La maison 1 de la Guilbardière renferme une structure à poteaux porteurs de trois travées, à nef et bas-côtés, qui a été datée par dendrochronologie de l'automne-hiver 1480-1481. Les bois de la charpente qui lui est liée ont été abattus à une date similaire. Les prélèvements, effectués dans chacun des six poteaux, ont tous pu être datés ; il est donc avéré que cette ossature était au moins aussi longue qu'aujourd'hui.

Bien que la concomitance de la construction de la structure à poteaux porteurs avec celle de son enveloppe extérieure en pierre n'est pas assurée du fait de leur indépendance structurelle, elle constitue une hypothèse fort probable. Cela est rendu d'autant plus plausible que les baies des murs gouttereaux, porte en plein cintre fortement chanfreinée occidentale, surmontée d'un arc de décharge, et fenêtres étroites dotées de coussièges, coïncident stylistiquement avec la datation des bois. En revanche, la plupart des chevrons ayant été remplacée à une date récente et leur partie basse étant rendue invisible par le faux-plafond, il est impossible de déterminer si, dès la conception de l'édifice, ils reliaient la panne faîtière aux maçonneries des murs gouttereaux.

La fonction de cet édifice, pourvu d'une cheminée ancienne dans sa partie sud, et peut-être d'une seconde dans sa partie nord, a pu, dès l'origine, être mixte, si le mur-pignon sud maçonné est bien contemporain de la structure bois. La hauteur du volume sous charpente et des poteaux, ainsi que la présence du manoir à proximité immédiate, laissent penser qu'il a pu s'agir d'une grange seigneuriale, à laquelle était accolée une ou deux maisons d'habitation.

Le mur gouttereau oriental semble avoir fait l'objet de modifications postérieures ; sa porte sud a été ajoutée ou déplacée. Une adjonction (étable ou remise), moins profonde que le reste du bâtiment, a été construite au sud de l'édifice à une date postérieure.