Dossier d’aire d’étude IA44004714 | Réalisé par
  • inventaire topographique, commune de Saint-Fiacre-sur-Maine
Saint-Fiacre-sur-Maine : présentation du patrimoine de la commune
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Vignoble
  • Adresse
    • Commune : Saint-Fiacre-sur-Maine

L'actuelle commune de Saint-Fiacre-sur-Maine est constituée du Saint-Fiacre historique, augmenté, en 1930, vers l'est, d'une portion de la commune limitrophe de Maisdon-sur-Sèvre. Géographiquement, Saint-Fiacre est une sorte de presqu'île, resserrée à l'ouest par la confluence des rivières de Sèvre et de Maine qui la cernent, au nord et au sud. Le territoire communal est constitué d'un plateau triangulaire, soutenu par des escarpements rocheux au nord-est et au sud-est. Assis sur du micaschiste, il est particulièrement favorable à la culture de la vigne. Celle-ci s'installe dès la Renaissance pour se pérenniser. On doit noter, à la fin du XVIIe siècle, l'introduction d'un cépage résistant aux gelées, le Melon de Bourgogne, qui produira le Muscadet. L'épidémie de phylloxera entraine, fin XIXe-début XXe siècle la replantation du vignoble. La création de l'AOC Sèvre et Maine, vers 1930, généralise la viticulture qui occupe aujourd'hui 80 % du territoire communal. Le Saint-Fiacre historique, anthropisé dès le Néolithique, traversé par la voie romaine reliant Poitiers à Nantes, est situé sur le territoire des Hautes-Marches de Bretagne et du Poitou. D'abord possession de l'abbaye poitevine de Saint-Jouin de Marnes, il devient paroisse, au XVe siècle sous le vocable de Saint-Hilaire du Coing, alias Saint-Fiacre du Coin. Sous l'Ancien Régime, la paroisse dépend des seigneurs de Goulaine, dont les terres sont érigées en marquisat au XVIIe siècle. La partie est, rattachée en 1930, dépend de la très ancienne châtellenie de Château-Thébaud, plus tard partie constituante du marquisat de la Galissonnière. Les liens économiques du vignoble avec le port de Nantes, tout proche, se renforcent aux XVIIe-XVIIIe siècles : négociants et notables nantais y acquièrent des terres, y bâtissent demeures, y assurent aussi parfois les fonctions de procureurs fiscaux ou de sénéchaux des seigneuries locales, à l'exemple de René-Pierre Le Normand du Buisson, arrière grand-père de Victor Hugo. Le bourg, construit sur une proéminence, au centre du territoire, est entouré du vignoble. Les zones de bois, de pâtures et de cultures vivrières sont repoussées en bordure de plateau. Les demeures des grands domaines s'y sont érigées, de manière isolée. L'habitat rural, circonscrit en villages, s'est fixé principalement près des berges de la Sèvre, plus facilement navigable que la Maine. Un chemin relie chaque village à son port et à son magasin. Un important trafic batelier permet l'exportation, vers Nantes, du vin et de l'eau de vie et l'importation de trois quarts des céréales nécessaires à l'alimentation de la population. Durant la Révolution, l'épisode des Guerres de Vendée, laisse la commune exsangue. Si la reconstruction des domaines a lieu dès le 1er quart du XIXe siècle, celle des villages et du bourg, plus lente, atteint son apogée dans les années 1860-1880, favorisée par la création de trois ponts qui franchissent la Sèvre et la Maine et le tracé des actuelles routes D 59 et D 74, axées est-ouest et nord-sud. En même temps qu'il désenclave la commune, ce nouveau réseau de communication marque le déclin puis la disparition de la batellerie, devenue obsolète. Il semble, en revanche, avoir favorisé la construction de quelques maisons de villégiature, en bordure de Sèvre. En 1930, Saint-Fiacre s'accroit d'environ un tiers de son territoire et un tiers de sa population, soit 200 ha et 160 habitants, par l'adjonction de quatre villages et de deux grands domaines viticoles, Chasseloir et Gras Mouton, détachés de la commune de Maisdon-sur-Sèvre. C'est l'aboutissement de six pétitions, déposées de 1843 à 1925, à l'initiative des sécessionnistes, dont la motivation principale est la proximité du bourg de Saint-Fiacre et de son église. La population du vignoble est traditionnellement dense : jusqu'à un passé récent, la culture de la vigne nécessitait une main d'œuvre importante. De la Révolution aux années 1950, la population moyenne de Saint-Fiacre oscille entre 550 et 600 habitants. On note, cependant, pour cette longue période, deux baisses significatives : l'une liée aux Guerres de Vendée (416 habitants en 1800), l'autre aux conséquences conjuguées de l'épidémie de phylloxera et de la Grande Guerre (420 habitants en 1926). Le rattachement de la portion de territoire de Maisdon ramène la population à son niveau historique : 580 habitants en 1931, 592 en 1954. A partir des années 1960, le nombre d'habitants croît régulièrement, avec une accélération (+ 18%) sur la dernière décennie. Doté aujourd'hui d'environ 1200 habitants pour un territoire de 5,97 km², Saint-Fiacre a vu sa population doubler depuis 1930. Cet afflux est principalement du à l'arrivée de néo-ruraux (ou rurbains) issus de l'agglomération nantaise : après avoir investi le nord de Nantes, dans les années 1960-1980, ceux-ci commencent à investir le Sud-Loire, jusqu'ici préservé par les difficultés de franchissement du fleuve et le contingent réduit du foncier constructible lié à l'Appellation d'Origine Contrôlée du vignoble.

83 dossiers ont été constitués, y compris les deux dossiers introductifs de présentation. 12 dossiers traitent des demeures et domaines vinicoles, nobles et bourgeois, dont un dossier collectif de synthèse sur la typologie des édifices et des jardins. 36 dossiers traitent des écarts et des édifices villageois, maisons, dépendances, fours à pains, magasins de port et maisons de villégiature dont 9 dossiers ensemble consacrés aux écarts et un dossier collectif de synthèse sur la typologie du bâti rural. Concernant le bourg, 17 dossiers traitent des édifices communaux, écoles, maisons et commerces dont un dossier ensemble de présentation du bourg et un dossier collectif de synthèse sur les quatre écoles. Un ilot d'habitations, dont la disposition du bâti se révèle atypique, a fait l'objet d'un dossier ensemble. 3 dossiers traitent des ponts dont deux ont été partiellement ou totalement reconstruits. 3 dossiers traitent des moulins et de leurs vestiges. 8 dossiers recensent les croix et calvaires, dont un dossier collectif de synthèse. Enfin, deux dossiers signalent des vestiges : ceux d'une carrière et ceux d' une tour médiévale arasée.

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; B 1918. Papiers terriers de la Barre royale de Nantes. Déclaration du marquisat de la Galissonnière par Jacques Barrin, chevalier, marquis de la Galissonnière, 1680, folio 194 et suiv., 201-202.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; B 1918. Papiers terriers de la Barre royale de Nantes. Déclaration du marquisat de Goulaine par la dame Yolande de Goulaine, marquise du dit lieu, 1681, folio 285-290.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique Loire-Atlantique ; 2 M 229-230. Recensements de population. Maisdon-sur-Sèvre, 1836-1930.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 2 M 487. Recensements de population. Saint-Fiacre-sur-Maine, 1836-1936.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 O 159 2-9. Saint-Fiacre-sur-Maine. Edifices communaux, 1835-1935.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 O 346. Saint-Fiacre-sur-Maine. Plans d'alignements, 1850-1894.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 P 168 2-8. Cadastre de Saint-Fiacre-sur-Maine : états de sections et matrices, 1828-1952.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 P 92 5. Cadastre de Maisdon-sur-Sèvre : états de sections 1821.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 P 92 21-23. Cadastre de Maisdon-sur-Sèvre : états de sections et matrices, 1828-1963.

  • Médiathèque de Nantes ; m.s. 1486. Saint-Fiacre. Dans : Notes sur l'arrondissement de Nantes. Renseignements recueillis par F. J. Verger dans toutes les communes de l'arrondissement en 1844 et 1845.

Bibliographie

  • BELOEIL, Dominique. Entre Sèvre et Maine. Histoire d'un vignoble : ses origines et ses caractéristiques, les grandes évolutions du XXe siècle. Ed. Opéra, 1995, 199 p.

  • Dictionnaire des terres et seigneuries de l'ancien comté nantais et de la Loire-Inférieure d'après Ernest de Cornulier. Nouv. éd. rev. et augm. Nantes : Galerie des Ancêtres, 2007.

  • GUILLOTIN DE CORSON (abbé). Les grandes seigneuries de Haute-Bretagne. Tome III : les duchés, baronnies, marquisats, comtés, vicomtés et châtellenies compris dans le territoire du département de la Loire-Atlantique. Paris : Le livre d'histoire, 1999. [Réédition de l'ouvrage paru de 1897 à 1899].

  • LACHIVER Marcel. Vins, vignes et vignerons : histoire du vignoble français. Paris : Fayard, 2002. 714 p.

  • PEAULT, M.-J., VISONNEAU, Th. Presqu'ile entre Sèvre et Maine : Saint-Fiacre, une commune, une histoire, un vignoble. Saint-Fiacre : Société des Amis de Saint-Fiacre, 2000.

  • RICHER, Edouard. Voyage pittoresque dans le département de la Loire-Inférieure. Nantes : Imprimerie Mellinet-Malassis, 1823.

    p. 19, 74-79.
  • Saint-Fiacre-sur-Maine in Patrimoine des communes de Loire-Atlantique. Tome 2. Charenton-le-Pont : Flohic, 1999.

  • SCHIRMER Raphaël. Le Muscadet : histoire et géographie du vignoble nantais. Pessac : Presses Universitaires de Bordeaux, 2010. 533 p. (Grappes et Millésimes).

Périodiques

  • Au cœur du Muscadet : Saint-Fiacre-La Haye-Fouassière. Annales de Nantes et du pays nantais, n° 256, 1995.

  • BIZEUL, Louis. Voie romaine de Poitiers à Nantes. Revue des provinces de l'Ouest, n° 7, 1854.

    p. 277-291
  • HESSE, Philippe-Jean. Le bail à complant : une notion juridique dans l'histoire mouvementée du vignoble nantais. Bulletin de la Société Archéologique et Historique de Nantes et de la Loire-Atlantique, 1984.

    t. 120, p.185-214
  • MAITRE, Léon. La conquête de la Basse-Loire par le réseau des voies romaines. Bulletin de la Société Archéologique et Historique de Nantes et de la Loire-Inférieure, 1908.

    p. 69-97
  • MANCERON, P. Synthèse de quelques études sur l´histoire de la vigne dans le pays nantais. Bulletin de la Société Archéologique et Historique de Nantes et de la Loire-Atlantique, 1969-1970.

    tomes 108-109, p. 29-36 ; 18-25
  • OTTENHOF, Jean. L'âme du pays de Sèvre et Maine. Annales de Nantes et du pays nantais, n° 150-LIII, 1968.

    p. 2-3
  • POULARD, Alain. A la redécouverte du cépage des ducs de Bretagne : le Berligou ou Plant de Jean V. Bulletin de la Société Archéologique et Historique de Nantes et de la Loire-Atlantique, tomes 143, 2008.

    p. 177-182
  • SAIDI, O. De la reconstitution du vignoble de la Loire-Inférieure à la promotion de la qualité de ses vins (1884-premier quart du 20e siècle). Bulletin de la Société Archéologique et Historique de Nantes et de la Loire-Atlantique, tomes 135, 2000.

    p. 275-296
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général