• inventaire topographique, quartier Bas-Chantenay
Bains et lavoirs municipaux, 20 rue Dupleix
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bas-Chantenay - Nantes
  • Commune Nantes
  • Adresse 20 rue Dupleix
  • Cadastre HX 2 8
  • Dénominations
    bains publics, lavoir, gymnase
  • Genre
    communal
  • Appellations
    Bains et lavoirs municipaux
  • Destinations
    gymnase, salle de réunion

A la suite des rapports sur l'insalubrité de 1850 et de ses conclusions sur l'utilité du percement de nouvelles voies, le Conseil Municipal de Nantes décide en 1897 d'ouvrir de façon radicale l'enchevêtrement de ruelles et de cours à l'est de l'avenue Sainte-Anne. La rue Dupleix est percée et le terrain restant la propriété de la ville à l'angle de la ruelle des Grands Jardins, est affecté à la construction de "bains et lavoirs municipaux". L'édifice dessiné par Alfred Marchand, architecte communal, est inauguré en 1901. Les douches sont destinées aux hommes. Les femmes bénéficient de bains ordinaires ou "de Barèges" (avec adjonction de sels extraits des eaux de Barèges donnant des bains sulfureux). Linge et fournitures peuvent être fournis contre rétribution. Pour le lavage du linge, différents emplacements sont proposés avec "gargotte" ou pour baquet. Le temps est compté : un premier tarif s'applique pour une "première station de deux heures ou moins", un second tarif pour "chaque heure suivante commencée". Un bac de rinçage est aménagé de façon centrale. Étant donné l'exiguïté des espaces extérieurs et le manque de jardins privatifs, une grande aire de séchage est aménagée dans l'angle sud-est de la parcelle. Un tarif est appliqué "par cinq mètres de cordes minimum pour une durée de 24 heures, à compter de la prise de possession au lendemain même heure". Outre les bains et lavoirs, l'établissement comprend un fourneau alimentaire, un réfectoire pouvant accueillir jusqu'à 144 personnes, des lavoirs et un dépôt de pompe à incendie avec "poste de prompts secours" destinés aux habitants du quartier. Au cours du XXe siècle, différents travaux ont réalisés. En 1938, les façades de l'aile des bains-douches sont réenduites. Des photographies de 1952 témoignent d'importants travaux intérieurs : les salles de bain sont réaménagées. La date d'arrêt de fonctionnement des bains-douches ne nous est pas connue. En 1968, un gymnase est construit à l'emplacement des lavoirs et séchoirs ; baptisé gymnase Gravaud en hommage aux instituteurs ayant œuvré aux écoles des Garennes. En 1981-1982, l'étage des bains-douches est transformé en salles de réunion pour associations. Le gymnase a fait l'objet d'une restauration en 1992. L'espace couvert d'accès à l'ancienne chaufferie et à la citerne sert aujourd'hui de stockage pour le Comité des œuvres sociales.

L'établissement installé à l'angle de la rue Dupleix et de la rue de la Barbinais, comprend plusieurs bâtiments. Situé sur la rue Dupleix, le bâtiment d'entrée abritait autrefois la loge du concierge et les logements des surveillants. De plan rectangulaire perpendiculaire à la rue, il possède un rez-de-chaussée surmonté de deux étages et de combles. Sa façade principale comprend trois travées régulières sur rue. La porte est surmontée d'un tympan où figurent les armoiries de la Ville de Nantes. La construction est en maçonnerie enduite sur un soubassement de granit appareillé. Les chaînages d'angle sont réalisés en pierres calcaire appareillées, tout comme les jambages, appuis, arcs et linteaux des baies du RDC, à l'étage, les linteaux sont en briques avec une clef d'arc en pierre calcaire. Les menuiseries bois sont à deux vantaux ouvrants à la française avec petits bois. Des persiennes métalliques sont apposées ou repliées contre les jambages des baies au rez-de-chaussée tandis qu'aux étages, des volets bois intérieurs pliables viennent se loger dans les ébrasements des baies. La couverture ardoisée à quatre versants est posée sur une charpente en bois de résineux. Des souches de cheminée imposantes en briques surmontées de calcaire, émergent de la toiture, parallèles ou perpendiculaires au faîtage. L'aile sud qui forme l'angle des rues Dupleix et de la Barbinais, comporte un rez-de-chaussée et un étage surmontés de combles sous ardoises. La façade possède cinq travées régulières, un pan coupé et un retour sur la rue perpendiculaire. Dans cette aile dévolue autrefois au réfectoire au rez-de-chaussée et aux bains-douches à l'étage, prennent place des salles de réunions actuellement. Un escalier métallique est posé en 1981 pour des raisons de sortie de secours. La construction est réalisée en maçonnerie enduite ; un cordon de granit délimite le soubassement et la façade. Les chaînages d'angle sont réalisés en pierres calcaire, tout comme les jambages, appuis et arcs des baies. Au rez-de-chaussée, les fenêtres et portes sont surmontées d'arc en plein cintre avec claveaux larges et réguliers. Les menuiseries sont surmontées d'une imposte vitrée à petits bois rayonnants. Des persiennes métalliques sont apposées ou repliées contre les jambages des baies. Les fenêtres d'étage géminées possèdent des linteaux brique en arc tendu et des meneaux en calcaire. Les menuiseries bois sont à deux vantaux ouvrants à la française avec petits bois. La couverture présente un faîtage parallèle à la rue et une croupe correspondant au pan coupé. La partie nord de l'établissement, présente un pignon sur rue et une couverture d'ardoises au faitage perpendiculaire à la rue. La construction est en maçonnerie enduite sur un soubassement de granit. Les chaînages d'angle sont réalisés en pierres calcaire appareillées, tout comme les jambages et arcs des baies. Le bâtiment possède un vaste portail en plein cintre sur la rue. Sur la façade nord, donnant sur une petite cour, on retrouve quatre travées de baies sur le même modèle parfois murées. Les menuiseries sont métalliques. La couverture est posée sur une charpente métallique avec une verrière de part et d'autre du faîtage. Autrefois accès à la citerne et à la chaufferie, ce bâtiment fait office de rangement pour les Oeuvres Sociales. La construction diffère du plan trouvé aux Archives Municipales sur lequel figure un bâtiment au faîtage parallèle à la rue. Les anciens lavoirs en rez-de-chaussée sont en grande partie détruits pour laisser la place au gymnase Gravaud. Celui-ci occupe l'espace des séchoirs de la grande cour à l'arrière de l'établissement. L'accès au gymnase se fait depuis la rue de la Barbinais. Cette halle de sports est une structure métallique avec remplissage en maçonnerie surmontée d'une couverture de fibro-ciment à deux versants. Un bardage métallique blanc est présent en façade sur rue.

  • Murs
    • pierre
    • enduit
    • maçonnerie
  • Toits
    ardoise, verre en couverture
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution : escalier tournant à retours cage ouverte
  • Typologies
    édifice public
  • État de conservation
    vestiges
  • Techniques
    • maçonnerie
  • Représentations
    • armoiries
  • Précision représentations

    Dans le tympan au dessus de la porte d'entrée, armes de la Ville de Nantes : vaisseau surmonté d'hermines et d'un château.

  • Statut de la propriété
    propriété publique

Les logements d'étage possèdent encore des menuiseries intéressantes (fenêtres et volets intérieurs) et en bon état. Les portes ont été pour la plupart vandalisées car les logements ont été squattés jusque récemment. Cet édifice fait partie de la grande époque hygiéniste de la Ville de Nantes, il présente un intérêt social et architectural indéniable.

Documents d'archives

  • Archives municipales de Nantes. 1M288. Projet de bains et lavoirs du 6ème canton. Acquisition de propriétés. Approbation des plans, devis et cahier des charges, vote de ressources.

  • Archives municipales de Nantes. 1M29. Plan des façades à ragréer dressé le 28 janvier 1938.

  • Archives municipales de Nantes. 1O548. Ouverture d'une voie de 12m entre les rues de l'Hermitage et de la Hautière. Séance du Conseil municipal du 2 mars 1896. Décret du 13 décembre 1897. Jugement du 9 mars 1898.

  • Archives municipales de Nantes. 1O549. Expropriations et travaux. Rapport du commissaire-voyer d'arrondissement du 12 décembre 1895.

  • Archives municipales de Nantes. 1O1791. Plan des escaliers de la rue Dupleix donnant sur la rue de l'Hermitage, 1908. Etat avant le tracé de la rue Dupleix.

  • Archives municipales de Nantes. 24PRE176. Article de Presse-Océan du jeudi 6 février 1992 faisant état de travaux à la nouvelle salle Gravaud.

  • Archives municipales de Nantes. 1362W1447 PC. Permis de Construire pour la réhabilitation d'une partie des bâtiments en salles de réunion, 1981.

Bibliographie

  • BIENVENU, Gilles. Le quartier Sainte-Anne et l'Hermitage à Nantes, in Bulletin de la Société Archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, Nantes, 1982, éd. Nantes Manoir de la Touche, tome 118 (AM 1Per 98/118).

Annexes

  • Lecture par le maire du rapport de l'architecte en chef de la ville
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012