Dossier d’œuvre architecture IA49010561 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
  • enquête thématique régionale
Filature Gallard ; Etablissement Bonnet-Allion ; Société Industrielle Mulliez frères ; Société Mulliez-Flory, Gallard, Le Longeron
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de Communes Moine et Sèvre - Montfaucon-Montigné
  • Hydrographies Sèvre nantaise
  • Commune Le Longeron
  • Lieu-dit Gallard
  • Cadastre 1834 B2 570  ; 2009 AC 117, 118, 119, 120, 121, 122, 123, 124, 125
  • Précisions œuvre située en partie sur le département 85
  • Dénominations
    filature, tissage
  • Appellations
    Filature Gallard
  • Parties constituantes non étudiées
    filature, tissage, usine de teinturerie, bureau, cheminée d'usine, chaufferie, entrepôt industriel, pièce de séchage, passerelle, transformateur, atelier de fabrication

En 1614, un marchand de draps de Montfaucon, Jean Beaufils, installe une première filature artisanale au lieu-dit Gallard. En 1821, propriété de M. Boutillier de la Chèze, les moulins de Gallard sont achetés par le négociant choletais Mathurin-Joseph Bonnet-Allion, associé de la Maison Rousselot et Bonnet. Ce dernier est autorisé par ordonnance du 1er septembre 1824 à les transformer en filature hydraulique de lin et de coton. Une première filature est élevée au cours des années 1830 (le bâtiment figure sur le plan cadastral levé en 1834). Le 3 juillet 1826, M. Bonnet-Allion propose l'installation d'un pont reliant, les deux rives de la Sèvre. Cette demande est enregistrée par le Prefet de Maine et Loire et acceptée à condition qu'il soit réalisé aux frais de M. Bonnet-Allion. En 1837, la filature est reconstruite après un incendie (date portée sur les pignons est et ouest).

Le plan cadastral mentionne également le séchoir et le bâtiment abritant les activités de teinturerie, très probablement élevés eux aussi entre 1824 et 1834. Il indique enfin une maison d'habitation, au sud-est de la filature, une maison de portier et des logements ouvriers construits sur le coteau, au nord ; un magasin et une menuiserie présents, eux, au pied du coteau. En 1843, Bonnet-Allion fait installer une machine à vapeur (Société Derofaille -Nantes) près du pignon ouest de la filature : la chaudière est placée dans un bâtiment indépendant de la pompe ; la cheminée est elle-même élevée en dehors de la filature ; une petite maison pour le "chauffeur" est construite dans le prolongement.

En 1844, l'usine Bonnet-Allion emploie plus de 400 personnes, pour la plupart des habitants du village du Longeron. Le fils du fondateur, Eugène, dirige l'usine à partir de 1860. Il fait installer une seconde machine à vapeur et est à l'origine de la construction du tissage mécanique destiné notamment à la fabrication des "futaines", toiles de coton appelées aussi "coton de Nantes" ; les cinq premiers vaisseaux sont élevés entre 1880 et 1885, sur la rive sud de la Sèvre. Des modifications de second ordre seront apportées entre 1860 et 1880 aux bâtiments du coteau abritant des logements. Une nouvelle chaufferie est aménagée en 1910.

En 1916, la famille Mulliez, originaire de Mouveaux près de Roubaix, rachète la filature. L'un des fils, Pierre, dirige l'entreprise à partir de 1928. Il crée une nouvelle unité de confection en 1946, faisant ainsi de l'usine du Longeron la première structure "intégrale" du textile choletais, traitant à la fois la filature, le tissage et la confection. L'entreprise se spécialise alors, dans la production de toiles de draps de lit, de tissus pour chemise et de "bleus" de travail. L'ancienne teinturerie est détruite et de nouveaux bâtiments industriels, abritant également les bureaux administratifs, sont construits au lendemain de la guerre.

En 1981, une nouvelle génération de métiers à tisser sans navettes est installée et l'électronique fait son apparition. En 1983, la filature arrête son activité, la société se spécialise dans la confection de vêtement professionnel et de linge de maison. Elle emploie alors 400 personnes. En 2004, le tissage est lui aussi stoppé. En décembre 2010, l'entreprise fusionne avec le groupe Flory, et prend le nom Mulliez-Flory la société est spécialisée dans la création et la confection de vêtement professionnel, d'image et hospitalier. Le site du Longeron est aujourd'hui un lieu destiné à la conception, à l'administration et au stockage. Le groupe emploi 210 personnes dont 180 sont présents sur le site du Longeron.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1837, daté par source, porte la date

Au sud de la commune du Longeron, le site industriel de Gallard est aménagé sur les deux rives de la Sèvre nantaise, frontière naturelle entre les départements du Maine-et-Loire et de la Vendée. A l'origine, la plupart des bâtiments, dont le logement patronal ont été construits au pied et à mi-hauteur du coteau qui domine la rive nord. La filature est construite en moellons de granite et enduit ; les encadrements de baies et la corniche sont en pierre de taille ; la structure portante est en bois. Les façades latérales portent la date 1837 ; les façades longitudinales portent le monogramme Bonnet-Allion. Le bâtiment comporte 3 niveaux et un comble ; il est couvert par une toiture en longs pans. A l'extrémité Est, un escalier en bois dessert les étages ; un monte-charge a été installé dans la partie Ouest. Un important réservoir d'eau, toujours en place, a été aménagé dans le bâtiment au moment de sa reconstruction.

La chaufferie est accolée à la face ouest de la filature. Elle conserve encore l'emplacement des machines à vapeur. Le niveau de comble est construit en briques et pans de bois : il porte la date 1910 et le monogramme B (onnet) A (llion).

Sur le coteau nord, à proximité de l'entrée qui relie le site de Gallard au bourg, se situent des logements ouvriers et une conciergerie. Les logements ouvriers sont dans un bâtiment surélevé de plan en L, construit en moellon de granite et enduit. Il se compose d'un rez-de-chaussée et d'un étage carré. Les ouvertures de façades probablement modifiées a posteriori ne permettent pas de distinguer les différentes habitations. La conciergerie se compose d'un rez-de-chaussée et d'un étage carré. Sa façade est en gouttereau et s'organise en trois travées. Cette conciergerie est construite en moellon de granite et enduit, aves des encadrements des baies en brique. Elle est couverte par un toit à longs pans en tuile mécanique.

Sur la rive sud de la Sèvre, les cinq premiers vaisseaux du tissage mécanique ont été élevés au-dessus du lit de la rivière, sur une structure d'arches et de voutains en briques, permettant ainsi aux ateliers de bénéficier d'une atmosphère humide nécessaire pour le travail du tissage. Deux nouveaux ateliers ont été ajoutés à l'Est. Ils correspondent à sept vaisseaux, couverts en sheds, construits en moellons de granite avec une structure portante en fonte et une charpente métallique. Le tissage a été prolongé une première fois vers le sud, dans la continuité des vaisseaux existants, puis une seconde fois avec une série de six ateliers construits transversalement.

Un certain nombre de bâtiments ont été détruits : à l'entrée nord-ouest du site, un bâtiment de production, contemporain de la filature à ainsi disparu, tout comme une série d'entrepôts et de magasins de stockage construits au pied du coteau face à la filature. De même, la teinturerie (visible sur les cartes postales anciennes) a été détruite pour laisser place après la Seconde Guerre à des bâtiments construits en pans de béton avec toitures en longs pans et en shed couvertes par des tuiles mécaniques ; ces derniers abritent aujourd'hui des espaces d'accueil et de bureaux. Dans leur prolongement, au-delà du mail qui borde la Sèvre, on trouve un ancien séchoir ; modeste bâtiment couvert par un toit en croupe en tuiles qui conserve au premier niveau sa fermeture en claire-voie.

  • Murs
    • brique
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
    • pan de béton armé
  • Toits
    tuile mécanique, ardoise, ciment en couverture, métal en couverture
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • shed
    • toit en pavillon
    • pignon couvert
    • croupe
  • Énergies
    • énergie thermique
    • énergie hydraulique
    • produite sur place
    • produite sur place
    • machine à vapeur à piston
    • turbine hydraulique
  • Typologies
    textile
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    logement patronal, atelier de fabrication

Par la qualité et la diversité architecturale des bâtiments encore en place et par leur intégration dans le paysage de la vallée de la Sèvre, l'ancienne filature Mulliez du Longeron apparaît comme l'un des témoignages les plus remarquables de l'industrie textile des Mauges. Le site offre plusieurs séquences historiques qui ont développé une succession de constructions industrielles avec leurs caractères propres. L'imposant bâtiment de la filature est l'un des rares exemples de bâtiment industriel des premières années du XIXe siècle avec structure portante en bois. Les ateliers de filature mécanique illustrent la première phase de modernisation engagée à partir des années 1880 (architecture métallique de fer et fonte, toitures en shed) ont été édifiés de façon tout à fait remarquable au-dessus du lit de la rivière, sur une structure d'arches et de voutains en briques, permettant ainsi aux espace intérieurs de bénéficier d'une atmosphère humide nécessaire au travail du tissage La chaufferie, accompagnée par une cheminée toujours en place, a été en partie reconstruite dans les années 1910 en briques et pan de bois. Enfin, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la nouvelle unité de confection est construite cette fois sur une ossature en béton avec de longues toitures en shed couvertes en tuiles mécaniques. À proximité des bâtiments de production, on notera enfin le très beau logement patronal avec son parc, et l'ancien séchoir encore conservé. Une attention toute particulière doit donc être apportée à cet ensemble et au paysage environnant : une inscription dans le PLU comme élément remarquable du patrimoine, au tire de l'article L.123-1-7 du code de l'urbanisme, pourrait être une première démarche de vigilance et de protection.

Documents d'archives

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 60 M 12. Renseignements sur la richesse industrielle de l'arrondissement de Beaupréau.

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 4 P 93. Contribution des patentes. Carnet des établissements industriels. Le longeron.

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 50 M19. Etablissement insalubre, incommodes et dangereux de toutes catégories de l´arrondissement de Cholet. Demande d'autorisation d'installation d'une machine à vapeur, de M Bonnet-Allion au Sous-Prefet de Beaupréau, 28 avril 1842.

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 3 P4/185/1. Cadastre du Longeron, 1834.

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 71 M12. Dossier sur la grève d'ouvriers de l'établissement Mulliez, au Longeron, contenant le rapport de la préfecture de Cholet au Ministère du Travail et le rapport du capitaine Garat de Torfou à destination du Préfet de Cholet, 1928.

  • Archives privées de la société Mulliez-Flory. Copie de l'ordonnace royale de Louis XIII, 1824.

  • Archives privées de la société Mulliez-Flory. Copie d'une facture de la société Bonnet-Allion, 1840.

  • Archives du Musée du textile de Cholet. Chambre de commerce et d'industrie de Cholet- Le mouchoir et le Linge de maison, mars 1990.

Bibliographie

  • PORT Célestin, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, tome 2, Angers, Lachèse, 1876.

    t. 2, p. 221
  • COMMUNAUTE DE COMMUNES MOINE ET SEVRE, dir. EGONNEAU Maryline. Patrimoine industriel bâti "Etat des lieux XIXe - XXe siècles", printemps 2008.

  • LUNEAU, Caroline. Etat des lieux du patrimoine industriel bâti, 2008.

  • GASTE, Eugène. Les grandes industries de l'Anjou, Angers, E. Barassé, 1874-1876.

    pp.69-84
  • SARAZIN, André. Supplément au dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire de Célestin Port. Mayenne : Éditions régionales de l'Ouest, 2004.

    tome 1, p.133 ; tome 2, p.334
  • MILLET de la TURTAUDIERE. Indicateur de Maine-et-Loire, Angers, 1865.

    tome second, pp.108-109
  • Le Longeron au fil du temps. Maulévrier : éditions Hérault, 2007

    p. 251

Périodiques

  • La société Mulliez frères. In De fil en aiguille, n° 18, octobre 1996.

    n° 18, p. 18
  • CHEVALIER, Jean-Joseph. Ateliers et usines de blanchiment de toiles dans le Choletais (fin XVIIIe-fin XXe), In Arts de l'Ouest, Architectures du travail, sous la direction de Jean-Yves Andrieux, Rennes, 1992.

    pp. 16-27
  • THUAL, Frédéric. Le mariage entre Mulliez et Flory est entrée dans sa phase active. In Le journal du Textile. N 2004, 9 juin 2009.

    p. 25
  • THUAL, Frédéric. Toute la production de Mulliez Frères va être délocalisée. Le journal du Textile, n° 1735, 3 février 2003.

    n° 1735, p. 7

Documents figurés

  • Archives privées de la société Mulliez-Flory. Programme des festivités pour le centenaire de l'Usine Gallard. 18 septembre 1926.

  • Carte postale, Usine de Gallard, Collection R. Guénault, Nantes, 1er quart du XXe siècle. (Archives privées de la société Mulliez-Flory).

  • Photographie des métiers à tisser mécanique. 1er quart XXe siècle. (Archives privées de la société Mulliez-Flory).

  • Photographie du site de Gallard. 1er quart XXe siècle. (Archives privées de la société Mulliez-Flory).

  • Carte postale du site de Gallard. 1er quart XXe siècle. (Archives privées de la société Mulliez-Flory).

  • Carte postale du site de Gallard. Edition Pocrix, Mortagne, 1er quart du XXe siècle. (Archives privées de la société Mulliez-Flory).

  • Vue de nos filatures et tissages de Gallard, carte postale, Imprimerie Jehly, Mortagne, 1er quart XXe siècle. (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 6 Fi 7033).

    Archives départementales de Maine-et-Loire, Angers : 6 Fi 7033
  • Vue panoramique de Gallard (filature hydraulique de lin et de coton établie sur la Sèvre Nantaise), Poupin, Mortagne, 1er quart XXe siècle. (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 6 Fi 7033).

  • Vue d'ensemble du site de Gallard depuis le coteau dominant la rive nord de la Sèvre, photographie noir et blanc, [s.n.], fin XIXe siècle ? (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 11 Fi 4399).

  • Cadastre du Longeron, section B, feuille n°2, 1834. (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 3P4/185/14).

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 50 M 19. Plan de la filature de Gallard, [s.n.], 1842.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Communauté de Communes Moine et Sèvre
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général