Dossier d’œuvre architecture IA53004366 | Réalisé par
Seure Marion (Contributeur)
Seure Marion

Chercheuse au pôle Inventaire du service du Patrimoine de la Région Pays de la Loire.

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  • inventaire topographique, Canton de Lassay-les-Châteaux
Manoir de la Guilbardière, actuellement maison
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ancien canton de Lassay-les-Châteaux - Lassay-les-Châteaux
  • Commune Lassay-les-Châteaux
  • Lieu-dit Guilbardière
  • Cadastre 2020 166/ZB 35 ; 36 ; 51
  • Précisions anciennement commune de Niort-la-Fontaine
  • Dénominations
    manoir, maison

La maison 2 de la Guilbardière présente la particularité de réunir sous son faîte un manoir (ou des manoirs), une maison et des dépendances agricoles, témoignant du déclassement du village et de l'augmentation de sa population au cours de la période moderne. Cet édifice ayant connu peu de modifications au fil des siècles, son évolution et ses adjonctions successives se lisent facilement sur le plan et dans les maçonneries.

Un "seigneur de la Guilbardière" est cité dans les comptes de la châtellenie de Lassay en 1492-1492, sans que son nom ne soit spécifié. Il dépendait directement de la baronnie du Horps. Au vu de l'architecture, il n'y a pas de doute sur le fait que le manoir se trouvait dans la maison orientée est-ouest, dite maison 2. L'époque exacte du déclassement de ce site n'est pas connue, mais il est probable qu'elle se situe entre le milieu du XVIe siècle et le milieu du suivant.

La partie centrale est la plus ancienne et constituait sans doute le manoir originel : les murs des pièces accolées de part et d'autre ont en effet été construits postérieurement. Sa maçonnerie de moellons épais grossièrement assisés et équarris, ses portes jumelées à arc surbaissé, sa porte en plein cintre sur l'ancien mur-pignon orientale, aujourd'hui obstruée, son étroite demi-croisée dotée d'une grille et d'un coussiège et le chanfrein ornant toutes ces ouvertures permettent d'envisager une datation du XVe siècle.

Le rez-de-chaussée du manoir était divisé en deux pièces : une pièce froide à l'ouest et une salle chauffée par une imposante cheminée à l'est, occupant les deux tiers de la superficie globale. Cette salle basse était accessible par la porte à arc surbaissé du mur gouttereau sud et par celle en plein cintre du mur-pignon oriental. L'étage était habitable, doté d'une cheminée ornée de colonnettes et partageant le conduit de celle de la salle basse. Il est possible que cet étage n'ait été composé que d'une seule grande pièce occupant la superficie globale du manoir et que la cloison ait été ajoutée a posteriori. La charpente originelle ayant disparu, il est impossible de savoir si cette pièce montait sous comble L'emplacement et la forme de l'organe de distribution de l'étage est également inconnu.

Le manoir originel a été agrandi vers l'ouest au XVIe siècle. Bien que cet ajout présente également des caractéristiques élitaires (baie à croisée, surmontée de deux accolades et dotée d'un coussiège, demi-croisée obstruée sur le mur nord, également dotée d'un coussiège, étage habitable), les deux ensembles ne communiquaient pas. Peut-être cette seconde construction a-t-elle remplacé l'édifice primitif dans ses fonctions. La distribution originelle de l'étage est inconnue, mais un renflement arrondi dans la maçonnerie de l'ancien mur gouttereau nord suggère la présence d'un escalier à vis. La charpente ne semble pas être d'origine ; la pente du toit coupe la demi-croisée du mur gouttereau sud, qui est peut-être une ancienne lucarne passante. Ce second ensemble a été agrandi, probablement au XVIIIe siècle, d'une pièce quadrangulaire au nord, dotée d'une pierre d'évier et d'une cheminée.

En 1619, une maison est accolée à l'est du manoir primitif. Cette date est portée sur le linteau de bois intérieur de la porte ; à la fin du XVIIIe siècle, une écurie est construite dans le prolongement de cette dernière. C'est également au cours de ce siècle que le manoir primitif a été divisé en plusieurs ensembles autonomes : une cheminée a été construite au niveau inférieur de son ancienne pièce froide et une fenêtre percée à l'étage.

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle, 16e siècle, 1er quart 17e siècle, 18e siècle
  • Dates
    • 1619, porte la date

L'alignement de maisons sous même faîte de la Guilbardière, orienté est-ouest, est construit en moellon de granit, mis en œuvre de différentes manières en fonction des époques de construction. Seule une unité possède encore la fonction de maison, les autres ayant été converties en étables ou remises.

Le manoir primitif, occupant la position centrale de l'édifice, est profond de 10 mètres et long de 14 mètres. Son mur gouttereau sud est percé de deux baies à arc surbaissé jumelées, ornées d'un important chanfrein, ainsi que d'une demi-croisée disposant de deux coussièges. Bien qu'ayant perdu son linteau, la cheminée du rez-de-chaussée présente encore deux épais corbeaux dotés de trois ressauts. Les piédroits de la cheminée de l'étage sont travaillés en forme de colonnettes. Cette cheminée est encadrée de deux niches, dans le même mur, à gauche de la cheminée, se trouve un placard mural.

L'adjonction du XVIe siècle est profonde de 7 mètres et large de 6. Elle dispose d'un soubassement et d'un étage carré. Au rez-de-chaussée surélevé de son mur gouttereau sud est ouverte une croisée surmontée de deux accolades, partiellement obstruée. Son mur-pignon occidentale est ouvert d'une porte en plein-cintre à chanfrein arrondi et porte une cheminée dont le linteau repose sur des corbeaux à trois ressauts. Les piédroits, fortement chanfreinés, se terminent en pointe moulurée. Deux demi-croisées à coussiège, dont l'une est obstruée par la maçonnerie de la pièce accolée au nord, se trouvent à l'étage. La charpente surmontant le corps principal est composée de deux fermes à embrèvements, reliés par des liens asymétriques.

La troisième, située à l'est du manoir primitif, comporte également une cheminée sur mur-pignon, dont le linteau de bois repose sur des corbeaux à deux ressauts. Le chanfrein de ses piédroits est moins important que celui des deux précédentes. Son étage est distribué par une vis en bois dans oeuvre située dans le coin nord-ouest de la pièce.

  • Murs
    • granite moellon
  • Toits
    ardoise
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier en vis en charpente
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Seure Marion
Seure Marion

Chercheuse au pôle Inventaire du service du Patrimoine de la Région Pays de la Loire.

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