Dossier d’œuvre architecture IA72059414 | Réalisé par
Ferey Marie (Contributeur)
Ferey Marie

Chercheur auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire.

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  • inventaire topographique, Les faubourgs manceaux
Maison dite "maison Pellier", 73 avenue Bollée
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mans (Le)
  • Commune Le Mans
  • Adresse avenue Bollée
  • Cadastre 2022 BW 124
  • Précisions anciennement commune de Sainte-Croix ;

La famille Pellier est composée de trois frères, Alfred, Edmond et Gustave Pellier qui fondent la société Pellier et Frères dans la seconde moitié du 19e siècle.

Alfred Pellier implante une première usine de conserverie de légumes à Saint-Georges-du-Plain en 1839. L'usine est déplacée à Sainte-Croix, rue de la Mariette en 1849 et agrandit en 1861. Quelques années avant, en 1841, une succursale Pellier s'installe à La Turballe pour y fabriquer des conserves de poissons. L'usine de la Mariette reste active jusqu'au début du XXe siècle mais n'est plus visible aujourd'hui.

En revanche, les trois demeures qu'ont habitées la branche familiale de Gustave Pellier à Sainte-Croix continuent d'indiquer leur impact sur le quartier.

Gustave Pellier, marié à Emma Riverain en 1872 est installé à proximité de son usine, rue de la mariette dans une maison qu'il a fait lui-même bâtir. Elle est vendue en 1906, mais Gustave Pellier et son épouse semblent quitter cette maison pour le 25, rue Chanzy vers 1883. Cette deuxième maison n'a pas été construite par leur soin mais aménagée en intérieur par les époux.

En 1897, Gustave Pellier achète pour son fils René un terrain avenue de Paris pour y faire bâtir une maison "d'une valeur d'au moins 80 000 francs" en moins de 18 mois. René vit entre cette demeure et La Turballe jusqu'en 1907, date à laquelle il s'installe au château de l'Angevenière, sur les bords de l'Huisne. Les maisons de la rue Chanzy et de l'ancienne avenue de Paris présentent des similitudes évidentes dans leurs décors intérieurs, les lambris, notamment, qui mêlent les styles néogothique et néo-renaissance, pourraient être attribués à l'entreprise de menuiserie mancelle Blottière et Reboussier.

En 1901, Gustave Pellier sollicite l'autorisation de construire le portail fermant la cour sur l'avenue. La maison est vendue en 1917 à un certain M. Cohin.

Dans les années 1950, lors de la construction de garages adossés à la façade principale, la véranda, mentionnée dans la liquidation des biens Pellier de 1916, ainsi que l'escalier droit menant à la porte d'entrée sont détruits. Un ascenseur est ajouté dans le jour de l'escalier, ce qui provoque la modification de la travée centrale sur la façade arrière. Elle est reconstruite sous forme d'avant-corps percé de brise-soleil aux jambages béton surmonté d'une corniche à entablement.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par source
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle

La demeure est positionnée en en retrait de la rue. Un muret et un portail closent la cour à l'avant. Un jardin s'étend à l'arrière. La maison est composée d'un corps de bâti de plan rectangulaire. Il est couvert d'un toit terrasse délimité par une balustrade.

L'extérieur

La maison se développe sur trois niveaux avec une différence de traitement pour le rez-de-chaussée (ouvertures en anse de panier, irrégularité de travées). Les cinq travées en façade sont délimitées par des pilastres dont les chapiteaux sont richement sculptés et les niveaux sont soulignés par des bandeaux saillants. La volumétrie massive de l’édifice est renforcée par la présence de la balustrade à l’aplomb du toit-terrasse. La travée centrale est magnifiée par l'édicule formant balcon au premier étage supporté par des colonnes doriques et qui constituent le porche de l'entrée. La façade arrière est également composée de cinq travées. La travée centrale est percée en rez-de-chaussée par une porte piétonne en métal et verre. Elle est travaillée en avant-corps.

L'ensemble de la maison est construit en pierre de taille.

L'intérieur

La porte sur la façade arrière ouvre sur une entrée où est placée l'escalier tournant avec jour en bois. La rampe également en bois est composée de balustres ogivales, motif repris sur les lambris d'appuis qui suivent le limon de l'escalier. Il dessert les trois étages par des paliers où s'ouvrent une porte à deux battants. Les étages sont organisés autour d'un couloir central et traversant qui dessert les pièces de part et d'autre. Le toit est accessible depuis le dernier étage par un escalier droit en bois avec une rampe en bois décorée d'un motif de quadrilobe répété.

Chaque étage est travaillé avec un vocabulaire varié de lambris et de matériaux. Les sols sont couverts de marbre au rez-de-chaussée et de parquet, parfois marqueté, aux étages. Les lambris du rez-de-chaussée reprennent des motifs architecturaux identiques à ceux de la maison Pellier au 25 rue Chanzy. Les lambris des étages s'élancent sur l'ensemble des murs et reprennent des formes de style Louis XV.

La cave est accessible par une porte sous l'escalier.

  • Murs
    • pierre enduit
  • Toits
    pierre en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier droit en charpente
    • escalier dans-œuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • monogramme, animal fantastique, fleur, ornement géométrique, dauphin, mascaron, putto, palmette, chute, cuir découpé
  • Précision représentations

    Le décor de cette maison n'est pas sans rappeler le vocabulaire des palazzi toscans à la Renaissance. Les lambris en « plis de serviette » dans l’escalier et au rez-de-chaussée s’intègrent au style général de la demeure qui présente cependant des variations dans les étages. La profusion décorative en façade est inédit pour une maison du Mans, même dans le quartier de Sainte-Croix.

    Les chaines d'angles sont travaillées en pilastres avec tables rentrantes reposant sur une entablement et un pied dont la table est décorée de motifs floraux. Leurs chapiteau sont composites en rez-de-chaussée, à entablement au premier étage et ionique au second. Ces mêmes pilastres flanquent la travée centrale. Au rez-de-chaussée, les ouvertures sont en anse de panier dont les moulures sont sculptées de motifs de boutons et les agrafes, saillantes, sont décorées d'un motif d'écailles enroulé et de flanquées de rinceaux à l'exception de la porte centrale dont l'agrafe contenant un ornement en palmette soutient une tête de lion. Le bandeau du rez-de-chaussée qui s'établie au niveau des chapiteaux composites des pilastres présente une frise où alternent motif griffé et fleur d'abaque. Les pilastres sont sculptés en partie supérieure d'une chute maintenue par un ruban plissé et coiffée d'une coquille.

    Les ouvertures des étages sont rectangulaires. Elles sont flanquées de pilastres (ceux du second étage sont décorés de tables rentrantes rectangulaires et circulaire au centre) à l'exception de la fenêtre du premier étage, travée centrale, flanquée de colonnes. Les pilastres reposent sur des entablement et leur pied est décoré d'une table sculpté de fleurs d'acanthe à quatre branche au premier étage et de cuir enroulé surmonté d'une palmette au second.

    Au premier étage, les fenêtres sont précédées d'une rambarde avec des piédouches canelés. Leur linteau est mouluré et est surmonté d'un fronton en demi-lune mouluré avec un motif de conque au centre duquel se place un animal marin fantastique pouvant être apparenté à la représentation du dauphin aux Temps Modernes et le monogramme RP au-dessus de la fenêtre centrale. Le fronton est flanqué consoles soutenant les pilastres du second étage représentant un visage en mascaron aux travées latérales, un motif végétal aux travées médianes et un visage de putto à la travée centrale.

    Au second étage, les fenêtres sont coiffées d'un linteau rectangulaire qui contient un médaillon centrale entouré d'arceaux et d'une frise géométrique. Des consoles décorées de palmettes flanquent les linteaux et soutiennent la corniche. Des bandeaux moulurés ménagent le lien entre les ouvertures au niveau du pied des pilastres et au-dessus de leur chapiteau.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
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Documents d'archives

  • Archives municipales du Mans ; G 48. Augmentation et diminution de la matrice cadastrale, 1850-1913.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 4 Q 30 / 504. Acte de vente par M. Radigau d’une portion de terrain à messieurs Pellier, 1861.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 4 Q 30 / 1252. Vente par Alfred Pellier à Gustave Pellier de ses parts dans la propriété rue de la Mariette, 1889.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 4 E 18/656. Vente M. De Férolles à M. et Mme Pellier rue de Paris, 1897.

  • Archives privées ; non côtés. Documents relatifs à la vente de la maison avenue Bollée.

Périodiques

  • GREGOIRE, Philippe. "L'avenue Bollée d'hier à aujourd'hui", in La vie mancelle et sarthoise, n° 394, septembre 2007.

  • TROCHET, Maryvonne. "Deux générations de conserveurs manceaux, maires de La Turballe : Alfred Pellier, premier maire de la Turballe (1865-1874), un industriel passionné de botanique", in Les cahiers du pays de Guérande, n° 65, 2017.

  • TROCHET, Maryvonne. "René Pellier, sur les traces de son oncle Alfred, conserveur manceau et septième maire de La Turballe (1902-1913), in Les cahiers du pays de Guérande, n° 67, 2018.

Documents figurés

  • Carte postale figurant l'avenue de Paris avec la demeure Pellier, 1910. 1 photo : N&B. (Archives départementales de la Sarthe ; 2 Fi 796).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ferey Marie
Ferey Marie

Chercheur auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire.

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