D'après un acte non daté mais postérieur à 1637, les bâtiments du logement du vicaire, situés au lieu de la Saulaie à la Rue Dorée, sont démontés et utilisés pour édifier une maison sur un terrain pris dans l'un des angles du cimetière.
Les comptes de fabrique pour les années 1724-1729 comptabilisent plusieurs dépenses pour l'édification de la maison du vicaire en 1728-29. Les matérieux de charpente sont fournis par le seigneur de Courcival (3 chenôts abattus dans le bois des Maréchaux, 2 pièces de charpentes, 2 contrevents, 2 estaches, 3 colombes, 1 éguille, 50 pieds de chevrons et la charpente employée pour la cave). La brique, la tuille et une partie de la chaux sont fournies par Gauvain, tuilier à Nogent-le-Bernard, le moellon est acheminé depuis la Rue Dorée.
Un certain Fillon est payé près de 45 sous pour avoir faict lever les chevrons de la Petite Saulaie. L'essentiel de la charpente de la nouvelle maison, réalisée par Christophle Sergent pour 90 L, est achevé avant aout 1728, des bardeaux sont acheminés sur le site dès mai. Les Dolibeaux, torchisseurs, comptent 46 journées sur le chantier vers mai 1729, et sont payés 28 L. Ils réalisent en outre le plancher de la cave. Jean Bourguoin, menuisier, facture portes, croisées et placards en octobre 1729 pour 18 L environ, alors que dès janvier Payen de la Minerie, vitrier (probablement installé à Montfort-le-Gesnois), intervient sur la maison pour 13 livres. Les intérieurs sont enduits et les dehors blanchis. Les derniers travaux consistent à clore la cour et le jardin, lequel dépend depuis peu de la fabrique et a été pris sur une terre dépendant de la cure : des palis soutenus par des poteaux sont réalisés par Sergent, ainsi qu'une muraille sur le jardin, une huisserie de porte pour la cour est réalisée.
Vendue comme Bien national en 1791 au sieur Joubert, la maison du Vicariat se compose alors d'une chambre à feu, chambre à côté, cabinet, cellier, grenier sur le tout, cour au-devant et jardin. Les plans et expertise réalisés en 1808-1809 précisent que les deux pièces sont à feu, le cellier adossé au pignon nord est couvert d'une croupe, le cabinet appuyé contre l'élévation postérieure est accessible depuis la chambre. Il est envisagé d'y loger le curé, la maison jugée en très mauvais état devant alors être agrandie de deux pièces voire reconstruite. Le plan cadastral de 1835 figure une annexe construite contre le cellier et une seconde dans la cour. Le cabinet en appui sur le mur du cimetière est prolongé après 1835, l'ensemble abritant pendant la première moitié du XXe siècle encore un café-épicerie.
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