La première mention du fief de la Guilbardière date de l'année 1399. En 1368, des "hommes de Guillebai" sont néanmoins déjà mentionnés dans le rôle des rentes de la seigneurie du Horps.

Bien que citée parmi les terres et fiefs de la châtellenie de Lassay à la fin du XVe siècle, la Guilbardière dépendait directement de la baronnie du Horps.

Le statut noble du lieu est avéré dans les comptes de la seigneurie de Lassay de l'année 1493-1494, dans lesquels un "seigneur de la Guilbardière" est cité. Le village semble perdre ce statut dans le courant du XVIe ou du XVIIe siècle : les recettes de la seigneurie du Horps de 1567 ne mentionnent pas de seigneur tenant ce lieu, mais trois habitants se partageant l'impôt de 21 sols. Il en va de même entre 1637 et 1650 : la liste des hommages de la baronnie du Horps renseigne la présence de 6 propriétaires différents en 1637 (dont Paul Thibault, sieur de la Guischardière, fourrier et maître de camp de la chevalerie de France, employé au service du roi), puis 7 en 1647 et 1650. De plus, la carte de Cassini, dressée entre la fin du XVIIe siècle et les premières décennies du XVIIIe siècle ne classe pas la Guilbardière parmi les seigneuries du territoire.

Phasage chronologique et évolution de l'architecture

La fin du Moyen Âge (XIVe ? et XVe siècle)

Il semblerait que le noyau ancien de la Guilbardière comprenne la partie centrale de la maison 2, dite manoir (parcelles A2 76 à 78 du cadastre napoléonien), et la maison 1, dite grange seigneuriale.

Les XVIe et XVIIe siècle

Entre la fin du XVe siècle et la fin du XVIe siècle, la maison 2 a été agrandie à l'ouest d'une grande pièce sur soubassement, haute d'un étage carré. L'accroissement de la population, perceptible dans les hommages rendus au baron du Horps entre 1637 et 1650, s'est traduit architecturalement par l'allongement de la maison 2 d'une pièce à l'est, dont le linteau de porte intérieur en bois porte la date de 1619. La maison 3 a sans été construite au XVIe ou au XVIIe siècle, comme le laissent penser la forme de ses ouvertures chanfreinées et portes en plein cintre.

Le XVIIIe siècle

Comme ailleurs dans l'ancien canton de Lassay, la population a continué à augmenter au cours du XVIIIe siècle. Les édifices ont été subdivisés en plusieurs parcelles : une pièce à feu a été ajoutée dans la partie centrale de la maison 2. Il s'agit sans doute d'un ancien cellier transformé en maison, comme le laisse supposer sa cheminée caractéristique du XVIIIe siècle. A la même époque, une pièce a été ajoutée à l'arrière de la partie ouest de la maison 2. L'écurie, située à l'est de cette même maison, présente des maçonneries de moellon équarri et assisé typiques de la fin du XVIIIe siècle.

De fait, le plan du cadastre napoléonien (1812) montre des alignements morcelés. La maison 1, architecturalement homogène, est divisée en 4 parcelles : 2 maisons au sud et 2 étables au nord. La maison 2 est découpée en 6 parcelles, d'ouest en est : 3 maisons, une étable, une maison et une écurie. La maison 3 est composée de deux habitations distinctes.

Synthèse

Originellement composé d'un manoir et d'une grange, le village de la Guilbardière a connu une augmentation de son bâti au cours des XVIe et XVIIe siècle. Il s'est ensuite densifié par la division en plusieurs petites parcelles des édifices préexistants. Le village a été fossilisé dans un état antérieur à la Révolution.