Morphologie et mentions anciennes.
Le village s'est installé probablement avant le XIe siècle, sur une terrasse de la rive droite du ruisseau du Moulin du Houx en bordure du plateau de Bonnétable, laquelle domine avec ses 120 m d'altitude moyenne la plaine du Vairais. A partir d'un noyau centré sur l'église, marqué par un parcellaire irrégulier, il s'est développé sur deux axes perpendiculaires (rue de La Poste – Rue Basse et rue des Murs – Rue de La Mairie) sur une trame parcellaire globalement laniérée et à fonds large, limitée à l'extérieur par un réseau de chemins ruraux dont l'un était dénommé chemin de ronde (rue des Ecoles). Cette trame pourrait être issue de lotissements de terrains seigneuriaux : au XVIIe siècle, sont mentionnées une grande rue Bourgneuf (partie basse de la Rue Basse ?) et plusieurs maisons relevant censivement des seigneuries de la Basse Justice de Nogent ou de la baronnie de la Ferté-Bernard, et en 1835 encore, les parcelles agricoles incluses dans les limites du village portaient le nom La Censive.
Dans le dernier quart du XVIe et au XVIIe siècles, plusieurs maisons à étage sont décrites, certaines appartenant des marchands de toiles, mégissiers ou officiers seigneuriaux, ainsi qu'une halle, située en 1669 près de la grande rue dudit Nogent tendant a la Ferté Bernard (rue de La Mairie ?), au moins deux auberges (Le Plat d'Estain, dans la cour du 1-3, rue des Murs, et Saint-Jacques au 9, place de l'Eglise) et la source dite de La Fontaine Renard. Une maladrerie, désaffectée au XVIIIe siècle, aurait existé au nord du village ainsi qu'un pilori, mentionné tardivement.
Evolution du nombres de maisons et et remaniements (1835- vers 1930)
Le village, chef-lieu de canton entre 1790 et 1801, était en 1835 un bourg assez considérable de 114 maisons, certaines avec parties agricoles, globalement mitoyennes et construites parallèlement à la rue, plus rarement perpendiculairement (entrée de la rue Haute) ou groupées autour d'une cour commune. Le nombre de maisons recensées a augmenté jusque dans le 3e quart du XIXe siècle (140 en 1872, dont une trentaine à étage et une dizaine en pans-de-bois), pour diminuer ensuite et se stabiliser autour de 130 maisons recensées en 1886 comme en 1931.
Globalement, entre 1835 et les années 1930, le village s'est reconstruit sur lui-même, les nouvelles constructions sont venues combler les dents creuses à l'intérieur des limites anciennes, lesquelles, à de rares exceptions près, ne furent franchies qu'à la limite des XIXe et XXe siècles par un quartier de la gare, fort modeste (cinq maisons en 1931). Durant cette période, le nombre de maisons a étage fut presque doublé, et le pan-de-bois presque entièrement remplacé par la maçonnerie de moellons enduit ou simplement caché derrière de nouvelles façades (24, rue Basse, façade reprise vers 1889).
Urbanisme et édifices publics (limite XVIIIe et XIXe siècles – vers 1930)
Les premiers travaux connus sur l'espace public datent de la limite des XVIIIe et XIXe siècle : alignement vers 1806 des deux rues jouxtant le cimetière et peut-être de l'entrée de la rue Haute, encaissement en pierre des chaussées prévu vers 1808. La place publique fut créée vers 1843 à l'emplacement du cimetière, supprimé cinq ans plus tôt. Tardifs, les alignements définis en 1869 pour les quatre rues principales n'eurent que des effets ponctuels (entrée de la rue Haute, Rue de La Mairie, partie médiane de la rue Basse). A cette date, des trottoirs (privés ?) n'existaient que devant certaines maisons, et en 1923 encore le projet municipal visant à équiper les quatre rues principales ne fut réalisé qu'autour de la place.
Deux nouvelles rues ouvertes à la limite des XIXe et XXe siècles (rue Chartrain - rue du Lavoir, 1892 et rue de la Gare, 1904) restèrent longtemps peu bâties.Les bâtiments publics furent d'abord installés installés dans d'anciens bâtiments réappropriés : prison et corps de garde, liés au statut de chef-lieu de canton, installés avant 1803 au bout du ballet de l'église, et école publique dans les communs du presbytère vers 1832. En 1847, une école libre est créée par la famille de Sallet (maison 25, rue Basse, non étudiée). Les reconstructions du presbytère et de la mairie-école de garçons ne furent réalisés que dans la 2e moitié du XIXe siècle (étudiés, cf. dossiers), et à la fin du siècle, l'école publique de filles et le bureau de poste furent encore logés dans d'anciens bâtiments réaffectés (logis de Haut-Eclair, étudié, cf. dossier, et 10, rue de La Mairie, non étudié). La gare des tramways fut ouverte en 1898 (détruite), le presbytère réaffecté en hospice en 1923, une cidrerie créée en 1924 (22, rue de La Poste, non étudié).
Évolutions récentes (2e moitié du XXe siècle – 1er quart XXIe siècle)
Les limites anciennes du village ne furent véritablement dépassées que dans la seconde moitié du XXe siècle, avec la création de lotissements pavillonnaires à l'ouest (rue du Moulin Neuf et rue des Acacias), et au nord autour de l'ancienne gare (rue de Villeneuve) autour de deux petites usines de confections (fermées à la limites des XIXe et XXe siècles), et plus récemment à l'est (rue du Fournil Godard et rue du Lavoir). Ces lotissements, regroupant au total près de 70 maisons, sont desservis par plusieurs rues nouvelles reprenant partiellement le tracé des chemins ruraux ceinturant le village ancien. Ce dernier a été marqué récemment par deux importants chantiers : l'extension de l'EPHAD Georges Delante, en plusieurs campagnes successives (1974-2010) et la construction du groupe scolaire derrière l'ancienne mairie-école (2004 - 2005 par Jean Yves Le Berre, architecte au Mans).
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.