Dossier d’œuvre architecture IA85002885 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Ecole primaire publique de filles, puis bureau de poste, actuellement maison et magasin de commerce, 4 rue de la Poste
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Damvix
  • Lieu-dit Bourg
  • Adresse 4 rue de la Poste
  • Cadastre 1835 C 1464  ; 2022 AH 663
  • Dénominations
    école primaire, poste
  • Destinations
    maison, magasin de commerce
  • Parties constituantes non étudiées
    cour

Vers la construction d'une école publique de filles

Comme le montre le plan cadastral de 1835, cet emplacement était encore occupé à cette époque, et sans doute depuis le Moyen Age, par le cimetière. Il a été transféré à son emplacement actuel en 1849, dans l'urgence de l'épidémie de choléra qui sévissait alors dans la région.

En 1856, l'Etat rappelle à la commune l'obligation de disposer d'un local affecté à l'école communale des filles, suivant la loi du 15 mars 1850 (dite loi Falloux). En effet, la commune dispose certes d'une institutrice, Mme Huguenin, mais pas de locaux spécifiques. L'ancienne institutrice, Mme Ménard faisait classe dans un lieu lui appartenant. En 1840 pourtant, au moment de construire la mairie-école, il avait été question d'y accueillir les filles, mais le souhait ne semble pas avoir été suivi d'effets. En 1866 encore, on constate que les filles (au nombre potentiel de 70 en hiver) sont installées dans une pièce trop petite (32 mètres carrés), en mauvais état, éclairée par une seule fenêtre, sous un grenier réservé par le propriétaire des lieux pour y entreposer son avoine.

Au début des années 1870 enfin, la commune prend la mesure de la situation et entreprend la construction d'une école de filles digne de ce nom. Le 25 mai 1873, le conseil municipal constate qu'il y a urgence, l'école des filles étant établie dans un classe et une maison louées, non attenantes et insalubres. L'emplacement choisi est celui, vacant, de l'ancien cimetière, au cœur du bourg, proche de l'église. Un premier projet est présenté dès le 25 janvier 1872 par l'architecte Edouard Gresset, de Niort. Il propose de construire l'école sur le côté nord de la parcelle (perpendiculairement à la rue de la Poste), de manière à faciliter l'accès au logement d'enseignante sans devoir passer devant les classes, et à éloigner celles-ci du bruit de la rue.

Ce projet est écarté et, le 28 juin 1873, un nouveau est présenté par l'architecte Victor Clair, qui sera chargé l'année suivante du réaménagement de la mairie-école des garçons. Il prévoit un long bâtiment de plan rectangulaire, placé cette fois sur le côté ouest de la parcelle, parallèlement à la rue. Ce bâtiment englobera au sud un logement d'enseignante, avec cuisine, salle à manger et deux chambres ; et, au nord, une classe de 13 mètres de long sur 7 de large et 4 de haut, soit une superficie de 91 mètres carrés, éclairée par six croisées. Le projet comprend aussi un préau couvert de 45 mètres carrés, placé au nord de la parcelle, en retour d'équerre par rapport à la classe. L'espace ainsi délimité servira de cour de récréation, prolongée à l'est par le jardin de l'institutrice. Pour la construction, on utilisera de la pierre de taille blanche de Benet, et de la pierre de taille rousse de Saint-Hilaire-la-Palud. Les travaux sont adjugés le 26 novembre 1873 à M. Vernier, entrepreneur à la Grande Bernegoue de Maillé (le même qui réalisera les travaux à la mairie-école l'année suivante).

De l'école au bureau de poste

Installée dans ses nouveaux locaux, l'école des filles prend enfin de l'ampleur : en 1876, les autorités déplorent le faible nombre d'élèves, alors que la nouvelle école privée gagne en effectifs ; six ans plus tard, un poste d'institutrice adjointe est créé. Au cours des trois décennies qui suivent, la concurrence avec l'école privée est un moteur de développement pour l'école publique. En 1892, on constate que celle-ci compte 70 élèves, contre 80 à 90 dans l'école publique où elles sont réparties en deux classes. Pour rendre celle-ci plus attractive, on décide de l'agrandir en construisant une nouvelle salle de classe enfantine. Au début du XXe siècle, l'école s'avère encore trop petite. En 1904, on projette d'agrandir la seconde classe en prenant sur le préau. Or, à la suite de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat de 1905, la commune s'empare du presbytère en octobre 1907 et décide d'y transférer l'école publique des filles. La décision de réutiliser ses anciens locaux en bureau de poste est prise par le conseil municipal dès le 24 février 1907.

Ainsi établi (avec logement de receveur dans la partie nord, et guichet au sud), le bureau de poste fait l'objet de différents réaménagements successifs, notamment en 1960 (remplacement d'une enseigne par un panneau en ciment en façade, aves les inscriptions en lettres en creux : "Postes-Télégraphes-Téléphone"). Une nouvelle restructuration a lieu en 1996, avec notamment l'ajout d'un hall d'entrée accolé contre le mur pignon sud (où on peut encore l'observer), suivant les plans du cabinet d'architecture Moreau et Theil, de Fontenay-le-Comte. La partie nord (ancien logement) est réutilisée en activité commerciale. La nouvelle poste, cantonnée dans la partie sud du bâtiment, est inaugurée le 24 juin 1997. Transformé en agence postale, le service quitte les lieux en 2007 pour suivre la nouvelle mairie. Ses anciens locaux sont alors réaffectés en logement.

L'ancienne école puis bureau de poste comprend principalement un long corps de bâtiment en alignement sur la voie, sur le côté ouest d'une cour. Ce bâtiment, en rez-de-chaussée surélevé, se distingue par la sobriété de son architecture et de son décor. Son toit en ardoise s'étend entre les murs pignons découverts, chacun sommé d'un amortissement. La façade, à l'ouest, couronnée par une corniche, présente cinq baies, dont la porte centrale. Chacune possède un linteau en arc segmentaire et un appui saillant. Le mur pignon sud, par où s'effectuait l'entrée du bureau de poste, est percé de deux baies au rez-de-chaussée, abritées sous une avancée en bois et métal, et d'une baie à l'étage.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 O 266. 1833-1909 : édifices et équipements publics de la commune de Damvix, écoles, horloge, bascule, champ de foire, asile de nuit.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 T 418. 1892-1936 : écoles de Damvix.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 T 1788. 1835-1940 : fonctionnement des écoles primaires, écoles de Damvix.

  • Archives municipales de Damvix ; 8 M 5. 1872-1904 : construction et aménagement de l'école publique de filles.

  • Archives municipales de Damvix ; Carton Bureau de poste 1959-1998. 1959-1998 : réaménagements du bureau de poste de Damvix.

Documents figurés

  • Plan cadastral de Damvix, 1835. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 78).

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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