Dossier collectif IA44004795 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique, commune de Saint-Fiacre-sur-Maine
Maisons et dépendances rurales de la commune de Saint-Fiacre-sur-Maine
Auteur
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  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison, écurie, ferme, étable, grange, cellier, pressoir, chai, dépendance
  • Aires d'études
    Vignoble
  • Adresse
    • Commune : Saint-Fiacre-sur-Maine

L'actuel Saint-Fiacre est largement occupé par la monoculture de la vigne qui couvre aujourd'hui 80 % du territoire communal. Depuis le début du XVIIIe siècle, période à laquelle, à la suite de gelées, le vignoble a été replanté en Melon de Bourgogne, celui-ci n'a cessé de s'étendre, mangeant les quelques labours, prés, bois taillis et bois de futaie signalés dans les documents d'archives antérieurs à la Révolution et sur les matrices du premier cadastre, au début du XIXe siècle.

L'architecture villageoise

Si la population, nombreuse, prête ses mains aux vignes domaines des grands propriétaires, tout en cultivant, en parallèle, ses rangs à devoir de quart, elle pratique également des cultures vivrières et un élevage de subsistance, auxquels s'ajoutent des activités artisanales, comme la tonnellerie. Cette population est rassemblée dans sept villages ou tenues à l'architecture dense et modeste : on utilise principalement les matériaux locaux, moellons de schiste ou de gneiss, mis en œuvre avec une grande sobriété, par économie de moyens. L' habitat est mixte, qui abrite, hommes, production et quelques animaux, n'a cessé, dans l'espace strictement circonscrit du village, d'être remanié en fonction des besoins nouveaux liés aux aléas climatiques, comme les gelées, historiques, comme l'épisode des guerres de Vendée, ou phytosanitaires, comme l'épidémie de phylloxera. On peut cependant déceler deux embellies économiques, à travers l'évolution des typologies architecturales. L'une, au XVIIIe siècle, renouvelle l'architecture rurale villageoise, par l'apparition de la maison de vigneron. L'autre, au milieu du XIXe siècle, la dé ruralise : le désenclavement de la commune par la création de ponts et de routes, en même temps qu'il favorise la construction de quelques maisons urbaines, conformes à des modèles largement diffusés, marque le déclin de la petite polyculture et du petit élevage de subsistance. Dans la première moitié du XXe siècle, la création de l'AOC Sèvre et Maine redistribue, par morcellement, la propriété du vignoble et accélère l'abandon de l'agriculture au profit de la vigne. Cette évolution va généraliser le déclassement du bâti traditionnel ancien, majoritairement et de façon sommaire, réapproprié en dépendances, caves et pressoirs.

Les fermes des domaines

Outre les dépendances vinicoles, les demeures nobles et bourgeoises sont dotées de fermes avec étable, écurie, grange, toit à porcs et basse cour. Celles-ci sont, de façon exceptionnelle, situées à quelque distance du château : c'est le cas de la métairie de Wilthebert pour le Coin. La règle rassemble plutôt les bâtiments de ferme, sous un même toit, dans l'enceinte même de la demeure, comme à Chasseloir, la Vieille Cure ou la maison de la Garnière. Au début du XIXe siècle, la mode, dans le vignoble nantais, est au style italianisant imposé par les frères Cacault, pour la reconstruction de Clisson et aux fermes modèles, concept issu des théories physiocrates de la fin du XVIIIe siècle. Le Coin est alors doté, dans l'enceinte du château, d'une seconde ferme, remarquable, aux édifices monumentaux, où l'apport de la tuile et de la brique constitue une interprétation rustique de l'architecture de l'Ombrie ou de la Toscane. La Cantrie, quant à elle, se dote, à son tour, dans les années 1860, d'un édifice rural de style italianisant : la borderie de la Barrière. Il convient de noter que ces fermes sont toutes désaffectées depuis plusieurs décennies.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle

Les villages

La forme des villages et leurs communs

L'actuel Saint-Fiacre compte 5 écarts constitués des 7 villages anciens, tous situés à proximité des rivières de Sèvre et de Maine qui bordent le territoire de la commune. Un chemin reliait chacun d'eux au port le plus proche et à son magasin. Les villages sont répartis en deux types : les villages noyau, plutôt situés sur le territoire du Saint-Fiacre historique, comme la Bourchinière et les villages rue, anciennement situés sur Maisdon, comme la Hautière. Cernés d'ouches ou jardins potagers, ils sont également dotés de communs de villages. Ces derniers sont constitués de pâtures et de fours à pain, qui, de temps immémoriaux, et encore aujourd'hui, pour ce qu'il en reste, sont la propriété indivise des villageois. Relevant du droit coutumier, ces parcelles de terre et édifices ont été recensés avec précision lors de la levée des premiers cadastres, en 1814 et 1827.

La maison villageoise

Elle est généralement composée d'une seule pièce à vivre, avec cheminée, dont les corbeaux de pierre traversent souvent le mur pignon. En raison de la densité du bâti, la maison villageoise fait corps avec sa dépendance principale, le cellier. Il semble que l'on puisse en recenser 3 types : Type 1 : c'est la plus ancienne, sans doute à dater du XVIIe siècle. Elle est en rez-de-chaussée, souvent dotée d'un appentis adossé au mur gouttereau et accotée d'un petit cellier. Les baies se limitent à une porte, généralement cintrée et une petite fenêtre. Des meurtrières aèrent le cellier. Deux exemplaires subsistent, dont un menacé. Type 2 : à partir du XVIIIe siècle, la maison compte deux niveaux : un rez-de-chaussée, à usage d'habitation, et un comble à surcroît, auquel on accède par une échelle ou un escalier intérieur en bois. Le mur gouttereau est doté de 3 ouvertures : une porte et une petite fenêtre, au rez-de-chaussée, une petite fenêtre, parfois agrandie en porte, au comble. Type 3 : la maison de vigneron, elle aussi, à dater du XVIIIe siècle, présente également deux niveaux : un rez-de-chaussée, à usage de cellier et un étage à usage d'habitation, auquel on accède par un escalier extérieur en maçonnerie. Celui-ci appuyé sur le mur gouttereau ou sur un des pignons, est abrité d'un auvent, couvert de tuiles, soutenu par des poteaux de bois. Cette architecture, marquée par un souci de décor qui se révèlera rare et fugitif, économise l'emprise au sol, empilant maison et dépendance. On en dénombre, actuellement, seulement 3 exemplaires complets, restaurés et/ou remaniés, auxquels s'ajoute un exemplaire non remanié, très menacé. Cette typologie semble se rapprocher de celle des maisons à balet [auvent] du Poitou et du Pays charentais. Les matériaux d'encadrements des ouvertures sont divers : les pierres de schiste dressées constituent de remarquables linteaux cintrés, majoritairement employés pour les constructions à dater de l'Ancien Régime. On note également les blocs de calcaire, sans doute en réemploi, grossièrement travaillés et en l'absence de bonnes pierres, les linteaux de bois. Les petites fenêtres, les plus anciennes, sont parfois encadrées de granite chanfreiné. A partir du milieu du XIXe siècle, les baies sont généralement à encadrement de briques, dont la mise en œuvre varie. Les élévations sont de moellons irréguliers de schiste ou de gneiss, partiellement enduits. La mise en œuvre en est simple, mais soignée. Les toitures, de très faible pente, à longs pans, couvertes de tuiles creuses, dites romaines, sont soulignées d'un larmier composé d'un ou plusieurs rangs de pierres de schiste plates. Ce larmier est supplanté, au XIXe siècle, par une génoise, à l'italienne, où la tuile creuse remplace la pierre.

Le cellier

Le cellier, est le lieu où l'on reçoit ses amis pour boire, rire et parler de ses affaires : cette précision figure dans un contrat de location de 1845. C'est, au sein des villages, la dépendance principale : 50 pressoirs et 30 celliers y sont recensés sur les matrices cadastrales de 1821 et 1828. Il semble que ces deux termes désignent le même type d'édifice, abritant à la fois, le pressoir à cage et les tonneaux. De faible dimension, il peut être partie intégrante de l'habitation, comme pour la maison dite de vigneron, ou accolé à l'habitation dont il se distingue par des élévations surbaissées percées de quelques ouvertures en forme de meurtrières. Parfois, mais rarement, plus important, il fait alors l'objet d'une construction indépendante, à proximité immédiate de la maison.

L'écurie et la grange

Si une trentaine d'écuries sont mentionnées sur les matrices cadastrales de 1821 et 1827, aucune grange n'est signalée. Ces édifices, de faible emprise, sont accolés à l'habitation. Devenus obsolètes dès la seconde moitié du XXe siècle et réappropriés en dépendances indifférenciées, ils sont aujourd'hui, à de très rares exceptions près, difficilement repérables. Les écuries à vaches, semblent avoir été dotées d'un comble à surcroît à usage de fenil. Les écuries à chevaux sont généralement à dater de la fin du XIXe siècle : le cheval, seulement utilisé en période de vendange, était acheté, de façon temporaire, au marché aux chevaux qui se tenait au bourg de Saint-Fiacre. L'animal ne devient un auxiliaire du vigneron, et ce pour peu de temps, qu'après l'épidémie de phylloxéra et la replantation du vignoble en rangs plus espacés pour permettre le passage de la charrue.

Les domaines

Les bâtiments agricoles d'Ancien Régime

La composition des domaines est souvent rigoureuse, qui rassemble en un même lieu toutes les constructions et les espaces nécessaires à la vie des habitants et de l'exploitation. La demeure, à l'architecture sobre, est mise en scène au centre, entre cour et jardins. La cour est fermée par deux ailes de bâtiments. L'une, basse, est dédiée à l'exploitation vinicole et composée de la cave et du pressoir. L'autre, à deux niveaux, est dédiée à l'exploitation agricole : souvent dotée d'un passage charretier, elle est composée de l'étable, l'écurie à chevaux, avec fenil en surcroît et du logement du fermier. Celui-ci est conforme au modèle des maisons villageoises. La grange est rare. S'ajoutent, un peu à l'écart, de petits édifices bas à usage de toit à porcs et de four à pain. Les ouvertures, cintrées pour les portes, sont majoritairement à encadrement de calcaire. Les élévations sont de moellons partiellement enduits, les toitures à longs pans, soulignées de larmiers de schiste, sont couvertes de tuiles creuses.

La ferme modèle de style italianisant du Coin

C'est un unicum sur le territoire communal. Edifiée dans le 1er tiers du XIXe siècle, elle est composée d'un ensemble de trois édifices monumentaux, construits ex nihilo, comme la grange ou en utilisant les soubassements d'anciens édifices, comme le pigeonnier ou la construction, à la destination difficilement discernable, adossée à la maison du régisseur. La grange, à nef centrale, accotée de l'écurie et de l'étable, s'apparente au modèle apparu au début du XIXe siècle. Très répandu en Vendée, il est aussi présent au sud-est du vignoble nantais. Ces constructions, où le décoratif l'emporte sur l'utilitaire, offrent des élévations de moellons enduits, rythmées de jeux d'ouvertures cintrées, encadrées de briques fines, dites Chantignolles. Les toitures, à longs pans ou à croupes, sont couvertes de tuiles creuses dites romaines et soulignées de génoises.

  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • gneiss
    • granite
    • calcaire
    • schiste
    • brique
    • bois
    • enduit partiel
    • moellon
    • pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 0
    • repérées 17
    • étudiées 20

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 2 O 159 2. Location de la maison de Pierre Séché, pour l'approprier en maison d'école, 1845.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 P 92 5. Cadastre de Maisdon-sur-Sèvre : états de sections 1821.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 P 168 2. Cadastre de Saint-Fiacre-sur-Maine : états de sections, 1828.

  • Archives privées Mme Veuve Ch. Poiron. Conseil rendu par Me Henri Maisonneuve, avocat à Nantes à Mr Petit des Rochettes, maire de Maisdon, au sujet des parcelles de terres vaines et vagues situées sur la commune de Maisdon. Le 15 février 1866.

Bibliographie

  • [Exposition. La Garenne Lemot. Gétigné-Clisson. Juin 1990]. Clisson ou le retour d'Italie. Paris : Imprimerie nationale, 1990.

    p. 231-232
  • [Exposition. Villa Lemot. Gétigné (44). 6 février-17 mai 1998]. Le viticulteur architecte : domaines, demeures, dépendances. Nantes : Conseil général de Loire-Atlantique, 1998.

    p. 9-15 ; 20 ; 72-93
  • CAUE de Loire-Atlantique. Architecture rurale du Pays du vignoble nantais : étude réalisée à la demande du Syndicat mixte du Pays du vignoble nantais. Nantes, juin 2002.

  • FRANCE. Ministère de la qualité de la vie. Délégation des Pays de la Loire. Etude complémentaire des paysages de la vallée de la Sèvre nantaise (en vue de l´établissement du POS) : rapport / Yves Steff, 1977, 147 p.

  • LACHIVER, Marcel. Vins, vignes et vignerons : histoire du vignoble français. Paris : Fayard, 2002. 714 p.

  • SCHIRMER, Raphaël. Le Muscadet : histoire et géographie du vignoble nantais. Pessac : Presses Universitaires de Bordeaux, 2010. 533 p. (Grappes et Millésimes.)

  • STANY-GAUTHIER, Joseph. Curiosités folkloriques de Bretagne et du Pays nantais. Folklore de la Loire-Inférieure. 1ère partie : l´habitat. Nantes : [s. n.], 1956, 63 p. [Tiré-à-part extrait de Nantes-Tourisme].

Périodiques

  • STANY-GAUTHIER, Joseph. Vieilles maisons rurales de la Loire-Inférieure. Bulletin de la société archéologique et historique de Nantes et de la Loire-Inférieure, 1937.

    p. 21-28
Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ehlinger Maïté
Ehlinger Maïté

Contractuelle de mai à août 2017.

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