Dossier collectif IA44004733 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique, commune de Saint-Fiacre-sur-Maine
Demeures et domaines vinicoles de la commune de Saint-Fiacre
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    demeure
  • Aires d'études
    Vignoble
  • Adresse
    • Commune : Saint-Fiacre-sur-Maine

Le territoire de l'actuel Saint-Fiacre, augmenté en 1930 d'une portion de Maisdon, est largement dédié à la culture de vigne depuis les XVIe-XVIIe siècles. Sous l'Ancien Régime, on distingue deux types de domaines viticoles : nobles et bourgeois. Les domaines nobles, sièges de seigneuries, dotés de grands vignobles, partie à domaine, partie à devoir de quart, sont en situation isolée. C'est le cas de Chasseloir, Gras Mouton, déjà ruiné en 1750 et aujourd'hui disparu, le Coin, la Cantrie. On peut adjoindre à cette catégorie, la Vieille Cure. L'Epinay, de construction tardive, jouxte le petit village de la Métairie. Les domaines bourgeois sont la propriété de notables nantais : capitaines de navires et négociants ou gens de robe, qui exercent parfois les fonctions de procureurs des seigneuries locales. Les maisons et dépendances sont situées dans les villages : maisons de la Hautière, de la Garnière, de la Péraudière, ou en périphérie du bourg : Beauséjour, maisons Le Normand et Rousseau de la Brosse. Au lendemain de la Révolution, la presque totalité de ces domaines change de propriétaires. Qu'ils soient nobles ou bourgeois, ils ont tous, la Vieille Cure exceptée, subi de graves dommages lors de l'épisode des guerres de Vendée. Dès les premières années du XIXe siècle, la majorité des demeures est restaurée et/ou remaniée : l'Epinay (fonds XVIIe siècle), le Coin (fonds XVIIe-XVIIIe siècle), la Hautière (fonds XVIe-XVIIe siècles), la Garnière (fonds XVIe-XVIIe siècles), les maisons Le Normand du Buisson (fonds XVIIIe siècle) et Rousseau de la Brosse (fonds XVe-XVIe siècles). L'état des autres logis semble avoir nécessité leur démolition : ils sont reconstruits, ex nihilo, durant le XIXe siècle : la Cantrie, vers 1810, Beauséjour, en 1840 et la Péraudière, en 1860. Chasseloir, resté propriété de la famille noble d'Ancien Régime, fait exception : le logis Renaissance de ce site de défense médiéval, incendié, n'a pas été remplacé. Il convient de noter que les dépendances, écuries, caves et pressoirs ont été souvent ignorés des belligérants : à côtés des demeures très remaniées ou reconstruites, les dépendances sont majoritairement à dater des XVIIe-XVIIIe siècles. De nos jours, Chasseloir, le Coin, l'Epinay, les Gras Moutons et la maison de la Garnière sont toujours le siège d'exploitations vinicoles. Les pressoirs et cave de Beauséjour sont encore utilisés pour une petite production familiale. Sur un corpus de 13 domaines recensés, 12 ont été étudiés, dont les Gras Moutons aujourd'hui détruits. Les dépendances de la maison Rousseau, remaniées, actuellement maisons, ont fait l'objet d'un dossier repéré.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle

La structure du domaine

La forme la plus fréquente est celle d'une maison entre cour et jardin. La cour est délimitée par une ou deux ailes de dépendances, adjacentes ou non à la demeure. Ce schéma récurrent a perduré lors des restaurations ou reconstructions ex nihilo des édifices : le vignoble occupe les terres de façon extensive et permanente. Les dépendances, essentiellement pressoir et cave, occupent, quant à elles, une surface réduite : chaque production annuelle de muscadet ou de gros plant était, jusqu'à récemment, intégralement vendue avant la nouvelle vendange. Cour délimitée par deux ailes de dépendances adjacentes à la demeure : la maison de la Garnière. Le logis, XVe-XVIe siècles, remanié au XVIIe siècle et au XXe siècle, ouvre sur une cour encadrée par deux bâtiments : l'un, totalement remanié au XXe siècle, dédié à l'activité vinicole avec la cave et le pressoir ; l'autre, à dater du XVIIe siècle, percé d'un passage charretier, abrite l'ancienne écurie et le four à pain ; à l'arrière, un jardin en terrasse, doté d'un puits central. Cour délimitée par une aile de dépendances, non adjacente à la demeure : l'Epinay. Le logis, édifié au XVIIe siècle et remanié au XIXe siècle, est précédé d'une cour, désormais fermée d'un seul côté par le bâtiment ayant abrité pressoirs et cave. Très remanié au XXe siècle, cet édifice est toujours à usage vinicole. A l'arrière, un grand jardin rectangulaire, terminé par un vivier qui en barre la largeur.

La maison

La majorité des demeures offre une architecture sobre et sans décor, proche de la typologie des maisons de maitre. L'édifice, rectangulaire, à trois ou quatre niveaux, présente trois ou cinq travées. L'encadrement des baies et les chaines d'angle sont en calcaire, les élévations de moellons enduits. La toiture à croupe est couverte d'ardoise. On note fréquemment la présence, en pignon, d'une extension à usage de cuisine, édifiée a posteriori : la Vieille Cure (XVIIIe siècle), la maison Le Normand (fin XIXe siècle), l'Epinay (milieu XIXe siècle), Beauséjour (milieu XIXe siècle), la Péraudière (fin XXe siècle). Le Coin (fin XVIIIe siècle) et la Cantrie (début XIXe siècle) possèdent des cuisines en sous-sol. La maison Rousseau et la maison de la Garnière, dont les fonds sont XVe-XVIe siècles, sont dotées d'une cuisine en rez-de-chaussée. La distribution intérieure se caractérise par une entrée centrale, traversante, dotée ou non d'un escalier, souvent délimitée par deux murs de refend. Cette précaution, destinée à doter l'édifice d'une épine dorsale, peut s'expliquer par la construction d'un étage sur un fonds médiéval ou Renaissance : les archives concernant la maison de la Garnière en témoignent. De part et d'autre de cette entrée, une ou deux pièces de réception. A l'étage, auquel on accède par un escalier central ou latéral, on trouve généralement quatre chambres. Celles-ci, donnant toutes sur cour ou sur jardin, sont desservies par un long couloir donnant sur jardin ou sur cour : on peut émettre l'hypothèse que cette distribution de pièces en enfilade, à la mode au XVIIe siècle, est corrigée au XVIIIe et plus vraisemblablement au XIXe siècle par l'aménagement, sur un côté des chambres, d'un corridor éclairé des fenêtres déjà existantes.

La cave et le pressoir

La structure la plus fréquente de l'édifice dédié à la viniculture est constituée de deux modules. Le logement de pressoir, presque carré, est généralement doté d'élévations équivalant à un rez-de-chaussée augmenté d'un comble en surcroît : il est destiné à abrité un, deux, voire, trois pressoirs à longs fûts. La cave se situe dans son prolongement : une construction plus ou moins longue, à une ou deux nefs, aux élévations surbaissées, éclairée de petites baies, souvent en forme de meurtrières. Les élévations sont de moellon enduit. Les toitures à longs pans sont couvertes de tuile creuse.

Cave à une nef : le Coin

L'aile nord, déjà dotée d'une cave à nef unique et d'un pavillon à usage de logement de pressoir, à dater des XVIIe-XVIIIe siècles, a été augmentée, à la fin du XIXe siècle, d'un second pavillon abritant actuellement les cuves de vinification.

Cave à deux nefs : Chasseloir

Le fonds des bâtiments dédiés à la viniculture, est à dater des XVIIe-XVIIIe siècles. Ils ferment, partiellement, le côté est de l'ancienne plate forme médiévale. Le logement de pressoir, remanié au XIXe siècle, de base carrée, offre une importante hauteur sous charpente. L'élévation sud est percée de deux portails permettant l'accès à chacune des deux nefs de la cave.

Les jardins, orangeries et serres

Toute demeure est entourée d'un ou plusieurs jardins : jardins utilitaires comme le potager et le verger, parfois dotés d'un vivier ; jardin d'agrément, visible du logis, en parterre, parfois en terrasse ou parc botanique paysager qui ceinture les édifices d'une futaie d'essences locales et exotiques. Ces jardins, souvent sophistiqués, requièrent l'utilisation de petits édifices, largement vitrés : les orangeries et palmarium permettent de protéger des rigueurs hivernales les arbres et arbustes non acclimatés ; les serres servent à la production tardive de raisins. On y pratique aussi les semis et on y rassemble les collections de végétaux rares. 14 jardins ou vestiges lisibles de jardins ont été recensés comme parties intégrantes de 10 domaines. 9 édifices ou vestiges d'édifices dédiés à l'horticulture ont été recensés comme parties intégrantes de 6 domaines. Jardin avec vivier, XVIIe siècle : l'Epinay. Jardin avec vivier, XVIIe siècle (vestiges) : la Vieille Cure. Jardin avec vivier, XVIIe siècle (comblé) : maison de la Hautière. Jardin potager, XVIIIe siècle (actuellement vigne) : Chasseloir. Jardin potager, 3e quart XIXe siècle (actuellement vigne) : le Coin. Jardin potager, 3e quart XIXe siècle : Beauséjour. Jardin potager en terrasse avec puits central, XVIe-XVIIe siècles (vestiges) : maison de la Garnière. Jardins en terrasses, XVIIe siècle : Chasseloir. Jardin en terrasse, XVIIIe siècle : la Vieille Cure. Parc à l'anglaise en terrasse, XVIIIe-XXe siècles : Maison le Normand. Parc à l'anglaise, 1er quart XIXe siècle : le Coin. Parc à l'anglaise, 1er quart XIXe siècle : la Cantrie. Parc à l'anglaise, 2e quart XIXe siècle : Beauséjour. Parc à l'anglaise avec pièce d'eau et mur-fabrique, 3e quart XIXe siècle : la Péraudière. Orangerie en édicule, XVIIIe siècle (vestiges) : la Vieille Cure. Orangerie, 3e quart XVIIIe siècle (vestiges) : Chasseloir. Orangerie, fin 18e-début XIXe siècle : l'Epinay. Orangerie intégrée aux dépendances, 2e quart XIXe siècle : le Coin. Orangerie intégrée aux dépendances, 3e quart XIXe siècle : Beauséjour. Orangerie intégrée au logis, 3e quart XIXe siècle (vestiges) : l'Epinay. Palmarium, 3e quart XIXe siècle : la Péraudière. Serre adossée, 4e quart XIXe siècle : le Coin. Serre adossée, 2e quart XXe siècle : l'Epinay.

Les portails monumentaux

4 portails remarquables sont à mentionner. Un porche, 17e siècle : Maison Rousseau. Un porche et une porte de service, 17e siècle : Chasseloir. Un porche et une porte de service, 17e-18e siècles : Beauséjour. Un porche et deux portes de service, 18e-19e siècles : la Vieille Cure.

  • Toits
    tuile creuse, ardoise
  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 0
    • repérée 1
    • étudiées 12
Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ehlinger Maïté
Ehlinger Maïté

Contractuelle de mai à août 2017.

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