En août 1912, M. d'Estournelles de Constant, sénateur de la Sarthe propose au maire du Mans de constituer un comité pour la conception d'un monument commémoratif à Wilbur Wright et aux exploits de l'aviation. Initialement, le monument devait être visible au camp d'Auvours, camp militaire situé à Champagné, car l'aéro-club de France subventionnait grandement le projet. La commande est passée au sculpteur Paul Landowski et à l'architecte Paul Bigot en 1913 mais du fait du conflit mondial et de la mobilisation des deux concepteurs, le monument n'est débuté qu'en 1917.

Au sortir de la guerre, certains souscripteurs, dont l'aéro-club de France, se retirent du projet. Paul Landowski entame des démarches contre l'aéro-club dont le retrait entérine le projet de monument. Cependant, le projet est relancé en 1919 lorsqu'un membre de l'aéro-club américain origine de la ville de Dayton, comme Wilbur Wright, Louis de Beaumont propose de finance les frais de sculpture à condition que la municipalité du Mans finance les frais de stabilité. Ce financement intervient après la présentation par Landowski à de Beaumont de la maquette du monument aujourd'hui conservé au musée des Années Trente à Boulogne-Billancourt.

La première version du monument devait représenter une figure ailée sur un obélisque. Le sculpteur, pas favorable à cette iconographie, fit des propositions variées dont celle de l'homme bras tendu vers le ciel sur un obélisque monumental. "L'homme qui a conquis les ailes. Ce n'est pas une figure qui vole. L'homme marche tenant dans sa main droite levée deux ailes immenses. L'homme volant avec des ailes ; dans un tourbillon de nuages, un homme vole avec trois aigles." (Journal intime de Paul Landowski, décembre 1917).

Le monument est inauguré le 18 juillet 1920 place des Jacobins. Il est déplacé au pont de fer en 2012.

Le choix du Mans vient de l'histoire du premier vol en France de Wilbur Wright et son frère Orville. En décembre 1903, les deux frères effectuent le premier vol dans leur Flyer, l'avion conçu par leur soin en Caroline du nord. Léon Bollée, féru d'innovations techniques, invite les deux aviateurs à réitérer ce vol au Mans. Il les loge dans sa villa de Bel-Air et l'ensemble du réseau des notables manceaux participent à cet évènement du 8 août 1908 sur l'hippodrome des Hunaudières.