Une première construction en 1840

Le 13 mars 1795, le jury d'instruction publique de la Vendée créée une école à Damvix. Il est alors probable qu'aucun local ne lui soit alors spécifiquement affecté. Le 24 février 1833, le maire informe le préfet que le conseil municipal n'a pas souhaité acquérir de bâtiment, comme le stipule la loi Guizot, préférant continuer à louer une ferme, faute de ressources suffisantes. Le 12 juillet 1835, le conseil réitère son refus en avançant l'argument suivant : selon lui, il n'y a aucune pierre de construction dans la commune, ceux qui veulent édifier leur maison doivent aller à Maillé ou à Arçais et les transporter en bateau... L'affaire divise le conseil municipal, alors que, dans le même temps, il est question de racheter et reconstruire le presbytère. Il faut attendre 1840 pour que la commune achète une petite maison et un terrain attenant pour y faire construire une mairie-maison d'école, destinée à la fois aux garçons et aux filles. Comme l'indique le cadastre de 1835, le lieu appartient alors à Louis Métayer, pêcheur, époux de Marie Tristant.

La commune confie à l'architecte fontenaisien Auguste Garnereau (qui interviendra plus tard à l'église et au presbytère) le soin d'imaginer la nouvelle mairie-école. Le projet, présenté dès le 22 décembre 1839, comprend un premier corps de bâtiment constitué au rez-de-chaussée d'une entrée ou vestibule, les logements de l'enseignant à droite et à gauche, et à l'étage la salle du conseil municipal et le secrétariat ou salle d'archives. A ce premier bâtiment sera adossée, en arrière vers l'est, le bâtiment de classe, avec deux entrées différenciées, pour les garçons et les filles, puis par des latrines, également distinctes. Une porte communiquera directement du logement du maître au bâtiment de classe. Une cour entourera la classe et l'enseignant bénéficiera d'un jardin. Un hangar prolongera le logement vers le nord, fermant la cour à l'ouest. Par souci d'économie, on renonce à un mur de clôture, au bénéfice d'un simple treillage.

Suivant ce projet, les travaux sont adjugés le 4 octobre 1840 à Jacques Martin, entrepreneur à Damvix (également sollicité plus tard pour l'église et le presbytère). Le 24 avril 1841, l'architecte Garnereau se rend sur place pour rencontrer Martin et tracer le bâtiment au sol. En août, il informe le maire des difficultés rencontrées par Martin pour se procurer du bois de frêne pour la charpente, et propose de le remplacer par du bois de peuplier. Fin novembre, la classe est achevée. Le maire et l'entrepreneur (qui attend son paiement) émettent le souhait de réceptionner au moins une partie des travaux. Garnereau le leur déconseille, précisant que cela n'empêche pas d'ouvrir l'école aux élèves.

Dans les années 1860, le périmètre de la mairie-école est agrandi par l'achat des terrains qui la jouxtent, au nord et au nord-est. Etabli à cette occasion, un plan montre la répartition de la mairie-école telle que construite en 1840 : le jardin de l'instituteur occupe l'angle de rues, devant le logement d'enseignant (avec sans doute encore la mairie à l'étage) que prolonge un hangar vers le nord, et auquel est adossée, à l'est, la salle de classe. La petite cour de récréation prend place entre celle-ci et la maison voisine (entrée actuelle de la cour de l'école). Quant aux élèves filles, il semble que le souhait initial de les accueillir comme les garçons ait fait long feu : en 1856, l'Etat relève qu'aucun local appartenant à la commune ne leur est affecté, la classe s'effectuant jusqu'à présent dans un lieu détenu par l'institutrice. En 1866, on constate que l'école des filles est installée dans une pièce petite et insalubre, sous un grenier réservé par le propriétaire pour y entreposer son avoine.

Les agrandissements et réaménagements de 1874, 1877 et 1884

Trop petits, malgré l'installation de l'école des filles en 1873 pour ses nouveaux locaux (4 rue de la Poste), les bâtiments de la mairie-école des garçons font l'objet d'une importante campagne de restauration, aménagement et agrandissement, décidée par le conseil municipal du 12 juillet 1874. Celui-ci approuve les plans et devis présentés le 3 juillet par l'architecte Victor Clair. Il s'agit de construire deux nouvelles classes au nord du logement de l'instituteur, à la place de l'ancien hangar (sur le côté ouest de la cour), et de transformer l'ancienne salle de classe, à l'est de l'ensemble, en mairie. Le devis de Victor Clair prévoit aussi des tableaux noirs et des tables avec bancs, ainsi qu'une estrade en bois pour l'instituteur. Les travaux sont adjugés le 28 août à M. Vernier, entrepreneur à la Grande Bernegoue de Maillé (qui a construit l'école des filles, 4 rue de la Poste, l'année précédente). Des plans et devis supplémentaires sont présentés les 30 mars et 12 mai 1876, notamment pour créer un serre-bois, un préau et des latrines en retour d'équerre au nord de la cour. Jean Botton, maçon à Damvix, se voit attribuer ces nouveaux travaux le 19 juin 1877.

Victor Clair intervient à nouveau en 1882 pour un projet présenté les 3 avril et 1er juillet. Les deux salles de classes construites en 1874 sont par ailleurs déjà insuffisantes : il a fallu créer une troisième salle de classe provisoire dans une partie de la mairie. Parmi les deux autres, la salle des grands, au plus près de la mairie-logement, sera agrandie à 9 mètres de long sur 6,30 de large, sous une hauteur de 4 mètres, tandis que la salle des petits, qui la prolonge au nord, sera allongée de 5 à 8 mètres. Une troisième classe sera construite en retour par rapport aux deux premières, sur le côté nord de la cour. Longue de 9 mètres et large de 6,30, sur 4 de haut, et éclairée par six baies, elle présentera une architecture proche de celle de l'ancien bâtiment de classes. Quant à la mairie, elle sera surélevée d'un étage pour abriter un logement d'adjoints. Son entrée, celle du logement et celle de l'école seront bien différenciées. Enfin, les latrines établies sous le préau seront déplacées et une partie du préau sera surélevée pour créer un gymnase, tandis que l'on placera des servitudes au sud-est de la cour, contre la propriété voisine. Ces travaux sont adjugés le 21 juillet 1884 à André Seyrat, entrepreneur à Luçon. En septembre, ils sont déjà très avancés : il ne reste plus qu'à réaliser les clôtures et servitudes. En 1891, H. Pelloquin, architecte à Niort (qui vient de construire l'école de Bazoin), est sollicité pour réaliser un portail en fer forgé à l'entrée de la cour de l'école. Toujours en place de nos jours, ce portail est réalisé en 1892 par M. Jacob, serrurier à Niort.

Pour faire face à des effectifs en hausse, avec ouverture d'une classe, l'école est rénovée pour la rentrée 1995. Une nouvelle extension, avec construction d'une classe maternelle, est effectuée vers le nord-est en 2004-2005.