Dossier d’œuvre architecture IA72001374 | Réalisé par
Aquilon Stéphanie (Contributeur)
Aquilon Stéphanie

Chargée de mission Inventaire du Patrimoine PETR Pays Vallée du Loir

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  • inventaire topographique
Manoir de Sainte-Croix, école de sœurs, 25 rue du Tusson
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée du Loir - La Chartre-sur-le-Loir
  • Commune Lavenay
  • Adresse 25 rue du Tusson
  • Cadastre 1816 A 580  ; 2010 AB 39
  • Dénominations
    manoir, école
  • Précision dénomination
    de soeurs
  • Appellations
    manoir Sainte-Croix

D'après le Livre des Chroniques de la paroisse de Lavenay, composé en 1847 par le curé de la paroisse puis recopié, Sainte-Croix aurait été construit autour de 1497. Le manoir tel qu'il se présente aujourd'hui, avec l'escalier en vis et en-oeuvre, a probablement été remanié au XVIIe siècle. En 1517, le propriétaire du manoir, Benoît Fillette, originaire de Lavenay, prêtre et curé de paroisses en Touraine, établit par testament une chapellenie de Sainte-Croix avec un autel de la Sainte Trinité - probablement dans l'église paroissiale de Lavenay. Il y associe en bénéfice la maison et les dépendances de Sainte-Croix, ainsi que des jardins, champs, vignes, bois, étangs, vivier, répartis entre Lavenay, Sougé et La Chapelle-Gaugain. Le vivier mentionné existe toujours dans le champ en dessous du logis. Le chapelain desservant la chapelle Sainte-Croix, et qui logeait dans la maison, devait être choisi de préférence dans sa famille (ses neveux sont les premiers chapelains), et en tout cas choisi par sa famille tant que celle-ci se perpétuait. Le candidat retenu était ensuite « présenté » à l’évêque du Mans qui validait la proposition et nommait officiellement (c'est le droit de présentation). Vers 1710 ou 1720, la dernière descendante de la famille s’éteint et le droit de présentation du chapelain passe au conseil de fabrique de Lavenay, qui en profite pour fusionner la chapellenie avec le collège fondé en 1647 suite à un autre legs, celui d’Antoine Huau ou Huault, prêtre et curé de la paroisse de Lavenay. Le collège s’installe peut-être à Sainte-Croix, dans la petite annexe à côté de la maison.

Vendu comme bien national à la Révolution, Sainte-Croix est racheté sur ses biens propres (sans les terres qui y étaient autrefois attachées) par le curé de Lavenay, Gatien-Jean Drouin, en 1807, qui le lègue aux Sœurs de la Charité de Notre-Dame d'Évron, en Mayenne, à la conditions qu’elles y maintiennent deux sœurs en charge de l’instruction des enfants du village et du soin à domicile aux pauvres et aux malades. Le curé de Lavenay qui relate cela en 1847 explique que Gatien-Jean Drouin consacre sa fortune pour faire ce legs afin de se faire pardonner son inconduite pendant la Révolution (il avait alors prêté serment à la constitution civile du clergé). Deux sœurs d’Évron installent une école dans l’annexe en 1821 ou 1823. Elles font la classe aux filles jusqu'à la loi de séparation de l'Église et de l'État du 9 décembre 1905. En 1908, Sainte-Croix revient dans la famille Drouin, qui fait « casser » le legs de 1807 puisque les sœurs d’Évron ne peuvent plus en respecter les conditions initiales. La famille Drouin cède aussitôt Sainte-Croix à la famille de La Rochebousseau, propriétaire du château de la Flotte.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 15e siècle, 17e siècle , daté par source , (incertitude)
  • Dates
    • 1497, daté par source

Placé à la sortie ouest du bourg face à ce qui était le Grand cimetière, Sainte-Croix se compose d'un logis et d'un bâtiment en retour d'équerre disjoint à l'angle de la propriété, composant une sorte de cour fermée, au-devant d'un parc vallonné. Le logis sur sous-sol complet avec un rez-de-chaussée et un étage carré est desservi par un escalier en vis en pierre, montant de fond, inséré dans une cage d'escalier à plusieurs pans logée sur le côté est. Une sorte de tourelle quadrangulaire adossée au logis ajoute une petite pièce (cuisine, cabinets) à chaque niveau. Quelques crochets de pierre au mur-pignon ouest du logis indiquent peut-être l'existence d'une ancienne galerie. Les deux pignons sont à découvert, percées de petites baies. On relève des trous de boulins à l'intérieur pour les pigeons, comme au manoir du Pont à Beaumont-sur-Dême. Les lucarnes sont rapportées comme l'atteste la corniche ininterrompue. Le logis compte une grande pièce à cheminée sur les deux niveaux d'habitation.

Le bâtiment en rez-de-chaussée présente une porte encadrée de baies en façade est, et deux baies en façade ouest. Il a probablement servi de salle de classe sous l'Ancien Régime puis avec les religieuses de la Charité Notre-Dame d'Évron (Mayenne). L'ensemble est construit en moellons de calcaire et de silex enduits, avec quelques pierres de grès en chaînage. Les toitures sont en tuiles plates. Les deux bâtiments présentent une corniche en quart de rond.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • silex moellon enduit
    • grès moellon
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; G 1124. Chambre ecclésiastique : Pouillé du diocèse, fondations de chapelles... copie du XIXe siècle.

Bibliographie

  • Livre des chroniques de la paroisse de Lavenay, paraphé par le curé le 1er novembre 1847. MS. (Archives municipales de Lavenay).

Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays Vallée du Loir
Aquilon Stéphanie
Aquilon Stéphanie

Chargée de mission Inventaire du Patrimoine PETR Pays Vallée du Loir

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