Dossier d’œuvre architecture IA44004727 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique, commune de Saint-Fiacre-sur-Maine
Demeure dite château de la Cantrie
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vignoble - Vertou
  • Commune Saint-Fiacre-sur-Maine
  • Lieu-dit la Cantrie
  • Cadastre 1827 A 1370-1371, 1373-1375  ; 2010 B 02 456, 1989-1991
  • Dénominations
    demeure
  • Parties constituantes non étudiées
    pressoir à vin, parc, cale, écurie, chai, logement

Le 26 octobre 1610, le registre paroissial de Saint-Saturnin de Nantes signale Bonaventure Villayne et Marie Arnoul comme étant "sieur et dame de la Quantrie". Leur fille, Gabrielle, née en 1594, épouse en 1612 "honnête personne Jean de Marques". En 1616, lors du baptême de leurs filles jumelles, Jean et Gabrielle sont à leur tour "sieur et dame de la Cantrie". La famille de Marques, d'origine portugaise, installée à Nantes dès le XVIe siècle, a produit toute une lignée d'avocats et professeurs de droit à la faculté de Nantes. Elle reste, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, propriétaire de la Cantrie, domaine qui relève du marquisat de Goulaine : en 1681, Bonaventure de Marques, fils de Jean, rend aveu, à cause, entre autres, de sa "maison noble de la Cantrie avec tous ses logements, cour, jardins, bois de haute futaie et de taillis, pêcherie en la rivière de Sèvre sur tout son domaine, droit de foire au dit Saint Fiacre, vignes tant domaine que au quart, cour et juridiction basse". La carte de Cassini, au XVIIIe siècle, mentionne la Canterie comme fief, maison et juridiction. En 1793-1794, selon la tradition orale, le domaine est incendié par les colonnes infernales. Sur la matrice du rôle foncier de Saint-Fiacre, pour l'exercice 1809, une veuve Pierre Chevrier, contribuable modeste, semble seule habitante de la Cantrie en ruine. Le domaine se relève assez rapidement grâce au baron de Chasteigners : en 1823, le Voyage pittoresque en Loire-Inférieure signale, dans une belle position, la maison de la Cantrie, avec ses jardins, ses bois et son port sur la Sèvre, bordé d'un rideau de peupliers d'Italie. En effet, lors de la levée du cadastre, en 1827, de Chasteigners, maire de la commune, est propriétaire d'une demeure, isolée, s'ouvrant, au sud, sur une cour. Elle est prolongée, au nord, par un jardin axé. Vers l'est, un ensemble de trois bâtiments dits d'exploitation ouvrent sur une cour de communs : deux, dont la cave, sans doute antérieurs à la Révolution, de formes irrégulières ; un troisième, allongé et régulier, sans doute récemment remanié. A l'est de ces édifices, un chemin conduit au port sur la Sèvre ; au sud-ouest, rejoignant le bourg, la vigne des Cantries. A l'extrémité de celle-ci, à quelques dizaines de mètres de l'église paroissiale, se situent le portail d'entrée du domaine et la borderie de la Barrière, ferme du domaine. En 1845, M. Gouté est propriétaire de la Cantrie et maire de la commune. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, André Gouté remanie deux des trois dépendances et édifie, vers le sud-est, un bâtiment à usage d'écurie, qui se prolonge par une petite cour fermée abritant poulailler et toits à porcs. Jusqu'aux années 1930, le domaine se transmet par héritage aux familles Gouin, banquiers, puis Deneck. En 1936, Eugène Scherrer, parisien et général de brigade à la retraite prend possession des lieux. A sa mort, en 1948, une succession compliquée laisse le domaine dans un semi abandon. A la fin des années 1950, un nouveau propriétaire s'installe à la Cantrie. Ses héritiers y demeurent encore aujourd'hui. Dans les années 1990, une partie des dépendances a fait l'objet de remaniements : l'ancienne écurie et la petite cour fermée ont été transformées en salle de réception avec communs ; la cave, légèrement recreusée sur sa partie ancienne, fait office de salle d'exposition. Durant cette même période, les propriétaires ont restauré et remanié le logement accolé à la grange antérieure à la Révolution. Les jardins ont disparu, subsistent quelques cèdres bleus, platanes, séquoia, pins, cyprès et magnolia plantés par le baron de Chasteigners.

La demeure

Reconstruite ex nihilo, entre 1810 et 1820, c'est un édifice régulier et sobre à cinq travées et trois niveaux pour la façade sud, sur cour. Un escalier de marches pyramidales, permet d'accéder à l'édifice. La façade nord, en raison de la déclivité du terrain vers la Sèvre, présente, en plus, un étage de soubassement à demi encaissé. Un second escalier de pierre maçonnée est adossé au pignon ouest. Les portes d'entrée des façades sud et nord sont surmontées d'un fronton droit en pierre de taille de calcaire. Les élévations sont de moellons enduits. Les chaines d'angle et les entourages des baies, à demi cintrées, sont en pierre de taille de calcaire. Le toit à croupes est recouvert d'ardoise. Chaque croupe est percée d'une lucarne en pierre calcaire, agrémentée de deux ouvertures étroites encadrant une niche cintrée. Concernant la distribution intérieure : Le sous-sol est partiellement occupé par l'ancienne cuisine qui a conservé sa cheminée en calcaire, son four à pain, son potager décoré de faïence, son monte-plat et son puits installé dans l'épaisseur du mur, utilisable de l'intérieur comme de l'extérieur de la maison. Au rez-de-chaussée, de part et d'autre de l'entrée délimitée par deux murs de refend, les pièces de réception. A partir de l'entrée, un escalier tournant de bois permet l'accès à l'étage. Un couloir dessert quatre chambres ouvrant sur la cour et quatre petits cabinets ouvrant sur le jardin. Les sols sont en plancher de châtaignier. Il convient de noter l'absence de décor.

La cave

Orientée nord-sud, et comportant rez-de-chaussée et grenier, c'est une très longue construction qui ouvre, au sud sur la cour des communs et au nord sur le chemin descendant au port : la partie ancienne, à dater des XVIe-XVIIe siècles, mesure environ 30 mètres sur 6. Au milieu du XIXe siècle elle est augmentée, sur son pignon sud, d'une extension carrée de 10 mètres de côté, destinée à loger un pressoir. Concernant la partie ancienne, notons que le mur est présente, sur sa partie centrale, une épaisseur moindre, due, vraisemblablement, à la réparation d'un effondrement partiel. On remarque également la trace d'une porte cintrée, semi enterrée, à entourage de calcaire. Le mur ouest est parfaitement lisse. Le pignon nord, ouvrant vers le port sur la Sèvre, offre une baie et un portail à entourage de calcaire. Cette partie basse, légèrement recreusée dans les années 1990 pour en faire une salle d'exposition, encore dotée de sa charpente et de sa poutraison d'origine, pouvait abriter plusieurs rangées de barriques : elle a servi de magasin au port sur la Sèvre. Dans les années 1950, des cuves de vinification aériennes, en ciment, occupaient le fond de l'édifice. L'extension à dater du milieu du XIXe siècle, plus large et plus haute, présente un pignon sud doté d'un portail ouvrant sur la cour des communs. Celui ci permettait le déchargement de la vendange dans un pressoir à cage à cliquets conçu par l'ingénieur nantais Alfred Dezaunay et situé dans l'angle sud-ouest du bâtiment. Les élévations sont en moellons enduits, les ouvertures à entourage de calcaire. Les toitures à longs pans sont couvertes de tuiles creuses.

La dépendance remaniée 1er quart XIXe siècle

Son fonds régulier permet de la considérer comme remaniée entre 1810 et 1820. La partie sud, antérieure à la Révolution, à usage d'étable, a été, en 1874, partiellement transformée en logement de fermier ouvrant sur la cour des communs. Les ouvertures de l'habitation sont à entourage de briques. La porte de l'étable, remaniée, est à entourage de granite et de calcaire. Les élévations sont enduites, les toitures à longs pans sont couvertes de tuiles creuses.

L'ancienne écurie et la cour fermée

Reconstruit vers 1850, à partir des soubassements d'un bâtiment ruiné dont la trace est encore visible, cet édifice a été à usage d'écurie puis d'étable. Il s'appuie, en retour d'équerre, sur le pignon de la dépendance remaniée vers 1820. Son pignon ouest, ouvrant sur la cour des communs est doté d'un portail cintré surmonté d'une porte fanière à entourages de calcaire. Sa charpente est d'origine. Lors de sa transformation en salle de réception, dans les années 1990, sa façade nord a été dotée d'un portail cintré à entourage de calcaire. Les élévations sont en moellons enduits et le toit à croupes est couvert de tuiles creuses. Le poulailler et les toits à porcs ont été détruits dans les années 1990 pour permettre la construction de cuisines, pièces de desserte et sanitaires. Les élévations veulent rappeler l'architecture clissonaise avec leurs ouvertures cintrées à entourage de briques. Les piliers, décorés de briques, et la grille d'origine ont été conservés.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse, ardoise
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 25 J 1. Fonds Freslon. Nantes et Saint-Fiacre : dépouillement des registres paroissiaux pour les familles notables.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 P 168 2-8. Cadastre de Saint-Fiacre-sur-Maine : états de sections et matrices, 1828-1952.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 7 P 3255 : Saint-Fiacre-sur-Maine : plans cadastraux, 1827 et 1952.

  • Archives municipales de Saint-Fiacre-sur-Maine. Matrice du rôle foncier. Exercice de 1809.

  • Archives privées de Vertou. Paroisse de Saint-Fiacre : Livre de paroisse 1847-1893 : arrêt rendu en 1687 par la Cour de Rennes, concernant la distribution du pain bénit en l'église de Saint-Fiacre. [transcription].

  • Médiathèque de Nantes ; m.s. 1486. Saint-Fiacre. Dans : Notes sur l'arrondissement de Nantes. Renseignements recueillis par F. J. Verger dans toutes les communes de l'arrondissement en 1844 et 1845.

Bibliographie

  • PEAULT, Marie-Josèphe. Au fil de l'eau, de port en port. Annales de Nantes et du Pays nantais, 1995.

    n ° 256, p. 9-10
  • PINSON, F.-J. Dictionnaire des lieux habités de la Loire-Inférieure. Nantes : Guéraud et Cie, 1857.

    p. 248
  • RICHER, Ed. Voyage pittoresque dans le département de la Loire-Inférieure. Nantes : Imprimerie Mellinet-Malassis, 1823.

    p. 75

Périodiques

  • PITRE de LISLE. Stations paléolithiques et néolithiques de la Loire-Inférieure. Bulletin de la société archéologique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, 1878.

    tome 17, p. 54-56
  • Rapport sur le pressoir de M. Alfred Dezaunay, mécanicien à Nantes. / M.-T. Plaisant, de l'École Nationale d'Arts et Métiers d'Angers. Bulletin de la société industrielle d'Angers et du département du Maine-et-Loire, 1849.

    p. 73-92
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ehlinger Maïté
Ehlinger Maïté

Contractuelle de mai à août 2017.

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