Dossier d’œuvre architecture IA85003401 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Demeure dite la Cantardière, puis école primaire privée de garçons Saint-Martin, puis collège privé Saint-Martin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Benet
  • Lieu-dit Bourg
  • Adresse 11 rue du Temple
  • Cadastre 1835 E 580  ; 2023 AH 30, 31

Le collège a succédé à une ancienne propriété appelée la Cantardière. En 1644, mention est faite de Philipe Bastard, sieur de la Cantardière. La propriété apparaît sur le plan cadastral de 1835. Occupant déjà l'ensemble du périmètre compris entre la rue du Coin Sage, la rue de l'Eglise et la rue du Temple, elle comprenait à cette époque deux ensembles de bâtiments. Le plus important se situait sur le côté nord de la cour actuelle du collège, l'autre au centre de cette cour. La propriété appartenait à cette date à Jean Desmier. Un bâtiment est ajouté à l'est de la propriété en 1845, selon le cadastre, pour François Desmier. L'ancien bâtiment, au nord, est reconstruit en 1848 et 1854 pour Pierre Desmier. Le tout, sans doute en mauvais état, est transformé en dépendances en 1883 pour le compte de la veuve Desmier. Une reconstruction a lieu en 1890 pour M. Nouzille et autres.

En 1899, la propriété est achetée par Mathilde Arnault de la Grossetière, tout juste veuve d'Ernest Saint-Martin qui lui a légué sa fortune, bienfaitrice de la paroisse et de l'école privée de filles Sainte-Mathilde. L'objectif est d'ouvrir là cette fois une école privée de garçons, tenue par les Frères des Ecoles chrétiennes. La partie la plus ancienne des bâtiments actuels, au nord et à l'est de la cour, est alors édifiée. Le chantier commence le 23 mai 1899 avec la construction du logement d'enseignants, au nord de ce qui est alors un grand jardin, puis, à l'est, du bâtiment de classes (pour l'instant en simple rez-de-chaussée, contenant trois salles de classe), avec cour de récréation en surplomb du jardin. Celui-ci est accessible depuis la cour par l'escalier en fer-à-cheval. En 1904, un état du mobilier acheté pour l'école par Mme Saint-Martin, précise la composition des bâtiments. Le bâtiment principal comprend, au rez-de-chaussée, une salle à manger pour les enseignants, une autre pour les élèves, une chambre de compagnie et une cuisine ; à l'étage, une salle de travail avec une bibliothèque, puis un oratoire, deux chambres de compagnie et deux autres chambres sont celle du directeur. Le bâtiment de classes comprend une première salle de classe, avec tables, bureaux, cartes géographiques et un harmonium, puis une salle de classe inoccupée et une troisième, avec aussi une cave.

L'école Saint-Martin (du nom d'épouse de la bienfaitrice) ouvre le 6 octobre 1899, avec tout d'abord 24 élèves (54 en avril 1900), et est bénite le 5 novembre 1899 lors d'une grande fête donnée en présence de l'évêque de Luçon, Mgr Catteau. Le premier directeur de l'établissement est Joseph Morel (1865-1906), en religion Frère Dauphin (dont le tombeau se trouve au cimetière de Benet). En 1900, la veuve Saint-Martin institue une fondation destinée à financer l'école. Dès 1901 cependant, l'école est concernée par l'interdiction de l'enseignement congréganiste, et elle doit continuer avec un personnel enseignant laïcisé, nonobstant la présence maintenue des Frères des Ecoles chrétiennes. A la mort de Mme Saint-Martin, survenue en 1913, la propriété de l'école passe à son héritier, Jean de Lacoste-Lareymodie, avocat à NIort. Celui-ci la cède le 3 mai 1934 à la société immobilière "Côte d'Azur et Côte d'Argent". Le 17 août 1935, les Frères des Ecoles chrétiennes quittent Benet. Le 14 septembre, arrive un vicaire-instituteur, l'abbé Alfred Couteau.

L'école devient en 1955 la propriété de l'Association pour l'Education Populaire "L'Etoile du Marais vendéen", créée en 1954. En 1959, un collège est créé, nécessitant de réaménager les locaux. Le bâtiment de logement au nord est réaménagé de manière à créer trois logements de fonction. Le projet est présenté le 28 août 1962 par Gaston Senné, architecte à Niort, et le permis de construire est accordé le 5 avril 1963. En 1964, l'école primaire de garçons rejoint l'école Sainte-Mathilde, et le site est exclusivement consacré au collège. C'est probablement Gaston Senné qui conçoit le bâtiment de classes à un étage, construit cette même année 1964 à l'est de la cour supérieure, à la place (ou par surélévation) de l'ancien bâtiment de la fin du XIXe siècle. Un atelier d'enseignement technologique est édifié en 1982 sur le côté sud de la cour, succédant à un préau. En 1987, le collège incorpore une partie de l'ancienne école maternelle Sainte-Anne qui se trouve au nord, de l'autre côté de la rue de l'Eglise. Une annexe y est construite vers 2010.

  • Période(s)
    • Principale : limite 19e siècle 20e siècle, 3e quart 20e siècle

Le collège est situé au coeur du bourg de Benet, sur un emplacement délimité par plusieurs rues. En raison de la pente du terrain, il comprend deux cours, l'une, à l'est, en surplomb de l'autre. La cour ouest, la plus basse, est délimitée au nord par une ancienne demeure, prolongée vers l'ouest par un autre corps de bâtiment. L'ancienne demeure possède un étage et des murs pignons découverts au-dessus desquels s'élèvent des souches de cheminées en brique et en pierre, encadrant le toit en tuiles mécaniques. A l'origine, le toit était orné d'une crête de faîtage et était percé d'une lucarne à fronton triangulaire, surmonté d'une croix en pierre. La façade, marquée par un bandeau d'appui, présente cinq travées d'ouvertures, réparties symétriquement autour de la porte centrale. Les encadrements des baies sont saillants, les linteaux en arc segmentaire. La porte possède un encadrement mouluré, sous une corniche.

Le corps de bâtiment à l'est, qui délimite la cour haute, comprend un étage. Les ouvertures du rez-de-chaussée (partie la plus ancienne, avant surélévation) possèdent un encadrement saillant et un linteau en arc segmentaire. En avant, les deux cours sont reliées par un escalier en fer-à-cheval, à balustre en pierre, dont le repos surmonte une niche voûtée en cul-de-four. Celle-ci est encadrée par des pilastres, et son arc est à clé et sommiers saillants.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier en fer-à-cheval
  • Statut de la propriété
    propriété d'une association diocésaine

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 211 à 222 et 3477 (voir aussi l'exemplaire en mairie). 1835-1962 : état de section et matrices des propriétés du cadastre de Benet.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 T 1729. 1804-1939 : fonctionnement des écoles primaires de Benet.

  • Archives départementales de la Vendée ; 29 W 1296. 1982 : permis de construire pour un atelier d'enseignement technologique au collège Saint-Martin de Benet.

  • Archives municipales de Benet ; 1 T 2. 1963, 5 avril : permis de construire accordé pour l'aménagement de logements au collège Saint-Martin.

  • Archives paroissiales de Benet ; Paroisse de Benet, carton 25, dossier 10. 1901-1970 : écoles privées de Benet.

  • Archives paroissiales de Benet. 1867-1996 : Chronique paroissiale de la paroisse de Benet.

Bibliographie

  • AILLERY, E., abbé. Chroniques paroissiales, tome 5, 1903-1904.

    p. 213, 234
  • Benet, Lesson, Sainte-Christine, Groupe SCRHIBEs, Savoirs, créations, recherches historiques et informations sur Benet et ses environs, 2013, Fontenay-le-Comte : Lussaud, 2013, 308 p.

    p. 125, 127, 131-133
  • RIBREAU, abbé Jean. Souvenirs. 2013, dactyl., 116 p. (Archives départementales de la Vendée ; BIB MEM 961).

    p. 21

Documents figurés

  • Plan cadastral de Benet, 1835. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 20).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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