Le territoire a été lieu de passage au moins depuis fort longtemps : dolmen dans un champ proche de la grande route entre Pont-de-Braye et Bessé (?) mentionné par Pesche, lieu-dit la Grande Voie (antique ?), proximité d'un camp dit de César (?) à Sougé, commune limitrophe. Lavenay, dont l'étymologie ne peut être connue avec certitude, appartenait sous l'Ancien Régime à l'archidiaconé de Château-du-Loir, au doyenné de Trôo jusqu'en 1640 puis de La Chartre, à l'élection et subdélégation de Château-du-Loir. La seigneurie de la Flotte possédait la seigneurie de paroisse. Des Camaldules, religieux ermites, sont installés sur les terres à l'ouest du château par Catherine Le Vayer, veuve de René du Bellay, seigneur de la Flotte, en 1648. Ils y resteront jusqu'en 1767, date de leur rattachement au couvent de Bessé-sur-Braye. Dès l'Ancien Régime, Lavenay bénéficie d'un petit collège (école pour les garçons) fondé en 1647 par Antoine Huau, curé de la paroisse, et doté d'une maison avec jardin et fonds de terre pour 80 livres de revenus. Mais la maison de 5 chambres hautes et basses à cheminée ne peut être localisée (rue du Tusson ?).

Le sol argilo-calcaire produisait du froment, du méteil, de l'orge et du vin (le "fameux vin de la Flotte"), lit-on, aux XVIIIe et XIXe siècles. La Marne se trouvait parfois à fleur de terre.

À la Révolution, sont vendus comme biens nationaux le couvent, la maison et la terre des religieux Camaldules, le bordage de la chapelle de Sainte-Croix.

Au début du XIXe siècle, 3 moulins à eau, à blé, tournaient à Lavenay :

- le moulin de la Flotte [mentionné en 1488-1489, transformé en scierie au XXe siècle] sur le cours forcé de la Braye,

- le moulin des Ruaudières [cité en 1635 et dit moulin-neuf, moulin et scierie en 1871, scierie en 1887] en amont du village

- le moulin du Perray (dit aussi moulin des Grandes Planches, anciennement également appelé moulin de Bréhaut ; 19 juillet 1747 : consumé par le feu) en aval du village, sur le Tusson.

Pesche, dans le deuxième quart du XIXe siècle, mentionne des bordages, la plupart réunis en 10 hameaux, et 20 charrues.

Le cadastre napoléonien de 1816 révèle au nord de la commune, peu loti, comme au sud entre la Flotte et Pont-de-Braye, un parcellaire marqué par la vigne : le Champ de la vigne, les Vignes du clos, les Grandes vignes, les Vigneries...

La commune est traversée au sud, en rive droite du Loir, par la route de La Chartre à Saint-Calais. Comme les autres communes rurales, elle est également traversée par un très grand nombre de chemins, à commencer par ceux qui relient le village à chaque voisin : chemin vicinal de La Chapelle-Gaugain à Lavenay, chemin vicinal de Lavenay et du Pont-de-Braye à Bessé, chemin de Lavenay à Bessé, chemin de Cogners à Lavenay, chemin de la Gaudinière au grand chemin du Pont-de-Braye à Bessé, chemin de la Gaudinière au moulin de la Ruaudière, chemin du Gué-Breton à la Chaintronière, chemin des Grandes Planches à la Truitière, chemin de Bréhaut au Pont-de-Braye, chemin de la Croix-Gautron à la Grande Voie, chemin de Poncé à La Chapelle qui borde à l'ouest et va rejoindre le chemin de la Croix des Grands-Champs à Lavenay, chemin de La Chapelle à Poncé, chemin de la Martinerie à Lavenay, chemin de Vancé au Pont-de-Braye, chemin de Courdemanche à Sougé, chemin de Courdemanche au Pont-de-Braye, chemin de la Croix Beschis à la vallée de la Flotte et à la Flotte, chemin de Poncé à Lavenay, chemin de Poncé à la Flotte, chemin de la Boulais à la Vallée de la Flotte, chemin de la Vallée de la Flotte à Lavenay chemin de la Vallée au moulin de la Flotte; chemin du Carroi à la route de la Chartre à Saint-Calais. On note également des chemins d'exploitation et un chemin ravin.

Les carrefours ruraux (mention 1816) : carrefour de la Ray [La Chapelle-Gaugain], carrefour de la Croix-au-Clerc (chemin de Vancé au Pont-de-Braye, chemin de Poncé à La Chapelle-Gaugain), carrefour de l'Euche (chemin de Courdemanche au Pont-de-Braye, chemin de la Flotte à la Grande Voie), carrefour de la Croix de la Vigne (chemin de la Vallée de la Flotte à Lavenay, chemin de Vancé au Pont de Braye), carrefour de la Croix Gautron (chemin de la Boulais à la Vallée de la Flotte, chemin de Vancé au Pont de Braye).

On note également : la Croix de la vigne ; les Ponts de Braye (un pont à Pont-de-Braye et un autre pont en aval). Les lieux-dits la Fontaine de Montpourvelle, la Fontaine du chêne. Le Grand Cimetière, à la sortie ouest du village, presque face à Sainte-Croix. Un lieu-dit abandonné où subsistent les vestiges d'une maison seigneuriale avec une cheminée du XVIe siècle : la Châtaigneraie.

En 1832, le choléra fait des ravages. Pèlerinage à Villedieu. Le 15 août 1836, une croix est bénie sur la grande route par Bardet faisant la procession d'après vêpres. Jean Romay (ou Remay ?) l'avait fait construire. En 1841 ou 1842, la commune de Couture (Loir-et-Cher) finance la construction d'un pont aux Écluses. Jusqu'à cette époque, cette paroisse ne communiquait que difficilement avec la rive droite. Un bac pour les gens à pied était établi dans ce même lieu. Le 2 septembre 1848, la grêle anéantit la belle vendange à venir. Le 16 avril 1848, le curé de Lavenay bénit à la demande l'arbre de la Liberté planté près l'entrée principale de l'église. La population assiste à la cérémonie qui ne cause aucun enthousiasme [Chroniques]. Les propriétaires de la Flotte, de la famille des marquis de Fesques de la Rochebousseau, continuent à marquer Lavenay (village et église) de leur empreinte au XIXe siècle.

La mairie est construite autour de 1850, l'école installée dans la maison dite le Pavillon (XVIIe s.) à l'entrée du bourg. En 1879, la mise en place de la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux par Chartres avec les tronçons Saint-Calais Pont-de-Braye et Pont-de-Braye Château-du-Loir permet l'installation d'une gare ferroviaire à Pont-de-Braye, d'une halte de voyageurs et de maisons de garde-barrière, et une extension très importante du hameau de Pont-de-Braye le long de la route parallèle au Loir. Mais la ligne voyageurs s'arrête en 1971. Il est maintenant question d'un projet de création d'une voie verte entre Bessé-sur-Braye et Montval-sur-Loir [à Château-du-Loir]. Durant la Seconde Guerre mondiale, les installations proches de la gare de Pont-de-Braye sont bombardées, et les vitraux de l'église se brisent. A la fin du XXe siècle, le village s'étend en périphérie est avec trois lotissements (les Martins-Pêcheurs, les Roitelets, les Alouettes) qui rompent avec l'habitat traditionnel.

Population

1762 : 400 habitants, 1791 : 515 habitants, 1812 : 616 habitants, 1821 : 554 habitants, 1831 : 632 habitants, 1841 : 582 habitants, 1851 : 510 habitants, 1861 : 481 habitants, 1872 : 433 habitants, 1881 : 465 habitants, 1891 : 465 habitants, 1901 : 493 habitants, 1911 : 504 habitants, 1921 : 417 habitants, 1931 : 520 habitants, 1946 : 366 habitants, 1954 : 385 habitants, 1968 : 282 habitants, 1975 : 308 habitants.

Fiefs recensés

la Flotte, Bréhaut, Sainte-Croix, fief Mouton (non bâti).

Dates portées

1835 (l'Ormeau), 1854 (cellier, la Maillardière), 1907 (école de Pont-de-Braye), 1946 (église paroissiale).

Architectes repérés

Fouquet, Emile et Dommée, Georges Arthur (école de Pont-de-Braye, 1907).