Dossier d’œuvre architecture IA85001729 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Commune de Luçon
Hôtel Dumaine, puis hôtel de ville, rue de l' Hôtel-de-Ville
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Luçon (commune) - Luçon
  • Commune Luçon
  • Adresse rue de l' Hôtel-de-Ville
  • Cadastre 1816 N 80, 85-87  ; 1845 G 1029, 1030, 1032  ; 2005 AO 518, 552, 776
  • Dénominations
    hôtel, hôtel de ville
  • Appellations
    Dumaine
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    communs, pigeonnier

L'hôtel de ville de Luçon se compose de deux parties distinctes : d'une part la maison léguée à la Ville par le médecin Pierre-Hyacinthe Dumaine en 1872 pour être aménagée en hôtel de ville, d'autre part le bâtiment édifié plus à l'ouest en 1974. Le legs de 1872 comprenait également un jardin destiné à devenir public ; en raison de l'intérêt qu'il présente, il sera étudié séparément. Les plus anciens documents que nous connaissions sur la maison Dumaine - portant alors le nom de maison de la Paumerie - datent de 1780 et 1789 ; le premier concerne la vente de la demeure par Pierre Daniel Rorthais de Monbail à Paul Henri François Gazeau de Bessay, le second la vente de la propriété par les époux de la Boutetière, héritiers du comte de Bessay, à Marie-Thérèse Baranger pour elle-même et son époux, Jean Bernard Dumaine. Dans les deux actes, la Paumerie comprend la maison principale (le futur hôtel de ville), une petite maison rue du Président-de-Gaulle (reconstruite en 1850, puis utilisée comme annexe de l'hôtel-de-ville jusqu'à sa destruction en 1974) et un vaste jardin (le futur jardin Dumaine), tous trois décrits dans les mêmes termes dans les deux actes, si ce n'est que le second fait mention d'une orangerie récemment édifiée dans le jardin. En 1833, Pierre-Hyacinthe Dumaine intente un procès à sa mère, Marie-Thérèse Baranger, au sujet de l'héritage de son père, Jean Bernard Dumaine, décédé en 1825 ; il le gagne et, après le décès de sa mère en 1837 - dont il hérite - devient l'unique propriétaire de la Paumerie. Très attaché à Luçon, Pierre-Hyacinthe légue tous ses biens à la Ville, mais à certaines conditions qui auront des répercussions capitales sur l'urbanisme local - notamment l'aménagement de sa maison en hôtel de ville après destruction de l'ancienne, située au nord de l'actuelle place Leclerc, et l'ouverture de son vaste jardin au public. Peu après son décès, survenu le 25 février 1872, la Ville prend possession de la maison Dumaine et confie à l'architecte municipal, Léon Ballereau, les travaux d'aménagement en hôtel de ville. L'analyse architecturale de la demeure mène à s'interroger sur les campagnes de travaux successives, parfois difficiles à déterminer avec précision : tout d'abord la construction de la maison de la Paumerie, ensuite les éventuels travaux entrepris par Mme Dumaine après l'achat de 1789 et ceux réalisés par Pierre-Hyacinthe, enfin les travaux exécutés par la Ville suite au legs de 1872. Nous ignorons la date de construction de la maison de la Paumerie. Le bâtiment actuel (en faisant abstraction des aménagements du XIXe siècle) a l'apparence d'une demeure de la fin du XVIIIe siècle ; cependant, cet état semble plus résulter de remaniements successifs que d'une reconstruction complète. Sur le plan de Luçon en 1704 et le plan cadastral de 1816, la demeure a la même configuration, mais grâce aux actes notariés, nous savons qu'une campagne de travaux a eu lieu entre 1780 et 1789 ; en effet, la Paumerie est dite en très mauvais état dans l'acte de 1780, alors que celui de 1789 mentionne des constructions et améliorations faites par les familles de Bessay et de la Boutetière. Quant aux travaux entrepris par les Dumaine, nous possédons un ensemble de reçus, en premier lieu ceux concernant des travaux exécutés pour Mme Dumaine au cours du premier quart du XIXe siècle. Il s'agit de réfection de toiture en 1800, d'aménagements intérieurs secondaires, le plus intéressant étant la rampe de l'escalier faite par un certain Mauny en 1806-1807 - ce qui laisse supposer des aménagements, non des travaux importants, et conforterait la thèse de travaux conséquents entre 1780 et 1789. Pour la période comprise entre 1831 et 1836, de nombreux reçus concernent des travaux de maçonnerie et de couverture en tuiles exécutés pour Mme Dumaine (alors très agée) et pour Pierre-Hyacinthe. Il s'agit en général de travaux d'entretien concernant l'ensemble des maisons et des métairies possédées par les Dumaine à Luçon et dans les environs, ce qui ne permet guère d'évaluer l'ampleur des travaux entrepris précisément à la Paumerie.Toutefois, la comparaison des plans cadastraux de 1816 et 1845 montre que c'est entre ces deux dates que furent édifiés le pigeonnier - qui existe toujours - et des communs supplémentaires, à l'ouest du long bâtiment acquis par les Dumaine en 1805 - ce dernier dépendant auparavant de la maison de Charité et abritant actuellement l'école de musique. Enfin, des travaux de décoration intérieure peuvent être datés stylistiquement des années 1830 et attribués à Pierre-Hyacinthe, en particulier des lambris ornés de stucs, dans l'actuel cabinet du maire ; peut-être s'agit-il des lambris de hauteur exécutés par le menuisier Godillon en 1836. Les travaux exécutés par la Ville après le legs de 1872 sont connus grâce aux archives communales, aux archives du Service des Espaces verts et aux délibérations du Conseil municipal. Deux projets sont présentés par l'architecte municipal Léon Ballereau, le premier en 1872, le second en 1873. Le projet daté du 12 mai 1872 était assez ambitieux ; non seulement il comportait l'aménagement de la maison Dumaine en hôtel de ville, mais il envisageait la destruction des bâtiments situés entre la maison Dumaine et les maisons rue du Président-de-Gaulle et leur reconstruction avec une façade soignée rue de l'Hôtel-de-ville. Le projet réalisé, daté du 10 mars 1873 et adopté par le Conseil municipal le jour même, est plus modeste. Il ne comportait pas de nouvelles constructions, mais annexait les maisons rue du Président-de-Gaulle. Les travaux, confiés au maçon luçonnais Joseph Moreau, étaient achevés en août 1873. Par la suite, des travaux secondaires seront régulièrement entrepris, jusqu'à la construction d'une annexe à l'ouest du bâtiment ancien en 1974 et la destruction de la maison rue du Président-de-Gaulle pour en dégager les abords. Précisons enfin la nature du bâtiment en retrait de la rue de l'Hôtel-de-ville, correspondant à la parcelle AO 499. Il s'agit du bâtiment comprenant une salle de réunion et de spectacle, le bureau de police et le prétoire de justice de paix, construit a novo par l'architecte municipal Léon Ballereau en 1873-1874, modifié par les architectes municipaux Smolski et Bordelais, agrandi et transformé en seule salle de spectacle par l'architecte Marcel Manceau de 1951 à 1954.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
    • Secondaire : 20e siècle
  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • pierre de taille
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • État de conservation
    remanié, restauré
  • Techniques
    • sculpture
    • ferronnerie
  • Représentations
    • armoiries
  • Précision représentations

    Les armes de la Ville sont sculptées sur la façade sud.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 E 49/36 (étude Royer). Vente de la maison de la Paumerie par Pierre Daniel Rorthais de Monbail à Paul Henri François Gazeau de Bessay, le 7 avril 1780. La vente comprend la maison proprement dite (chambres basses et hautes, cour et avant-cour closes, grenier à foin, grenier à blé, cuisine, cave, cellier), la petite maison au sud (chambres basses et greniers dessus), ainsi qu'un pré renfermé de murs, avec luzerne, bois et jardin au bout. Les bâtiments sont dits en très mauvais état et ont besoin de réparations.

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 E 49/117 (étude Clément). Acte de vente de la maison vulgairement appelée de la Paumerie, rue des Capucins, par Jean-François Prévost de la Boutetière et Adélaïde de la Fare, à Marie-Thérèse Céleste Baranger, pour elle-même et son époux, Jean Bernard Dumaine, le 8 août 1789. La maison appartenait auparavant à Paul Henri François Gazeau de Bessay, oncle de la dame de la Boutetière. La vente comprend la maison proprement dite (chambres basses et hautes, cour, avant-cour, écurie, greniers à foin et à blé, cuisine, cave, cellier), la petite maison au sud (chambre basse, boutiques et greniers), ainsi qu'un pré renfermé de murs, un petit bois au bout avec un jardin dans lequel on a construit une orangerie avec grenier. Il est précisé que le seigneur de Bessay et les époux de la Boutetière ont fait des constructions et améliorations à la demeure.

  • Archives départementales de la Vendée ; 34 J 9 (fonds Dumaine). Reçus pour des travaux exécutés pour Mme Dumaine de 1800 à 1824, dans sa maison et dans ses autres propriétés, notamment :

    - 1800-1801 : fourniture et pose de deux dalles en plomb par Junin jeune pour la couverture de la maison, au prix de 10 écus la livre.

    - 1806-1807 : deux reçus signés de Mauny, l'un pour 150 livres donnés par Mme Dumaine, à valoir sur la rampe qu'il doit faire en sa maison, l'autre pour le solde de la dette concernant la rampe.

    - 1824 : mémoire des ouvrages faits pour Mme Dumaine par le tapissier Marie (pose des rideaux du salon, raccommodage de la tapisserie du salon, réparation des lambris de la salle à manger etc.).

  • Archives départementales de la Vendée ; 34 J 9 (fonds Dumaine). Acte du 11 germinal an XIII (1er avril 1805) concernant l'achat par les époux Dumaine d'une maison dépendant de la maison de la Charité (il s'agit de l'actuelle parcelle AO 552, sauf la partie est).

  • Archives départementales de la Vendée ; 34 J 11 (fonds Dumaine). Documents concernant le procès fait par Pierre-Hyacinthe Dumaine et son frère à leur mère en 1833 ; documents concernant la succession de sa mère, décédée le 24 décembre 1837.

  • Archives départementales de la Vendée ; 34 J 12 (fonds Dumaine).

    - Documents concernant le procès fait par Pierre-Hyacinthe Dumaine et son frère à leur mère en 1833 (inventaire des biens à La Rochelle et à Luçon, les premiers étant attribués à son frère, les seconds lui étant attribués).

    - Reçu de 414 francs concernant des travaux de maçonnerie et de couvertures en tuiles exécutés en 1831 pour Mme Dumaine par Victor, maçon ; ces travaux concernent l'ensemble des propriétés des Dumaine.

    - Nombreux reçus concernant des travaux exécutés pour Pierre-Hyacinthe de 1831 à 1836 pour l'ensemble des propriétés Dumaine (maisons à Luçon, métairie du Sourdy à Luçon, métairie de Chasnais etc). En 1836, en particulier, on note des travaux s'élevant à 516 francs, faits par le menuisier Godillon (lambris de hauteur etc).

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 1413. Matrices du cadastre de 1845, en particulier le Registre présentant les augmentations et diminutions survenues dans la contenance et les revenus portés sur les matrices cadastrales.

    - En 1850 pour la parcelle G 1032 : mention de nouvelle construction de maison pour Pierre-Hyacinthe Dumaine, l'impôt foncier étant de 200 francs ; il s'agit de la maison à l'angle des rues du Président-de-Gaulle et de l'Hôtel-de-ville, actuellement détruite pour dégager les accès de l'ancien et du nouvel hôtel-de-ville.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 O 398. Documents concernant le legs Dumaine à la Ville de Luçon (1871-1875). Cette liasse contient, notamment, la copie conforme du testament de Pierre Hyacinthe Dumaine, daté du 22 août 1871, et le procès-verbal d'expertise des propriétés léguées par lui à la Ville, le 4 avril 1872.

  • Ville de Luçon, Archives du Service des Espaces verts ; Boîte 4:

    - Baux à loyer passés de 1865 à 1874 pour les maisons à l'angle des rues de l'Hôtel-de-ville et du Président-de-Gaulle.

    - Inventaire du mobilier de la maison Dumaine, le 16 avril 1872.

    - Procès-verbal d'évaluation des immeubles légués par Dumaine, fait par Léon Ballereau, le 1er mai 1872.

    - Projet d'installation de l'hôtel de ville dans la maison Dumaine par l'architecte municipal Léon Ballereau, le 12 mai 1872. Il est à noter que le plan et les élévations de ce projet se trouvaient autrefois dans la boîte 3.

    - Documents concernant le projet d'aménagement de la maison Dumaine en hôtel de ville par Léon Ballereau, en 1873. Le dossier comprend en particulier : la lettre de Léon Ballereau au maire, le 25 février 1873, expliquant son projet ; le projet daté du 10 mars 1873 (exposé, devis descriptif et estimatif s'élevant à 6985 francs, série de prix, sous-détails) ; le procès-verbal d'adjudication des travaux au maçon Joseph Moreau, le 31 mars 1873 ; le décompte des travaux le 11 août 1873.

  • Archives départementales de la Vendée ; E dépôt 128. Série 1 D. Délibérations du Conseil municipal, en particulier lors des séances des 10 mars et 19 mai 1872, 28 février, 3, 10 et 27 mars 1873, 21 février 1874.

  • Archives départementales de la Vendée ; E dépôt 128. 1 M 1. Dossiers sur le revêtement en bois du grand escalier et les lambris du vestibule en 1896, l'agrandissement de la salle des Mariages en 1908, son réaménagement vers 1927.

    Notons que cette liasse contient des documents sur les précédents hôtels de ville (la Psalette et la maison Tousvents), ainsi que sur la construction de la salle de spectacle-justice de paix en 1873-1874 par Léon Ballereau et son agrandissement par Emile Bordelais à la fin du XIXe siècle.

  • Archives départementales de la Vendée ; E dépôt 128. 1 M 2. Dossier sur la réfection de la salle du Conseil en 1941, suite aux dégâts survenus lors d'un incendie : cheminée en marbre de style Louis XV, trumeau de cheminée de style Empire par Calac, staffeur à Nantes.

  • Archives départementales de la Vendée ; E dépôt 128. 1 M 4. Dossier sur l'agrandissement et la transformation de la salle de spectacle-justice de paix en seule salle de spectacle par l'architecte Marcel Manceau, de 1951 à 1954.

Bibliographie

  • MOREAU, Grégoire. Propriété immobilière à Luçon (1770-1830). Mémoire de maîtrise d'Histoire : I.C.E.S., La Roche-sur-Yon : 2000

    p. 131, 142

Documents figurés

  • Plan de la mairie par E. Gobaut le 25 avril 1923, dressé lors de travaux (le nord est à droite). La maison Dumaine est à droite de la cour, l'annexe (aujourd'hui détruite) à gauche. (Archives départementales de la Vendée ; (Fi) E dépôt 128, 1 M 1:19).

  • Dessin, 1925. Façade rue du Président-de-Gaulle, de la maison, aujourd'hui détruite, servant d'annexe à l'hôtel de ville, par Marcel Manceau en 1925. (Archives départementales de la Vendée ; 1 OO:955-4).

  • Dessin, 1925. Façade sur cour de la maison, aujourd'hui détruite, servant d'annexe à l'hôtel de ville, par Marcel Manceau en 1925. (Archives départementales de la Vendée ; 1 OO:955-5).

  • Plan, vers 1930. Plans au 1:100e des bâtiments dépendant de l'hôtel de ville et du jardin Dumaine, par le cabinet Roux, vers 1930. Les deux plans de l'hôtel de ville proprement dit et de ses communs sont en haut à droite. (Archives départementales de la Vendée ; E dépôt 128, 1 M 26).

  • Plan au 1:100e du premier étage de l'hôtel de ville et coupes de plusieurs bâtiments en dépendant, par le cabinet Roux vers 1930. (Archives départementales de la Vendée ; (Fi) E dépôt 128, 1 M 26:2).

  • Plan du bâtiment abritant la justice de paix et la salle des fêtes, dressé en 1896 par Emile Bordelais, lors de travaux. (Archives départementales de la Vendée ; (Fi) E dépôt 128, 1 M 1:14).

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général