En 1762, le presbytère au moins partiellement en pan-de-bois (maison suportée sur des etaches) est reconstruit pour Jarray de la Mairie, curé, depuis le vestibule exclusivement, jusqu’au fournil et la cuisine inclusivement (emploi de pierre de taille prise à Marcilly, de grosses et petites briques, tuiles et pavés). Resté invendu sous la Révolution, il servait en 1801 pour partie de mairie et était composé, dans la première moitié du XIXe siècle, d'un logis, placé entre une cour avec avant-cour et un jardin avec vivier, d'une grange dimière (détruite en 1808), d'une écurie avec chambre pour domestique, de poulaillers et toits à porcs. En 1832, il était question de surélever l'ancienne écurie, occupée depuis longtemps par l'instituteur, afin d'y établir une école d'enseignement mutuel.
La décision de reconstruire le presbytère fut prise en 1871, et le projet établi en 1873 par Ernest Pieau, architecte d'arrondissement, qui devait s'inspirer du presbytère de Saint-Cosme-de-Ver (actuellement Saint-Cosme-en-Vairais, canton de Mamers), en laissant de côté tous les embellissements. Le logis, au centre de la cour, en rez-de-chaussée surélevé sur étage de soubassement, à un étage carré et couvert d'un toit à croupes, devait comporter sur chaque façade une travée centrale en avant-corps et, côté cour, des baies d'inspiration néo-gothiques (décor en accolade). Le soubassement était prévu en granit d'Alençon, certains parements en pierre de taille de Marcouet ou de Villaines, la couverture en ardoises. L'étage de soubassement devait être distribué en cave, le rez-de-chaussée en cuisine avec laverie et chambre de domestique, salle à manger, salon, vestibule avec grand escalier en chêne dit à l'Anglaise, et l'étage en quatre chambres à feu.
Ce projet fut corrigé en 1874 par Boeswillwald, architecte diocésain pour en réduire le coût (modification des parties saillantes du corps central, croupes du toit à remplacer par des pignons en maçonnerie, distribution revue). La réalisation par René Adet, entrepreneur en maçonnerie, débuta en 1875, fut interrompue une première fois après la découverte de souterrains et caves obligeant à modifier l'emplacement du bâtiment et une seconde fois en octobre 1875 avec l'effondrement d'une partie des maçonneries déjà édifiées, et ne fut achevée qu'en 1878. Le portail à deux piliers sur la rue du lavoir a été construit en 1891.
Désaffeté et loué comme maison à partir de 1907, le presbytère fut approprié en 1926 en maison de retraite (EPHAD depuis 2004) avec les fonds légués à la commune par Georges Delante, maire décédé en 1912. Des extensions ont été construites en 1974, 1987, 1991, 2004 et 2010.
Synthèse
Le presbytère a été reconstruit entre 1875 et 1878. Si le parti général à trois étages et trois travées est bien celui établi par Ernest Pieau en 1873, les élévations sans avant-corps avec baies à chambranles de briques et le toit à longs-pans à pignons découverts sont dues aux modifications apportées par Boeswillwald en 1874. La distribution a été entièrement reprise entre 1926, date de l'appropriation en maison de retraite, et la 1ère moitié du XXIe siècle. La plaque portant la devise républicaine, absente des vues du milieu du XXe siècle, pourrait provenir de la façade sur rue de la mairie.
Les bâtiments de l'EPHAD construits entre 1974 et 2010 occupent les anciennes cours et le jardin, transformé en cour intérieure.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.