart) et la rue de l'Hermitage. Plusieurs terrains de cette rue sont achetés par la Société Anonyme Coopérative d'Habitations Salubres et à Bon Marché créée, en 1903, par un groupe d'ouvriers et d'employés nantais. Après avoir construit des immeubles à bon marché, la coopérative se tourne vers l'habitat individuel répondant ainsi au projet de loi Siegfried de mars 1892 : "La maisonnette avec jardin est l'habitation normale de l'homme et seule celle-ci, surtout si elle est appelée à lui appartenir, apporte au travailleur la joie et la santé dont il a besoin." (L'écho de la Maisonnette, 10 mars 1912). La coopérative nantaise lance donc un programme de lotissement appelé "La Maisonnette". L'architecte Victor Le Jallé, réalise une grande partie des projets de maisons individuelles dont celles de la rue Dupleix. Les maisons sont mitoyennes les unes aux autres, alignées par séquences, le long des rues élargies ou ouvertes au début du siècle lors de l'urbanisation des quartiers. Plus de 300 maisons sont ainsi construites à Nantes. Ce type d'habitat ne s'adresse pas seulement aux ouvriers, grâce aux lois Strauss de 1906, le dispositif est étendu "à toute personne peu fortunée vivant principalement de son salaire", donc aux employés et aux artisans. Les maisons construites rue Dupleix datent de 1910. Construites sur des plans similaires de dimensions légèrement différentes, leur surface au sol avoisine les 60 mètres carrés. Quelques modifications sont apportées en fonction des besoins et des possibilités financières des propriétaires. Le lotissement, côté impair, est composé de neuf maisons construites sur un même modèle. Une seconde séquence de maisons lui fait face côté pair.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1910, daté par source

Les maisons sont inscrites dans la dénivellation naturelle du terrain. Les lignes d'égout et de faîtage règnent et donnent l'impression d'une grande homogénéité urbaine. Chaque maison présente deux travées de baies sur la rue. Des cordons de granit séparent les niveaux. La partie émergente du sous-sol forme ainsi soubassement. Les encadrements sont en moellons de granit ou en pierres calcaire appareillées avec parfois des inclusions de briques comme aux numéros 27 bis et 29. Des balcons métalliques ouvragés au premier étage ornent les fenêtres d'étage. Des lucarnes viennent parfois souligner cette verticalité. Les bandeaux et corniches sont de factures diverses : en briques et calcaire ou en calcaire et céramique. Les motifs de frises florales ou géométriques en céramique sont toutes différentes. Une petite couverture à deux versants vient surmonter la fenêtre au numéro 31 ; un mascaron est gravé d'une inscription : "Le nid". Le sous-sol avec cave est surmonté de deux niveaux d'habitation et d'un grenier. Le rez-de-chaussée surélevé comporte une salle à manger, une cuisine et des toilettes qui s'articulent autour d'un vestibule. Une troisième pièce sert de débarras ou de bureau. Deux à trois chambres et une salle de bains se trouvent au premier étage. Au numéro 29, la porte d'entrée en bois avec imposte est accessible par quelques marches en granit. Un premier palier permet d'accéder aux toilettes. D'autres marches permettent l'accès au rez-de-chaussée de la maison. Des lambris en cimaise sont apposés dans le soubassement de l'entrée. Le sol du salon est en parquet, celui de la salle à manger en carrelage. La porte en bois à deux vantaux avec imposte vitrée de la salle à manger donne accès à une véranda édifiée postérieurement à la construction. L'accès au jardin se fait par quelques marches. La cuisine est située dans une extension en équerre donnant sur le jardin. Un escalier en pitchpin du Canada, tournant à retours, parvient aux niveaux supérieurs. Les combles sont aménagés avec une chambre, une salle d'eau et un dressing. Les pièces principales possèdent une cheminée.

  • Murs
    • pierre
    • enduit
    • maçonnerie
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Jardins
    carré de jardin
  • Typologies
    maison à l'alignement sur rue maisons jumelles mitoyennes
  • État de conservation
    remanié
  • Techniques
    • céramique
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement végétal
    • ornement géométrique
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Le lotissement de la rue Dupleix est un modèle remarquable de constructions organisées en lotissement. Il s'agit d'un des premiers modèles nantais du début du 20ème siècle.

Bibliographie

  • BIENVENU, Gilles. Le quartier Sainte-Anne et l'Hermitage à Nantes, in Bulletin de la Société Archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, Nantes, 1982, éd. Nantes Manoir de la Touche, tome 118 (AM 1Per 98/118).

    p. 120-126
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012