Photographe auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.
- inventaire topographique, Mauges-sur-Loire
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Mauges-sur-Loire
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Commune
Montjean-sur-Loire
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Adresse
13 place du Vallon
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Cadastre
2023
AL
241 et 242
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Précisions
nouvelle commune Mauges-sur-Loire
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Dénominationsmaison
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Appellationsle Vallon
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Parties constituantes non étudiéesjardin, écurie, cellier, atelier, buanderie, latrines, communs, remise, mausolée, puits d'extraction, galerie, bûcher
Au XVIIIe siècle, le terrain appartenait au baron de Montjean, Louis Henri René de Mailly, qui y exploita un puits de mine entre 1754 et 1760 (puits du Vallon). Il est vendu en 1835 à René Hormeau, aubergiste et cabaretier au Rivage, qui y fit construire la maison dite "le Vallon" vers 1837 comprenant des communs (écurie, cellier, buanderie…) et un mausolée. Une description très précise de la propriété "nouvellement construite" est rédigée en février 1843 dans un registre des inscriptions de privilèges et hypothèques par le notaire Charles Edouard Chasserie de Montjean (cf : annexe). En 1851, M. Hormeau perd son épouse, Mme Perrine Leclerc, et accumule près de 10 000 francs de dettes. Il habite la maison en louant quelques chambres jusqu'en mai 1854 où il la vend pour 12 000 francs à Edmond Joseph Heusschen, nouveau directeur de la concession des Mines de Montjean, ce qui lui permet de radier toutes ses dettes. M. Heusschen et son épouse, Marie Caroline Delphine Chevalier, vécurent pendant neuf ans dans la maison du Vallon avant de partir s'installer avec leurs deux enfants à la maison de Bellevue. Dès lors, la maison du Vallon sert de "maison sociale" (siège commercial ?) et de logement pour certains employés de la Société des Mines de M. Heusschen (un contremaître est signalé dans la maison en 1879). M. Heusschen tolérait à cette période l'utilisation de la galerie du Vallon, qui débouche encore actuellement sur la propriété dans le jardin de la maison, et qui communiquait avec le puits de mine du Village alors en exploitation. Ce dernier fait vraisemblablement démolir puis reconstruire les communs de la maison par Mathurin Caro, entrepreneur à Vannes, dans la deuxième moitié du XIXe siècle pour une destination agricole et artisanale.
À la mort de M. Heusschen, en 1885, tous ses biens, dont la maison du Vallon et la société des Mines de Montjean devenue de la Basse-Loire, sont rachetés dans le courant de l'année suivante par Paul Achille Eugène Chevalier, le frère de son épouse. Dans l'acte de vente du 30 juillet 1886 par Pelletier, avoué au Tribunal civil de Cholet, les communs de la maison sont décrits comme un atelier de charronnage et des magasins. M. Chevalier habite la maison jusqu'en 1891 où elle est achetée par Jules Mackiels, banquier à Paris, et administrateur de la Société des Mines de la Basse-Loire appartenant à M. Chevalier. Cette fois, d'après l'acte de vente du 29 mai 1891 rédigé par Henri Augustin Marie Galin, notaire à Paris, les communs sont décrits comme "des magasins situés à gauche de la propriété", et des bâtiments "à usage de chais au fond au midi" de la propriété. À partir de 1898, la propriété du Vallon n'est plus liée à la Société des Mines de Basse-Loire, elle est vendue au marinier Auguste Burgevin, et à sa femme Jeanne Joséphine Legras. Un "jardin anglais", sûrement aménagé à cette période, est cité pour la première fois dans l'acte de vente du 19 février 1898 par Louis Georges Prestreau, notaire à Montjean. Au début du XXe siècle, la maison est achetée en 1918 par un chirurgien-dentiste, Démosthène François Joseph Boisson, qui la revend en 1931 à Victorine Mercedes Raubin, célibataire sans profession. Cette dernière occupa la maison huit année avant de la vendre en 1939 à Jean et Berthe Lamoureux. Le bâtiment est en partie réquisitionné par les Allemands sous l'Occupation pour rendre les honneurs matin et soir au drapeau planté sur la place du Vallon. Par la suite, elle deviendra une maison de villégiature dans la deuxième moitié du XXe siècle.
Des remaniements sont alors réalisés : ravalement des façades, percement de deux baies au second étage, remblaiement des baies latérales du rez-de-chaussée (sur pignon) remplacées une double porte centrale, pose de la vigne vierge… Des travaux de réfection sont réalisés au milieu du XXe siècle concernant notamment la couverture des communs (charpente, toiture). A l'intérieur, un bac à chaux d'environ 20 mètre carré était encore en place jusqu'en 1989. Ces derniers sont en partie englouties dans un effondrement partiel du sol de la propriété le 9 octobre 2013 causé par un point d'effondrement. 960 tonnes de roches et une quinzaine de forages avec coulées de béton sont nécessaires afin de stabiliser le sol du jardin de la propriété. Les bâtiments effondrés sont reconstruits dans le premier quart du XXIe siècle.
Le puits du Vallon :
Le puits du Vallon est creusé au milieu du XVIIIe siècle, vers 1756, par Louis Henri René de Mailly, baron du château de Montjean, afin d'exploiter les veines de charbon situées sur le sillon houiller du Layon passant sous la propriété. Il se situe dans le jardin de la maison, à l'est de la galerie. Il est de forme circulaire, présentant une ouverture de 4 m de diamètre environ. Au sud du puits, un demi-cercle est creusé dans la roche du coteau, laissant présumer à cet emplacement l'installation d'une plateforme accueillant un appareil de levage de type chèvre permettant de descendre dans le puits.
La galerie du Vallon :
Louis Henri René de Mailly creuse également la galerie du Vallon à la fin du XVIIIe siècle. Actuellement, la galerie se situe à 180 m de profondeur et fait environ 300 m de long. Son entrée se situe dans le jardin, au sud de la maison, à flanc de coteau, en face du cèdre du Liban qui marque son emplacement. C'est une large ouverture en arc plein cintre d'environ 2 m de large sur 3 m de haut. Elle est reliée vers 1850 à la galerie du Coteau plus au sud, permettant la communication souterraine et la circulation des hommes et des chevaux du puits du Village (galerie du Coteau) jusqu'aux bords de Loire (galerie du Vallon). Un chemin de fer (rails) dans la galerie permettait l'acheminement du charbon à l'extérieur jusqu'aux ateliers de Forge (situés à l'ouest de la place du Vallon). Un chemin d'eau dans la galerie permet toujours l'évacuation des eaux souterraines, celui-ci circule dans le jardin de la maison jusqu'à une pièce d'eau avec des poissons. Un exutoire au nord de la pièce d'eau évacue l'eau à l'extérieur de la propriété jusqu'au ruisseau de la Thau. Durant la Seconde Guerre mondiale, la galerie était utilisée pour s'abriter des bombardements. Elle est finalement condamnée après la guerre, vers le milieu du XXe siècle, à une quinzaine de mètres de profondeur sous le coteau.
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Période(s)
- Principale : 2e quart 19e siècle , daté par source
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Dates
- 1837, daté par source
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Auteur(s)
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Personnalité :
Hormeau Renécommanditaire attribution par sourceHormeau René
Aubergiste et cabaretier au Rivage, Montjean-sur-Loire, dans la première moitié du XIXe siècle.
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Personnalité :
La maison se situe au pied du coteau de l'église Saint-Symphorien et en retrait de la place du Vallon. Elle s'accompagne de communs construits dans le jardin à quelques dizaines de mètres au sud. La façade principale est orientée au nord, tournée vers la Loire. On y accède depuis la rue de l'Aumônerie par une porte flamande et depuis la place par une porte piétonne. De plan centré rectangulaire, l'édifice est réalisé sans fondation, posé sur un bloc de granit. Il est bâti en moellons de pierre du pays et enduit, avec une couverture en ardoise. Il se développe sur trois travées ordonnancées et niveaux : un rez-de-chaussée et deux étages carrés. Les façades, recouvertes de vigne vierge, sont décorées par des chaînages d'angles, des bandeaux marquant les étages, un entablement ainsi que des ouvertures en pierre de taille de tuffeau. À l'intérieur, les planchers sont réalisés en torchis de terres et de pailles séchées entre les solives apparentes puis enduits.
Les communs consistent en cinq bâtiments rectangulaires alignés et accolés par leurs murs latéraux, présentant des toit à deux pans et des pignons couverts en façade principale. Le plus petit bâtiment à l'ouest correspond au mausolée construit par Hormeau dans le 2e quart du XIXe siècle. Ils possèdent des ouvertures de portes à double battants en bois avec imposte en demi-rosace, et des encadrements en tuffeau.
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Murs
- pierre moellon enduit
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Toitsardoise
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Plansplan centré, plan rectangulaire symétrique
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Étagesrez-de-chaussée, 2 étages carrés
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée
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Couvertures
- toit à longs pans croupe
- pignon couvert
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Escaliers
- escalier dans-œuvre : escalier tournant à retours
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État de conservationbon état
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Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Documents d'archives
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Archives départementales de Maine-et-Loire ; 3 P 5 220 3. Matrices cadastrales. Registre des augmentations-diminutions de Montjean-sur-loire.
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Archives départementales de Maine-et-Loire ; 4 Q 9516. Créance hypothécaire de M. René Hormeau au profit de Mme Legrain, par Aveline, notaire à Angers et Lhuillier, notaire à Beaupréau (19 juillet 1842).
Vol. 76 n° 257 -
Archives départementales de Maine-et-Loire ; 4 Q 9532. Créance hypothécaire de M. René Hormeau au profit de Mlle Bédée, par Aveline, notaire à Angers et Lhuillier, notaire à Beaupréau (2 mars 1846).
Vol. 92 n° 172 -
Archives départementales de Maine-et-Loire ; 4 Q 9556. Prorogation des délais de sureté sur créance hypothécaire du 19 janvier 1842 de M. René Hormeau au profit de Mme Legrain, par Aveline, notaire à Angers (5 janvier 1847). Renouvellement créance hypothécaire du 19 janvier 1842 de M. René Hormeau au profit de Mme Legrain, par Aveline, notaire à Angers (12 janvier 1852).
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Archives départementales de Maine-et-Loire ; 4 Q 9566. Créance hypothécaire de Monsieur René Hormeau au profit de Madame Prieur, par Charles Edouard Chasserie, notaire à Montjean (15 février 1843). Renouvellement sureté hypothèque de M. René Hormeau au profit de Mme Prieur, par Charles Edouard Chasserie (27 janvier 1854).
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Archives départementales de Maine-et-Loire ; 4 Q 9839. Jugement d'adjudication du Tribunal civil de Cholet des biens de M. Edmond Heusschen, par Pelletier, avoué à Cholet (juillet 1886).
Vol. 569 n°13 -
Archives départementales ; 4 Q 10092. Acte de vente de Mme Burgevin à M. Démosthène François Joseph Boisson, par Louis Georges Prestreau (2 avril 1918).
Vol. 1019 n° 52 -
Archives départementales de Maine-et-Loire ; 4 Q 10327. Acte de vente de M. René Hormeau à M. Edmond Joseph Heusschen, par Charles Edouard Chasserie, notaire à Montjean (1er mai 1854).
Vol. 78 n°2 -
Archives départementales de Maine-et-Loire ; 4 Q 10856. Acte de vente de M. Chevalier à M. Mackiels, par Henri Augustin Marie Galin, notaire à Paris (29 mai 1891).
Vol. 640 n° 33 -
Archives départementales de Maine-et-Loire ; 4 Q 10959. Acte de vente de M. Jules Mackiels à M. Maire Auguste Burgevin, par Louis Georges Prestreau, notaire à Montjean (19 février 1898).
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Archives départementales de Maine-et-Loire ; 4 Q 11418. Vente aux enchères des biens de M. Boisson, par René Jamin, notaire à Nantes (28 novembre 1923).
Vol. 682 n° 77 -
Archives départementales de Maine-et-Loire ; 4 Q 11592. Acte de vente de M. Boisson à Mme Victorine Mercedes Raubin, par François Boyer, notaire à Saint-Georges (20 avril 1931).
Vol. 525 n° 8182 -
Archives municipales de Montjean-sur-Loire ; 1 Z 2. Fonds Heusschen (1829-1938).
Bibliographie
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BERTRAND, Robert, DENECHERE, Bruno, DENECHERE, Pierre. Histoire de Montjean, Cholet : Hérault, 1996, 275 p.
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ROUX, Danier, ROUX, Lydie, et ROUX, Antoine. Le Vallon : histoire de la maison "Le Vallon". Montjean-sur-Loire. VERSON : Antoine Roux, 2015, 67 p. ISBN : 978-2-9551619-0-6.
Chargée d'études commune de Mauges-sur-Loire (2023-2026)
Chargée d'études commune de Mauges-sur-Loire (2023-2026)