Dossier d’œuvre architecture IA49010600 | Réalisé par ;
  • patrimoine industriel
  • enquête thématique régionale
Usine de chaussures Repussard-Chupin, 22 rue d' Anjou, Saint-Macaire-en-Mauges
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de Communes Moine et Sèvre - Montfaucon-Montigné
  • Commune Saint-Macaire-en-Mauges
  • Adresse 22 rue d' Anjou
  • Cadastre 2009 AD 10
  • Dénominations
    usine de chaussures
  • Appellations
    Usine de chaussures Repussard-Chupin, Usine de Chaussure Chupin, Les meubles Auvinet, Catimini
  • Parties constituantes non étudiées
    magasin industriel, garage, bureau, conciergerie

Auguste Repussard et Georges Chupin fondent en 1925 la SARL "Repussard-Chupin, qui fait suite à une première société en nom collectif : "Marçais, Chupin, Chupin fils et Repussard, fabricants de chaussures en tout genre et de pantoufles". L'entreprise achète auprès d'une société allemande basée à Pirmasens un procédé de fabrication de chaussures pour femme exclusif en France, permettant de réaliser une chaussure estivale, légère et à bas prix appelée "Petila". Ce nu-pied connait un succès national et permet à l'entreprise de se développer. La société édifie ainsi dans les années 1920, une nouvelle usine au 22 rue d'Anjou, sur le terrain dit de La Corassière. Un second bâtiment, accolé à la première unité, est construit entre 1933 et 1934. Ce dernier est équipé d'une des premières chaînes de montage de la région, permettant une organisation moderne du travail. Le 2 avril 1946, un incendie détruit en partie l'usine, ce qui oblige sa reconstruction en 1948 (atelier, bureau, garage et magasin aux étages) par l'architecte Jean Delanoy. À son apogée (dans les années 1950), l'établissement de Saint-Macaire-en-Mauges compte environ 110 ouvriers, auxquels s'ajoutent les centres de piqûre répartis sur le territoire (Beaupréau, Gesté, Le Fief-Sauvin, Saint-Crespin-sur-Moine et Les Herbiers en Vendée) et l'usine pour la fabrication de mules d'appartement à Sens dans l'Yonne. Les articles produits par la société sont commercialisés sous la marque "REC" et vendus sur le marché national et vers les pays sous mandat français (Tunisie, Afrique noire, Madagascar). Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'entreprise fonctionne au ralenti. S'ensuivent d'importants bouleversements, dont le décès de Mme Repussard et le retrait de l'affaire d'Auguste Repussard. En 1957, la société devient société anonyme et Georges Chupin fils en devient le directeur général. L'entreprise se spécialise dans des articles classiques à destination des femmes et devient la "Production et création Starlett". En 1960 est créée la "Société Anonyme Les chaussures de l'Ile-de-France", dont les bureaux sont domiciliés boulevard Voltaire à Paris, facilitant la distribution et la promotion des produits de l'usine de Saint-Macaire-en-Mauges. En juin 1969, suite à des difficultés internes, la société cesse toute activité. L'usine est rachetée successivement par les entreprises : Auvinet et Catimini. Aujourd'hui, le bâtiment a été en partie réhabilité en habitation, tout en conservant ses qualités architecturales. À proximité directe de l'usine on trouve trois maisons ayant appartenu à des industriels de l'entreprise (Auguste Repussard, Yves Repussard et Georges Chupin), une conciergerie et probablement quelques maisons ouvrières construites dans les années trente. En 1958, l'entreprise a également entrepris un lotissement "Le champ du bois vert" (rue Gambetta et rue d'Anjou), mais aucune source ne permet d'affirmer si ce lotissement était destiné aux ouvriers de l'entreprise.

L'usine Repussard-Chupin est située dans le centre-bourg de Saint-Macaire-en-Mauges. Elle est constituée de trois bâtiments issus de campagnes de constructions distinctes. Le plus ancien est un édifice de plan rectangulaire, élevé en fond de parcelle à partir d'une construction existante, et dont le gros œuvre et la structure sont en béton (à l'exception du soubassement en moellon de granite). Il est constitué de deux vaisseaux couverts par un toit terrasse disposant d'une succession de petits sheds. À l'entrée du bâtiment, une verrière semble marquer l'emplacement d'anciens bureaux ou de la réception. Côté est, un second bâtiment lui est accolé. Il est constitué de quatre vaisseaux construits en béton, mais équipés d'une charpente métallique ; les deux premiers vaisseaux sont couverts par un shed et les deux suivant par une toiture à longs pans. À l'intérieur, l'espace est divisé par une cloison métallique et en verre. Accolé au premier édifice, le dernier bâtiment se prolonge au nord-est jusqu'à la rue d'Anjou. Il se compose de trois niveaux (garages, bureaux, magasins) distribués par un escalier et un monte-charge. Il est construit sur une ossature en métal, avec des murs en matériaux composites et en briques. Une charpente métallique porte une toiture en croupe, couverte en ardoise. Les façades découvertes sont éclairées par de nombreuses baies. On trouve de part et d'autre de l'usine, les maisons des directeurs successifs (étudiées) Georges Chupin père et fils, d'Auguste Repussard et une maison de gardien située au 18 rue d'Anjou.

  • Murs
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
    peausserie
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Cette ancienne usine, située en centre bourg est représentative de l'implantation de l'industrie de la chaussure dans les Mauges. Une histoire qui débute généralement par la création d'un petit atelier pour finalement devenir une entreprise florissante. Cette usine est également l'une des premières sur le territoire à utiliser le béton pour le gros œuvre (système de poteau-poutre). La présence de l'entreprise Repussard-Chupin a fortement marqué la rue d'Anjou, avec les trois maisons des directeurs successifs (étudiées), une conciergerie, des logements ouvriers (construit avant la Seconde Guerre) et un lotissement (1958).

Documents d'archives

  • AM, Saint-Macaire-en-Mauges. Anjou. 1948. Permis pour le remplacement d'un bâtiment détruit par incendie le 2 avril 1946, par l'architecte Jean Delanoy, pour la Société Repussard-Chupin, 1948.

    Archives communales, Saint-Germain-sur-Moine : Anjou, 1948
  • AM, Saint-Macaire-en-Mauges. 5 T1. 612. Permis pour la construction du lotissement Le Champs du bois vert, pour la Société Repussard-Chupin, 1959.

    Archives communales, Saint-Macaire-en-Mauges : 5 T1. 612

Bibliographie

  • COMMUNAUTE DE COMMUNES MOINE ET SEVRE, dir. EGONNEAU Maryline. Patrimoine industriel bâti "Etat des lieux XIXe - XXe siècles", printemps 2008.

  • FIOLLEAU Robert, FILLAUDEAU Jean, DEVECHE Pierre et al. Histoire de l'industrie de la chaussure de 1879 à 1939. Mémoires Macairoises, n° 12, Juin 2003.

  • LUNEAU, Caroline. Etat des lieux du patrimoine industriel bâti, 2008.

  • TOSITTI, Guillaume. Naissance et développement de l'industrie de la chaussure dans le Choletais vers 1875 à 1939. Mémoire de DEA, sous la direction de M. Jean-Clément Martin, Université de Nantes, septembre 1993.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Communauté de Communes Moine et Sèvre
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ehlinger Maïté
Ehlinger Maïté

Contractuelle de mai à août 2017.

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