Dossier thématique IA72059417 | Réalisé par
Ferey Marie (Contributeur)
Ferey Marie

Chercheuse auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Les faubourgs manceaux
La société Pellier et Frères
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation

Les usines Pellier au Mans

Evolution de l'usine

La première usine de conserve de petits pois installée au Mans par Alfred et Edmond Pellier se situe à Saint-Georges-du-Plain en 1829. En décembre 1844, une première demande d'autorisation pour l'implantation d'une nouvelle usine sur la commune limitrophe au Mans de Sainte-Croix est déposée. La nouvelle usine Pellier est donc aménagée rue de la Mariette, elle est gérée par les trois frères : Alfred, Edmond et Gustave et produit des conserves de petits pois, d'asperges et de viandes.

Rapidement, la conserverie s'agrandit et intensifie son activité. Les nombreuses demande d'autorisation en équipements industriels en témoignent :

- en 1854 : autorisation déposée pour une chaudière alimentaire fermée pour la cuisson des conserves au bain-marie, chaudière Cail et Cie Paris.

- en 1855 : autorisation déposée pour deux chaudières verticales fermées, chaudière Durenne fils, Paris.

- En 1856 : une demande pour l'ouverture d'une féculerie à Yvré-le-Polin est déposée pour la société Pellier et frères.

- en 1863 : autorisation déposée pour l'installation d'un générateur avec chaudière à vapeur au système pneumo-calorifique, générateur Testud de Beauregard, Paris et d'un gazomètre (pour la soudure de la ferblanterie).

- en 1890 : autorisation déposée pour une chaudière autoclave, chaudière Hérisson, Le Mans.

- en 1899 : autorisation déposée pour un sixième récipient de vapeur verticale cylindrique, Fouché, Paris.

- en 1901 : autorisation déposée pour une chaudière multitubulaire, Fouché, Paris.

- en 1902 : autorisation déposée pour une chaudière cylindrique horizontale, Fouché, Paris.

Dans le cadre de l'impôt que l'usine paye au Mans, l'établissement est visité par des agents de la Préfecture en 1869. Le rapport nous apporte une description complète du site qui contient alors 36 ouvriers. L'usine est alors estimée à 62 000 francs et la maison patronale voisine à 30 000 francs.

En 1904, l'usine Pellier du Mans est déplacée sur l'ancienne commune de Pontlieue. La vente des anciens bâtiments rue de la Mariette est signée le 21 mars 1906 et le 12 août 1907. La maison Pellier est alors dirigée par René Pellier, le fils du frère benjamin, Gustave.

La nouvelle usine est construite par Juliard, expert géomètre au Mans et Pérol et Sadrin, entrepreneurs en bâtiment et concessionnaires Hennebique au Mans. En 1913, est déposée une déclaration d'une chaudière cylindrique horizontale à foyer intérieur, Weyher et Richemon, Pantin, deux chaudières "marmite Papin", Fouché, Paris.

Les demeures patronales

La famille Pellier, en particulier la branche du frère benjamin, Gustave Pellier, fait édifier plusieurs maisons dans le quartier de Sainte-Croix puis à Pontlieue qui ont pu être repérées.

La première demeure Pellier jouxte l'usine, rue de la Mariette. La demeure reste propriété de la famille Pellier jusqu'en 1906. A cette date la maison patronale et les bâtiments de l'usine sont vendus à Frédéric Debains, capitaine de cavalerie. Le descriptif lors de la vente permet d'appréhender la distribution et le volume important de la maison Cependant, la famille Pellier dans la seconde moitié du 19e siècle apparaît comme étant propriétaire et vivant dans d'autres demeures.

A partir de 1883, Gustave et Emma Pellier sont domiciliés rue de la cavalerie (actuelle rue Chanzy), particulièrement apprécié des notables manceaux avec notamment l'implantation des mutuelles à proximité ou des demeures de Carrel et Fouché ou encore des Térouanne. Le décor de lambris en intérieur, qui porte les initiales de Gustave Pellier est similaire à la troisième maison leur appartenant, construite en 1898 avenue Bollée pour leur fils, René. Celui-ci y est domicilié jusqu'en 1907, date à laquelle il rachète le château de l'Angevinière à Pontlieue situé à proximité du nouveau site des usines Pellier.

Les récompenses et le réseau

Les papiers de commerce de la Société Pellier indiquent à la fin du 19e siècle les différentes récompenses qui ont pu lui être accordées lors des Expositions Universelles notamment qui assurent la prospérité de la société en Sarthe et à l'échelle nationale. Ces récompenses concernent principalement les conserves de sardines mais certaines distinctions font état de leurs autres préparations. Les Pellier reçoivent la médaille d'argent lors d'un concours en Mayenne pour leurs conserves de pâté en 1853. En 1889, la société est récompensée par deux médailles d'or à l'Exposition universelle.

La famille Pellier au Mans fait partie du réseau de notables locaux fréquentant l'ensemble des grands patrons de la région tels que les Bollée, les Carrel ou les Jamin. René Pellier, particulièrement, proche de Léon Bollée participe à l'émulation technique que connaît Le Mans à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Les évènements les plus marquant de cette "technophilie" sont la tenue de la première course automobile de 1906 et le vol de Wilbur Wright en 1908 que commémore le monument sur l'ile aux planches.

René Pellier est reconnu à l'échelle nationale comme un membre incontournable du réseau manceau comme l'indique sa nécrologie parut dans La vie automobile en 1937, année de son décès mais également ses distinctions. Il est nommé en 1901 conseiller du commerce extérieur de la France, reçoit la légion d'honneur en 1927 et est nommé en 1934 membre du Conseil supérieur de l'habitation à bon marché "comme personne ayant spécialement versés dans les questions de prévoyance, d'hygiène, de construction et d'économie sociale".

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle, 1er quart 20e siècle

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 8 S 47. Demandes d'autorisation pour l'installation de chaudières alimentaires aux usines Pellier, septembre 1854/ mai 1855.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 8 S 51. Demande d'autorisation pour l'installation d'un générateur et d'un gazomètre aux usines Pellier, 1863.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 P 1584, n° 24. Rapport de contribution foncière, usine Pellier, 1869.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 8 S 57. Demande d'autorisation pour l'installation d'une chaudière autoclave aux usines Pellier, mai 1890.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 4 E 18/656. Vente M. De Férolles à M. et Mme Pellier rue de Paris, 1897.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 8 S 58. Demande d'autorisation pour l'installation d'un sixième récipient vapeur aux usines Pellier, juin 1899.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 8 S 59. Demandes d'autorisation pour l'installation de nouvelles chaudières aux usines Pellier, 1901-1902.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 4 Q 30 / 1801. Acte de vente de la maison rue de la Mariette, 1906.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 4 Q 30 / 1879. Acte de vente de l'usine Pellier rue de la Mariette, 1907.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 4 Q 30 / 1879. Acte de vente du chateau de l'Angevinière, 1907.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 8 S 62. Déclaration d'installation de machines de type chaudières aux nouvelles usines Pellier, 1913.

Périodiques

  • FICHOU, Jean-Christophe. "Les conserves de sardines à l'huile, ou le luxe français sur les grandes tables du monde", in Histoire, Economie et Société, 2007/1.

    p. 107-123
  • GREGOIRE, Philippe. "L'avenue Bollée d'hier à aujourd'hui", in La vie mancelle et sarthoise, n° 394, septembre 2007.

  • TROCHET, Maryvonne. "Deux générations de conserveurs manceaux, maires de La Turballe : Alfred Pellier, premier maire de la Turballe (1865-1874), un industriel passionné de botanique", in Les cahiers du pays de Guérande, n° 65, 2017.

    pp. 89-102
  • TROCHET, Maryvonne. "René Pellier, sur les traces de son oncle Alfred, conserveur manceau et septième maire de La Turballe (1902-1913), in Les cahiers du pays de Guérande, n° 67, 2018.

    pp. 118-134
  • V.A. "Nécrologie de René Pellier", in La vie automobile, n° 1128, décembre 1937.

Documents figurés

  • Carte postale du château de l'Angevinière, début du XXe siècle. 1 photo : n&B (Collection particulière ; non côté.)

Annexes

  • Transcription de la description du site Pellier rue de la Mariette, 1869.
  • Transcription des actes de vente des bâtiments Pellier rue de la Mariette en 1906 et 1907.
  • Transcription des en-têtes pour papier de commerce, Société Pellier et Frères.
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ferey Marie
Ferey Marie

Chercheuse auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.